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4,24

sur 5980 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une nouvelle sous la forme épistolaire . j'aime cette narration qui donne un dynamisme à la lecture. (je sais je me répète !! c'est l'âge ...)

Cette nouvelle fait seulement 46 pages et pourtant l'auteur arrive à nous expliquer dans quel climat Hitler est arrivé au pouvoir. Comment il est facile d'endoctriner tout un peuple au bord du gouffre. Les conditions de vie de cette Allemagne d'après guerre qui attend de renaître de ses cendres. Ce peuple blessé dans sa fierté qui attend de relevé la tête. Et comment un homme a su profiter de cette faiblesse pour redonner l'espoir.

Pourtant, l'auteur ne les excuses nullement. Aucune pitié, rien ne peut expliquer les suites de l'histoire.

Il s'agit donc d'une correspondance entre 2 amis,2 associé, l'un juif vivant en Amérique et l'autre Allemand reparti vivre dans sa patrie. Au fil des lettres, on va observer le faussé qui s'installe entre eux. Comme un homme peut changer, perdre ses valeurs morales, tourner le dos à ses amours et ses amitiés. Devenir un autre jusqu'à l'abject !

Une lecture prenante, par son histoire et d'une incroyable réalité (la forme narrative n'y est pas pour rien !) Si vous n'avez pas encore lu ces lignes de Kathrine Kressman Taylor, il faut vraiment que vous fonciez.
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Magnifique histoire courte qui raconte la correspondance entre deux amis en 1932. L'un, Max, est resté aux Etats Unis pour maintenir l'entreprise de vente d'objet d'art à flot l'autre, Martin, est rentré au pays en Allemagne.

Si les deux amis sont restés très proches, leur correspondance va peu à peu prendre une tournure déroutante et, en tant que lecteur, nous avons peine à croire au sombre dénouement qui se construit sous nos yeux.

La Seconde Guerre Mondiale et son endoctrinement programmé vu sous un angle original et très intéressant qui peut se lire d'une seule traite. Je le recommande vivement.
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Martin Schulse, un Allemand, et Max Eisenstein, un Juif Américain, sont confrères et marchands d'art. Ils échangent des lettres concernant leurs affaires pleines d'affection et d'amitié mais quand en 1933, Hitler arrive au pouvoir, Martin convaincu que c'est l'homme providentiel qui va sauver son pays, se détourne subitement de Max parce que celui-ci est Juif. Il lui demande de ne plus lui écrire et se montre très virulent même à l'égard des Juifs. Quand Max implore Martin de l'aider car sa soeur Griselle, venue jouer une pièce en Allemagne, disparaît et ne répond plus à ses lettres, Martin va trahir définitivement leur ancienne amitié...

Je lis beaucoup de romans ayant trait à la Seconde Guerre mondiale, aussi quand celui-ci m'a été conseillé par une collègue documentaliste, je l'ai emprunté avec curiosité. J'avoue que je lis très peu de nouvelles, je ne suis pas familière de ce genre littéraire.
Celle-ci se lit très rapidement (en 1h-1h30) et on sent monter la tension au fil des pages à tel point qu'on est vraiment touchés par Max et la trahison de Martin, son ancien ami qui va renier leurs sentiments et leurs valeurs communes, légitimant toutes les violences et injustices faites aux Juifs.
La fin du livre demeure mystérieuse pour moi, Max a-t-il voulu se venger de Martin ? J'avoue que j'aurais aimé avoir l'explication de ce dénouement.
C'est enfin une histoire triste qui montre que la politique peut rendre les hommes fous et pervertir même les plus belles histoires.
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N°762 – Juillet 2014.

INCONNU A CETTE ADRESSE – Katrine Kressmann Taylor – Éditions Autrement.
Traduit de l'américain par Michèle Lévy-Bram

Le titre ressemble à la mention qu'on peut lire sur une enveloppe qui n'a pas atteint son destinataire. Il ne s'agit en effet pas d'un roman au sens traditionnel du terme comme on peut le lire sur la couverture mais d'une succession de lettres, correspondance fictive échangée entre deux hommes, Martin Schulse, un Allemand et Max Eisenstein, un juif américain, propriétaires d'une galerie de tableaux à San Francisco. Ils sont liés par des liens amicaux, presque fraternels. Nous sommes en 1932 et Schulse décide de retourner à Munich pour y élever ses enfants laissant Max dans une solitude affligeante. Là commence cet échange de lettres qui fait allusion à la liquidation de leur société et la nouvelle vie de Martin. La République de Weimar vient d'expirer et le nazisme est en marche. Au départ, Martin se définit comme un libéral, favorable à la paix. D'amicaux au début, le termes de ces missives vont devenir enflammés de la part de Martin qui rapidement fait siennes les thèses du national-socialisme au point que cette amitié du départ se mue en haine viscérale, intense, destructrice. Bien entendu Martin devient antisémite, ce qui, dans le cadre de ce livre est révélateur et il renie l'amitié qui jadis le liait à Max.

C'est, certes l'illustration d'une manipulation des gens, un lavage de cerveau à grande échelle, l'endoctrinement des Allemands mais aussi des peuples conquis ce qui donne à penser que les thèses développées par ce régime sont sans doute latentes chez chacun d'entre nous et n'attendent pour se manifester et se développer que ce genre d'occasion. Les masses populaires sont dans l'attente d'un chef et si celui-ci manoeuvre habillement, si les circonstances lui sont favorables ou le contexte politique et économique difficile comme s'était le cas dans l'entre-deux guerres tout devient possible et l'instinct grégaire fait le reste. Dans l'esprit de Martin, Hitler est un sauveur et il faut lui faire confiance, le suivre aveuglément.

J'ai lu passionnément ce livre non parce qu'il est une énième évocation (prémonitoire) du nazisme et de son action dévastatrice sur le monde mais surtout parce qu'il est l'illustration de la fragilité des relations qui existent entre les êtres humains. On les dit indestructibles et les serments ne manquent pas pour proclamer leur pérennité, leur indestructible solidité puis le hasard, la marche des choses, l'évolution des idées quand ce n'est pas simplement les intérêts gomment simplement tout cela. C'est une façon de rappeler que l'oubli, la trahison, l'opportunisme font partie de l'espèce humaine, la caractérise au même titre que l'humanité, la culture, la tolérance et autres qualités dont on se plaît à la parer et dont je suis de plus en plus sûr qu'elles ne peuvent s'appliquer qu'à un nombre infime d'individus et non au plus grand nombre.

C'est un texte bref(une vingtaine de lettres) mais d'une extrême intensité, une sorte de miroir qui nous renvoie une image de nous-mêmes sans complaisance à travers une fiction historique originale. C'est un texte très actuel.

L'auteure, écrivain américaine d'origine allemande (1903-1996) est principalement connue pour cette nouvelle écrite en 1938 et publiée sous le pseudonyme masculin de Kressmann Taylor en 1939, donnant à penser qu'un tel écrit ne pouvait émaner que d'un homme ! Interdite en Allemagne, elle fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 1944. Rééditée en 1995 pour le 50° anniversaire de la libération des camps de concentration, cette nouvelle a été traduite en 20 langues.

©Hervé GAUTIER – Juillet 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Ce court roman (à peine 80 pages) a été pour la première fois publié dans sa version intégrale dans un magazine américain en 1938. L'auteure, Kathrine Kressmann Taylor (1903-1996), a un parcours plutôt atypique. Il s'agit d'une femme au foyer qui, en 1947, deviendra la première femme titulaire d'un poste d'enseignant au collège de Gettysburg en Pennsylvanie. C'est son mari et son éditeur qui lui conseillent d'utiliser un pseudonyme masculin afin de ne subir aucunes représailles. Ce livre est seulement réédité à la fin des années 1990 dans 20 langues pour atteindre l'Allemagne en 2001 et la Grande-Bretagne en 2002.

On suit les échanges de lettres entre deux protagonistes entre 1932 et 1934. Martin et Max, deux allemands d'origine, sont les propriétaires d'une galerie d'art à San Francisco. Martin décide de repartir en Allemagne avec sa famille afin de retrouver son pays natale. Max, de religion juive, reste aux États-Unis et continu de s'occuper de leur affaire.

Il existe, pour moi, un vrai bémol. On découvre d'une lettre à une autre le changement idéologique de Martin. J'ai trouvé ça assez brutal. J'aurai vraiment préféré découvrir le glissement progressif qui s'opérait. En effet, Martin adhère totalement aux propos d'Hitler, le tout nouveau chancelier allemand vu comme un sauveur face à la crise qui embourbe le pays. Il a également sa carte du parti national-socialiste des travailleurs allemands ou parti nazi. Au fil des lettres les liens se dénouent jusqu'à un point de non retour.

J'ai beaucoup aimé la fin même si elle est assez violente je l'admets. La mise en page m'a plu. Par contre, je ne sais pas si les autres éditions sont identiques? Il s'agit d'un classique qu'il faut avoir lu au moins une fois pour la mémoire de ces années sombres qui font parties de l'histoire.
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J'ai repris ce court livre par nécessité : ma fille travaille dessus, et je voulais le relire pour éventuellement l'aider.

J'ai conservé un assez bon souvenir de ma première lecture, aussi cela m'a fait plaisir de retrouver les personnages, de suivre à nouveau le déroulement de l'intrigue implacable, mise en place par la veulerie de Martin avant tout. Je ne pourrais lui trouver aucune excuse, et c'est particulièrement atroce de le voir implorer son ami d'avoir pitié, alors même qu'il commence seulement à comprendre que quand on vit les persécutions, ça change un peu tout...

C'est avant tout aujourd'hui selon moi, à cette relecture, une merveille d'ironie, y compris interne, au début où Max ne sait pas encore ce qui se trame, et ouvre son coeur en toute naïveté à son ami, lui faisant part de ses petites lâchetés et mesquineries dont il a honte. Eh bien ! Il en verra d'autres...

L'écriture a été abondamment vantée, il n'est pas la peine de revenir dessus, sinon que l'auteure a su insuffler de la vie, du réel, à ces tableaux épistolaires qui suivent l'évolution politique de l'Allemagne, en une année et demie durant laquelle la terreur monte, et dépeignent avec lucidité l'emportement, l'ivresse de grandeur et de revanche de l'Allemagne, et surtout, ce terrible aveuglement, bien souvent volontaire, de ceux qui veulent croire que ça ira bien. On n'est jamais si bien abusé que par soi-même, finalement.
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Un court roman épistolaire mais qui se suffit amplement à lui-même : 20 lettres à la fois terribles et puissantes.

Max Eisenstein et Martin Schulse sont deux amis allemands qui travaillent ensemble. Nous sommes en 1932, Max juif reste en Amérique pendant que Martin retourne en Allemagne dans le contexte que tout le monde connaît. Mais leur amitié va être mis à mal par le changement d'attitude de Martin face au nazisme et ce n'est que le début…

Difficile de parler de ce roman sans vous gâchez l'intrigue mais c'est en tout cas une lecture bouleversante. Kressmann Taylor nous livre un texte parfait, simple et dévastateur devenu un classique.
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Roman totalement abouti tant par son rythme épistolaire que par son contexte de l'Allemagne nazie et par une vengeance réussie. le cheminement de cette courte lecture est un parcours de destruction entre deux anciens amis, au nom d'une idéologie pour l'un d'eux et la fin attendue vient clore de manière inéluctable cette histoire terrible dans un univers terrible.
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Il y a des histoires dont on entend parler et qu'on a très envie de lire. Mais on ne parvient pas à mettre la main sur le bouquin à la médiathèque, ou bien on n'arrive pas à se décider à l'acheter pour divers pretextes. C'est un peu ce qui m'est arrivé avec "Inconnu à cette adresse", je mourrais d'envie de le lire mais j'ai eu du mal à le trouver, et puis je n'avais pas le coeur à l'acheter etc etc ... J'ai enfin réussi à y mettre la main dessus lors de la visite à la médiathèque samedi dernier.

Martin Schulse, Allemand et Max Eisenstein, juif Américain, sont deux galeristes associés, aux Etats-Unis. Ils sont surtout deux amis fervents, deux frères. Malgré l'installation de Martin à Munich, ils poursuivent leur amitié à travers des lettres chaleureuses, passionnées. En juillet 1933 pourtant, les doutes et le malaise de Martin face aux remous du gouvernement allemand font vite place à un antisémitisme que ne tempère plus la moindre trace d'affection. D'une cruauté imparable, sa décision tombe comme une sentence : "Ici en Allemagne, un de ces hommes d'action énergiques, essentiels, est sorti du rang. Et je me rallie à lui." Max ne peut se résoudre à une telle révolution, sentimentale et politique.

C'est une histoire épistolaire qui nous permet de rencontrer Martin l'Allemand et Max l'Américain, juif également. Nous sommes en 1933 et nous allons assister à la montée du nazisme en Allemagne grâce aux lettres que s'échangent les deux amis. En effet, Martin a décidé de regagner sa patrie natale, laissant Max aux Etats-Unis.

J'ai bien entendu beaucoup aimé me plonger dans cette histoire qui fait référence à une période historique qui m'intérésse beaucoup. Certaines lettres m'ont fait froid dans le dos, on parvient à mieux comprendre l'endoctrinement qu'un grand nombre d'Allemands de cette époque ont subi. Mais ça me laisse malgré tout perplexe ... comment peut-on passer de l'amitié à la haine comme ça a été le cas pour beaucoup ?

C'est donc un roman très émouvant que Kressmann Taylor nous livre ici mais il est beaucoup trop court à mon goût ... Seulement qu'y aurait il eu à dire de plus ? Je pense qu'au final ces quelques lettres se suffisent à elles-même ... Cette critique est très courte, je le sais, mais ce livre me laisse un peu sans voix ...
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Inconnu à cette adresse est une très belle nouvelle écrite par Kathrine Kressman Taylor qui raconte les échanges épistolaires entre deux amis, Martin, allemand qui déménage à Munich et Max, juif américain. Lorsque leur relation commence à se dégrader en 1933, principalement à cause d'un antisémitisme croissant, le changement est difficile à accepter.

Voilà un récit cuisant, devenu un classique parmi les textes sur l'histoire de la Seconde Guerre Mondiale.
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