Le livre s'emploie à analyser le rôle de l'honneur en général dans le comportement moral. Car si la morale ne saurait être réduite à l'honneur et entre fréquemment en contradiction avec lui, elle ne peut l'ignorer, tant il est l'un des ressorts fondamentaux de la psychologie sociale humaine.
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Sans doute [Kwame A. Appiah] tient-il son autorité de l’approche originale, sinon à contre-courant, qu’il propose des thèmes moraux [...].
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Deuxième livre traduit, «le Code de l'honneur» étudie trois pratiques n'ayant a priori rien à voir: le duel en Grande-Bretagne, le bandage des pieds des Chinoises, l'esclavage.
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Appiah cherche le dénominateur commun des révolutions morales dans l'honneur. De très belles histoires pour une conclusion peu convaincante.
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Il est important de comprendre que si l'honneur est un droit au respect - et que la honte découle de la perte de ce droit -, une personne d'honneur se soucie essentiellement non pas d'être respectée, mais d'être digne de respect. Quelqu'un qui désire uniquement être respectée ne se préoccupera pas de vivre selon les exigences de ce code; il cherchera simplement à ce que l'on pense qu'il vit ainsi. Il s'occupera de sa réputation et non de la préservation de son honneur. Pour être digne d'honneur, il faut tout à la fois comprendre le code d'honneur et y être attaché; telles sont les conditions que l'anthropologue Frank Henderson Stewart choisit pour définir le sens de l'honneur. Pour la personne honorable, l'honneur lui-même, et non les récompenses qu'il entraîne, est ce qui importe. Vous ressentez de la honte quand vous n'avez pas respecté les critères du code de l'honneur (...).
La psychologie de l'honneur est intimement liée au fait de marcher droit et de regarder le monde dans les yeux. La mère de Val lui disait aussi de garder "la tête haute"; et lorsque des gens valides ayant le sens de l'honneur se souviennent qu'ils ont droit au respect, ils marchent littéralement la tête haute. Leur amour- propre est visible, ils peuvent le ressentir du seul fait qu'ils se tiennent alors droits. L'humiliation fait courber l'échine et baisser les yeux.
Certaines personnes attirent l'attention de leurs compatriotes sur la façon dont une pratique de l'honneur nuit à leur réputation nationale à l'étranger. Cette stratégie nuit à leur réputation nationale à l'étranger. Cette stratégie exige une application prudente parce qu'elle peut en retour produire une réaction nationaliste brutale, la pratique contestée étant alors reprise et défendue avec une vigueur renouvelée précisément parce que des étrangers sans entendement se sont élevés contre elle. C'est une raison pour laquelle il est important que les contributions des personnes extérieures témoignent de compréhension. Il est donc crucial à l'islam, que la honte ne s'attache pas à la religion mais au Pakistan et à son incapacité à appliquer les idéaux musulmans mêmes que sa Constitution prétend avoir inscrits au coeur du projet national. Dans ce combat, l'islam est un allié.
La pratique du meurtre d'honneur, qui - quoiqu'elle soit théoriquement applicable aux hommes - s'exerce le plus souvent contre les femmes, sert non seulement à terrifier et à contraindre nombre d'entre elles à accepter les abus conjugaux, mais aussi à fournir aux hommes un moyen de se débarrasser en toute impunité de femmes gênantes. Les annales du Pakistan regorgent d'affaires où un simple assassinat est maquillé en meurtre d'honneur. Une femme est donc toujours exposée à la menace de son mari, de ses frères, de ses parents et même de ses fils.
L’honneur peut motiver les citoyens dans la lutte sans fin pour discipliner les actes de leurs gouvernement.