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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En 1976, l'ami et collègue de Dany Laferrière, le journaliste Gasner Raymond, âgé de vingt-trois ans comme l'auteur, est assassiné en Haïti par les Tontons Macoute. Craignant d'être le prochain sur la liste, Dany Laferrière quitte de manière précipitée son île pour Montréal, n'informant personne de son départ, à l'exception de sa mère (qui est en fait l'instigatrice de son exil).
Dans le cri des oiseaux fous, il raconte cette journée et cette nuit terribles, entre le moment où il apprend la mort de son ami et celui où il prend l'avion pour Montréal ‘'qui ne l'attend pas''; cette journée et cette nuit qu'il passe à marcher dans sa ville, Port-au-Prince, secoué de colère et de chagrin, rongé par le doute, à rencontrer ses amis, ses connaissances, ses amours, à visiter les lieux qu'il aime, sans dire à personne la douloureuse décision qu'il a prise, sans pouvoir dire adieu, car c'est trop dangereux. Il croise aussi les bourreaux de son ami, ainsi que les informateurs qui grouillent partout, et à travers son récit l'on entrevoit l'atmosphère délétère et la terreur qui empoisonnaient alors Port-au-Prince, alors que les pères sont emprisonnés, exilés ou tués et que les mères tentent de protéger les fils, alors que l'on pouvait mourir d'être à la mauvaise place au mauvais moment ou parce que vous étiez le fils de quelqu'un ou parce que votre manque d'enthousiasme envers le régime avait déplu à quelqu'un… Terrifiant et bouleversant.
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Sans aucun doute le roman le plus noir, le plus violent de Dany Laferrière, lui qui se caractérise en général par une certaine légèreté dans le ton. C'est aussi un roman plus dense, aux chapitres plus longs, plongeant dans de plus amples réflexions sur la vie et la mort réelle et non d'un point de vue philosophique, sur la politique aussi. Tout ce qui différencie ce roman, celui de la transition entre le Haïti de l'enfance et le Québec de l'âge adulte, de ses autres romans.
Une nuit dans la vie du jeune Dany Laferrière, 24 heures à peine qui changeront définitivement sa vie.
Dany a 23 ans et est journaliste à Port-au-Prince. Dans la culture, même pas dans la politique. Pourtant, son ami Gasner vient d'être assassiné par les Tontons Macouts et le jeune Dany est le prochain sur la liste. Sa mère lui trouve un passeport et un billet pour Montréal, il doit partir le lendemain. Et absolument garder le secret de ce départ pour ne pas risquer sa vie.
Ces 24 heures seront l'occasion pour le jeune Dany mais aussi le narrateur 20 ans plus tard de déambuler une dernière fois dans Port-Au-Prince, de revoir ses amis, d'observer son pays d'un regard neuf et déjà étranger, sa pauvreté, sa corruption, ses décennies de dictature, de Duvalier à Bébé Doc en passant par Papa Doc (celui qui au passage avait déjà poussé le père de Dany à s'exiler près de vingt ans plus tôt), ses prostituées, la mort à chaque coin de rue même en plein jour, les trahisons, le sexe aussi, comme symbole de vie, l'engagement politique ou non, l'amour de sa mère, et l'exil à venir.
Une nuit d'errance dans la ville teintée de magie par la présence (réelle? imaginée? de Legba, divinité qui ouvre les portes d'un monde à l'autre).
Grande lectrice de Dany Laferrière, j'ai aimé le découvrir sous un autre jour, beaucoup plus tragique et plongé dans un monde de violence si différent du Haïti de son enfance auprès de Da, sa grand-mère.
J'ai aimé que cela se passe sur moins de 24 heures, et que cette errance (en partie fantasmée sans doute et réécrite par le Dany de 20 ans plus tard sous l'aune du voyage d'Ulysse) soit le moyen pour l'auteur de tenir en cercle autour de lui tant de réflexions si précieuses sans que cela ne soit ennuyeux, au contraire.
J'ai aimé encore une fois son vrai talent de conteur-magicien, capable de nous faire traverser le temps (lui qui dit qu'il confond souvent passé et avenir), de nous perdre dans la temporalité, le réel et l'imaginaire.
Et j'ai réellement découvert cette fois-ci cette violence subie des Haïtiens que l'auteur, pour une fois, nous révèle sans détour. On peut comprendre le malaise qu'il a dû longtemps ressentir, de s'être enfui "comme un lâche" du jour au lendemain laissant ses amis pour se réfugier au Québec, cette culpabilité avec laquelle il tente ici de se réconcilier par le récit de cette nuit d'errance.
La fin du roman annonce L'Enigme du Retour, autre roman plus grave de l'auteur, mais qu'il ne publiera que 9 ans après celui-ci.

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Pour beaucoup de raisons un roman essentiel pour moi, un livre qui parle de l'exode avant la fuite, de la faim, du danger permanent, des tontons macoutes et de la capacité de l'homme à refuser d'être subordonné à une dictature. Ecrit avec le verbe haut qui fait les grands livres, Dany Laferrière est définitivement rentré dans mon panthéon personnel avec le Cri des Oiseaux Fous.
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Pour fuir la dictature du fils Duvalier, comme son père avait fuit celle du Doc, le narrateur, après l'assassinat de son ami par les tontons macoutes, décide de s'exiler pour échapper, à son tour, à la mort. Ce roman raconte sa dernière journée passée à Port-au-Prince avant son départ pour Montréal.
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Trois cent quarante pages pour raconter une nuit, celle du départ d'un pays que le narrateur chérit depuis l'enfance. Vieux Os (c'est son curieux surnom) est un jeune homme de vingt-trois ans. Son meilleur ami, journaliste comme lui, vient de se faire assassiner à Port-Au-Prince parce qu'il avait des convictions opposées à celles du pouvoir dictatorial en place, celui de Baby Doc (Duvalier fils). Vieux Os se sait en danger et accepte, sous les supplications de sa mère, de quitter le pays. Sa dernière nuit, il la veut forte en émotions, il veut s'en souvenir toute sa vie. Derrière lui, il laisse sa mère, bien-sûr, mais aussi des amis qui lui sont chers ainsi que de jolies filles qui l'attirent physiquement et occupent ses pensées. Il quitte aussi Lisa, si différentes des autres filles. Il n'a jamais osé lui avouer son amour. le fera t'il cette nuit ?

J'ai beaucoup aimé ce roman autobiographique qui nous plonge dans la nuit de Port-Au-Prince en compagnie d'un jeune homme qui parle de son pays avec beaucoup d'émotion et d'amour. le jeune homme n'est autre que Dany Laferrière. Comme son père au même âge, il va devoir s'exiler loin de son pays natal. En dépit de la dictature qui opprime la population, de la grande pauvreté qui y règne (les deux étant liés), il aime son pays et se trouve déchiré de devoir le quitter. de la dictature qui règne dans son pays, il parle ici longuement. Je dois dire que j'ai mieux compris, en lisant ces lignes, toute la complexité que recouvre ce mal qui ronge beaucoup de pays pauvres.

J'ai bien envie maintenant de découvrir ce qui s'est passé après cette nuit qui marque un tournant dans la vie de Dany Lafferière. Je souhaite aussi en savoir plus sur son enfance, évoquée plusieurs fois dans le récit. Il est question notamment de l'époque où il vivait avec sa grand-mère à Petit-Goâve, une période retracée dans « le charme des après-midi sans fin », qui était à l'honneur du blogoclub le 1er juillet dernier.

Une plume sensuelle et colorée pour peindre un pays tout en contrastes et attachant.

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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J'ai tout simplement adoré. Tout dans son récit m'a plu. L'histoire se passe en Haïti, juste avant son départ pour Montréal en 1976 à l'époque de Duvalier fils. Pendant 24 heures, il nous fait vivre le quotidien avec sensibilité, réalisme, souffrance, déchirement. Les personnages sont extrêmement attachants et colorés. C'est avec lui que nous partageons les moments déchirants de son départ et sa peur de l'inconnu. de toute beauté.
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L'annonce de l'assassinat de son ami journaliste pousse l'auteur à l'exil. Ce sont ces 24 h à Port-au-Prince que décrit Dany Laferrière. On plonge dans le chaos de cette population qui survit sous la dictature sordide de Baby Doc et des Tontons Macoutes. Il fait le tour de ses amis et frôle la mort, la torture, à la recherche de son amour secret, «la belle endormie», Lisa. Les femmes restent les gardiennes de la liberté farouche de ce peuple qui n'a que ça. Sa mère, sa grand-mère, les prostituées. Il y a des scènes hallucinantes, comme cette prostituée ensanglantée qui se drape d'une robe de mariée devant les tortionnaires; l'allégresse de la foule assistant à la pièce de théâtre Antigone; l'amitié avec l'acteur principal dans le studio où il réalise une émission de jazz à la radio avant d'être dénoncé...Et combien de pages sur la création, le rêve, les mots, l'amour. Un coup de coeur.
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Le moment de l'exil forcé arrive. Dany doit faire ses adieux à son monde en une nuit. Personne ne doit le savoir, sa vie en dépend. Ecrit avec une fluidité et richesse de la langue, tout y passe, analyse de la dictature, philosophie de la vie, relations amoureuses et familial. Avec justesse, le cri de oiseaux fous nous mène vers le Haiti des années 70. Un Régal!
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Le cri des oiseaux fous raconte les dernières heures de Dany Laferrière à Port-au-Prince. Après l'assassinat sauvage d'un de ses amis et collègues journalistes, Laferrière, ici surnommé Vieux-Os, voit un grave danger planer sur sa propre vie et doit quitter le pays au plus vite. Avec un passeport trafiqué en main, il devra prendre l'avion dès le lendemain matin.
Un roman magnifiquement tragique. Laferrière est ici maître absolu des mots et de l'histoire. Au travers des 340 pages du livre, il réussit à raconter les quelques heures de sa dernière nuit dans son pays. Un récit racontant l'exil forcé d'un Haïtien amoureux de son pays.
Lien : http://labibliothequedechloe..
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Superbe! Un livre magnifique, Dany a 23 ans. nous retrouvons vieux Os quelques années plus tard. Il doit quitter Haïti, ce sont les hommes de Magloire qui ont fait fuir son père, c'est les tontons macouttes de Baby Doc, qui vont faire de lui un exilé. Son meilleur ami, Gasner, journaliste engagé, il a été retrouvé, suicidé par une insolation, sur une plage déserte, la tête éclatée. La terreur règne dans cette île la mort de Gasner n'est qu'un incident parmi tant d'autres. Dany est également journaliste, il travail à la section culturelle, le simple fait qu'il soit l'ami de Gasner, le désigne automatiquement comme prochaine victime.
Sa mère haïtienne, a déjà perdu son mari, va organiser son départ. L'insistance maternelle le décide finalement à boucler ses valises pour venir à Montréal. Avant de quitter les siens, l'auteur fait le tour de ses amis sans les prévenir de son départ. Il aime son pays. C'est bien à regret qu'il le quitte sa chère grand-mère. J'ai beaucoup aimé ce livre on sent le climat tendu qui règne à Port au Prince. L'auteur nous fait très bien imaginer le climat violent, tendu dans ce pays extrêmement pauvre.
Un très grand livre sur la situation politique en Haïti. Et, à Montréal il y a une très forte communauté haïtienne. Dany Lafériere a travers son livre nous explique très bien pourquoi il a fuit son pays natal.
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
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