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L'extrême-droite au pouvoir en France qu'adviendrait-il des étrangers, des sans-papiers, mais aussi ceux en règle, ceux qui sont français car nés en France, les métèques en somme ? Eh bien Denis Lachaud a imaginé leur sort : il serait purement et simplement éliminés. Une dystopie qui glace le sang. Et même si dans un premier temps elle peut sembler excessive, elle fait réfléchir sur ce à quoi peut nous mener les discours haineux de la droite radicale, malheureusement de plus en plus écoutée.
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Un roman noir qui fait écho aux heures les plus sombres de notre pays, avec la fuite de Célestin pour échapper aux milices lancées à ses trousses. C'est un récit qui questionne sur la notion d'identité, d'exil, de différence, sur l'acceptation de l'autre. C'est un roman dont on espère qu'il n'est pas d'anticipation, même s'il colle au plus près de la réalité pour le sort des migrants. Enfin, c'est un texte poignant, qui questionne et interpelle. Un texte salutaire.
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Un excellent livre qui fait froid dans le dos. Transposer toute la haine et la peur qu'ont vécu les juifs pendant la seconde guerre mondiale à notre époque et notre quotidien est un trait de génie qui vous envahit pendant tout le livre. Une réflexion bien menée , la bête n'est jamais morte et nous devons veiller a ce que ça ne recommence jamais
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Les métèques de Lachaud n'ont pas la poésie de celui de Moustaki, mais ils choquent et font réfléchir.
Célestin, 20 ans, vit chez ses parents dans la hantise de la boîte aux lettres, où un jour le facteur dépose le courrier tant redouté convoquant toute la famille à la Préfecture. Il s'agit, en effet, d'inviter les citoyens au nom francisé à reprendre leur patronyme d'origine. Et dommage pour ceux qui s'y refusent.

Etrange, puis angoissante dystopie que ce court (mais dense) roman.
A travers la narration de Célestin, qui se découvre de nouvelles origines et s'en trouve stigmatisé au point de devoir fuir, l'auteur aborde des thèmes devenus aussi sensibles que l'immigration, l'assimilation, l'identité, l'adaptation. Ce faisant, il relie dans son récit quatre générations de persécutés, de la Shoah à une analogie de la crise migratoire actuelle, mais l'articulation s'est avérée un peu trop délicate à mon goût.
En outre, je ne me suis pas attachée à Célestin, lui-même détaché de ses émotions pour mieux résister. Les autres personnages ne me sont pas apparus plus plaisants, mais le ton du roman étant grave, ils ne dénotent pas. En ce sens, Lachaud démontre une belle cohérence dans la maîtrise de son récit.
Par ailleurs, j'ai apprécié la tension croissante qui sous-tend cette histoire, jusqu'à créer une sensation de malaise dans ma lecture, où l'absence d'explication et de dénonciation renforce l'impression de cauchemar. Enfin, la France décrite m'a glacée : un pays où les "métèques" disparaissent peu à peu, tandis que la vie suit paisiblement son cours -du déjà vu.

C'est donc un roman dur et dérangeant, qui rappelle le danger nationaliste qui guette toute démocratie, et qui ranime l'empathie envers tous ceux qui sont contraints à l'exil et à la survie dans un monde hostile ou indifférent.
Ce livre n'est pas le plus drôle de l'année, mais on peut toujours ré-écouter Moustaki pour rêver encore à toute une éternité d'amour....
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Certains romans vous attrapent dès les premières pages pour ne plus vous lâcher. D'autres, par leur sujet, vous plongent dans des abîmes de réflexions. Quelques uns, moins nombreux, se dévoilent doucement au fil des pages et réussissent à nous immerger dans une réalité insoupçonnée. Et puis, encore plus rare, ces trois éléments peuvent se retrouver dans un même roman. " Les métèques" est l'un de ceux-là !
Pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture, il ne faut quasiment rien dévoiler de l'intrigue ( et éviter de lire la quatrième de couverture qui en dit peu mais encore trop ). Nous sommes à Marseille, chez les Herbet, famille bien française : Un père, une mère, trois enfants. L'aîné, Célestin, presque deux mètres de silence, sera le narrateur. Yseult, vit une vie d'ado comparable à beaucoup. Rico, le cadet, passe son temps à dégommer des guerriers sur sa tablette. Entre eux, l'amour circule au milieu de quelques prises de bec bien normales. L'arrivée d'un courrier émanant de la préfecture et intimant la famille à se présenter un lundi à 14h, rend le déjeuner plutôt taciturne. le lecteur s'interroge sur ce voile d'inquiétude qui enveloppe cette famille percevant un danger. le passage dans les locaux administratifs, s'il révèle quelques éléments nouveaux à priori pas vraiment inquiétants, fait tout de même monter l'angoisse de la famille d'un bon cran. Malaise. Très vite, un événement cathartique plonge soudainement le narrateur au coeur d'une violence sourde sans que le lecteur saisisse bien les tenants et les aboutissants. La fuite de Célestin et son périple dans le sud de la France nous dévoileront un réel infiltré par la noirceur humaine... Au fil des pages, nous collerons aux basques de Célestin, pour un roman aussi haletant que fortement ébranlant.
L'écriture de Denis Lachaud, épouse avec maîtrise les nombreuses accélérations du récit, profitant de quelques temps plus calmes pour tendre au lecteur un miroir où se reflétera, entre autre, le racisme ordinaire qui gangrène chacun de nous mais aussi cette possibilité d'être bientôt le passager d'une de ces coques de noix qui s'essaient à traverser quelques mers en quête d'un nouveau destin. Mêlant habilement quelques histoires du passé avec un présent qui semble n'avoir retenu aucune leçon, le texte nous empoigne et ne nous lâche jamais. Un élément un peu improbable du début, sur l'adolescence des grands-parents paternels, deviendra petit à petit un élément hautement symbolique grâce à l'énergie d'un récit qui nous amène, avec finesse, à réfléchir sur l'importance cruciale du devoir de mémoire. La connaissance de l'Histoire et de celle de sa famille servira le jeune héros à appréhender un présent salement porté à flatter les instincts les plus vils.
Au terme de ce roman passionnant et passionné, on se dit que dans un océan de platitude éditoriale et nombriliste, il est rassurant de croiser des textes qui allient la force d'un romanesque assumé avec un propos fort, essayant de mettre un coup de projecteur sur un monde au bord de chavirer. " Les métèques", oeuvre forte, sensible, engagée ne pourra que vous bouleverser par son actualité tristement présente mais illuminée par son impeccable regard sur des différences qui devraient être notre force.
Lien : https://sansconnivence.blogs..
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Un roman qui fait froid dans le dos.
Célestin a 20 ans, il est étudiant en histoire et vit avec ses parents, son petit frère et sa soeur à Marseille. Un jour, la famille est convoquée au commissariat. On leur demande l'origine de leur nom de famille : Herbet. En réalité, leur nom a été francisé, ils sont d'origine algérienne.
L'auteur procède alors à une sorte d'analogie avec la situation des Juifs en 1942. Certains sont raflés, des purges sont mises en place. Célestin sera le seul à échapper à la mort. Il va alors s'enfuir et tenter de gagner l'Espagne.
C'est un personnage attachant qui se pose beaucoup de questions, qui a beaucoup d'humanité et de compassion.
C'est une fiction mais tellement réaliste . Poignant. Je le recommande.

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lu d'une traite: impossible de lâcher ce qui est (encore)une dystopie, un thriller, le récit d'un exil contraint.
J'ai aimé la forme: monologue d'un jeune homme qui réfléchit à sa situation et à celle du monde qui l'entoure tout en gardant constamment à l'esprit le drame qui l'a conduit à fuir; alternance entre sa vie et celle de ses grands-parents paternels.
Tout commence par une convocation à la préfecture: le père comme la mère ont changé de noms, ils les ont francisés; les enfant savaient pour leur père d'origine juive (non circoncis, par prudence). Herzberg est devenu Herbet pour Paul et Monia et leurs trois enfants: Rico, Yseult et le narrateur Célestin mais ignoraient tout de leur mère (de sa famille et de son passé) or Monia Cadiou est née Kadir ce qui fait dire à Yseult, insupportable ado, que c'est la honte de découvrir à quinze qu'on est à cinquante pour cent rebeu. La Préfecture leur laisse le choix entre reprendre leurs noms d'origine ou de mentionner: anciennement...Ils refusent
Célestin revoit la vie de ses grands-parents paternels: une polonaise et un allemand, juifs dont les familles vont fuir les nazis en s'exilant en France. Elle dans les Landes, lui dans la Creuse; en 42, ils échappent à la rafle qui va envoyer mourir leurs familles dans les camps. Les enfants fuient chacun de leur côté dans les forêts; ils vont apprendre à survivre. Ils finissent par se rencontrer, s'apprivoiser puis vivre ensemble et elle se retrouve enceinte: ils ont vécu 7 ans en forêt: un journal abandonné leur apprend qu'on est en 49 et que la guerre est finie. Elle perdra cet enfant puis viendra Paul en 68, le père de Célestin.
Un drame survient: la famille est assassinée sauf Célestin qui a réussi à fuir. Il sera soupçonné du meurtre! Il fuit un peu au hasard mais avec prudence: il ne faut laisser aucune trace. Il a besoin d'argent pour rejoindre l'Espagne: il va se mettre au service d'un homme soigné à domicile après un grave accident. Tyrannique et mystérieux M.Loeb, Olivier. Il couvre des arabes auxquels Célestin apporte des produits frais pour changer des boites et des fruits secs. Célestin se rend compte qu'il n'y a pratiquement plus que des humains au profil caucasien qui circulent: plus de noirs ni d'arabes., il découvre " le poids véritable des siècles de domination blanche sur les métèques."
Il décide de partir" je me déplace encore sur le territoire français, pourtant je suis déjà en exil"
A un arrêt de bus, il rencontre Juliette, qui fuit les massacres de Grenoble; dans le bus, un contrôle d'identité les angoisse. Une dame leur dit comment se comporter et leur donne le moyen de contacter un passeur. Juliette confie qu'elle aussi est métèque: mélange d'arménien et de sicilien. Elle a vu des policiers exiger que ses parents se jettent d'une falaise: sa mère est poussée, le père emporte un policier avec lui dans le vide; Juliette s'échappe dans la forêt; elle reviendra pour enterrer ses parents, ensemble au fond du gouffre . Au cours de sa fuite elle sera violée trois fois.
Ils décident de contacter un passeur...et là se passe ce qui arrive si souvent de nos jours...Glaçant mais à lire pour garder les yeux ouverts sur ce qui pourrait advenir.
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Je referme ce roman avec malaise. Et si cela était possible ? Est-ce que l'histoire peut encore se répéter dans notre pays ? le roman est puissant, on souffre avec Célestin, on a peur, on est méfiant. J'ai dévoré ce roman, court il faut l'avouer, peut être parce que quelque part, je suis aussi pour certains une métèque par ma grand mère.
Denis Lachaud merci pour cette histoire, pour nous ouvrir les yeux sur ce que l'homme est capable de faire à l'homme.
Un roman dur et dérangeant mais un roman qui ne peut laisser indifférent.
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Dans ce roman, Denis Lachaud se fait la voix des déracinés, ceux qui osent tout pour braver le racisme, la persécution, la discrimination la plus meurtrière...
Célestin Herbet a vu mourir sa famille sous les coups d'une milice ( fictive?) et le voilà qui prend la fuite, poursuivi évidemment comme éventuel meurtrier des siens.
Tous au long de sa cavale, Célestin , qui n'a pas vingt ans, rencontre des personnes plus ou moins bienveillantes et ses souvenirs affluent pendant qu'il chemine.
C'est un roman qui dérange, avec une fin qui questionne...
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Et si l'histoire se répétait, dans tout ce qu'elle a eu de sinistre ? S'il y avait de nouveau des chasses à l'homme, qu'on veuille séparer les "bons" de l'ivraie ?
Ça vous rappelle des années noires, honteuses ?
De celles dont on avait dit "plus jamais ça" ?
Surtout en France, patrie des Lumières, du Liberté-Egalité-Fraternité affiché au fronton des mairies...
Et pourtant, dans ce roman percutant, c'est bien le gouvernement français qui décide d'éliminer "les métèques", ceux qui ne seraient pas nés franco-français !
Seule solution : fuir.
Devenir un migrant.
Rejoindre un pays où l'on sera en sécurité.
Diablement d'actualité, non ?
Denis Lachaud réussit le tour de force de nous plonger dans les abimes de la fuite, en évoquant le destin tragique de ces "métèques", et amène par une narration juste, sans sensiblerie, sans propos moralisateurs, à se questionner sur la question de l'identité, de la persécution (orchestrée par le gouvernement !) et sur l'espoir de reconstruire ailleurs un lendemain meilleur.
Brillant, intelligent, indispensable à lire !
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