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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Cette nouvelle si connue de Prosper Mérimée, que je ne connaissais que sous sa forme d'opéra, est ici proposée dans un bel écrin.
En effet, Benjamin Lacombe, dont les dessins et aquarelles rappellent les personnages de Nicoletta Ceccoli et de Mark Ryden (petites figures blanches aux grands yeux pour des personnages posant dans des situations étranges et fantastiques), a eu l'idée d'illustrer cette nouvelle tragique des amours tumultueuse d'un bandit espagnol et de sa dulcinée gitane.
C'est plaisant, c'est beau, et ça cultive. J'aime !
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Je vous le dis, je vais spoiler. Donc si vous ne connaissez pas la fin de l'histoire comme c'était mon cas (ma connaissance de Carmen s'arrêtait à Bizet et à deux-trois passages – « L'amour est enfant de bohême… », vieux souvenir de cours de musique au collège, la corrida… – mais pas la fin), arrêtez de lire si vous ne voulez pas tout savoir de cette histoire !

Je n'ai pas ressenti un enthousiasme fou pour cette histoire. La plume de Mérimée ? Les trop fréquentes interruptions pour consulter les notes en fin d'ouvrage ? Les personnages ? L'histoire classique ? Peut-être bien un peu de tout ça.

En tout cas, nous sommes là sur une histoire qui ne jure pas à notre époque : un gars qui tue une femme parce qu'elle avait décidé de le quitter, c'est fou comme ça sonne actuel. Peu importe que cela se passe ici dans un univers de brigands et de bohémiens andalous.
Par contre, si le but était de dépeindre Carmen comme machiavélique, satanique ou je ne sais quoi, c'est un peu raté à mes yeux : elle n'est pas un ange certes, elle n'est pas des plus fidèles, ni des plus sympathiques, mais ce n'est en rien une justification à l'acte final de Don José. Elle vit sa vie comme elle l'entend, séduisant qui ça lui chante, elle cause des ravages dans le coeur des hommes : elle est l'archétype de la femme fatale dont on pressent la chute. Mais son meurtre reste un meurtre et je n'ai aucune compassion pour le coupable.

Enfin, quand je dis « acte final », ce n'est pas tout à fait exact. Après le récit enchâssé de Don José qui constitue finalement le vrai coeur du texte – son amour pour Carmen, son ascension auprès d'elle, puis la déchéance, la jalousie, la folie, bref, tous les ingrédients d'une passion amoureuse – malgré les longues circonvolutions qui nous y amènent, se trouve un chapitre pseudo-scientifique inattendu qui fait totalement retomber le soufflé. Mérimée se lance dans des explications, des considérations, des discussions sur les Gitans, leur apparence physique et leur langue – avec quelques réflexions qui apparaissent comme un tantinet racistes deux siècles plus tard. J'ai vraiment question l'intérêt de ce chapitre au sein de ce court roman, c'est plat et ça n'a strictement rien de romanesque. J'ignore comment il était reçu lors de la parution en 1847, mais ce chapitre me semble aujourd'hui totalement inapproprié.

Quant aux illustrations de Benjamin Lacombe, j'ai apprécié l'ambiance sombre qu'elles dépeignaient avec cette image omniprésente de l'araignée qui tisse sa toile, Carmen usant de sa mantille comme d'un filet. Il s'en dégage l'impression que la fin est inéluctable. Couleurs chaudes de l'Andalousie et noirceur pour une entité plus diabolique dans les dessins que dans le texte.

Un beau livre qui me laisse cette fois un sentiment mitigé. L'histoire a pris son temps pour m'attraper dans sa toile avant de me perdre totalement au fameux et ultime chapitre IV et j'ai l'impression d'être passée à côté des sentiments que les personnages tentaient de m'inspirer : j'ai la sensation que j'aurais dû blâmer Carmen et compatir pour l'infortuné Don José, mais je n'y parviens pas. Suis-je passée à côté de ce classique de la littérature française ? Il semblerait.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Une histoire d'amour destructrice dans le monde des bohémiens espagnols.
C'est le style unique de Benjamin Lacombe qui m'a donné envie de me plonger dans cet album. Pas d'adaptation au niveau du texte qui est celui d'origine, et le vocabulaire peut rebuter, mais les illustrations et les pages noires créent une ambiance aidant à entrer dans l'histoire. L'univers est assez sombre puisqu'il s'agit d'amour torturé, Carmen étant une femme fatale dont le pouvoir de séduction sur les hommes relève presque de la sorcellerie. D'ailleurs Benjamin Lacombe l'associe à l'araignée (plutôt qu'à la mante religieuse comme c'est souvent le cas), prolongeant sa mantille en toile pour mieux capturer ceux qui croisent son chemin.

Le récit commence véritablement au chapitre 3 où débute un flashback relatant la rencontre entre la gitane ensorcelante et don José, et la déchéance progressive de celui-ci. A partir du moment où il fait sa connaissance, le soldat se retrouvera emprisonné, rétrogradé, il se fera contrebandier puis voleur et même meurtrier, menant une vie de truand au milieu de la communauté bohémienne et vagabonde qui le mènera à la mort : "Je te l'avais dit que je te porterais malheur." Effectivement Carmen est "un démon", fomentant constamment des "affaires" pour mieux embobiner les hommes qu'elle séduit et ensuite vole, laissant derrière elle une traînée de coeurs meurtris. Car c'est avant tout une femme qui veut "être toujours libre et faire ce qui me plaît", impossible à attacher durablement. le temps qu'elle passe aux côtés de don José se révèle chaotique (et répétitif), entre moments de plénitude et scènes de jalousie issues de ses petits trafics. Une relation tendue et douloureuse qui ne peut que se terminer mal : "Tu le sais, c'est toi qui m'a perdu"...
Lien : https://www.takalirsa.fr/car..
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Et voilà, après en avoir entendu parler plus d'une fois (j'ai même assisté à un spectacle de danse sur ce sujet), j'ai fini par lire Carmen, dans une version illustrée par Benjamin Lacombe (et dédicacée, s'il vous plait!)

J'ai envie de commencer par vous parler de l'objet livre en lui-même. Comment vous dire… il est simplement magnifique. Les éditions Soleil ont très bien travaillé pour nous présenter un livre à la reliure faisant un peu penser aux livres anciens. de tissu noir et rouge, soyeuse, elle est mise en valeur par un portrait de Carmen dont une partie (sa mantille) est en relief.

L'intérieur n'est pas en reste puisque le texte est sublimé par les illustrations magnifiques de Benjamin Lacombe et sa vision de Carmen. Nous avons droit à de superbes illustrations pleines pages colorées, mais aussi à des dessins moins précis, en marge du texte. En fait, la mise en page rappelle beaucoup les deux Alice illustrés par le même auteur et édités dans la même collection.

Rien que ça, déjà, ça vaut le détour. Je dirais même que sans ça, je ne sais pas si je me serais un jour intéressée à cet écrit de Prosper Mérimée. C'est mon intérêt pour le travail de Benjamin Lacombe qui m'a fait me pencher sur ce texte. J'ai beaucoup aimé sa vision de Carmen, les couleurs employées. le style de Benjamin Lacombe est décidément inimitable et le résultat est toujours exceptionnel.

Parlons du texte maintenant. Carmen nous raconte l'histoire de ce pauvre Don José, qui de soldat est devenu bandit pour l'amour d'une femme qui ne le lui rend pas vraiment. J'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit. le premier chapitre s'intéresse à un narrateur qui nous décrit en grande partie son voyage à travers l'Espagne en instant beaucoup sur la géographie. J'avoue avoir eu la flemme de prendre une carte, mais je pense que ça aurait aidé à mieux suivre. Après, c'est plus intéressant, à partir du moment où le narrateur rencontre Don José. C'est là que commence véritablement l'histoire, quand nous écoutons, tout du long, ce pauvre Don José, condamné à mort, qui nous raconte comment il en est arrivé là.

J'ai trouvé ça assez intéressant, quoique pas hyper captivant non plus. le gros avantage de ce texte, c'est qu'il est assez court. Quand aux personnages, je me suis bien davantage intéressée à Don José, dont on apprend toute l'histoire, qu'à Carmen qui, finalement, n'apparaît ici que comme une femme fatale assez instable qui entraîne notre « héros » dans une vie de hors-la-loi sans forcément l'aimer vraiment. du moins, je n'ai pas eu l'impression qu'elle l'aimait autant que lui l'aimait.

Intéressant mais pas captivant donc. D'autant que le style de Prosper Mérimée m'a laissée à l'écart de l'histoire sans me permettre d'y entrer vraiment. La faute à toutes ces références géographiques ou littéraires, que je ne connaissais pas forcément. Alors certes, il y avait des notes en annexe pour nous expliquer tout ça mais du coup, ça n'avait de cesse d'interrompre la lecture et me faire perdre le fil. Cette impression était accentuée du fait de l'éditeur qui avait fait le choix de mettre ces notes non pas en bas de pages mais tout à la fin ce qui nous oblige à faire constamment l'aller-retour entre l'endroit où on est rendu et la fin du livre. Et moi, je ne trouve pas ça terrible comme idée. de plus, j'ai eu l'impression d'un défaut de mise en page, certaines des notes ne correspondant pas forcément à la référence à laquelle elles nous renvoyaient.

Pour conclure donc, tout l'intérêt de cet ouvrage réside, à mon sens, dans le travail de Benjamin Lacombe, bien plus intéressant que le texte de Prosper Mérimée.
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