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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Par un calme matin parisien, un groupe armé enlève le président de la république. Ils se disent révolutionnaires, se font appelés Saint-Just, Robespierre ou Marat. Ils refusent le système en place et militent pour un monde plus juste. Au bout d'une semaine, ils exécutent le président et l'abandonnent dans le coffre d'une voiture. Si leurs idées ont pu convaincre un temps les français de se rallier à leur cause, avec cet assassinat, ils perdent la sympathie du public. Et Saint-Just, de son vrai nom Antoine Léon, a aussi perdu sa famille. Chloé n'a pas supporté ses mensonges et sa dissimulation, elle l'a chassé de leur appartement sans que jamais il n'avoue son appartenance au réseau Ventôse. de fait, il est aussi séparé de sa fille Rosa. Un an après les faits, alors qu'il va chercher Rosa, il est arrêté par les forces de l'ordre. Jugé, il est condamné à perpétuité et placé en QHS. Il restera vingt ans en prison. Quand il sort, en 2037, Rosa l'attend. Professeure dans un collège, elle vit en colocation avec Rufus, son ami de toujours. Pour Antoine, il s'agit de s'adapter et de se reconstruire...

Anticipation, dystopie, utopie ? Les spécialistes sauront, le lecteur lambda n'a que faire des catégorisations. Ah ! ça ira est avant tout un roman profondément humaniste, réaliste et moderne. Fort de ses personnages attachants, ce récit raconte un futur proche peu reluisant mais très plausible qui surfe sur les événements d'aujourd'hui : crises économique et énergétique, afflux massif de migrants, abandon des banlieues et montée en puissance des ''indignés''. L'engagement, au coeur du roman, marqué dans le passé par des actions violentes, s'est déplacé vers des actes citoyens, plus pacifistes, relayés par les réseaux sociaux. L'avenir vu par Denis LACHAUD est plutôt morose, voire anxyogène, et pourtant son roman est plein d'optimisme, porteur d'un message de solidarité, d'espoir. La société peut changer si le peuple reprend la main ! L'idée peut sembler naïve mais elle fait son chemin ici et maintenant, en Espagne, en Grèce et pourquoi pas en France... Une nouvelle forme de démocratie est en marche. Ah ! ça ira vibre de cet élan citoyen, de tous ces possibles à explorer. Un roman dans l'air du temps, terriblement attachant et entraînant. Un coup de coeur !
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Denis Lachaud nous projette dans un futur proche glaçant non pas à la manière d'une dystopie cauchemardesque, mais plutôt par son réalisme frappant. le scénario élaboré ici, bien qu'aux traits un peu forcé, prend ses racines dans notre société actuelle : privatisation des services publiques, faillite de la Grèce, enrichissement des riches au détriment des plus pauvres, peur exacerbée de l'étranger... Comment réagir face à ce monde en perdition, quelle action peut entreprendre un citoyen engagé? Est-ce par la violence que tout finira par se résoudre?

Ah ça ira est un roman qui prend au tripes, et qui nous force à nous interroger sans complaisance sur notre propre passivité face au monde qui change et se délite. Denis Lachaud frappe fort et juste, et ses personnages, tous conscients et agissants, nous donnent une belle leçon de politique, au sens le plus pur du terme.
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La fin justifie-t-elle les moyens ?

Un homme, une femme, une petite fille de trois ans. Une famille dans toute sa simplicité et sa complexité. le père milite secrètement dans un groupuscule d'extrême gauche qui a enlevé le Président de la République et … Puis la capture, l'emprisonnement, l'incompréhension de sa femme et une fille qui grandit sans père. Et enfin la libération et la douloureuse réinsertion dans un monde différent.

Denis Lachaud nous raconte intimement la vie d'Antoine, ses idéaux pour un monde plus juste, plus égalitaire, plus humain. Il ne nous épargne rien de son calvaire : la solitude de l'isolement en cellule, la lutte pour ne pas devenir fou. Puis lentement, l'enfermement en cellule double. le temps immobile. La prison. La rencontre 13 ans plus tard avec sa fille inconnue. Et la lente réappropriation d'un futur envisageable.
L'auteur nous plonge en 2037 dans un monde assez proche de notre époque, du moins si vous êtes blancs, vieux, riches et catholiques. Pour les autres, c'est juste un monde plus inéquitable, où se loger, trouver un travail, etc. relève de la gageure.

Livre coup de poing sur l'enfermement (prison, droit d'asile) et l'engagement (libération armée ou citoyenne). J'y ai trouvé une justesse sur ce qu'est la détention, les médias hypocrites et menteurs. Les personnages, le style, l'écriture, le monde créé sont au service de ce roman.
Certains diront que l'auteur surfe sur la vague de l'indignation, des printemps arabes ou du mouvement Nuit Debout. Peu importe, la littérature nous a tellement habitué à des personnages de CSP++ éloignées de la réalité, donner parole au bas peuple fait hautement plaisir.

Si votre coeur bat à gauche, je vous conseille fortement ce roman réaliste et politique, rarement lecture m'aura autant secouée.

Une fin ouverte conclue sobrement ce livre.
Pour des lendemains qui chantent.
Ou pas.
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J'aurai pu vous dire que la réflexion politique qu'amorce ce livre m'a complètement chamboulé et fait prendre conscience de ma responsabilité en tant que citoyenne. J'aurai pu vous dire que je sors de cette lecture plus ouverte sur le dialogue social et sur le monde, mais à la vérité, ce qui m'a le plus frappé dans cet ouvrage, c'est l'écho que son titre a eu sur ma vie ces derniers jours. Ah ! Ça ira… Ce soupir de lassitude et de fatigue qui nous avale tous et nous plombe de nostalgie, d'amertume et de découragement. Juste derrière lui se traine le reflet, fatigué, du combat que chaque jeune mène pour se construire un avenir prospère… le titre a lui tout seul est tout un concept, traduit le quotidien des français.

La vision avant-gardiste de cette utopie m'avait attiré avant même que l'ouvrage n'investisse les librairies. Son ancrage dans le réel et sa capacité à imaginer une réponse aux grandes questions du moment (crise économique, affût de migrants, désengagement auprès des banlieues…) en fait un roman moderne, engagé et profondément humaniste.

Dès les premiers mots, l'intrigue démarre sur les chapeaux de roues. Comme dans un thriller on est happé par l'histoire de cet homme, Antoine est en apparence un banal employé d'imprimerie mais il pose un regard révolutionnaire sur le monde qui l'entoure et n'hésitera pas à assassiner le Président de la République pour faire entendre ces idées. Un homme qui parmi toutes les formes de violences possibles a décidé que la sienne serait légitime. C'est glaçant !

Puis vient la seconde phase du récit, plus calme, au court de laquelle Antoine vit ses 21 ans de réclusion. L'isolement d'abord, les travaux physiques et mentaux pour s'entretenir et survivre ; puis la promiscuité confrontée à l'impossibilité d'avoir l'ombre d'une vie sociale, de tisser des liens avec ses codétenus, sans cesse renouvelés. Après tant d'années d'emprisonnement, que va devenir celui qui a osé rêver de changement politique ? A t-il encore des opinions sur le gouvernement ? Que pense-t-il à présent de celui qu'il était ?
En parallèle, on découvre l'absence du père du côté de l'enfant. La maturité forcée de la petite Rosa, obligée de grandir trop vite et de s'intéresser aux choses du gouvernement pour comprendre sa propre histoire. Lors des retrouvailles, on voit s'approcher deux étrangers qui se jaugent et cherchent à s'apprivoiser alors même qu'ils ont tant en commun.

Vingt-cinq ans après la tentative avortée d'Antoine, le mouvement contestataire se perpétue. A travers les yeux de Rosa et son ami Rufus, on voit naître peu à peu une nouvelle conscience politique. Très vite, cette génération des « oubliés » organise la révolte, étaye ses revendications jusqu'à créer un nouveau parti politique. Mais dans cette société ultra technologique, où la vidéo surveillance règne en maître et les drones-snipper se baladent parmi la foule, la violence n'est plus l'arme la plus pertinente. Aidée par le pouvoir grandissant des réseaux sociaux, la mobilisation pacifique remporte quant à elle un grand succès, jusqu'à bousculer les frontières de l'inaltérable classe politique toujours plus élitiste, embourgeoisée, avide de pouvoir et affranchie des lois.

Denis Lachaud dresse un portrait cinglant de notre réalité politique et du futur qu'elle nourrit. Son écriture est franche, cynique mais profondément juste. Il n'hésite pas à écorcher encore davantage l'image du politique égocentrique, dénonce implicitement la suprématie des chaines d'informations et le traitement toujours plus extrême de l‘actualité. Sans pour autant imposer sa vision au lecteur, il l'invite à réinventer le principe même de la démocratie et les valeurs qui l'accompagnent. Bien plus qu'un analyste, il se place en philosophe et lève le voile sur les dysfonctionnements de notre société.
Ses personnages sont extrêmement touchants, notamment du point de vue relationnel. Dans tout le roman, on sent un flux débordant d'amour et pourtant chaque personnage prend soin de conserver une distance protectrice avec ses congénères. Plus que jamais on se questionne, mais on se rappelle également que l'on vit.

Pour moi, ce livre est une réponse précieuse face à la culture du déplaisir et de l'austérité. Je ne peux que le conseiller.
Lien : http://mallysbooks.blogspot...
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intelligent, courageux, prophétique et superbement écrit, ce roman vous tiendra en haleine durant ses 426 pages mieux que le meilleur des polars...
Je recommande de manière inconditionnelle à tous les esprits curieux et "éveillés"!
Ecrit durant trois ans ce roman d'anticipation docu fiction donne une furieuse envie de rencontrer son auteur pour le féliciter...
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Ce qui étonne dans ce roman d'anticipation, c'est qu'il fait écho à notre actualité. Passionnant d'un bout à l'autre, Denis Lachaud nous offre un récit futuriste qui, en réalité, visite notre présent et les conséquences de sa démesure… et pourtant, cela ne laisse pas un goût de morosité, au contraire, cet ouvrage reflète l'espérance d'un monde meilleur.
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