Nous ne voulions pas de cet homme, présenté comme le seul désirant relever le challenge de redresser notre société. Mais nous désirions continuer à vivre et à créer. C'est lui ou rien, nous a-t-on dit. Plutôt lui que rien, avons-nous répondu. Donc, c'est lui, nous a-t-on dit. Alors c'est bien, avons-nous répondu. C'est mieux que rien, nous sommes-nous persuadés. Bien mieux que...Bien mieux que quoi ? Pointer au chômage ? Ne plus travailler ? Ne plus se croiser le matin devant la machine à café ? Ne plus concevoir de jeux pour les enfants ? Ne plus leur écrire d'histoires ? Ne plus fidéliser les abonnés ? Ne plus passer du temps en réunions à tergiverser pour savoir quel produit proposer avec le magazine ? Ne plus mettre son môme en avant pour prouver qu'à cet âge, on est capable de ? Ne plus entraîner les non-fumeurs aux pauses clopes pour papoter de la soirée de la veille ? Ne plus exercer son pouvoir sur son équipe quand on a été nommée chef ? Ne plus être fier des couleurs d'une couverture ? Ne plus refuser un déjeuner en arguant un boulot fou, un stress énorme, une pression monumentale ? C'est avec une jouissance ignorante d'elle-même que nous nous proclamons indisponibles. (p. 40)
Je ne me suis jamais mesurée aux autres. Ne pas se faire remarquer demande déjà un énergie considérable. (p.22)
On n'explique pas les choses qu'on est seule à voir.
Je fais, je fais. On ne peut pas toujours savoir ce qu'on est en train de faire.
C'est inouï cette façon que j'ai de me sentir fragile au moment où je dois être forte.
Savoir ce que l'on vaut faire partie des qualités essentielles de chacun.
C'est extrêmement troublant, fatigant même, d'être mise en face des difficultés des autres, surtout lorsque l'on ne peut rien faire pour eux.
Le monde a sorti son cran d'arrêt, il y a longtemps, puis a repris sa course. Mais le moment a existé.
New York, je sais, ça fait cliché. Mais quand tu es allé à New York, tu t'es pris une telle claque que tu te dis qu'aucune autre ville au monde ne pourra te faire cet effet. Tu te retrouves dans le décor de tous les films cultes. A New York, tu marches forcément sur les traces de quelqu'un et, quand tu jettes ton chewing-gum à la poubelle, tu imagines que cette poubelle a été le réceptacle du chewing-gum de Marlon Brandon. Yes, à New York, je veux bien y aller.
C'est un plan, une idée, un projet. Et tout projet mérite réflexion, discrétion. Ne pas trop en dire, ne pas trop en faire, moutonner avec le troupeau, et puis, sortir du lot.