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Citations sur L'Immortalité (117)

Embarrassé, il ne savait où poser les yeux. Il essayait de ne pas regarder ses seins, mais c'était impossible, car on perçoit les seins nus d'une femme alors même qu'on regarde ses mains ou ses yeux. Aussi tentait-il de regarder leurs seins avec autant de naturel que s'il avait regardé un front ou un genou. Mais ce n'était pas facile, précisément parce que les seins ne sont ni un front ni un genou. Quoi qu'il fit, il lui semblait que ces seins nus se plaignaient de lui, qu'ils l'accusaient de ne pas être suffisamment d'accord avec leur nudité. Et il avait l'impression très forte que les femmes rencontrées sur la plage étaient celles qui, vingt ans plus tôt, l'avaient dénoncé au directeur pour voyeurisme : tout aussi méchantes, elles exigeaient de lui, avec la même agressivité multipliée par leur nombre, qu'il reconnût leur droit de se montrer nues.

Finalement, tant bien que mal, il se réconcilia avec les seins nus, mais sans pouvoir se défaire du sentiment qu'une chose grave venait de se produire : sur le cadran de l'Europe, l'heure avait sonné : la pudeur avait disparu. Et non seulement elle avait disparu, mais elle avait disparu si facilement, en une seule nuit, qu'on pouvait penser qu'elle n'avait jamais existé. Qu'elle n'était qu'une simple invention des hommes se trouvant en face d'une femme. Que la pudeur n'était qu'un mirage des hommes. Leur rêve érotique.
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La mort et l'immortalité formant un couple d'amants inséparables, celui dont le visage se confond avec le visage des morts est immortel de son vivant.
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L’immortalité est une illusion dérisoire, un mot creux, un souffle de vent qu’on poursuit avec un filet à papillons, si on la compare à la beauté du peuplier que le vieil homme fatigué regarde par la fenêtre. L’immortalité, le vieil homme fatigué n’y pense plus du tout. (p. 113)
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Soudain effrayée de cette haine, elle songea : le monde a atteint une frontière ; quand il la franchira, tout pourra tourner à la folie : les gens marcheront dans les rues en tenant un myosotis, ou bien ils se tireront dessus à vue. Et il suffira de très peu de chose, une goutte d’eau fera déborder le vase : par exemple, une voiture, un homme ou un décibel en trop dans la rue. Il y a une frontière quantitative à ne pas franchir ; mais cette frontière, nul ne la surveille, et peut-être même que nul n’en connaît l’existence.
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La honte n'a pas pour fondement une faute que nous aurions commise, mais l'humiliation que nous éprouvons à etre ce que nous sommes sans l'avoir choisi, et la sensation insuportable que cette humiliation est visible de partout (p. 366).
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Le rire est une convultion du visage et dans la convulsion l'homme ne se domine pas, étant lui- meme dominé par quelque chose qui n'est ni la volonté ni la raison (p.475)
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Mon moi ne se distingue pas essentiellement du votre par la pensée. Beaucoup de gens, peu d'idées: nous pensons tous à peu près la meme chose en transmettant, en empruntant, en volant nos idées l'un de l'autre. Mais si quelqu'un me marche sur le pied, c'est moi seul qui sens la douleur. Le fondement du moi n'est pas la pensée mais la souffrance, sentiment le plus élémentaire de tous(...). La souffrance est la grande école de légocentrisme. (p. 299-300)
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Etre absolument moderne, c'est être l'allié de ses propres fossoyeurs.
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Quand le mal s'abat sur l'homme, il le répercute sur les autres. C'est ce qu'on appelle dispute, bagarre, vengeance. Mais le faible n'a pas la force de répercuter le mal qui s'abat sur lui, sa propre faiblesse l'humilie et le mortifie, devant elle il reste absolument sans défense.
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Laideur : poésie capricieuse du hasard. Chez un bel homme, le jeu des hasards a choisi une moyenne de toutes les mesures. Beauté : prosaïsme du juste milieu. Dans la beauté, plus encore que dans la laideur, se manifeste le caractère non individuel, non personnel du visage.
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