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Le narrateur (on peut supposer que celui-ci se prénomme Jacques puisque, bien que n'étant jamais cité dans l'ouvrage, ce dernier est largement inspiré de la vie de l'auteur) a 14 ans et, aux côtés de son ami Philippe, il fait sa rentrée scolaire. Il va très vite se lier d'amitié avec un jeune nouveau,du nom de Silbermann. Ce dernier est très surpris que Jacques veuille bien de son amitié étant donné qu'il est sujet aux critiques de ses autres camarades qui le dénigrent en raison de sa religion : Silbermann est juif. le narrateur, lui, ne comprend pas pourquoi il devrait lui refuser son amitié étant donné qu'il le trouve extrêmement brillant, intéressant et tout ce qu'un ami peut posséder comme qualités. Les deux amis deviennent très vite inséparables jusqu'au jour où M. Silbermann, le père, est accusé de vol et c'est le père de Jacques, juge d'instruction à l'époque, qui est chargé de l'affaire. Cette dernière finit par bien se terminer puisque l'accusé est innocenté mais chez Silbermann, quelque chose s'est brisé et il décide alors de s'exiler chez son oncle en Amérique.
Une magnifique histoire d'amitié entre deux enfants, qui sont au-delà des barrières sociales, raciales ou encore religieuses. L'écriture de Jacques de Lacretelle est fluide, facile à lire et pure puisqu'écrite à travers les yeux d'un enfant. A découvrir !



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3 étoiles = bonne lecture

Silbermann est un garçon intelligent, nettement plus que tout le monde. Au cours du livre il adopte un comportement arrogant presque dédaigneux envers ses camarades. Il est difficile de s'attacher à ce personnage à cause de son attitude. le seul fait qui nous relie à lui est l'empathie, il est difficile de ne pas en avoir quand une personne subit des maltraitances vis à vis de sa religion et que son attitude n'est qu'au final une protection, même si ça nous agace.
Jacques m'a paru comme un garçon perdu. Avant sa rencontre avec Silbermann il avait une petite vie tranquille et ne se souciait pas des problèmes qui l'entouraient. Il était complètement aveugle aux injustices et notamment sur la condition des juifs. Quand Silbermann est devenu son ami, il a dit : « désormais je ferai pour toi tout ce qui sera en mon pouvoir » (p.29). Jacques se répète souvent que c'est sa « mission ». Silbermann lui a aussi appris le goût du français, Jacques s'est épris de littérature en écoutant parler son amie et redécouvre, en quelques sortes, le monde autour de lui, jusqu'à admirer les architectures des églises.
Ce roman est basé sur une amitié sur fond de racisme. Ce racisme présent durant l'intégralité du livre est dérangeant, de par le fait que cela soit toujours d'actualité quoique moins (je l'espère) mais aussi par le fait que nous pouvons voir les deux facettes. En effet, nous pouvons observer du côté de Jacques des affiches nazies et une propagande dirigé par le parti « Les français de France ». Alors que du côté de Silbermann il y a les conséquences de tout ça, nous voyons sa famille tourmentée par des problèmes créés par des antisémites et le moral baissé petit à petit.
Ce roman ce lit vite parce qu'il est petit mais aussi entraînant. J'ai été piquée dans ma curiosité quant à savoir ce qui allait se passer, le dénouement final. Ce n'est certainement pas un livre rempli d'action, de rebondissement et encore moins de romance. Au contraire il y a de l'orgueil et de la tristesse. Ce mélange ne donne pas un livre poignant ou déchirant mais simplement réel. Il n'y a pas de surprises, il relate l'Histoire.
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Ils ne pourraient être plus différents, les deux amis de « Jacques » – le jeune narrateur aux traits autobiographiques dont nous apprenons pas le nom –, en troisième de son bourgeois lycée Parisien : l'un, Philippe Robin, fils de notaire aux loisirs sportifs et manières viriles, et l'autre, David Silbermann, fils d'antiquaire, chétif, de teint jaune et aux yeux noirs, dédaigneux de la force et de l'agilité à l'exception de celle de l'esprit. L'un, tendant l'oreille ne qu'à son oncle Marc, de goût violent et d'orientation nationaliste, et l'autre, prodige précoce, venant de sauter une classe de lycée. Mais l'un, imprégné par les ressentiments antisémites des Français de France, déteste l'autre, juif, forçant le narrateur de se décider, entre une amitié facile mais dont il ressent la distanciation, et une autre, plus stimulante, qui met à l'épreuve sa conscience protestante.
Il choisit le Juif, Silbermann, dont il devient l'oreille et le second, lui défendant même contre les brimades de leurs camarades de classe, au risque de se voir lui aussi frappé d'ostracisme, pourtant ne pas si inconnu à ce descendant huguenot. Plus qu'une simple amitié entre lycéens, « exalté par la perspective du sacrifice », leur relation devient pour le narrateur une mission, quoique récompensant moralement comme intellectuellement.
Silbermann, lui, a peu d'estime pour les métiers lucratifs mais fin connaisseur des belles-lettres françaises, en dépit de son jeune âge, il rêve d'une carrière littéraire : « être Juif et Français, je ne crois pas qu'il y ait une condition plus favorable pour accomplir de grandes choses ».
Hélas, situé en 1922, à mi-chemin entre la réhabilitation de Dreyfus et les lois anti-juives du régime de Vichy, une calomnie juridique organisée par les nationalistes dont le père du narrateur est le juge d'instruction et celui de Silbermann la victime, force l'exil américain de cet ami « dépravant » et met fin aux rêves de celui-ci autant qu'à leur amitié fertile : « Ils triomphent, les Français de France ! Songe donc : un Juif de moins auprès d'eux !... »
Pour le lecteur s'identifiant avec sa cause, la fin du récit à la manière de « le retour de l'enfant prodigue » vient un peu comme un choc, mais la moralité que le narrateur, alors âgé de 14 ans, applique à lui-même et contre son entourage se révèle peut-être trop sévère pour durer ; en même temps elle exprime un certain pessimisme du côté de l'auteur qui lui semble propre.
Avec un oeil observateur et un style aussi élégant comme emportant, Jacques de Lacretelle traite avec l'antisémitisme un sujet fort osé dans son deuxième roman qui allait connaître un immense succès à l'époque (prix Fémina 1922) et paraît toujours d'actualité même près d'un siècle plus tard : « Vois-tu, chaque pays a les Juifs qu'il mérite... ».
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J'ai étudié ce texte au collège, je ne sais plus en quelle année car j'ai eu le même prof de français trois années de suite. Je n'ai aucun souvenir de l'étude que nous en avions faite, mais je me souviens du malaise que j'avais ressenti à la lecture de ce livre. J'ai rapatrié il y a quelques mois les livres qui me restaient chez mes parents, et depuis je tergiverse sur une possible relecture de ce Silbermann. Depuis ce week-end, c'est chose faite, et j'ai ressenti le même malaise qu'à l'époque. Je suis en fait effarée de me dire que ce livre nous a été proposé par un prof que pourtant j'estime beaucoup.

Silberman, jeune lycéen du début du XXème siècle dans un établissement parisien huppé est un élève brillant et qui aime briller. Il se retrouve très vite aux brimades de plus en plus vachardes de ses camarades du fait de sa judaïté. le narrateur, qui lui n'est jamais nommé, est un camarade de classe qui prend fait et cause pour Silberman. Vu comme cela, ce livre est une dénonciation de l'antisémitisme qui s'épanouit alors dans la société française, et c'est bien ce qu'il est et ce qui lui a valu le prix fémina l'année de sa publication, en 1922,
Mais il n'y a pas que cela. Silberman, avec sa manie de se mettre en avant, de systématiquement chercher à briller, est finalement assez antipathique. Impossible de s'attacher à lui. Vous me direz, une personne n'a pas besoin d'être sympathique pour mériter que l'on ne fasse pas preuve de racisme à son égard. C'est tout à fait vrai, mais si l'on fait de ces caractéristiques des traits de sa judaïté, que l'on ajoute à cela tous les traits physiques que l'on associe aux juifs, cela en devient malsain. On ne doit pas être antisémite parce que ce n'est pas bien, mais en même temps, les traits physiques et comportementaux prêtés sont loin d'être positifs et justifient presque qu'on les prenne en grippe.
C'est cette ambivalence du propos, que l'on retrouve aussi dans le caractère exalté du narrateur, qui n'est expliqué que par son statut de protestant, nécessairement très sensible aux questions d'honneur et de sacrifice, qui m'a dérangé et me dérange encore.

Avec une grille de lecture moderne, qui ne pouvait être celle des lecteurs de l'époque, j'ai la sensation que ce livre est une belle illustration de la notion de « racisme ordinaire ». Jacques de Lacretelle dénonce l'antisémitisme et il ne fait de manière convaincante, mais dans le même temps, il continue à associer des traits de caractère ou des traits physiques à un groupe donné, les renvoyant à leur appartenance à ce groupe (religieux ou culturel ici) avant de leur reconnaître une personnalité propre. Et c'est cela, je crois, qui définit ce racisme ordinaire qui peut être le fait de personnes se disant et se croyant non racistes. En furetant sur internet, j'ai vu que Jacques de Lacretelle, qu'on ne peut certes pas qualifier d'antisémite, était sensible aux thèses de Gobineau, ce qui me fait penser que mon analyse n'est pas complètement infondée.
Finalement, Silberman est un livre que je ne recommanderais probablement pas (et certainement pas pour être étudié dans les écoles), mais je suis contente d'en avoir fait cette deuxième lecture qui m'a permis, avec mon regard d'adulte, de mieux comprendre ce qui s'y joue et ce qui me dérangeait déjà il y a presque trente ans.
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Ce livre a 100 ans. C'est une réussite. Si l'antisémitisme est évidemment le thème central, De Lacretelle parvient à 'utiliser de façon inspirée pour mettre en scène, en peu de pages, plein de subtilités-facettes de l'humain. Essentiellement un camaïeu de ses limites : peureux, lâche, opportuniste, conformiste, faillible, grégaire, brutal, jaloux...
Mais il faut le lui pardonner à cet humain. Faire de son mieux.
100 après, je ferais encore lire ce livre à tous les jeunes lycéens. Il r.est.e inspirant. L'inverse d'une de ces briques assommantes que trop de professeurs infligent aux "chères têtes blondes".
Pour qu'un jour...

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Ce livre publié en 1922 est révélateur d'une époque ou l'antisémitisme parait banal à travers le harcèlement d'un jeune lycéen. Rejet des camarades , des professeurs qui jugent Silberman trop intelligent, trop arrogant mais aussi une belle amitié avec Jacques le jeune narrateur.
La fin du livre est cruelle et cynique et annonciatrice de toute l'horreur des années à venir.
Une belle écriture.
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Très court livre intéressant qui montre que l'antisémitisme le plus stupide était ancré dans beaucoup d'esprits, en France, - livre publié en 1922 - même 15 ans après la réhabilitation de Dreyfus, et près de 20 ans aussi avant les lois anti-juives de Vichy. Dans son lycée parisien, Silbermann est persécuté par ses condisciples. Un seul de ses camarades le défendra, mais se trouvera dans une impasse personnelle, du fait des conventions sociales. Et Silbermann, pourtant épris de culture française, renoncera à son rêve Français pour fuir ses persécuteurs et rejoindre l'Amérique. Ce court roman est intéressant, mais il ne justifie tout de même pas son inscription, pourtant bien réelle, dans une liste des meilleurs romans de la première moitié du 20° siècle !
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L'amitié entre deux adolescents au tout début du XXe siècle.
Silbermann est juif, le narrateur , lui, est protestant.
Jacques de Lacretelle nous raconte , dans ce récit à tendance autobiographique, comment les élèves d'un lycée malmènent un jeune juif érudit auquel le narrateur se lie d'amitié.
Un court roman qui se lit facilement.
Les réflexions littéraires de Silbermann m'ont plu (j'ai découvert l'existence de Charles de Saint-Evremond, auteur du XVIIe siècle).
Malheureusement, je me suis parfois ennuyé.
A lire pour découvrir Jacques de Lacretelle mais ce ne sera pas ma lecture de l'année.
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Un court roman sur un jeune juif ,intelligent et doué pour les étude, persécuté par ses camarades, trouve un allié en la personne d'un jeune protestant qui se donne pour mission de le protéger contre les autres. Bien que ce roman ne fasse qu'une centaine de pages, plusieurs thèmes y sont abordés.
- La haine des juifs, le harcèlement et les brimades que subit Silbermann, la lâcheté des adultes.
- l'amitié entre deux enfants, même si je ne suis pas certaine que l'on puisse considérer cette relation, comme une véritable amitié. le narrateur remplit une mission et grâce à silbermann s'ouvre à la littérature et aux artsl, tandis que Silbermann trouve un oratoire et peut étaler sa culture, le narrateur étant le seul enfant qui lui témoigne de l'intérêt.
- L'amour des mots et des beaux textes.
Je trouve ce dernier thème, bien exploité. L'admiration de Silbermann envers les auteurs français est évoquée de telle manière, que l'on a l'impression de ressentir ce qu'il éprouve à la lecture des textes. L'enthousiasme de Silbermann pour les arts est tel, que le narrateur , lui même se découvre de l'attrait pour les livres.


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Ayant pris ce livre au hasard et comme je n'en avais jamais entendu parler auparavant, je ne savais pas à quoi m'attendre en le lisant.
Dès les premières pages, j'ai toute de suite été charmé par la plume de l'auteur qui m'a fait penser à celle de Bernard Clavel et à celle de Marcel Pagnol dans la manière de décrire des émotions, des décors etc...
Le narrateur dont on ne connaît pas son nom, est très attachant et nous fait apprécier de suite Silbermann, un Juif qui a des convictions, qui est également très intelligent et dont j'ai aimé particulièrement son intérêt pour la littérature. du coup, tout comme le narrateur, j'ai été révolté par cette méchanceté "gratuite" envers Silbermann et c'est ainsi que le lecteur prend conscience des injures entre autres qu'on subit les juifs.
Maintenant, au niveau de l'amitié qui unie le narrateur et Silbermann elle est très belle : le premier s'est donné la mission de protéger Silbermann quoiqu'il arrive jusqu'à couper les liens avec son plus proche ami Philippe Robin et pour cause, ce dernier avec son oncle ont l'idée de faire une campagne contre les Juifs.
Pour terminer, même si j'ai apprécié ce récit, j'ai vraiment été déçu par la toute fin car j'appréciais vraiment l'ambition et la vision de voir les choses du narrateur et là, à la dernière page, par facilité il fait d'autres choix.

Lien : https://les-breves-de-celine..
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