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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
À l'occasion de l'enterrement de sa tante, Marianne retrouve sa cousine Martine. Autrefois, elle passait ses vacances chez sa grand-mère et elle vouait une profonde admiration pour sa cousine, son aînée de quatre ans, belle gracieuse et admirée de tous les garçons. Un bon souvenir pourtant teinté de peur car la grand-mère et la mère de Martine pouvaient être dures lorsqu'elles étaient sous l'emprise de l'alcool.
Les deux cousines se sont perdues de vue, car la mère de Marianne voulait rompre avec cette étrange famille. Marianne a réussi sa vie en tant que graphiste mais à plus de quarante ans elle se retrouve au chômage et seule avec sa fille Fanny.
Lorsque Martine appelle Marianne, après l'avoir vu au Soir 3, les deux cousines décident de se revoir et Marianne souhaite écrire un livre sur sa cousine. Elle tente à la fois de découvrir son passé et de comprendre la déchéance de Martine. Elle est aujourd'hui déformée par l'alcool, handicapée suite aux chutes et aux violences conjugales, elle vit dans un appartement de 15 mètres carrés avec Lucien, un chômeur paumé. Mais tous deux ne regardent pas à la dépense pour accueillir Marianne avec chaleur.
L'auteur par le biais de sa narratrice plonge dans l'horreur crue de la misère, faisant peut-être un amalgame rapide entre alcool, violence, chômage, handicap et front national. J'ai trouvé que Marianne se faisait un peu voyeuse en plongeant dans l'intimité de sa cousine. Car elle veut comprendre comment on en arrive à boire si tôt le matin, à accepter ce type de vie, comment la mère de Martine a pu être veuve sept fois, comment on s'inscrit irrémédiablement dans cette misère physique et mentale?
Marianne va jusqu'à boire elle aussi de bonnes bouteilles de vin rouge chaque soir pour mieux comprendre sa cousine, pour oublier le chômage et la solitude, ou pour rompre le lien avec sa mère décédée d'un cancer depuis peu.
"Elles avaient les mêmes parents, les mêmes références, la même éducation. Qu'est-ce qui fait que l'une sombra et l'autre pas? "
Nathalie Kuperman décrit le milieu avec âpreté et tendresse à la fois. Par exemple, le récit de la fin de vie de la mère de Martine est à la fois touchant et désespérant. À la fin du livre, je suis restée avec un double sentiment de malaise et de compassion, ce qui me semble la preuve d'une bonne construction et d'un style qui laisse passer les émotions.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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C'est le roman de l'écriture d'un roman familial. Marianne Raevens, la narratrice, ou l'auteur, rencontre à l'enterrement d'une tante qu'elle ne fréquentait pas, une cousine dont elle n'avait pas de nouvelle depuis longtemps. Elles échangent leurs numéros de téléphones et quelques années plus tard, elles renouent des liens qui déclenchent chez Marianne le besoin d'écrire un livre sur sa famille. Et c'est un crime d'écrire un tel livre car ce qu'elle dévoile entraîne le lecteur dans les profondeurs de la déchéance alcoolique, de la démence(l'enterrement de Maurice), de la misère morale et intellectuelle, celle qui conduit au vote Marine le Pen, parfaitement décortiqué. La cousine, Martine, épave, lui raconte sa vie, celle de sa mère Biquette, également alcoolique, dont 7 maris et compagnons sont morts de mort naturelle et qui est décédée d'un cancer de l'utérus, les relations conflictuelles avec sa fille. En nous retraçant la vie de sa cousine, Marianne nous fait également partagée, la sienne, sa relation personnellement épanouie avec sa propre fille, mais, également, sa solitude de chômeuse, le manque de sa propre mère décédée trop tôt. Les membres de la famille que décrit Nathalie Kuperman sont écorchés , brutaux, mais aussi sentimentaux. C'est un livre funambule entre récit et fiction, dans lequel alternent les joies , les drames, et les petits moment qui font l'histoire des familles, mais qui apparaît aussi comme un règlement de compte avec la famille.
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