David regarde des joueurs de Volley sur la plage et l'un d'eux l'agresse avec des propos homophobes, un autre essaye de raisonner son co-équipier. Dans les jours qui suivent celui-ci, Gareth, croise le chemin de David à plusieurs reprises, en fait il fait tout pour ça et il finit par faire son coming out auprès de son équipe d'Australie et conquiert David … quelle va être la réaction de son meilleur ami et co-équipier qui en public montre si facilement ses convictions homophobes …
Un roman léger, parsemé d'humour et qui parle de sujets sérieux ou inattendus dans l'ambiance artistique de Californie confrontée à des sportifs. Des homos qui se cachent derrière une façade homophobe et peuvent devenir violents, La peur de faire son coming out et des années gâchées, l'amour à trois est-il possible ?
L'écriture est fluide et agréable, on lit ce court roman d'une traite, une romance simple, mais bien agrémentée par des petits à-côtés esquissés avec talent, une lecture de détente de qualité pour tous.
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L'histoire est plus une nouvelle qui aborde beaucoup de thèmes de façon très rapide : la maltraitance, les plans à 3, l'homophobie, ... C'est à la fois chaud bouillant dans les scènes hot et un peu nunuche dans certains dialogues... Je trouve que l'histoire aurait pu être plus approfondie avec tout ce qui se passe.
Gros bémol : je trouve le héros très léger sur l'utilisation des préservatifs, il s'en passe très vite et très facilement avec quelqu'un (ou quelques uns...) qu'il vient de rencontrer...
Mais c'est très bien écrit et agréable à lire.
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— Mais… Mais tu ne me connais pas !
— Si, je te connais. Tu le sais. Comme toi, tu me connais. Tu connais mon passé, mon futur. Tu me vois comme seule ma mère a pu me voir. Peut-être que ça ne fonctionnera pas, David, mais j’adorerais essayer. Si ça ne marche pas, oui, on aura le cœur brisé, mais n’est-ce pas mieux que de ne jamais savoir si ça aurait pu être merveilleux ? Je vais un peu vite, je sais, mais il me reste peu de temps avant mon retour en Australie. Ensuite, je reviendrai pour la fac, en automne. Je ne peux pas partir sans savoir. Impossible.
Un seul mot pulsait dans ses veines comme son propre sang.
— Oui.
Gareth souriait tant que ses joues semblaient prêtes à éclater.
— Oui ?
— Oui.
Et ainsi, la folie avait pris corps en la personne de David Underwood.
David croisa les doigts sous le menton.
— Tu réalises, j’espère, que très peu d’hétéros iraient jusqu’à… se frotter à moi pour satisfaire leur curiosité !
Le grognement se fit entendre à nouveau.
— Tu avais dit « embrassé », précisa Gareth en les regardant l’un après l’autre.
— Oui, ben, M. Beau Gosse, là, avait tellement la trique qu’on tenait à peine à trois dans la boutique, expliqua David en dégustant sa soupe.
— Plutôt à quatre, oui, grommela Edge. Dans ton pantalon aussi, c’était plutôt dur, vieux.
— Je commence à croire que le pelotage a été mutuel, ajouta Gareth, qui paraissait troublé, mais aucunement horrifié. Tu l’as déjà fait avec un autre homme, Edge ?
— Jamais de la vie !
David prit une gorgée de thé et étudia le rebord de son verre.
Il avait été choqué d’entendre Gareth mettre fin à toute une vie d’adulte passée à se cacher, en une seconde de révélation. David se souvenait encore de ses sentiments mitigés, entre panique et soulagement, à sa première annonce, mais il avait alors treize ans, pas vingt-deux. Edge s’était figé tel un glaçon devant l’aveu de Gareth. Comme la plupart de leurs co-équipiers. Ensuite, plusieurs âmes courageuses avaient rompu les rangs pour venir lui serrer la main en le félicitant de son courage. D’autres s’étaient éloignés, comme craignant d’attraper la peste. Edge avait semblé abasourdi, puis dévasté par la nouvelle. Tenant son ventre d’une main, il s’était enfui de la tente, pris de nausée. Voilà qui ne mettait pas en confiance.
— Dans ce cas, aimes-tu aussi les femmes ?
— Aussi ? — Tu aimes coucher avec les femmes ?
— J’ai couché avec beaucoup de femmes.
— Là n’est pas la question.
— Il fallait toujours que je me soûle un peu avant et quand je n’arrivais pas à, tu sais, bander, je rejetais la faute sur l’alcool.
Réponse : il se voilait énormément la face.
— Tu te rendais donc compte de ton attirance envers les hommes ? continua David.
— Je croyais que c’était juste Gareth, avoua-t-il, parce qu’il est magnifique…
— Tu n’as donc jamais été avec un autre homme ?
— Il peut être le Premier ministre, j’en ai rien à carrer !
Pourquoi l’avoir ramené ici ?
Gareth sourit d’une façon que David décrivait comme « béate ».
— Parce qu’il est mon ami.
— Ton ami ? C’est un putain de pédé !
Un instant passa.
Une pause. Le monde retint son souffle. Ou peut-être était-ce seulement David.
Gareth souriait encore.
— Oui, Edge. Comme moi.
Sur les visages, toutes les bouches s’ouvrirent, si bien qu’on aurait dit un banc de poissons. Eh bah, bon sang, comme qui dirait, la messe était dite.