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3,44

sur 147 notes
7 juin 1954. le mathématicien anglais Alan Turing est retrouvé mort. À côté de lui, une pomme inbibé de cyanure. On conclut rapidement à un suicide. L'inspecteur responsable de l'enquête, Leonard Corell reste cependant intrigué : qui était vraiment cet homme ? Quelles étaient vraiment ses recherches ?

Partant de ce fait, l'auteur suédois David Lagercrantz, nous dresse une biographie d'Alan Turing. Il y mêle suspense politique et policière, mais aussi un exposé sur les recherches scuentifiques du mathématicien ainsi qu'une réflexion sur l'homosexualité condamné à cette époque.

C'est brillant et très bien documenté. J'ai beaucoup apprécié cette lecture et j'admire le sérieux des recherches de l'auteur. Par contre, le protagoniste m'a un peu agacé.
Mais il n'en reste que c'est un bon roman que je conseille aux personnes qui souhaitent en apprendre plus sur cet grand homme qu'était Alan Turing.
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Prenant pour point de départ la découverte du corps sans vie de Turing, l'auteur imagine ce qu'aurait pu être l'enquête policière autour de son décès.
Dans la réalité, cette enquête a été bouclée en quelques jours, concluant au suicide ; dans le roman, un inspecteur à l'intelligence exercée ne se contente pas des apparences et s'intéresse de plus près à la vie et à l'oeuvre de Turing, pour percer le mystère de sa disparition.

Mêlant la fiction à la réalité, David Lagercrantz offre un roman extrêmement dense, hybridant le polar avec la biographie et le livre d'espionnage. Plongeant dans le passé du mathématicien, il met en avant la douleur qu'a été son rejet par une société qu'il avait pourtant aidé à faire triompher pendant la guerre. Livrant une réflexion profonde sur la marginalité, ce livre est en outre un bijou d'écriture. Il offre des personnages contrastés aux personnalités soignées et une construction tout en circonspection.
Ne vous attendez en effet pas à un polar d'action. Indécence manifeste est au contraire plutôt contemplatif, laissant une part non négligeable du roman à la réflexion et à l'introspection.
Lien : https://unspicilege.org/inde..
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La chronique d'Ingrid

Allez hop! Je vais donc vous parler de ce drôle de polar qui m'a bien interpellée...

INDÉCENCE MANIFESTE de David Lagerkrantz
Quel drôle de roman...
À ne pas savoir par où commencer. Ce titre que j'ai du mal à qualifier de polar est une énorme surprise, et des meilleures.
Polar, sans doute, puisqu'après tout il débute sur une mort "mystérieuse" et met en scène un inspecteur de police de Wilmslow qui ne se satisfait pas de l'évidence du suicide d'un mathématicien homosexuel dans les années 50. Polar historique donc, mais une nouveauté dans le genre puisqu'on pourrait également le qualifier de "polar biographique", le mathématicien mort n'étant autre que ...le grand Alan Turing! Un drôle de roman de ce Suédois qui raconte comme un Russe une histoire bien anglaise…
Surprise donc, d'abord par cet éclatement des genres et des tons. Parce que si les ficelles du polar sont bien là, le traitement que lui réserve Lagercrantz est très intellectuel et transcende le genre. Amateurs de frissons et d'action s'abstenir, il s'agit d'un ouvrage hautement littéraire, polymorphe et contemplatif, qui réfléchit plus qu'il n'avance –et quelle réflexion : mathématiques, philosophie, théorie littéraire, communisme, intelligence artificielle, poésie, l'ouvrage survole paradoxes scientifiques et remises en cause morales et académiques sur fond d'espionnage et d'évolution des moeurs sociales et sexuelles post-Seconde Guerre Mondiale, sans lourdeurs mais avec finesse.
Surprise également par la qualité de l'écriture et de la narration, avec une langue ciselée, précise, et des personnages très nuancés. Deux figures majeures, le mort et le vivant, le réel et fictif, le premier qui se dessine petit à petit, fantasque, imprudent, génial, le second étonnamment humain dans sa petitesse, ses failles, sa vanité, sa faiblesse, pas de héros, pas d'antihéros non plus, tous deux tour à tour attendrissants, agaçants, pathétiques ou furieusement antipathiques. Des personnages secondaires qui ne manquent pas non plus de substance, jamais bâclés ni convenus.


Surprise enfin par la cohérence entre la forme et le fond du roman, et par les mille petits échos et clins d'oeil littéraires qui le parsèment, par sa pudeur et son intelligence compte tenu de la délicatesse du contexte social et des thèmes abordés (l'Indécence Manifeste étant le terme juridique réservé dans ces années-là à l'homosexualité, qui était un délit punissable par la loi et signifiait généralement la mort sociale de son auteur), surprise oui, par cet auteur que je découvre et qui ne prend le lecteur de polar ni pour un imbécile ni pour un paresseux. La fin toutefois est à mon sens un peu « facile », et un peu expédiée après la montée en puissance et l'exigence du reste du roman. Mais elle ne gâche rien, et "boucle la boucle" si l'on a été attentif aux premières pages de cet ovni...

Bref, il y aurait beaucoup à dire de ce polar littéraire comme on aimerait en dénicher plus souvent. Lisez-le.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Assez bon livre, mais pas assez de nouveautés, rebondissements, pour être mieux classé dans mon échelle de goût !
Pourtant Turing était un terreau parfait ! Dommage quand même car il méritait mieux. D'ailleurs, le film biographique sur ce héros qui a changé le cours de l'histoire est bien plus passionnant à suivre. Mais les 2 sont malgré tout plutôt complémentaires puisqu'ils ne traitent pas les mêmes événements de sa vie.
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Un homme déclare « Je mens ».
Si c'est vrai, c'est faux. Si c'est faux, c'est vrai.
C'est ce que l'on appelle le Paradoxe du menteur (ou paradoxe d'Epiménide).
Drôle d'entrée en matière, ma direz-vous. Mais c'est l'angle qu'a choisi David Lagercrantz pour aborder les recherches du célèbre mathématicien et cryptologue britannique Alan Turing, auteur des travaux qui fondent l'informatique moderne et principal déchiffreur de la machine Enigma, utilisée par les allemands pendant la deuxième guerre mondiale.

Pour Alan Turing, petit génie un rien étrange, le paradoxe du menteur créait un problème fondamental au sein du système mathématique, ce qui aurait pu être, selon David Lagercrantz, le point de départ de la célèbre machine de Turing.

Jusqu'ici, tout va bien.

Venons-en aux faits. Nous sommes en 1954 en Angleterre. La paranoïa engendrée par la guerre froide se généralise. Deux employés du bureau des affaires étrangères ont été démasqués comme étant des agents soviétiques et la chasse aux sorcières de McCarthy contre les communistes et les homosexuels bat son plein.

Un matin pluvieux de juin, le corps sans vie du mathématicien Alan Turing est découvert à son domicile. Sur la table de chevet, une pomme croquée imbibée de cyanure.

Le célèbre mathématicien a été condamné deux ans plus tôt à la castration chimique pour son homosexualité ; l'explication d'un suicide semble convenir à tout le monde. Mais l'inspecteur Leonard Corell, en charge de l'enquête, s'intéresse de plus près au passé de Turing et cherche à comprendre pourquoi il continuait à être surveillé par les services secrets quelques semaines avant son décès.

Nous avons là tous les ingrédients nécessaires à la lecture d'un thriller hybride et entêtant : une enquête vertigineuse durant laquelle la police cherche à décrypter la vie d'un homme passé maître dans l'art du codage, brassant des thèmes chers à l'auteur comme la marginalité, les mathématiques comme grille de lecture du monde et les divers visages de l'espionnage mais…

Mais cela ne prend pas. Pour tout dire, je me suis véritablement ennuyée et me suis demandée à plusieurs reprises si je n'allais pas m'arrêter là.

J'y ai trouvé beaucoup de longueurs, un fourmillement de personnages à peine ébauchés psychologiquement et souvent caricaturaux, une écriture un peu poussive (à l'exception des paragraphes sur les découvertes d'Alan Turing et ses questionnements mathématiques), de trop nombreuses digressions peu intéressantes, des flash back trop parcimonieux et des dernières pages décevantes à souhait.

Malgré un scénario sur le papier alléchant, David Lagercrantz nous livre un roman sans suspens ni action qui, bien que magnifiquement documenté et passionnant sur le plan historique, se révèle à mon sens, quelque peu en deçà de ses ambitions.
Lien : http://www.mespetiteschroniq..
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J'ai beaucoup aimé ce romain policier qui prend pour objet la mort d'Alan Turing, l'inventeur de l'ordinateur.
L'enquêteur est sympathique et, comme tout enquêteur de roman qui se respecte, travaillé par de sombres questions.
Ce roman permet une initiation sans douleur à un certain nombre de concept mathématique et bien sûr montre la discrimination sexuelle dans les années 50 en Angleterre.
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À la suite du visionnement du film le Jeu de l'Imitation, j'ai voulu en savoir un peu plus sur Alan Turing et j'ai opté pour le roman dont le titre, Indécence manifeste, réfère au Code pénal britannique datant de 1885.
David Lagercrantz tente de cerner la personnalité de Turing dans ce polar historique. Au lendemain de la mort de Turing à à son domicile en juin 1954, un jeune inspecteur, Leonard Corell, est dépêché sur les lieux en vue d'une investigation approfondie. Au fil de ses recherches et au long des entretiens avec d'ex-collègues et des proches du mathématicien, Corell se sent de plus en plus impliqué et en vient à outrepasser son mandat.
La lecture d'un tel roman, à notre XXIe siècle branché, ouvert et planétaire, est une expérience fascinante et déroutante. En pleine guerre froide, espionné par les services secrets britanniques, harcelé pour son orientation sexuelle dont on craignait une potentielle faiblesse humaine, Turing n'a pas bien vécu l'après-guerre, lui qui avait réussi à décrypter la machine allemande Enigma, réduisant par cet exploit la durée du conflit. « Il demeurait la fragile araignée au centre de la toile, sur lequel on lançait sans arrêt des regards vigilants. »
J'ai beaucoup apprécié la construction du roman ainsi que l'écriture de David Lagercrantz; ses personnages sont crédibles, conséquents avec leurs actes et amènent une dimension terre-à-terre au génie d'Alan Turing, figure centrale du récit.
Turing, lui-même qualifié de « code inviolable », « fasciné par l'imitation de l'humain » dont le « grand rêve était de mécaniser la pensée, pour ainsi dire de matérialiser la logique. » J'aurais aimé qu'il vive plus longtemps…
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bon polar à compléter par imitation game , le passage au grand écran est réussi, en particulier par son interprète principal
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Un polar sans suspense parce que on connait déjà Alan Turing. C'est, pourtant, un bon roman qui nous situe dans les années post guerre en Angleterre : la marginalité, la chasse aux homossexuel et aux communiste, l'espionnage pendant la guerre froide. Il nous parle aussi de mathématique et d'un paradoxe qui a beaucoup intrigué Turing : le paradoxe du menteur.
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Le personnage d'Alan Turing que j'avais découvert au cinéma dans le film "imitation games" m'avait séduite. Aussi, n'ai-je pas résisté à la tentation de m'offrir "indécence manifeste", après avoir découvert la 4ème de couverture, pour en savoir plus sur la vie d'Alan Turing.
De ce point de vue, je n'ai pas été déçue. le roman débute pratiquement où le film s'arrête.
Juin 54, le corps d'AlanTuring est découvert sans vie. A côté de lui, sur sa table de chevet, se trouve une pomme croquée, imbibée de cyanure.
L'inspecteur Corell, chargé de l'enquête va s'intéresser au passé de ce mathématicien...
Pour les lecteurs qui aiment le genre policier : s'abstenir !
Ce qui est intéressant dans ce roman ce n'est sûrement pas l'enquête qui est totalement plate, sans action mais la biographie d'Alan Turing. Un véritable roman historique très bien écrit. Corell va s'intéresser au passé d'Alan Turing que les services secrets veulent cacher à tout prix. Quel rôle a joué le mathématicien pendant la seconde guerre mondiale ? On va y découvrir l'histoire du mathématicien et de sa personnalité, l'histoire du cryptage/décryptage, le sort réservé aux homosexuels dans les années 50, le réalisme social, l'atmosphère puritaine.
Toutefois, ce roman demeure un peu trop contemplatif à mon grès . J'y ai trouvé des longueurs surtout dans le quart final et je l'avoue le paradoxe du menteur m'a profondément ennuyée.
Pour conclure, je dirai qu'il s'agit néanmoins d'un bel hommage au père de l'informatique, écrit dans un excellent style littéraire qui aurait, cependant, mérité un peu plus de dynamisme dans le récit .
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