Lola Lafon, une auteure reconnue, première incursion dans son univers.
Nadia Comaneci, une gymnaste reconnue, adulée par certains, une sportive comme une autre pour moi, (pas vraiment passionnée par les sports et leurs athlètes en général).
La Roumanie et ses années noires (1965-1989) sous la coupe d'un dictateur Nicolas Ceausescu, un pays dont le calvaire m'a inquiété.
La disponibilité d'un livre dont le scénario mixe l'histoire d'une dictature et celle d'une petite fille qui ne souriait jamais, m'a permis de satisfaire ma curiosité.
J'ai peiné devant certains clichés … « les Roumaines sont des chiots à qui on lance des épreuves, elles rapportent et servent l'État » … ou … « ces Françaises dont les cuisses trop grasses frottent l'une contre l'autre quand elles courent comme des canards aveugles vers le cheval d'arçons ».
J'ai acquiescé devant certains constats … « l'enfance sacrifiée des jeunes gymnastes » … j'ai souri devant certaines réflexions … "Sacrifier son enfance? Ah. Jai raté quoi exactement, de si fantastique? Aller traîner dans les cafés ? Faire du shopping? Sortir avec des garçons avant d'être prête à le faire ! jouer à des jeux vidéo ? Facebook ? ».
J'ai ricané devant d'autres affirmations … « le président Ceausescu, combattant infatigable pour la paix et la compréhension entre les peuples ».
J'ai frémi devant des ordres … « LES MÉTHODES DE CONTRACEPTION CHIMIQUES PROVOQUENT DES MALADIES GRAVES ENTRA NANT LA MORT. ELLES SONT INTERDITES. PRATIQUER LE COITUS INTERRUPTUS REND IMPUISSANT. ÊTRE CÉLIBATAIRE EST SUSPECI AVOIR DES RAPPORTS SEXUELS TROIS OU QUATRE FOIS PAR SEMAINE EST LA PREUVE D'UNE VIE NORMALE. TAUX OBLIGATOIRE D'ENFANTS PAR FEMME : CINQ ».
J'ai relativisé mes critiques … « ils avaient constamment peur, c'est vrai, peur qu'on ne les entende dire des choses interdites, aujourd'hui, on peut tout dire, félicitations, seulement personne ne nous entend... Avant, on n'avait pas l'autorisa-rion de sortir de Roumanie, mais aujourd'hui, personne n'a les moyens de quitter le pays... Ah, la censure politique est terminée, mais pas de souci, elle a été remplacée par la censure économique! Avec ce régime pseudo-libéral qui fait mine de cajoler tandis qu'il empoisonne, on l'ingère parce qu'il n'a pas tout à fait le goût d'un ennemi, on finit par y croire, et à la fin, dans quel état ça vous laisse? Vidée! ».
Alors merci à
Lola Lafon, de ne pas céder à la facilité et de réécrire l'histoire et de laisser la parole à
Nadia Comaneci … « Je révais de liberté, j'arrive aux Etats-Unis et je me dis: c'est ça la liberté? Je suis dans un pays libre et je ne suis pas libre? Mais où, alors, pourrai-je être libre? » et de lui laisser la parole pour nous dire … « Ne me chercher pas car je ne suis nulle part ».