En 1920, à l'occasion des adieux du comédien Noblet, au
Théâtre Sarah-Bernard,
Sacha Guitry avait composé un "à-propos" qu'il a enrichi, par la suite, de deux actes pour donner cette fameuse pièce "Mariette ou comment on écrit
L Histoire".
Le premier acte est chanté d'un bout à l'autre, c'est une sorte de parodie d'opéra, dans le second, la coulisse et la scène se confondent, dans le troisième, l'auteur écrit
L Histoire avec gravité, et au cours du dernier, ironique et plus souriant, nos dernières illusions sont soufflées, les unes après les autres.
Est-ce un drame ? Une comédie ? Une opérette ? Un vaudeville ?
C'est, comme toujours avec
Guitry du
Théâtre.
Parvenue au crépuscule de sa vie, Une vieille dame, refait ses souvenirs aux côtés du prince Louis-Napoléon et du roi Jérôme, afin que la fantaisie s'accroche à
L Histoire et lui rende hommage.
Ces quatre actes sont tout simplement quatre sketches dont le véritable sujet est l'envers du
Théâtre et l'intimité des puissants de ce monde - qui sont deux thèmes récurrents dans l'oeuvre de
Guitry -.
Au dernier acte, Mariette est centenaire, entourée de ses petits-enfants et un reporter demande la permission de l'interviewer sur ses souvenirs et notamment sur les circonstances du coup d'état du prince Louis-Napoléon dont elle fut l'intime et avec lequel elle partagea cette fameuse soirée du 1er décembre.
La mémoire de Mariette est chancelante et elle raconte les événements tels qu'elle croit s'en souvenir. Sa version diffère pourtant de celle, plus historique, racontée à l'acte précédent.
Et tout le plaisir de la pièce est extrait du charme que
Sacha Guitry fait surgir de cette illusion fantasque de l'esprit de la vieille dame.
Il en fait un agréable morceau de
Théâtre à la lecture duquel on prend encore, aujourd'hui, un immense plaisir.