Grâce à Joualvert qui m'a rappelé l'existence de site Gallica, j'ai pu lire le texte de la dernière pièce jouée le 11 décembre 1663 à l'Hôtel de Condé, trouvée dans un recueil intitulé Les contemporains de
Molière.
Pièce en un acte et en vers, due à Antoine-Jacob Montfleury, fils de l'acteur de l'Hôtel de Bourgogne, moqué par
Molière dans son Impromptu. La scène se passe au Palais Royal où divers personnages de qualité se trouvent et discutent de l'actualité théâtrale à savoir la controverse entre
Molière et les acteurs de l'Hôtel de Bourgogne par oeuvres interposées.
Un marquis y défend
Molière, tant pour ses pièces que pour son jeu d'acteur, tout en reconnaissant qu'il n'est pas un acteur tragique. Au-delà c'est la place respective de la tragédie et de la comédie qui est discutée. Certains se plaignaient à l'époque que l'on se pressait à des « turlupinades » qui gâtaient le bon goût. le jeu de
Molière, ses « grimaces », inspirées des acteurs italiens de la Commedia del'arte, qu'il fréquentait, d'autant qu'il a longtemps partagé un théâtre avec eux dans lequel ils jouaient en alternance, plaisait aux uns et déplaisait aux autres qui le trouvaient juste bon pour des farces. Ajoutant que lorsqu'on lisait les pièces, elles avaient perdu tout intérêt sans le support visuel. « Si quand il fait des vers, il les dit plaisamment, Ces vers sur le papier perdent leur agrément, On est désabusé de sa façon d'écrire ; L'on rit à les entendre, et l'on pleure à les lire. » ou encore« Ce qui fait rire en sa bouche, fait souvent pitié sur le papier, et l'on peut dire que ses comédies ressemblent à ces femmes qui font peur en déshabillé, et qui ne laissent pas de plaire quand elles sont ajustées. » dit de Rochemont dans ses Observations sur le Festin de pierre.
Je l'ai trouvée assez plaisante, finalement pas très méchante. Bien d'autres pièces ou réflexions ont été écrites à propos de la pièce de
Molière, preuve de l'importance de
Molière qui bénéficie de la faveur du Roi et de ses gratifications.