Et voilà, après en avoir entendu parler plus d'une fois (j'ai même assisté à un spectacle de danse sur ce sujet), j'ai fini par lire
Carmen, dans une version illustrée par
Benjamin Lacombe (et dédicacée, s'il vous plait!)
J'ai envie de commencer par vous parler de l'objet livre en lui-même. Comment vous dire… il est simplement magnifique. Les éditions Soleil ont très bien travaillé pour nous présenter un livre à la reliure faisant un peu penser aux livres anciens. de tissu noir et rouge, soyeuse, elle est mise en valeur par un portrait de
Carmen dont une partie (sa mantille) est en relief.
L'intérieur n'est pas en reste puisque le texte est sublimé par les illustrations magnifiques de
Benjamin Lacombe et sa vision de
Carmen. Nous avons droit à de superbes illustrations pleines pages colorées, mais aussi à des dessins moins précis, en marge du texte. En fait, la mise en page rappelle beaucoup les deux Alice illustrés par le même auteur et édités dans la même collection.
Rien que ça, déjà, ça vaut le détour. Je dirais même que sans ça, je ne sais pas si je me serais un jour intéressée à cet écrit de
Prosper Mérimée. C'est mon intérêt pour le travail de
Benjamin Lacombe qui m'a fait me pencher sur ce texte. J'ai beaucoup aimé sa vision de
Carmen, les couleurs employées. le style de
Benjamin Lacombe est décidément inimitable et le résultat est toujours exceptionnel.
Parlons du texte maintenant.
Carmen nous raconte l'histoire de ce pauvre Don José, qui de soldat est devenu bandit pour l'amour d'une femme qui ne le lui rend pas vraiment. J'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit. le premier chapitre s'intéresse à un narrateur qui nous décrit en grande partie son voyage à travers l'Espagne en instant beaucoup sur la géographie. J'avoue avoir eu la flemme de prendre une carte, mais je pense que ça aurait aidé à mieux suivre. Après, c'est plus intéressant, à partir du moment où le narrateur rencontre Don José. C'est là que commence véritablement l'histoire, quand nous écoutons, tout du long, ce pauvre Don José, condamné à mort, qui nous raconte comment il en est arrivé là.
J'ai trouvé ça assez intéressant, quoique pas hyper captivant non plus. le gros avantage de ce texte, c'est qu'il est assez court. Quand aux personnages, je me suis bien davantage intéressée à Don José, dont on apprend toute l'histoire, qu'à
Carmen qui, finalement, n'apparaît ici que comme une femme fatale assez instable qui entraîne notre « héros » dans une vie de hors-la-loi sans forcément l'aimer vraiment. du moins, je n'ai pas eu l'impression qu'elle l'aimait autant que lui l'aimait.
Intéressant mais pas captivant donc. D'autant que le style de
Prosper Mérimée m'a laissée à l'écart de l'histoire sans me permettre d'y entrer vraiment. La faute à toutes ces références géographiques ou littéraires, que je ne connaissais pas forcément. Alors certes, il y avait des notes en annexe pour nous expliquer tout ça mais du coup, ça n'avait de cesse d'interrompre la lecture et me faire perdre le fil. Cette impression était accentuée du fait de l'éditeur qui avait fait le choix de mettre ces notes non pas en bas de pages mais tout à la fin ce qui nous oblige à faire constamment l'aller-retour entre l'endroit où on est rendu et la fin du livre. Et moi, je ne trouve pas ça terrible comme idée. de plus, j'ai eu l'impression d'un défaut de mise en page, certaines des notes ne correspondant pas forcément à la référence à laquelle elles nous renvoyaient.
Pour conclure donc, tout l'intérêt de cet ouvrage réside, à mon sens, dans le travail de
Benjamin Lacombe, bien plus intéressant que le texte de
Prosper Mérimée.