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EAN : 9782302068162
177 pages
Soleil (13/12/2017)
3.77/5   42 notes
Résumé :
Carmen est une nouvelle de Prosper Mérimée écrite en 1845, dont a été tiré l'opéra-homonyme, musique de Georges Bizet, livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy (1875). En Espagne, à Séville. Arrêtée à la suite d'une querelle, Carmen, bohémienne au tempérament de feu, séduit le brigadier Don José, et lui promet son amour s'il favorise son évasion... Benjamin Lacombe s'est attaché à mettre à l'honneur l'aura de cette femme fatale à travers ses particularités physique... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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"Toi, je t'aurais
Tout mon corps a tissé
La toile d'araignée
Qui va t'emmêler." Il était une fois, La femme araignée.


Sur la nouvelle de Prosper Mérimée, Benjamin Lacombe nous envoûte comme Carmen envoûtait Don José et les autres.


Dans "ses yeux qui vous regardaient avec une expression voluptueuse et farouche", se dissimule une araignée.
Carmen est une "beauté etrange et sauvage" car elle est la Femme Araignée qui tisse sa toile, pour attirer ses amants...


"Elle m'embrassa presque malgré moi, 2 ou 3 fois.
-Tu es le diable, lui disais je.
- Oui, répondit-elle."
Pour l'auteur, Carmen est la Femme fatale, belle mais manipulatrice qui séduit, en utilisant son venin, tous ceux qui lorgnent sur ses appas.


La couverture de la BD est extraordinaire, on croirait voir une mantille, derrière laquelle Carmen nous observe.
"L'amour est un enfant de Bohème
Il n'a jamais, jamais connu de loi
Et si tu m'aimes, prends garde à toi!"
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Cruel dilemme que cette bande dessinée pour moi.
Pas seulement à cause de la tirade emblématique de l'opéra de Bizet, le fameux "et si je t'aime, prends garde à toi ! "

Non, parce que Benjamin Lacombe, lui, il a mis son art au service de l'oeuvre littéraire originale, la nouvelle de Prosper Mérimée.
L'objet à lui seul est magnifique, ces couvertures noires et ces illustrations gothico-andalouses avec la métaphore de l'araignée, où l'ombre de la mort rôde...

Autant j'admire le talent du dessinateur, autant l'écrivain fait partie de mon goulag littéraire...

La critique de cet ouvrage est donc un sacré exercice de style...
Y'a rien à faire, même dans cette décennie-là, Mérimée, c'est toujours pas ma came.
Mais, le travail sublime de Benjamin Lacombe le met pourtant superbement en valeur ! Grâce à ce talentueux dessinateur j'ai pû découvrir ce texte, assez typique du 19ème siècle finalement, qui nous parle de fantasmes. Fantasmes d'aventures, fantasmes du corps de la bohémienne si obsédant pour les hommes qu'elle croise et fantasme du monde occulte. Et surtout : piège de la passion destructrice ! Et oui, ce n'est pas l'Esmeralda qu'on a ici. La carmencita elle , est une menteuse qui joue de ses charmes - et de ses "compétences" occultes - pour piéger les hommes. Elle est dévouée à sa seule liberté ; et un peu à son mari pour la forme. Pour le reste, elle laisse les hommes s'éprendre d'elle, être jaloux à en perdre la tête pour mieux les laisser à leur désespoir.

Funeste destin qu'est celui qui s'y attache... Et pourtant, cette figure reste toujours aussi emblématique.

Merci Benjamin Lacombe, grâce à votre talent qui n'est plus à démontrer, j'ai pû moi aussi faire ce voyage dans les méandres de l'Andalousie, des jeux de pouvoirs et des passions dévorantes.
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Sublime classique magnifiquement illustré comme seul Benjamin Lacombe sait le faire. Pour moi redécouvrir Carmen avec le coup de crayon de cet illustrateur donne un plus. Cet objet livre est superbe. La couverture en tissus et dentelle et tout simplement magnifique. Décidément jamais déçu et je m'en met toujours plein les yeux avec ces dessins.
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Et voilà, après en avoir entendu parler plus d'une fois (j'ai même assisté à un spectacle de danse sur ce sujet), j'ai fini par lire Carmen, dans une version illustrée par Benjamin Lacombe (et dédicacée, s'il vous plait!)

J'ai envie de commencer par vous parler de l'objet livre en lui-même. Comment vous dire… il est simplement magnifique. Les éditions Soleil ont très bien travaillé pour nous présenter un livre à la reliure faisant un peu penser aux livres anciens. de tissu noir et rouge, soyeuse, elle est mise en valeur par un portrait de Carmen dont une partie (sa mantille) est en relief.

L'intérieur n'est pas en reste puisque le texte est sublimé par les illustrations magnifiques de Benjamin Lacombe et sa vision de Carmen. Nous avons droit à de superbes illustrations pleines pages colorées, mais aussi à des dessins moins précis, en marge du texte. En fait, la mise en page rappelle beaucoup les deux Alice illustrés par le même auteur et édités dans la même collection.

Rien que ça, déjà, ça vaut le détour. Je dirais même que sans ça, je ne sais pas si je me serais un jour intéressée à cet écrit de Prosper Mérimée. C'est mon intérêt pour le travail de Benjamin Lacombe qui m'a fait me pencher sur ce texte. J'ai beaucoup aimé sa vision de Carmen, les couleurs employées. le style de Benjamin Lacombe est décidément inimitable et le résultat est toujours exceptionnel.

Parlons du texte maintenant. Carmen nous raconte l'histoire de ce pauvre Don José, qui de soldat est devenu bandit pour l'amour d'une femme qui ne le lui rend pas vraiment. J'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit. le premier chapitre s'intéresse à un narrateur qui nous décrit en grande partie son voyage à travers l'Espagne en instant beaucoup sur la géographie. J'avoue avoir eu la flemme de prendre une carte, mais je pense que ça aurait aidé à mieux suivre. Après, c'est plus intéressant, à partir du moment où le narrateur rencontre Don José. C'est là que commence véritablement l'histoire, quand nous écoutons, tout du long, ce pauvre Don José, condamné à mort, qui nous raconte comment il en est arrivé là.

J'ai trouvé ça assez intéressant, quoique pas hyper captivant non plus. le gros avantage de ce texte, c'est qu'il est assez court. Quand aux personnages, je me suis bien davantage intéressée à Don José, dont on apprend toute l'histoire, qu'à Carmen qui, finalement, n'apparaît ici que comme une femme fatale assez instable qui entraîne notre « héros » dans une vie de hors-la-loi sans forcément l'aimer vraiment. du moins, je n'ai pas eu l'impression qu'elle l'aimait autant que lui l'aimait.

Intéressant mais pas captivant donc. D'autant que le style de Prosper Mérimée m'a laissée à l'écart de l'histoire sans me permettre d'y entrer vraiment. La faute à toutes ces références géographiques ou littéraires, que je ne connaissais pas forcément. Alors certes, il y avait des notes en annexe pour nous expliquer tout ça mais du coup, ça n'avait de cesse d'interrompre la lecture et me faire perdre le fil. Cette impression était accentuée du fait de l'éditeur qui avait fait le choix de mettre ces notes non pas en bas de pages mais tout à la fin ce qui nous oblige à faire constamment l'aller-retour entre l'endroit où on est rendu et la fin du livre. Et moi, je ne trouve pas ça terrible comme idée. de plus, j'ai eu l'impression d'un défaut de mise en page, certaines des notes ne correspondant pas forcément à la référence à laquelle elles nous renvoyaient.

Pour conclure donc, tout l'intérêt de cet ouvrage réside, à mon sens, dans le travail de Benjamin Lacombe, bien plus intéressant que le texte de Prosper Mérimée.
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Je vous le dis, je vais spoiler. Donc si vous ne connaissez pas la fin de l'histoire comme c'était mon cas (ma connaissance de Carmen s'arrêtait à Bizet et à deux-trois passages – « L'amour est enfant de bohême… », vieux souvenir de cours de musique au collège, la corrida… – mais pas la fin), arrêtez de lire si vous ne voulez pas tout savoir de cette histoire !

Je n'ai pas ressenti un enthousiasme fou pour cette histoire. La plume de Mérimée ? Les trop fréquentes interruptions pour consulter les notes en fin d'ouvrage ? Les personnages ? L'histoire classique ? Peut-être bien un peu de tout ça.

En tout cas, nous sommes là sur une histoire qui ne jure pas à notre époque : un gars qui tue une femme parce qu'elle avait décidé de le quitter, c'est fou comme ça sonne actuel. Peu importe que cela se passe ici dans un univers de brigands et de bohémiens andalous.
Par contre, si le but était de dépeindre Carmen comme machiavélique, satanique ou je ne sais quoi, c'est un peu raté à mes yeux : elle n'est pas un ange certes, elle n'est pas des plus fidèles, ni des plus sympathiques, mais ce n'est en rien une justification à l'acte final de Don José. Elle vit sa vie comme elle l'entend, séduisant qui ça lui chante, elle cause des ravages dans le coeur des hommes : elle est l'archétype de la femme fatale dont on pressent la chute. Mais son meurtre reste un meurtre et je n'ai aucune compassion pour le coupable.

Enfin, quand je dis « acte final », ce n'est pas tout à fait exact. Après le récit enchâssé de Don José qui constitue finalement le vrai coeur du texte – son amour pour Carmen, son ascension auprès d'elle, puis la déchéance, la jalousie, la folie, bref, tous les ingrédients d'une passion amoureuse – malgré les longues circonvolutions qui nous y amènent, se trouve un chapitre pseudo-scientifique inattendu qui fait totalement retomber le soufflé. Mérimée se lance dans des explications, des considérations, des discussions sur les Gitans, leur apparence physique et leur langue – avec quelques réflexions qui apparaissent comme un tantinet racistes deux siècles plus tard. J'ai vraiment question l'intérêt de ce chapitre au sein de ce court roman, c'est plat et ça n'a strictement rien de romanesque. J'ignore comment il était reçu lors de la parution en 1847, mais ce chapitre me semble aujourd'hui totalement inapproprié.

Quant aux illustrations de Benjamin Lacombe, j'ai apprécié l'ambiance sombre qu'elles dépeignaient avec cette image omniprésente de l'araignée qui tisse sa toile, Carmen usant de sa mantille comme d'un filet. Il s'en dégage l'impression que la fin est inéluctable. Couleurs chaudes de l'Andalousie et noirceur pour une entité plus diabolique dans les dessins que dans le texte.

Un beau livre qui me laisse cette fois un sentiment mitigé. L'histoire a pris son temps pour m'attraper dans sa toile avant de me perdre totalement au fameux et ultime chapitre IV et j'ai l'impression d'être passée à côté des sentiments que les personnages tentaient de m'inspirer : j'ai la sensation que j'aurais dû blâmer Carmen et compatir pour l'infortuné Don José, mais je n'y parviens pas. Suis-je passée à côté de ce classique de la littérature française ? Il semblerait.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Bon ! me dis-je ; la semaine passée, j'ai soupé avec un voleur de grand chemin, allons aujourd'hui prendre des glaces avec une servante du diable. En voyage il faut tout voir.
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D'abord elle ne me plut pas, et je repris mon ouvrage ; mais elle, suivant l'usage des femmes et des chats qui ne viennent pas quand on les appelle et qui viennent quand on ne les appelle pas, s'arrêta devant moi et m'adressa la parole :
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Puis, s'approchant comme pour me parler à l'oreille, elle m'embrassa, presque malgré moi, deux ou trois fois.
_ Tu es le diable, lui disais-je.
_ Oui, me répondait-elle.
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Comme mon rom, tu as le droit de tuer ta romi ; mais Carmen sera toujours libre.
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