Une cuillerée de miel

Une couverture colorée qui nous donne un avant-gout des paysages et saveurs que l'on va découvrir dans ce roman, le miel bien entendu et les ruches qui abritent les abeilles, la lavande qui les nourrit, et ces paysages de Provence si chers à mon coeur.

Et sur cette couverture aussi une vieille femme : c'est Honorine, 84 ans, qui vit seule dans son mas, récoltant son miel et accueillant des visiteurs dans ses gites. Même si Honorine a du caractère et tient à son indépendance, cela commence à faire beaucoup. Alors elle va chercher une aide, une personne qui viendra s'installer chez elle et l'aider.
Cette personne, cela sera Thomas, jeune citadin, qui suite à une rupture fuit Paris, et la ville et son métier de courtier. Il ne connait rien à l'apiculture , ne sait pas faire grand chose de ses dix doigts, mais plait à Honorine. Il est plein du désir de se réinventer, de découvrir une vie différente.
Et l'autre femme, sur cette couverture, plus jeune vient à deux reprises passer quelque temps dans les gites. Eva vient d'Allemagne, est pianiste et veut découvrir cette partie de la Provence dans un premier temps pour des raisons que l'on découvrira peu à peu, dans un deuxième temps pour Thomas.

Est-ce le hasard, ou un mystérieux rendez-vous ? Trois trajectoires bien différentes pour trois personnages qui vont se trouver réunies et se découvrir, et éclaircir aussi certains éléments du passé. Les secrets de famille ont la vie dure et peuvent peser longtemps sur la vie de ceux qui en sont victimes, entretenant dans leur coeur une vieille colère.

J'ai mis quelques pages à entrer dans ce roman, un peu déroutée au départ par le style très poétique de l'auteur, qui parfois m'obligeait à relire certaines phrases pour mieux les comprendre, les relire parfois aussi à voix haute pour mieux les savourer. Et j'ai succombé au plaisir de ces phrases, au charme de ces mots.

J'ai aimé Honorine, dont l'indépendance m'a plu. Elle n'a pas sa langue dans sa poche et dit ce qu'elle pense , sans se cacher derrière des phrases toutes faites. Elle sait qu'elle s'approche du terme de sa vie, mais ne renonce pas.

J'ai aimé vivre quelques heure dans cette Provence de l'intérieur, certainement plus authentique que celle de la côte, une belle région où j'ai passé quelques vacances. et dont je revoyais les paysages.

Et je termine ce billet savourant une cuillerée de miel dans ma tasse de thé. Merci à Gilles pour le partage de son roman et la confiance accordée.

Lauzet est ce petit hameau protégé du vent de l'autan par la montagne de Lure. Nous ne sommes pas très loin de Forcalquier. Là-bas, à la ferme, au mas de Lauzet, il reste Honorine parmi ses terres et surtout ses ruches qui représentent sa grande passion. On dit que son miel est un des meilleurs de la région. Depuis peu, elle a ouvert un gîte et elle s'apprête à recevoir ses premiers clients. Mais voilà, les enfants d'Honorine s'inquiètent pour leur mère car elle a 84 ans. Elle ne peut plus rester comme cela seule au Lauzet, qu'elle ne veut pour autant pas quitter, c'est sa terre, ce sont ses abeilles.
Honorine a du caractère et ses enfants le savent bien. Une idée lui vient alors, rechercher une aide, un homme à tout faire qui pourra s'occuper de ses terres, de ses ruches, avec des compétences d'apiculteur, être là pour qu'elle puisse elle aussi rester. Elle publie une annonce...
Thomas, courtier parisien, décide de tourner la page et de prendre la tangente, suite à la rupture d'une liaison incandescente avec une femme. Un ami a repéré une annonce qui pourrait l'intéresser, un endroit où rebondir là-bas dans la campagne près de Forcalquier...
Dans le même temps, nous faisons la connaissance d'Éva, talentueuse pianiste allemande qui décide de reprendre les récitals après une période d'interruption, elle se réfugie dans la musique maintenant qu'elle est divorcée, libérée du joug étouffant de son mari, qui ne comprenait rien à sa passion, pas totalement encore sereine pour vivre en paix dans l'harmonie avec son art... Elle a besoin de faire une pause, une sorte d'appoggiature, avant de reprendre le cours de son existence... Elle vit cependant des moments douloureux en ce moment, la fin de vie de sa grand-mère et c'est dans lr grenier de son aïeule que la découverte d'une malle devient comme la boîte de Pandore qu'elle ouvre...
Pour quelles raisons Éva décide-t-elle de rechercher un gîte près de Forcalquier, se poser durant une semaine pour mieux être attentive aux battements de son coeur ? Elle voit une annonce qui lui plaît, le gîte du Mas du Lauzet...
Alors, oui vous croyez me voir venir... Deux trajectoires en mal d'amour qui font se percuter comme des météorites au milieu des ruches et le miel va couler à flot ! Eh bien non, ce n'est pas le propos du récit. La trame est ailleurs, même si la rencontre de Thomas et d'Éva va faciliter l'émergence d'une autre histoire venue du passé. Elle va l'aider à s'extraire de la gangue de ce passé comme on creuse avec une bêche dans un coin du jardin et qu'on découvre parmi la terre quelque chose qui va nous sidérer pour le reste de notre vie...
Certes il y a une histoire d'amour qui est prête à se tisser, certes elle est conventionnelle et elle est amenée et traitée comme telle, ce n'est pas cette relation qui m'a accrochée ici, mais c'est autre chose qu'il faut voir dans la nasse du récit : les secrets de famille, les choses justement qu'on enfouit sous la terre pour mille raisons qui paraissaient valables à ceux qui l'ont fait, le silence qui demeure enfoui dans un autre endroit peut-être le ventre ou la mémoire, ou ailleurs qui sait, et puis les gestes réappris pour tenir debout malgré tout, les déflagrations qui s'ensuivent pire qu'une tempête qui fracasse les volets et les fenêtres d'une maison abandonnée pour venir fouiller au-dedans...
Une fois qu'on entre dans la maison désormais ouverte aux grands vents, on découvre alors dans les décombres des mots qui gisent, des vestiges, des reflets qui brillent d'une autre vie, j'ai vu là, dans ce texte, l'image de ma mère, ses secrets, ses blessures, sa solitude sans doute au moment où elle aurait tant attendu des bras autour d'elle... Comme tant d'autres femmes...
Une cuillerée de miel, dernier roman à l'écriture chaleureuse et poétique que son auteur Gilles La Carbona, a eu la gentillesse de m'offrir, - et je l'en remercie, m'a entraîné contre toute attente sur ce territoire émotionnel, parmi le soleil de Provence, le chant des cigales, le bourdonnement des abeilles, les senteurs de la lavande, le goût du miel qui coule dans la gorge, un paysage que j'ai adoré découvrir pour la première fois lors de l'été 2020. Je l'ai vu, je l'ai entendu surgir ici dans des pages chaleureuses, dans les gestes d'Honorine qui est ce personnage central et pivot de toute l'histoire qui se déploie devant nous.
Ce texte est attachant et m'a fait du bien, il console des chagrins de nos familles et s'ouvre aussi comme une fenêtre sur des paysages qui peuvent s'apaiser et apaiser aussi.
Alors, vous prendrez bien Une cuillerée de miel ?

Une belle pépite, une belle surprise pour commencer l'année 2024.
Ce petit roman m'aura accompagnée pile dans la transition entre 2023 et la nouvelle année, m'accompagnant d'un sentiment chaleureux, de douceur, m'enveloppant sans le vouloir dans quelque magie et enchantement. Je fus envoûtée.

Au début, je peinais un peu à me mettre dedans, j'aimais mais relevais quelques petits défauts (subjectifs). J'étais assez sévère probablement avec le fait que la personnage Eva était pianiste (moi aussi !).
Je fus plus attachée aux personnages d'Honorine, la mamie, puis Thomas, un jeune homme en pleine rupture amoureuse qui change radicalement sa vie.

Nous découvrons une belle campagne en pleine Provence, savourons le calme, l'onctuosité du temps, l'enchantement de la nature... Nous apprenons aussi, grâce à Thomas et Honorine, le métier d'apiculteur, apprenons sur le miel et le bruit des abeilles (chose qui m'a particulièrement plue.)

Puis l'histoire jusque là mignonne, nous tenant en haleine grâce à une belle écriture pleine de réflexions philosophiques et différentes histoires de vie de différents personnages, vire complètement : suspense !

On s'engouffre alors dans une enquête familiale complexe, et découvrons petit à petit bien des mystères, devinons des réponses... le roman nous tient en haleine jusqu'au bout, je l'ai lu d'une traite.

Je me suis sentie vraiment proche d'Honorine, de Thomas et de Eva, et aurais bien pris le train, sur un coup de tête, pour Forcalquiers, rendre visite à cette famille exceptionnelle et goûter au charme envoûtant de la fameuse maison, le Mas...

Trois personnages, Honorine vieille dame au caractère bien trempé, Eva pianiste réputée au sortir d'un divorce et Thomas ex-citadin en rupture de ban.
Ces trois là se retrouvent en Provence, leur destin vont se croiser et le passé remonter à la surface.
Une histoire douloureuse et tendre, une écriture voluptueuse et croquante comme un rayon de miel.
Un grand merci à l'auteur de ce cadeau.

Honorine a 84 ans, elle vit seule dans sa propriété de Provence et ses enfants s'inquiètent pour elle. Elle ne veut absolument pas aller en maison de retraite, ce que sa fille comprend, moins son fils. Elle leur propose d'embaucher quelqu'un qui s'occupera du domaine, des gîtes et surtout de ses ruches. Mais attention, c'est elle qui choisira la personne.
Thomas, est courtier en banque, il vient de se faire larguer par sa copine Sonia avec qui il entretenait une relation plutôt sulfureuse. Il n'est pas surpris et finalement cela lui convient. Il décide de changer de vie, de quitter sa vie parisienne et pourquoi pas la campagne ?
Eva, elle a divorcé depuis peu, son ex-mari l'empêchait de s'épanouir, il la voulait soumise. Pourtant, elle réussit à s'échapper de son emprise. Elle a recommencé à donner ses cours de piano ainsi que des concerts pour lesquels elle est très demandée.

Ces trois personnages vont se rencontrer et chacun jouera sa partition dans une Provence qu'Honorine saura nous faire découvrir avec la présence de ses ruches auxquelles elle est viscéralement attachée, elles lui viennent de sa mère disparue trop tôt.
J'ai pris un réel plaisir à côtoyer ces trois personnes, surtout Honorine, qui a son franc parler et ses avis tranchés sur la société actuelle et ses travers, les hommes politiques, les enfants et leur éducation.

Je remercie vivement Babelio et les Editions 5 Sens de m'avoir permis de découvrir ce livre de Gilles La Carbona, auteur que je ne connaissais pas.
Je vous recommande cette lecture sans hésiter, vous passerez un agréable moment.

C'est un roman d'un genre que j'ai moins l'habitude de lire que j'ai découvert grâce à son auteur.
J'ai rapidement été prise par sa plume, qui sait manier la langue avec style et fait des phrases chargées d'Histoire, de métaphores et d'aphorismes. J'ai suivi avec intérêt l'histoire de Thomas, jeune quadragénaire citadin en quête de sens et de renouveau après une rupture, qui rencontre Honorine, vieille paysanne à la langue bien sentie et qui ne mâche ni ses mots ni ses idées. Il se dégage une véritable tendresse de cette relation intergénérationnelle, de cette transmission de savoir-faire, de connaissances anciennes, d'amour d'un territoire. A cela s'ajoute une enquête de la mystérieuse Eva, pianiste mondialement connue, sur son passé et les secrets de famille, qui s'entremêle à la nouvelle vie de Thomas par hasard.

C'est un roman qui se dévore et qui permet de plonger dans une belle littérature au service d'une histoire à la fois contemporaine et régionale, avec un petit clin d'oeil historique.