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3,79

sur 1620 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Excellent récit sur l'incroyable destin de Nadia Comaneci, le brillant comme les zones d'ombre, sur fond de régime communiste en Roumanie.
Quelques incongruités de style : pourquoi convoquer Simone Weil (pas Veil !) en parlant des jeunes américaines qui veulent imiter la vie ascétique de la championne après l'avoir découverte aux JO de Montréal 76 ? ... parce que Simone Weil était attirée par le marxisme ... comme elles ? bof... et quelques tournures de language parlé qui tombent comme un cheveu sur la soupe...
dans un texte pourtant passionnant et très documenté.

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Ceci n'est pas une biographie … mais un roman mêlant fiction et enquête.
Le dialogue imaginaire entre la narratrice et Nadia donne beaucoup de rythme à l'histoire. C'est une façon originale de raconter la vie d'une sportive qui a marqué toute une génération et la manipulation politique dont elle a fait l'objet. Ce livre aborde aussi beaucoup d'autres thèmes : la guerre froide , la vie en Roumanie sous Ceausescu , le corps d'une enfant qui devient femme …
Je n'ai qu'une envie : lire l'autobiographie de Nadia Comaneci pour démêler ce qui est de l'imaginaire de @lafonlolafiction et ce qui s'est réellement passé
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Jeux olympiques de Montréal, 1976… La petite gymnaste Nadia Comaneci, à peine 14 ans, mais qui semble en avoir tout juste 10, défie toutes les lois de la gravité et récolte un 10/10, du jamais vu ! Lola Lafon nous invite à mieux la connaître, en écrivant en direct sa biographie, nourrie des échanges réguliers avec la Nadia adulte. Les entraînements, les repas pesés à la calorie près, mais aussi la façon dont le gouvernement Ceaucescu se saisit d'elle, de son image, comment elle devient un enjeu géostratégique et de fierté nationale. Au-delà du portait de cette petite fille, puis de cette jeune femme, de son tempérament, de ses faiblesses aussi, c'est le portrait sans concession de la Roumanie de l'époque que nous brosse Lola Lafon, mais sans jugement hâtif, en le mettant par exemple en regard des travers de nos sociétés occidentales et de l'hyper sexualisation des petites filles dans nos media. Car c'est aussi le procès d'une certaine presse, à l'Est comme à l'Ouest, et de notre regard presque pervers sur ces petites gymnastes qui n'ont pas le droit de grandir… Dans ce qui est à la fois un roman et une biographie, Lola Lafon partage avec nous ses doutes, ses réserves, ses révoltes et il m'a semblé qu'elle écrivait ce livre au fur et à mesure que je le lisais. A la fin du livre je ne sais pas si j' aime Nadia ou pas, rien n'est simple et manichéen, et c'est bien mieux comme ça. Au-delà de l'image, des images que nous avons d'elle, elle est avant tout un être humain, avec ses forces et ses failles.
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Jusqu'à commencer ce livre, je ne connaissais pas du tout le nom de Nadia Comaneci. J'ai une bonne excuse : je n'étais pas né au moment où elle a illuminé les Jeux Olympiques de Montréal en 1976. Toutefois, j'ai rapidement compris que ce moment était important, et j'ai fait mes devoirs en visionnant les archives. Encore aujourd'hui, on peut comprendre l'émotion que Nadia a suscitée à l'époque, à travers le ton incrédule du commentateur télé, ou par un cri de frayeur poussé par une personne dans l'assistance pendant l'exécution d'une figure risquée.

Le livre se présente sous la forme d'une biographie romancée, dans laquelle l'auteure « remplit les blancs », tout en laissant, à chaque chapitre, le premier ou dernier mot à Nadia elle-même. Si j'apprécie l'honnêteté de laisser la parole à la principale concernée pour commenter sa propre vie, j'ai tout de même trouvé que ça tournait vite à la cacophonie. On ne sait rapidement plus quoi penser entre les propos rapportés par l'auteure, et les dénégations de Nadia qui soulignent que les témoignages dans un pays plongé dans la dictature de Ceaușescu ne valent pas grand-chose.

De fait, Nadia s'est rapidement fait dépasser par sa propre image. Devenue l'icône de marque d'une Roumanie en quête de respectabilité d'un côté, victime d'un régime communiste qui aurait broyé sa jeunesse sous une discipline de fer de l'autre, chaque camp avait déjà une version des faits tout prête pour se mettre en valeur et était assez peu intéressé par la vérité.

De fait, il reste beaucoup de zones d'ombre en refermant le livre. C'est sûr que condamner les entraînements rigoureux n'a pas de sens (comme si les athlètes de l'Ouest avaient gagné des médailles en lisant des textes philosophiques sur la liberté de temps en temps) ; prétendre que la Roumanie n'était pas en si mauvais état que le disaient les médias occidentaux, tout en la fuyant pour se réfugier aux USA et y vivre depuis, laisse sceptique également. Des passages clés de la vie de Nadia restent embrouillés.

Ça m'a tout de même permis de me replonger dans le contexte de l'époque, et une vision un peu différente de la Guerre Froide où tout succès, y compris sportif, devient politique et la preuve de sa supériorité doctrinale sur le reste du monde.

J'ai aussi apprécié la plongée dans le sport de haut niveau féminin, notamment la traque des corps et la détestation des signes de la puberté (rondeurs, règles, …) le sort de Nadia m'a un peu rappelé celui un peu plus contemporain de Laure Manaudou, portée aux nues très rapidement, puis dont on a traqué tout aussi rapidement le moindre signe de déchéance physique ou mentale avec une jubilation un peu mauvaise.

Toujours est-il que 50 ans plus tard, quand on revisionne les exercices de Nadia aux JO, on a toujours le souffle coupé, et ça, quel qu'ait été le contexte à l'époque, ça force l'admiration.
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J'adhère décidément à ce qu'écrit Lola Lafon. Cette fois il est question de Nadia Comaneci, comment elle est découverte puis façonnée par un entraineur atypique, sa famille, ses amies, ses exploits, sa médaille aux jeux et puis l'après… J'ai aimé cette correspondance fictive entre l'auteure et la petite gymnaste. le passage à l'adolescente est tellement réaliste, émouvant. Les liens avec la Roumanie, le parti, l'exécution des Ceausescu, la pression de la presse sur la féminité, l'intime. Ce livre lu par Chloé Lambert a été un vrai plaisir d'écoute et donc de lecture.
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Joli roman, biographie d'un phénomène, chronologie d'une histoire incroyable. La sportive, la gamine dont beaucoup parmi ceux plus âgés que moi se souviennent, la fabrication du génie, l'évocation du régime, la dureté de la discipline alliée à une volonté de fer pour parvenir à un résultat incroyable, un récit où s'opposent bien souvent l'analyse de l'autrice et la voix de la gymnaste. Une histoire de compétitions sportives et politiques, une Europe révolue.
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Est il utile d ajouter une critique pour ce roman ?
Je dirai oui pour un challenge.
Voulant valider l etiquette sport ce roman est remonte au dessus de ma PAL.
Sachez que je l ai beaucoup apprécié et que les annees passant l environnement des sportifs de haut niveau est toujours sujets de grands debats
A lire pour ceux et celles qui ne l ont pas encore lu.

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Je n'ai pas pu voir Nadia Comaneci "en vrai". Ce qui m'a frappée, c'est d'abord l'abnégation d'une sportive, décrite de façon sensorielle : l'odeur de la magnésie, la force des chocs répétés sur les mains, le bois de la poutre... Discipline, ordre, répétition des mêmes gestes, encore et encore.
Mais c'est surtout la starification et la sexualisation d'une toute jeune fille que j'ai remarqué dans ce portrait. Nadia séduit parce qu'elle a encore un corps d'enfant, c'est un elfe, une fée, un lutin, c'est-à-dire un être asexué. le rêve reste celui des pirouettes, des sauts, des exploits qui semblent interdits au corps humain.
Mais progressivement, l'enfant devient adolescente, et la taille de sa poitrine est scrutée, on épie sa sueur, ses poils, le sang de ses règles, tout ce qui transforme l'enfant en femme. le monde entier observe ses variations de poids, ce qui donne lieu à des débats télévisés partout dans le monde - on n'est pas encore à l'heure des réseaux sociaux. Un pays entier s'intéresse à ses relations sexuelles, puisque, en tant que femme roumaine, elle doit procréer rapidement pour le parti. Elle devient objet de fantasme, un objet exhibé par les hommes qui se servent d'elle et l'abusent.
C'est l'exhibition de ce passage physiologique qui est particulièrement intéressante à lire, même si assez dérangeante.
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Je ne connaissais pas Lola Lafon, et je ne suis pas sûre de réitérer l'expérience, je n'ai pas specialement apprécié son écriture. Et pourtant j'ai lu ce petit livre d'une haleine, tant j'ai été subjuguée par le parcours de Nadia, personnalité autant fameuse que mystérieuse.
Plusieurs facteurs expliquent l'intérêt que je porte à cette histoire. Je suis moi même née dans un pays communste, le rationnement de tout ce qui constitue une vie normale (nourriture, chauffage, électricité etc), j'ai déjà connu cela. Les agents de la sécurité et les dossiers, j'en ai assez vu et entendu après la chute du communisme. Et les pratiques abusives d'entraînement des gymnastes (et tous les sports au fait) dans le bloc de l'est, ça aussi j'en ai eu le vent de première main, de la bouche d'une gymnaste qui était dans l'équipe nationale de mon pays. Et puis aujourd'hui, maman d'une petite gymnaste, je suis naturellement très attentive à tout ce qui touche à son sport.
L'histoire de Nadia est certes unique par rapport à ses exploits sportifs, mais assez commune humainement parlant dans le contexte de l'époque. Dans ce sens le livre ne trompe pas, Nadia est une actrice et figurante à la fois dans le gros théâtre du régime. Mais ce que je regrette c'est qu'au final le lecteur n'apprend pas davantage sur les événements de la vie de Nadia, et l'écrivain en est pleinement consciente de cela, puisque tant que Nadia n'a décidé de dévoiler ses secrets, on n'en saura pas plus. D'ailleurs une biographie plus récente basée sur des documents reels en dit enfin tellement plus, qu'il faudrait voir le livre de Lola Lafon comme une fiction inspirée de faits reels.
Ce n'est pas pour dire que j'ai perdu mon temps, pas du tout, d'autant plus que le livre se lit très vite. Il m'a touchée mais malheureusement ma curiosité n'est pas satisfaite.
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Lola Lafon, une auteure reconnue, première incursion dans son univers.
Nadia Comaneci, une gymnaste reconnue, adulée par certains, une sportive comme une autre pour moi, (pas vraiment passionnée par les sports et leurs athlètes en général).
La Roumanie et ses années noires (1965-1989) sous la coupe d'un dictateur Nicolas Ceausescu, un pays dont le calvaire m'a inquiété.
La disponibilité d'un livre dont le scénario mixe l'histoire d'une dictature et celle d'une petite fille qui ne souriait jamais, m'a permis de satisfaire ma curiosité.
J'ai peiné devant certains clichés … « les Roumaines sont des chiots à qui on lance des épreuves, elles rapportent et servent l'État » … ou … « ces Françaises dont les cuisses trop grasses frottent l'une contre l'autre quand elles courent comme des canards aveugles vers le cheval d'arçons ».
J'ai acquiescé devant certains constats … « l'enfance sacrifiée des jeunes gymnastes » … j'ai souri devant certaines réflexions … "Sacrifier son enfance? Ah. Jai raté quoi exactement, de si fantastique? Aller traîner dans les cafés ? Faire du shopping? Sortir avec des garçons avant d'être prête à le faire ! jouer à des jeux vidéo ? Facebook ? ».
J'ai ricané devant d'autres affirmations … « le président Ceausescu, combattant infatigable pour la paix et la compréhension entre les peuples ».
J'ai frémi devant des ordres … « LES MÉTHODES DE CONTRACEPTION CHIMIQUES PROVOQUENT DES MALADIES GRAVES ENTRA NANT LA MORT. ELLES SONT INTERDITES. PRATIQUER LE COITUS INTERRUPTUS REND IMPUISSANT. ÊTRE CÉLIBATAIRE EST SUSPECI AVOIR DES RAPPORTS SEXUELS TROIS OU QUATRE FOIS PAR SEMAINE EST LA PREUVE D'UNE VIE NORMALE. TAUX OBLIGATOIRE D'ENFANTS PAR FEMME : CINQ ».
J'ai relativisé mes critiques … « ils avaient constamment peur, c'est vrai, peur qu'on ne les entende dire des choses interdites, aujourd'hui, on peut tout dire, félicitations, seulement personne ne nous entend... Avant, on n'avait pas l'autorisa-rion de sortir de Roumanie, mais aujourd'hui, personne n'a les moyens de quitter le pays... Ah, la censure politique est terminée, mais pas de souci, elle a été remplacée par la censure économique! Avec ce régime pseudo-libéral qui fait mine de cajoler tandis qu'il empoisonne, on l'ingère parce qu'il n'a pas tout à fait le goût d'un ennemi, on finit par y croire, et à la fin, dans quel état ça vous laisse? Vidée! ».
Alors merci à Lola Lafon, de ne pas céder à la facilité et de réécrire l'histoire et de laisser la parole à Nadia Comaneci … « Je révais de liberté, j'arrive aux Etats-Unis et je me dis: c'est ça la liberté? Je suis dans un pays libre et je ne suis pas libre? Mais où, alors, pourrai-je être libre? » et de lui laisser la parole pour nous dire … « Ne me chercher pas car je ne suis nulle part ».
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