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sur 6002 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tous les hommes sont des salopards, ils ne pensent qu'à une chose et on ne peut qu'être malheureuse à leur contact, l'a prévenue sa Mère. Donc, seule chose à faire pour la princesse de Clèves : se prémunir, surtout ne pas aimer, ne pas s'éclater, ne pas désirer, c'est mal, et se marier mine de rien sans rien faire, voilà la solution. N'avoir confiance en rien concernant les sentiments, et surtout pas en ses propres sentiments, et encore moins en soi même.
Quand le prince de Clèves l'aperçoit (seule, sans sa mère, tiens) il tombe éperdument amoureux d'elle… parce qu'elle belle, blanche et blonde, raisons qui nous paraissent futiles, mais, passons. Et puis , il note au passage qu'elle est riche, là encore, passons.
Et elle, la Mère, ne consent au mariage qu'après la mort du père de Clèves, un ennemi de moins, et surtout, surtout, parce que sa fille n'en est pas amoureuse.

Tu peux choisir d'être heureuse, à condition de ne l'être jamais, lui dit elle.
D' ailleurs, c'est moi ta meilleure amie, et tu dois me dire tous tes secrets.
La gamine a 16 ans, Madame de Lafayette insiste sur ce point : Comment pourrait elle livrer à sa mère des secrets d'alcôve, mieux vaut n'avoir rien à raconter, non ?

Comment peut elle se libérer de la manipulation maternelle ?

En fait, jamais.

Car la Mère préfère encore mourir ( et elle le fait) que de la savoir amoureuse en vrai. Alors le mari, transparent et absent, amoureux transi reprend la manipulation en héritage, en demandant à sa femme « soyons amis, dites moi tout » et la conclusion, identique : mieux vaut crever que de savoir que la petite bécasse sera heureuse.

Je dis bécasse, parce qu'elle aurait mieux fait d'écouter Goldman plutôt que sa mère : « Ne lui dis pas, ça sert à quoi, on n'avoue rien si on est innocent » et elle qui a tout fait pour obéir aux injonctions de sa mère, avoue au mari qu'elle essaie de ne pas penser à Nemours.
Aurait elle pu après ces deux deuils, mère et mari, deuils dont elle se sent coupable, revenir à un état d'esprit antérieur à la perte ?

Madame de Lafayette n'a pas lu Freud, mais elle analyse la confrontation à la réalité lors de la perte de la personne aimée. Cette épreuve de réalité exige le retrait de toute la libido, et affirme l'attachement aux interdits anciens même si ils ne sont plus que le fruit de l'imagination.
Abandonnée par sa mère, la princesse de Clèves ne veut pas s'abandonner à l'amour passion qu'elle partage avec le duc de Nemours, par peur d'être abandonnée.
Bingo, la mère a gagné.


Ceci est ma lecture , personnelle, de ce roman à la fois historique, témoignage des moeurs galantes du XVII siècle, et, à mon avis, extrêmement moderne, racontant l'emprise d'une mère sur sa fille .
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Ce roman est vraiment très beau : l'histoire, les personnages, la fin, l'écriture.
Vivre pour un moment les aventures de la princesse de Clèves a été passionnant du début à la fin, même les passages de description ne sont pas de trop. Ils apparaissent à des moments intéressants.
Les personnages sont attachants et les dialogues sont attrayants.
Le lecteur reste en haleine tout me long du texte, avec une envie permanente de connaître la fin. Chaque mot est important.
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j'ai dû lire ce livre pour le lycée et contrairement à mes attentes, il m'a beaucoup plu
la fin est frustrante qd mm
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Je profite de l'excès de temps que me laisse ce second confinement pour lire certains classiques, qui étaient restés longtemps dans ma PAL. La princesse de Clèves est peut-être le plus célèbre des premiers romans en langue française. Il a été écrit par Madame de la Fayette (1634-1693) qui a eu toute sa place à la cour de Louis XIV.
Le cadre de l'histoire se déroule est la cour du roi Henri II. Tout le roman est consacré à l'amour "impossible" entre le duc de Nemours, le plus séduisant de tous les gentilhommes, et Mademoiselle de Chartres, la plus vertueuse des belles jeunes femmes introduites à la cour. Celle-ci a été vite mariée au prince de Clèves, un homme honnête et sincèrement épris, pour lequel elle a respect et estime, mais qu'elle n'aime pas d'amour. Or, elle conscientise peu à peu sa passion pour le duc de Nemours qui, lui-même, est devenu amoureux fou. Mais la princesse s'abstient obstinément de lui céder. Après de longs rebondissements, le dénouement du roman arrive: le prince de Clèves meurt de chagrin. Désormais libre, la princesse a un premier et dernier véritable entretien en tête-à-tête avec le duc: elle refuse définitivement un remariage avec lui.
Le lecteur est plongé dans un débat "cornélien" poussé à l'extrême. Il ne discerne pas nécessairement toutes les motivations des protagonistes et se trouve confronté à une éthique exotique, c'est le moins qu'on puisse dire. L'auteure représente - avec virtuosité - toutes les affres de l'amour (platonique, en l'occurrence) et imagine des éléments romanesques assez artificiels comme, par exemple, la perte de la lettre compromettante, attribuée d'abord au duc de Nemours. de là à taxer tous ces épisodes d'aimables marivaudages, il y a un grand pas que je ne franchirai pas. Dans le roman, l'inachèvement de l'amour est une question très sérieuse qui a une dimension tragique. La romancière prend tout son temps pour explorer les ressorts de l'âme humaine, corsetée ici par une conception très élevée du "devoir "
J'ai été étonné par la langue utilisée par l'auteure, qui m'a semblé très facile à lire (a-t-on adapté le texte pour le lecteur du XXIème siècle ?). Au début, on est perdu dans la galerie des nobles personnages; à la cour, il y a plusieurs reines (la "reine dauphine" est plus connue sous le nom de Marie Stuart) que l'on finit par bien distinguer. La cour royale est décrite d'une façon détaillée. On s'étonne de voir comment évoluent les personnages, oisifs ou concentrés sur des tâches uniquement honorifiques. Enfin, la mort d'Henri II constitue un morceau de bravoure.
En conclusion, je dirai que je suis satisfait d'avoir enfin lu - en prenant mon temps - ce roman quasiment mythique et très lisible.
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La Princesse de Clèves ou un parangon de vertu!
A la cour d'Henri II où les liaisons et la séduction sont omniprésentes, la Princesse de Clèves fait figure d'exception.
Sa lutte pour rester intègre et fidèle à son mari est constante, malgré les nombreuses sollicitations et incitations des personnes qui l'entourent. Seule sa mère et l'éducation reçue l'en dissuadent.
Une lecture plaisante (suivie du film avec Jean Marais!) que je regrette de ne pas avoir faite avant.
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Joyau

La littérature du XVIIè est de loin ma favorite dans les classiques.
Considéré comme l'un des premiers romans psychologiques, La princesse de Clèves est également la hantise des lycéens.

Lu il y a plus de 20 ans, c'est avec le même bonheur que j'ai retrouvé Mlle de Chartres devenue la princesse de Clèves.

Oui la première partie n'est pas la plus « fun », on se perd un peu dans tous ces personnages mais la suite me plait toujours autant.

Mlle de Chartres épouse sans amour de Clèves. Belle et pieuse, elle évite les intrigues de Cour, comme sa mère le lui a recommandé. Puis elle rencontre le duc de Nemours et tombe follement amoureuse pour la première fois. La passion est partagée mais la princesse de Clèves se débat avec ses sentiments par respect pour son époux et sa vertu. Elle finit par se confier à son mari qui en meurt de chagrin. Libre désormais de vivre son amour, choisira t-elle sa passion pour de Nemours, ce qu'elle considère être une trahison ou de renoncer au seul homme qu'elle ait aimé pour honorer la mémoire de son époux ?

Certes, le roman est emprunt d'une morale qu'on peut considérer comme désuète aujourd'hui...
La princesse de Clèves n'a que 15 ans quand elle arrive à la Cour. Elle se marie par devoir, reste fidèle par vertu mais également en mémoire de sa chère mère.
Le "devoir" vs la passion.
Que penser réellement de cette toute jeune fille qui se bat contre ses désirs ?
Alors, oui, aujourd'hui on peut penser que cette morale est désuète.
Mais cette langue... Cette justesse dans l'analyse psychologique des personnages...
Ces amants (sans l'être) sont à la hauteur de Roméo et Juliette.

Ce livre est une véritable pépite dont je ne me lasse définitivement pas.
A lire, relire, re-relire.
Lien : https://demoisellesdechatill..
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Un alléchant court roman bien français, au romantisme désabusé, à la noblesse idéalisée, et à la moralité bien ficelée. La princesse de Clèves est un peu toutes les femmes.
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En 1678, La Princesse de Clèves paraît anonymement chez l'éditeur parisien Claude Barbin. Cependant, le public habitué aux salons reconnaît sans peine son auteur, Madame de Lafayette. Au risque de surprendre beaucoup d'entre vous, je fais partie des rares lycéens qui ont su apprécier cette oeuvre (j'étais en filière L, c'est peut être pour ça). Car, une héroïne aussi vertueuse, aussi exemplaire dans sa conduite comme l'est Mme de Clèves, est quelque chose d'inédit dans notre littérature contemporaine. À mes yeux, ce roman est tout ce qu'il peut exister de sublime au monde: une rédaction épurée, une intrigue palpitante et déchirante et des personnages étonnamment vraisemblables et romanesques. Mais je digresse, pardonnez-moi. Âgée de seize printemps, la délicate Mademoiselle de Chartres épouse le prince de Clèves pour lequel elle a beaucoup d'estime. Toutefois, ce mariage n'engendre aucun amour chez l'héroïne. Un soir, à l'occasion d'un bal donné par la Dauphine (l'intrigue se déroule à l'époque des Valois), Mme de Clèves fait la connaissance du Duc de Nemours avec lequel elle danse. de cette rencontre va naître une passion que l'héroïne va tenter de dompter tout au long de l'intrigue...
Avec un schéma narratif qui n'est pas sans rappeler le déroulement d'une tragédie classique, Madame de Lafayette nous offre une analyse détaillée des sentiments de ses personnages, gráce à des passages remarquablement bien construits (la rencontre au bal, le portrait dérobé et bien entendu l'aveu sont mes favoris). Pour les lecteurs que nous sommes, cet ouvrage est également l'occasion pour nous de voir comment était la vie dans ce milieu de cour, où chacun était observé (en particulier les femmes). En effet, après s'être rendue compte des sentiments qu'elle porte au Duc de Nemours, Madame de Clèves fait tout ce qui est en son pouvoir pour ne pas se trahir, et surtout, pour ne pas éclabousser d'opprobre son époux. N'est-ce pas là la quintessence du sublime inhérente au classicisme et à la préciosité? En dépit des années qui se sont écoulées, je frémis toujours lorsque je lis la scène de l'aveu:

"Eh bien, Monsieur, lui répondit-elle en se jetant à ses genoux, je vais vous faire un aveu que l'on n'a jamais fait à son mari, mais l'innocence de ma conduite et de mes intentions m'en donne la force. Il est vrai que j'ai des raisons de m'éloigner de la Cour et que je veux éviter les périls où se trouvent quelquefois les personnes de mon âge. Je n'ai jamais donné nulle marque de faiblesse, et je ne craindrais pas d'en laisser paraître si vous me laissiez la liberté de me retirer de la Cour, ou si j'avais encore Madame de Chartres pour aider à me conduire."

Et que dire de la scène de la canne ornée de rubans, lors de la retraite de Madame de Clèves à Coulommiers? Ce passage lors duquel Monsieur de Nemours reconnaît en voyant les rubans les couleurs qu'il avait arborées lors d'un tournoi où Madame de Clèves était présente! C'est tout à fait éblouissant. Hormis les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë, je ne crois pas qu'il puisse exister un roman capable de me donner tant d'émotions que La Princesse de Clèves. Voilà une oeuvre qui fait partie intégrante de notre identité nationale, que nous nous devons de connaître, peu importe si elle nous plaît ou non. Plus qu'une oeuvre intemporelle, c'est un manifeste littéraire qu'abrite La Princesse de Clèves, devenue légendaire grâce à la beauté éthérée de Marina Vlady, et à l'idéal de femme vertueuse que le roman à laissé. C'est bien simple, bien avant que Stendhal, Balzac ou encore Hugo ne laissent les oeuvres splendides que nous connaissons, le code du roman se trouvait dans La Princesse de Clèves.
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La princesse de Clèves, Madame de la Fayette, 1678
Genre : Roman, préciosité, classicisme

A contre-courant du baroque (1580-1660) et de ses romans-fleuves, Mme de la Fayette oriente son oeuvre vers un style sobre et un art plus sincère et réaliste avec La Princesse de Clèves. Ancré dans un contexte historique précis, la cour du roi Henri II, le roman expose les dangers de la passion et prend des accents classiques et précieux. L'amour est en effet le thème favori des salons précieux que fréquente l'auteur et le duc de Nemours incarne l'idéal de l'honnête homme. Il s'agit également d'un roman psychologique, grâce à l'épaisseur des caractères et à l'analyse psychologique fine que nous livre l'auteur.
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Il m'en aura fallu du temps avant de m'atteler à la lecture de la Princesse de Clèves (et les autres romans que contiennent mon édition, dont La Princesse de Montpensier). Mais comme j'ai bien fait d'attendre, car je ne suis pas certaine que j'aurais pu apprécier cette lecture à sa juste valeur si je m'étais lancée plus jeune. Il y a des livres qui méritent d'attendre quelques années avant d'être savourés...
Quelle finesse et quelle subtilité dans l'écriture de Madame de la Fayette ! Cette grande dame parvient à nous faire ressentir des choses sans les écrire noir sur blanc, à nous faire apprendre des pans d'histoire de France en nous parlant d'amour, de donner une morale à ses histoires sans en avoir l'air. Certes, la morale en question est assez austère puisque, si l'on devait trouver un point commun aux différents destins dont Madame de la Fayette nous parle, ce serait celui-ci : l'amour rend malheureux et plonge les amoureux dans la souffrance la plus extrême. Le destin des amants que l'on suit tout au long de ces romans n'est pas heureux et la fin de chacun est en général assez abrupte.
Mais même si les histoire de Madame de la Fayette ne se terminent jamais bien, que ces romans restent extrêmement agréables à lire, à la fois pour leur contexte historique passionnant, pour la grande qualité de son écriture, et pour les histoires d'amour elles-mêmes : de tels récits se démarquent tellement des romances modernes souvent niaises et creuses !
A lire !
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La Princesse de Clèves (IV Partie)

Quand elle commença d'avoir la force de l'envisager, et qu'elle vit quel mari elle avait perdu, (...)______ qu'elle eut pour elle−même et pour monsieur de Nemours ne se peut représenter.

l´haine
l'amour
l'horreur
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