Lire ce roman de
Karine Lambert alors que
Thomas Brail, militant écologiste, est en grève de la faim contre le projet de l'A69 qui entraînerait l'abattage de centaines d'arbres, me semblait très à propos.
Ce fut une vraie bouffée d'air frais de lire le point de vue de ces différents personnages, habitants d'un village tous mobilisés contre une décision municipale insensée : l'abattage de l'emblématique platane qui trône sur la place principale, témoin du temps qui passe et de la vie des âmes qui l'entourent.
L'atout principal de ce récit : le point de vue du platane lui-même, son ressenti, ses frémissements. Un bonheur à lire, à la fois rafraîchissant et bouleversant d'humanité.
Le roman souffre malheureusement de sa concision. Si l'on peut parfois déplorer quelques longues dans certains écrits de fiction, ce n'est pas le cas ici. Les très nombreux points de vue des personnages obligent à passer de l'un à l'autre très rapidement et l'on peine à apprendre à connaître véritablement cette galerie de protagonistes, et donc à s'attacher réellement à eux.
Sans verser dans le mièvre ou le pathos,
Karine Lambert parvient à dépeindre avec justesse la vie d'un village, son PMU, ses odeurs de pain chaud qui émanent de la boulangerie, tout en mettant en avant des valeurs d'union et de solidarité intergénérationnelles. On déplorera simplement le côté caricatural du personnage de Manu, le marginal.
Un arbre, un jour... n'est certes pas de la grande littérature mais j'ai beaucoup apprécié son souffle d'espoir, de légèreté et d'optimisme.