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Je voudrais vous parler de Chienne de Marie-Pier Lafontaine, que j'ai eu envie de lire dès sa parution aux éditions Héliotrope. Je voudrais, mais je ne peux pas vraiment parler de ce roman édité en Europe par Le Nouvel Attila.

Parce que je ne peux décemment pas dire que j'ai aimé ce livre sans avoir l'impression de poser un regard complaisant sur les événements qui y sont décrits. Et pourtant, en une centaine de pages, cette autofiction fragmentée est devenue un des livres les plus marquants de ma vie de lecteur. le texte est dur, sans concession, mais pas autant que l'inceste et les abus psychologiques qui y sont relatés.

D'une certaine manière, et c'est étrange de le formuler ainsi, le texte est beau. Parce qu'il est travaillé avec une minutie incroyable et qu'il devient un objet littéraire à la fois brut et extrêmement précis. L'autrice frappe de ses mots. Et elle touche, à chaque fois. Les phrases courtes qui s'enchaînent ne nous laissent même pas reprendre notre respiration. Là où les points achevant les phrases sont généralement un moment de répit, ils deviennent les signaux d'un danger qui cogne là où ça fait mal.

Lire Chienne, c'est accepter une position paradoxale qu'on ne choisit pas : on voudrait fermer les yeux sur ces actes insoutenables mais on ne peut s'empêcher de poursuivre la lecture. Parce qu'on ressent dans chaque mot l'urgence de dire, on ne peut que répondre par une urgence de lire.

« J'aurais voulu écrire un roman sur mon enfance avec des pages et des pages remplies d'écritures. Sans espaces blancs, sans pauses ni silences. Que l'on comprenne bien tout le vacarme que fait la peur de mourir à un coeur. »

Des silences, il y en a dans Chienne, et ce sont sans doute les plus terribles. Les pauses quant à elles sont bel et bien absentes de ce texte ; une fois que vous en commencez la lecture, il ne vous lâche pas. Vous ne pouvez rien y faire, le fermer et le poser n'y changera rien : il sera en vous, à jamais.
Lien : https://8tiret3.blogspot.com..
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Récit court, d'une violence inouïe. Un style littéraire déroutant mais qui fait la force de ce récit. On ne sait pas ce qui a été vécu et ce qui vient de l'imaginaire. Les faits décrits et racontés sont d'une telle violence que l'on en vient à se questionner, est-ce qu'une personne à pu vivre et endurer de telles souffrances ? A lire, mais attendez vous au pire ! âmes sensibles s'abstenir
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Témoignage fragmenté d'un quotidien dont les mots ne suffiraient à décrire véritablement l'horreur. Pas de noms, pas de repères temporels ou locatifs, c'est un récit anonyme et pourtant très intime. La narratrice nous y livre crûment, sans détour, la maltraitance, les humiliations, les coups et les menaces, la passivité de la mère, le sadisme maladif du père, l'après, la façon dont on répond à un tel traumatisme et dont on l'absorbe sans jamais vraiment le digérer. C'est court, parfois il n'y a même qu'un paragraphe à lire par page, mais ça se lit d'une traite et ça se reçoit de la même façon, comme un uppercut. Pour un public averti, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains : le langage y est cru et les actes mentionnés insoutenables.
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Ce livre est coup de poing.
Une catharsis de l'autrice.

Il fait mal, il bouscule, il choque, il horrifie.

L'incompréhension est totale à sa lecture. Comment un être humain peut-être aussi pervers. Peut être aussi inhumain. Peut-être un tel monstre. Un livre qui abime notre confiance en l'autre et rappelle l'horreur qui se cache dans l'humanité.
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🔹️"Il vaut mieux exister en tant que chienne que de ne pas exister du tout."🔹️
Marie-Pier Lafontaine

⚠️pour un public averti.
Insoutenable.
Voici le terme que j'emploierai pour résumer ce roman de Marie-Pier Lafontaine.
Roman ou texte : une petite centaine de pages mais celà est bien assez pour moi.
Pas de prénom utilisé dans cette autofiction mis à part 2 seuls surnoms : le monstre (le père) et les chiennes (ses 2 filles).
Pas de décor des lieux.
Pas de repère dans le temps.
L'auteure nous livre ici une espèce de huit-clos qui intensifie encore plus l'horreur du vécu.
Violence, sadisme, terreur, intimidation font partie du quotidien de ces 2 fillettes sous le regard d'une mère muette qui ne s'interpose pas mais imposant une seule règle : ne pas pénétrer ses filles.
Une plume incisive, tranchante, aux mots percutants.
Un cri de vengeance.
Des chapitres très très courts comme si le coeur s'emballait et demandait un instant de repos pour s'en remettre.⚠️
🔹️"Je ne pourrai mourir qu'après être allée cracher sur la tombe de mon père."🔹️
Marie-Pier Lafontaine

RÉSUMÉ  :
📖 Deux soeurs sont soumises durant leur enfance et leur adolescence à toutes les humiliations. Tenues en laisse, obligées de marcher à quatre pattes, empêchées d'uriner, frappées. Leur mère est le témoin muet de ces agressions répétées qui provoquent au père un plaisir sadique renouvelé. Viol suspendu, inceste latent, jamais consommé. Un style lapidaire pour dire l'innommable et la monotonie de l'horreur. Chienne est, racontée à la première personne, l'histoire d'une jeune fille démolie qui s'appuie sur les pouvoirs de la littérature pour retrouver un corps et une parole. Et quand elle mord, ça fait mal.📖
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Ce n'est pas un fait exprès mais mon avis sur ce livre parait juste le jour des droits de la femme. Ça tombe finalement plutôt bien. Même si ce roman aborde surtout les non-droits des enfants, il aborde aussi celui des femmes.

Je ne vais pas faire de résumé personnel de ce court livre, parce que la 4ème de couverture le fait assez bien et que je ne suis pas sure d'avoir les mots justes pour le faire.

Ce livre est un véritable uppercut. Un coup de poing qu'on se prend en pleine face sans y être préparé. Parce que non, le résumé au dos du livre ne permet pas d'y être préparé.
L'autrice nous parle de l'enfance qu'elle n'a pas eu, qu'on lui a volée parce qu'elle a un père déviant. Pire, pervers voire psychopathe. Je ne suis même pas sure qu'il existe un mot pour le décrire. D'ailleurs ça me rassurerait qu'un tel mot n'existe pas…
Ce livre est dérangeant, parce que Marie-Pier Lafontaine ne nous épargne rien de ce qu'elle a vécu. Même si on sent la retenue dans les descriptions, son envie de ne pas trop nous choquer ou plutôt de ne pas trop se souvenir. Même si j'imagine que certains souvenirs sont gravés au fer.
Je ne pensais pas qu'un homme soit capable d'une telle violence, autant physique que morale envers ses propres enfants. Et pourtant…
Bien souvent j'ai eu envie de reposer le livre, parce que lire ces lignes me donnait la nausée, et à chaque fois je le gardais en mains, comme si le reposer était capituler. Comme si le reposer était nier ce qu'elle avait vécu.
La narratrice ne nous épargne rien, pas même le fait qu'elle ne s'en est pas remise. Qu'elle porte tout ça tel un fardeau et que jamais elle ne pourra s'en défaire.
Ce roman est une autofiction, c'est à dire que l'autrice s'est inspirée de sa vie pour écrire sa fiction. Ce qui met mal à l'aise ? C'est qu'on ne sait pas ou s'arrête la réalité et ou commence la fiction… On referme le livre perturbé en ayant envie de tout casser.
Lien : https://mutietseslivres.com/..
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Une courte lecture qui va nous couper le souffle, un style incisif, percutant, des chapitres très courts, parfois seulement un paragraphe car seuls quelques mots suffisent pour raconter l'innommable.

C'est l'auteure elle-même qui dévoile ici son enfance. Avec un père qu'elle nomme ogre, monstre et qui la nomme Chienne en retour. Dès le début de la lecture on est dans l'horreur, celle d'une enfance sous une violence absolue, à chaque instant. Maltraitance, violence orale, physique, harcèlement sexuel. Tout cela devant une mère qui pense protéger ses deux filles puisqu'elle a interdit au père de les violer. Il respecte l'interdit mais pour ce que cela protège….

Pas possible de parler longuement de ce roman, il est destiné à des lecteurs avertis, préparés à la violence de cette famille. Je l'ai lu rapidement et c'est sans doute mieux, le choc du récit ne nous laisse pas indifférent. Ce genre de lecture ne me dérange pas, on vit dans un monde parfois horrible et je ne vois pas pourquoi la littérature ne serait que beauté. En revanche, ce que j'aime dans ce genre de lecture c'est aller jusqu'au bout des choses. Ici, on ne relate que les faits quand moi j'aurais aimé savoir s'il y a eu un traitement judiciaire de cette affaire (les deux parents étant tout aussi coupables) et j'attendais également de comprendre comment notre narratrice se relève de tout cela. Comment devenir un adulte quand on n'a pas eu d'enfance ?

Autre point qui m'a dérangée, elle évoque à un très bref moment une famille de 9 enfants quand tout le récit n'est qu'à travers sa soeur et elle. Qu'en est-il des autres enfants ? Pourquoi un tel élément du récit ne devient qu'un détail qu'on évoque si brièvement ?
Lien : https://liseusehyperfertile...
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Avec Chienne, Marie-Pier Lafontaine raconte son enfance, brisant ainsi la règle de « ne pas raconter » (p. 9) instituée par son père abusif. L'écriture n'est pas crue ou vulgaire, mais elle est brutale. En effet, on ressent bien la colère de la narratrice au présent. Malgré cela, elle tient le lecteur à une certaine distance, notamment grâce à un style fragmentaire et à la nature elle-même de l'autofiction. Pourtant, le récit ne se révèle pas moins viscéral. L'autrice québécoise en dit beaucoup en ne disant pas tout.
Lien : https://lilitherature.com/20..
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Texte terrible à la construction singulière. Les bribes de souvenirs affluent par flashs en rafales, de quelques lignes à la demi page, sans respect apparent de la chronologie pour décrire l'horreur et la cruauté pousées à leur paroxysme.
Cette autofiction a la particularité de présenter les personnages de manière complètement déshumanisée : petites filles sans nom livrées en pature à un père sadique, voyeur et pervers, mère qui ne "peut" pas voir l'ignominie par protectectin sans doute, frères absents/présents victimes jouets eux aussi...
La violence impensable n'autorise aucun avenir, pas de futur pour la soeur désincarnée, suicide de la mère, frères dans le refus de dire, autrice (la narratrice en "je" ?) sans espoir de résilience.
Coup de poing et hauts le coeur !
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Glaçant, percutant, essentiel. Un style brusque et minimal. Ce qui n'est pas dit est aussi percutant que ce qui l'est. Un livre indispensable.
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