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sur 226 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Si vous voulez faire le plein…

…d'histoires cocasses, philosophiques, économiques, sentimentales, alors rendez-vous dans la station-service de la banlieue parisienne où travaille le narrateur du premier roman de Alexandre Labruffe.

Quoi de plus banal et de plus ennuyeux que le travail dans une station-service? Comme le dit le narrateur de ce roman très original, la plupart des automobilistes ignorent jusqu'à l'existence de l'employé qui n'est plus pompiste. Mais à bien y regarder, cet endroit offre un point d'observation privilégié sur le monde, à condition d'élaborer une stratégie pour tromper la routine et l'ennui. Car, que l'on soit riche ou pauvre, en déplacement professionnel ou pour touriste, que l'on soit seul au volant ou en famille, tous se retrouvent un jour à devoir faire le plein ou effectuer un achat de dernière minute et laissent transparaître un bout de leur vie derrière les pompes à essence.
Le jeune homme que met en scène Alexandre Labruffe aime autant l'odeur de l'essence que son poste situé en banlieue parisienne, près de Pantin. Il se voit comme une «vigie sociétale» qui voit passer le monde devant lui «partir ou arriver, excité ou épuisé». La galerie de personnages qui défile là nous donne en effet de quoi nous divertir ou nous faire réfléchir sur des sujets aussi variés que la famille, la politique, l'environnement, les médias ou encore les relations hommes-femmes.
Plus pu moins sérieuses, les notations sur le Coca zéro, le plus produit qu'il vend le plus, sur les films de série B ou de science-fiction qu'il passe en boucle sur son écran ou encore sur les manies des habitués vont le rapprocher de son mentor, lui qui aurait aimé être Baudrillard.
Les mini-chroniques, qui sont autant de choses vues, vont prendre un tour plus intime quand apparaît la jeune femme asiatique: «Cette femme est un mirage. Elle vient probablement d'une autre galaxie. Tous les mardis à la même heure, vers 18 heures, habillée invariablement de talons hauts, de collants (noir ou chair) et d'une jupe à pois (ce qui renforce son innocence et son éclat), elle achète un paquet de chips à l'oignon et repart. Tétanisé, je la regarde pénétrer dans le magasin. Je retiens mon souffle. Tout se contracte, se fige. le temps. La station. L'espace. Mon coeur.» Que les lecteurs à la recherche d'un plan de drague infaillible passent leur chemin… À moins qu'ils cherchent la confirmation que pour peu que la volonté soit là, il est possible que des miracles se réalisent. Mais je vous laisse découvrir les charmes de la relation qui va se nouer avec Seiza pour en venir aux autres relations de notre employé-sociologue, Ray, Jean Pol, Nietzland et les autres. Cet ami qui divorce sans vouloir quitter sa femme, ce patron qui voit d'un mauvais oeil ses initiatives artistiques – transformer la station en galerie d'art – ou encore cette Cassandre qu'il retrouve dans son lit. Un vrai régal de «choses vues», avec un oeil pétillant de malice.


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J'ai aimé le narrateur parce qu'il voudrait être Baudrillard. Déjà, ça pose son homme. Ensuite pour son acidité bienveillante et son non-conformisme presque assumé.

Je ne l'ai pas aimé pour son rapport aux femmes. Il est attiré par une Japonaise mince, sexy, mystérieuse, et ne parvient pas à lui faire l'amour, et se retrouve finalement, bourré, à d'une femme rondouillette, collante et pathétique. Merci les clichés !
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Alexandre Labruffe nous avait avisé lui-même lors d'une séance dédicace: à rebours de la tendance actuelle à écrire du vrai, voire du vraisemblable, lui préfère à contrepied "faire de l'hyperfictif".

Comme le laisse présager le titre, l'auteur nous offre une série d'anecdotes sur le microcosme de la vie dans une station-service. Un non-lieu physique, un point de passage, de transhumance, siège de fictions parfois banales, souvent loufoques.

Écrit à la manière d'un journal, de notes prises au jour le jour, ce livre s'articule autour de brefs chapitres numérotés de 1 à 189, parfois constitués d'une unique petite phrase et au maximum de quelques pages. Observations comiques, intrigues à peine ébauchées, ou encore pensées érotiques s'enchaînent dans une station service devenue miroir de notre société contemporaine.

Même s'il soutient que « tout est faux» dans son récit, on devine Alexandre Labruffe à travers les pensées et goûts du narrateur. Dès les premières pages, « Les chroniques d'une station service» est imprégné de culture asiatique, truffé de punchlines et de références pop culture.

Il revendique une certaine filiation avec Jean Baudrillard avec une citation tronquée du philosophe en épigraphe, mais également à travers son personnage principal qui, à de multiples reprises, comme un refrain, nous dit « J'aurais aimé être Baudrillard pour... ». C'est pourtant avec Michel Houellebecq et Frédéric Beigbeder que les similitudes sont les plus évidentes. Pas surprenant que Alexandre Labruffe se soit vu décerner le « G7 littéraire », prix nouvellement créé et présidé par Beigbeder.

Tel un meuble IKEA livré en pièces détachées - et sans mode d'emploi évidemment - ces chroniques en décourageront plus d'un. L'auteur entremêle plusieurs fils d'Ariane dans un dédale narratif fouillis. À l'instar d'un Hydre de Lerne dont trois têtes repousseraient à chaque fois que nous en achevons une, chaque micro-chapitre terminé ouvre sur plusieurs scenarii comme une Matriochka avec une infinité d'emboîtements. Véritable tonneau des Danaïdes, l'auteur part dans de multiples directions sans jamais indiquer de début ni de fin.

Finalement, c'est peut-être ce qui définit le mieux la station-service comme non-lieu ou caravansérail des temps modernes.

Nous avons très certainement apprécié l'oeuvre grâce à la grille de lecture permise par la rencontre préalable avec l'auteur. Nous nous sommes donc amusés à repérer les artifices et coquetteries du récit (chapitre manquant, citations réadaptées, etc.). L'oeuvre est bien plus recherchée qu'il n'y paraît, mais reste à savoir qui de l'auteur ou du lecteur ressort le plus amusé de cet exercice ?
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Pourquoi faut-il se projeter d'ici 10 ans? Pourquoi ne pas vivre le jour le jour et se contenter de ce que l'on a si cela nous va? Et bien notre narrateur est dans ce cas là. Il s'occupe d'une station-service dans le temps imparti. le temps file doucement avec les quelques clients qui viennent faire le plein et le payer en caisse. Parfois, ils en profitent pour acheter du coca et/ou des chips. L'ennui pourtant n'est pas vraiment au rendez-vous, car pendant qu'il ne se passe rien, il peut lire, regarder des films sur internet, discuter avec des amis qui passent, faire un vernissage, exposer des photos... Parfois, son boss passe vérifier que tout reste en ordre même si c'est rarement le cas. Cette routine permet de philosopher sur la vie. Cela a permis d'écrire 189 mini-chroniques allant d'une simple pensée, à une réflexion à une description d'un évènement. On pourrait parfois se croire aux Etats-Unis avec la description des drogués, des alcooliques, des prostitués, des fêlés... C'est incroyable ce que la production hollywoodienne peut influencer notre perception du monde. Les pages se tournent facilement avec sourire. Rien de tel pour se vider la tête avec un ovni littéraire.
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Gérant d'une station service, le narrateur nous livre des petites anecdotes liées à son emploi. On y rencontre un échantillon représentatif de la société croqué avec humour ainsi que les aspirations, les désirs et les déceptions du pompiste. Un regard un peu désabusé et parfois détaché des contraintes quotidiennes irrigue l'ensemble du roman et fournit un agréable moment de lecture.
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lu rapidement, trop peut-être mais il fallait rendre les notes ce 30 octobre! Ce n'est pas un roman, c'est une suite de petites réflexions ou aventures d'un pompiste qui lit Baudrillard et autres, il est aussi cinéphile et se passe des films tout en guettant les clients; c'est parfois drôle mais je me suis un peu ennuyée, frustrée de ne survoler que des pistes qui pourraient être intéressantes: lumière dans la maison abandonnée, livres déposés mystérieusement etc.
En plus, j'échange toujours quelques mots avec les pompistes quand ils ne sont pas remplacés par des robots mais alors il n'y a que la pompe et pas de vivres ni de toilettes...
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Ce roman composé de textes brefs, nous entraîne dans le quotidien quasi immobile d'un employé de station-service d'une aire urbaine.

Chroniques des clients qui passent et ne reviennent jamais, des habitués auxquels on s'attache, instantanés de conversations de voyageurs de commerce, et description de l'attente fébrile de la reprise de l'approvisionnement en carburant lors d'un blocus des raffineries ... 

J'ai apprécié cette suite de petits textes courts qui gagne en ampleur au fur et à mesure que le texte avance, quand on retrouve des personnages déjà croisés, quand le narrateur dévoile quelques pans de sa vie privée ... 

Un premier roman d'un auteur qui devra confirmer son talent ! 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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« Je me dis que si la station-service explosait par accident, si je mourais sur mon lieu de travail et qu'un archéologue découvrait, dans cent ans, sur les ruines de son chantier, les morceaux de mon squelette d'athlète, il me déclarerait trésor national et je serais exposé au musée des Arts premiers. »

Pour tromper l'ennui, un jeune pompiste regarde le monde passer depuis sa boutique. Tour à tour empêtré dans une histoire d'amour chaotique, organisateur d'expositions clandestines ou décodeur de messages dissimulés dans des romans par des clients-espions, le narrateur devient le héros d'intrigues déjantées.
Dans ce récit drôle, à l'imagination débordante, Alexandre Labruffe transforme la station-service en théâtre de notre existence contemporaine.
Lien : https://www.folio-lesite.fr/..
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Court livre plaisant et bien écrit, parfois amusant. Une (petite) réussite pour un premier ouvrage.
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C'est comme le livre intime d'un gars qui est pompiste et qui raconte en peu de mots ce qu'il vit tous les jours ou presque. C'est court et succinct et ça laisse un peu sur sa fin ;-)
Comme dit "beleval" y'a quand même des choses qu'on aurait aimé savoir, concernant la maison abandonnée ou le mystère des livres déposés.
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