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sur 988 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bien souvent, après avoir terminé la lecture d'un roman,
portée par l'énergie du verbe et la puissance du mot,
je ressens le besoin d'écrire.
Tout de suite. Immédiatement.
Une manière pour moi de transformer la bouillie grandiose
née de ma lecture et enfouie dans mon coeur
en quelque chose.
De donner corps à cette émotion.


Mais hier, j'ai refermé Avec toutes mes sympathies d'Olivia de Lamberterie et depuis, malgré toute l'admiration qui a germé en moi,
je sèche.
Sous mon crâne, les mots tournent et tricotent.
Je recule pour mieux sauter, du moins je crois,
je tempère, j'attends.
Histoire de voir de quoi demain sera fait, et si le bon dieu ou quiconque d'ailleurs, m'inspirera ou me poussera au cul.


La panne sèche.
La peine sèche.
Trop peur de mal faire et de faire mal.
De mal dire.


Je me demande comment rendre hommage à une merveille faite chair et papier sans en trahir l'essence ? Surtout lorsqu'elle est bâtie sur des fondations telles. Qu'elle aborde un tel sujet – terrible ce mot. Si faible, si nul. Mais je n'en ai pas d'autre.
Comment ne pas commettre d'impair quand on n'y connaît rien. Quand jamais cette souffrance – inimaginable – n'a pris ses quartiers sous notre peau. Quand notre frère à nous, chéri et aimé plus que tout, est à portée de main ou presque, à portée de vie.
Comment ne pas sombrer dans la banalité, le pathos et la philosophie à la petite semaine ?


Il m'est souvent arrivée d'écrire une lettre ou un mail à un·e auteur·ice dont l'oeuvre m'avait particulièrement touchée. Parfois même, j'ai reçu des réponses.
Toujours superbes et délicates.
Cette fois, je n'oserai pas. J'aurais bien trop peur de dire des idioties saupoudrées de bons sentiments. Et puis Olivia de Lamberterie l'a écrit au début d'Avec toutes mes sympathies, elle reçoit bien assez de courriers/lettres/demandes en tout genre. Ses yeux ont bien assez de pages sur lesquelles se poser.


Mais si j'avais osé, je crois que je lui aurais dit quelque chose du genre :
Merci Madame, merci pour votre livre,
Pour votre intelligence, votre finesse, votre sensibilité,
Merci pour la grâce de votre plume, l'humanité de vos mots, la vérité de votre langue.
Merci pour ce texte si pur, si grand, si juste.
Avec toutes mes sympathies est renversant, grandiose, puissant.
Il m'a émue aux larmes,
M'a grandie,
et a fait gonfler mon coeur d'une kyrielle d'émotions
plus belles que l'aube nouvelle.
Lien : http://www.mespetiteschroniq..
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Olivia de Lamberterie signe son premier roman et je n'ai qu'une envie, lire et relire des passages entiers, le conseiller, l'offrir et en parler.
Si je connaissais la critique littéraire, sa voix et sa douceur (que j'ai tant de plaisir à retrouver le dimanche dans le Masque et la Plume), ce que j'ignorais, c'est son histoire familiale et le drame du suicide de son frère Alex, en 2015.
Avec une plume délicate, des mots simples, parfois non sans humour, elle nous décrit un frère profondément aimant, solaire, charismatique, habité par un mal longtemps non désigné : la dysthymie. Rien n'est glauque dans ce livre, tout est lumineux : les réunions familiales, les étés sur les plages méditerranéennes, cette baraque aux tomettes rouges et les grains de sable dans le lit...
A chaque page, il est question de vie, celle de son frère mais aussi de ceux qui restent (Florence, Juliette et tant d'autres) qui s'unissent pour apaiser la souffrance. Car oui, Olivia de Lamberterie nous parle de sa peine, de cette incapacité post traumatique à lire (pourtant son métier) et du besoin vital d'écrire et de raconter son frère. Quel ode à la vie, à la famille! On en sort les yeux plein de larmes avec l'impression d'être plus vivant que jamais.

A lire de toute urgence, c'est sublime
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"Lire répare les vivants et réveille les morts."

Olivia de Lamberterie, célèbre critique littéraire, à la tête du service livres de Elle depuis 2001, passe de l'autre côté de la barrière en publiant son premier livre. Il s'agit d'un témoignage dans lequel elle revient sur le suicide de son frère Alex en octobre 2015 à Montréal où il vivait depuis quinze ans.

Issue d'une famille de la grande bourgeoisie du 16ème, Olivia de Lamberterie a parfaitement conscience d'appartenir à un milieu privilégié. Avec ses soeurs et son frère, enfants désirés et choyés, elle a vécu au sein d'une famille unie mais où on n'exprimait pas ses sentiments. Très proche de son frère, elle ne se confiait qu'à lui "Nous étions deux muets qui l'un en face de l'autre retrouvaient l'usage de la parole."

Alex était un homme flamboyant mais né malheureux, incapable de jouir de sa famille, de son travail, il était désespéré alors qu'il paraissait avoir tout pour être heureux. "Un frère éblouissant au coeur sombre". "La mélancolie est-elle inscrite dans nos gènes?" s'interroge Olivia de Lamberterie face aux nombreux suicides d'hommes de leur famille. Est-ce une maladie commune à nombre de membres masculins de cette famille? Y-a-t-il une malédiction de la mélancolie dans cette famille? Elle avoue également être elle-même parfois atteinte de mélancolie et parle du "sang noir coulant dans nos veines", "un goudron obscurcissant nos sorts heureux".

Au début de son récit, elle évoque sa vie de critique littéraire, ses rituels (elle commence toutes ses lectures par la page 66...), la place essentielle qu'occupe la lecture dans sa vie. "La lecture est l'endroit où je me sens à ma place. Lire répare les vivants et réveille les morts. Lire permet non de fuir la réalité, comme beaucoup le pensent, mais d'y puiser une vérité."

Elle qui a l'habitude de demander aux écrivains qu'elle rencontre pourquoi ils écrivent s'interroge sur son besoin d'écrire ce livre "J'écris pour chérir mon frère mort. J'écris pour imprimer sur une page blanche son sourire lumineux et son dernier cri." .

Ce témoignage intime, sensible et très touchant est écrit d'une fort jolie plume. Olivia de Lamberterie se livre avec sincérité et pudeur, dévoile ses failles, ce qui contribue à la rendre très sympathique. Elle dresse un très émouvant portrait de son frère, relate sa lutte contre la mélancolie qui a fini par gagner. Elle parle de sa douleur, de sa colère, de l'admiration qu'elle a pour le courage dont a fait preuve Alex et rejette la tentation de la culpabilité et des remords. Elle ne cherche aucune responsabilité familiale dans son geste "Je désirais inventer une manière joyeuse d'être triste. Les morts peuvent nous rendre plus libres, plus vivants."
De façon annexe, j'ai aimé la voir évoquer son amour de la lecture et les coulisses de son métier de critique, la voir parler des livres qu'elle lisait cette année-là...
Dans ce livre, dont Olivia dit elle-même qu'il l'a empêché de sombrer, transparaît le travail qu'elle a du faire sur elle-même pour finir par accepter le geste de son frère et se souvenir des jours heureux. Magnifique hymne à l'amour fraternel. Très belle découverte.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Cette envie de rendre hommage à ce frère tant aimé, cette force de décrire la peine mais aussi l'envie de ne pas entrer dans la mélancolie destructrice, fait de ce livre un remède contre la douleur du deuil, il peut aider à reprendre goût à la vie. Je ne connaissais pas du tout Olivia de Lamberterie, mais je lui suis reconnaissante d'avoir mis des mots sur le calvaire de la perte d'un frère et de garder espoir dans la vie.
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Comment faire face au suicide d'un proche ? Comment survivre ? Telle est la question que l'auteur se pose depuis le suicide de son frère Alex. Rédactrice en chef à Elle et chroniqueuse littéraire sur France 2, Olivia de Lamberterie n'est jamais passée à l'écriture d'un livre même si son frère l'y encourageait. Jusque là les mots des autres la portaient, la faisaient avancer. Mais après cette tragédie ces lignes rédigées par les autres ne semblent plus avoir de sens. La mort d'Alex a déclenché un besoin d'écrire, de parler de cet être si cher à son coeur. "Avec toutes mes sympathies" est, donc, son premier roman. Olivia nous montre combien il est difficile de faire face à ce vide, à ce silence qui entoure le sujet du suicide encore trop souvent tabou dans notre société. Comment faire son deuil quand on est submergé à la fois par la colère, l'incompréhension et le chagrin. L'auteur ne veut pas aller mieux car cela voudrait dire faire comme si rien ne s'était passé. En mettant par écrit ses souvenirs avec son frère Olivia cherche à apprivoiser cette mort et comme elle le dit "trouver une manière joyeuse d'être triste". Un mouvement bouleversant où l'auteur ouvre son coeur et ses mots ne peuvent que nous toucher.
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C'est un très bel hommage à son frère, une déclaration d'amour pour ce frère qui à jamais fait partie de sa vie. Je ne connaissais pas la vie d'Oliva de Lamberterie dont j'apprécie la chronique dans télé matin. Elle se livre sans maquillage et sans détours. L'écriture est fluide et l'histoire captivante.
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Il s'appelait Alex. Il était flamboyant ! Doté d'une sensibilité exacerbée. Ou d'une lucidité sur la vie au dessus de la moyenne. C'est ce qui l'a tué.
Alexandre DE LAMBERTERIE s'est donné la mort le 14 octobre 2015.
Sa soeur, Olivia DE LAMBERTERIE, couche sur le papier la perte d'un frère aimé. Adoré. Adulé. Ecrire sur Alex, c'est aussi le garder près de soi. C'est se souvenir. C'est faire vivre à nouveau un frère qui n'arrivait plus à vivre. le rendre vivant encore une fois.
L'auteur réussit à rendre ce récit lumineux. Brillant. Elle nous apprend qu'il existe une « façon heureuse d'être triste ». Loin d'être plombant, ce texte - d'une dignité absolue - est une ode à la vie et une ode à l'amour des êtres perdus.

J'ai A.D.O.R.E ce livre qui m'a touché au coeur et m'a émue aux larmes. Il a été pour moi un véritable coup de coeur que je recommande vivement ! A lire A.B.S.O.L.U.M.E.N.T.
Ce récit fait partie de ceux qui laissent une empreinte profonde chez leurs lecteurs.
Il s'agit là d'un premier roman très prometteur pour les suivants. Et, encore une fois, Stock a publié de très beaux romans pour cette rentrée littéraire 2018. J'ai hâte de découvrir la collection 2019 !
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C'est le roman de la rentrée littéraire qui m'a le plus touché pour l'instant.
Olivia de Lamberterie nous raconte le chagrin , la souffrance qu'elle ressent suite à la perte de son frère.
Ce texte m'a fortement bouleversé, émue. J'ai même pleuré à certains passages.
Les mots sonnent justes pour décrire ses sentiments, tout en retenue.
C'est un bel hommage à son frère ! A LIRE !!
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À l'automne 2015, l'éditorialiste que nous connaissons n'arrivait plus à lire. Impossible, plus une ligne. Elle était en fait très occupée à chercher son frère dans les mots et leurs souvenirs d'enfance. de son bureau, elle observait les oiseaux voler dans le ciel et relisait les mails d'Alex. Ecris ton livre, lui avait-il suggéré avant de mourir. La commande est passée, aujourd'hui le roman est là.

L'été précédent, Olivia profitait paisiblement de son premier matin de grasse matinée en vacances à Cadaquès lorsque le téléphone a sonné. Alexandre, son frère, avait voulu mettre fin à ses jours à Montréal où il vivait. Olivia a alors sauté dans le premier avion pour le rattacher à la vie.

Alex était atteint d'une mélancolie sans nom, que l'on nomme troubles de l'humeur, dysthymie. À 45 ans, il semblait avoir réuni tous les éléments du bonheur, une femme et un job qu'il aimait, une famille soudée et heureuse. Et pourtant, la vie était pour lui un effort constant. Il avait fait une première tentative quinze ans plus tôt. À l'époque, même scénario mais à Paris, Olivia avait fait face avec Florence, sa belle-soeur, à la décrépitude de l'hôpital psychiatrique, aux médecins protocolaires et à la camisole chimique.

Dès le début du roman, on connaît l'issue fatale, le 14 octobre funeste ayant succédé cet été-là. Alors comme Olivia, on lit pour essayer de comprendre, de cerner, de revivre. Chercher par exemple dans la génétique familiale masculine, où trois suicides ont eu lieu. La mélancolie est-elle héréditaire, tout se jouerait dans un défaut de sécrétion de la sérotonine ? A-t-il eu une enfance joyeuse, auprès de ses trois soeurs et des parents bourgeois, avares en sentiments, aux « journées aussi normées que dans les albums de Petit ours brun » ? Oui sans doute, c'est injuste, tout est injuste, toute cette comédie, la vie qui continue et ces mails qui affluent. Olivia est en colère.

Un jour, Olivia devra remonter dans l'avion vers Montréal pour enterrer son frère. Les Québécois, à la manière de Françoise Sagan, traduiront littéralement l'anglais et lui adresseront en guise de condoléances « toutes leurs sympathies ». L'ambivalence de l'expression deviendra le titre de ce roman, symbole cocasse de la vie se confondant avec la mort.

Mon avis
À travers ses confessions, ses souvenirs et ses digressions littéraires, cette lecture m'a fait découvrir la femme derrière la journaliste. Et quelle femme ! Elle ne se cache pas, n'édulcore rien, ni sa peine, ni sa colère. Il n'y a ni complaisance ni exercice de style. À travers ce roman, elle n'a rien à prouver, elle a juste besoin d'écrire, c'est guidé par sa main, par le souvenir de son frère, c'est une nécessité. J'ai aimé la façon dont elle libère les mots, tous ceux qu'elle retient, je me suis attachée à sa famille, à ses soeurs, belle-soeur, et son père aussi, « cet homme des grands évènements », portrait qui m'a beaucoup touché. Elle a écrit un de ces romans qu'elle aime lire, prenant, de ceux qui émeuvent et dévorent sans chercher à impressionner. Et c'est sain, c'est émouvant, l'écriture est directe, belle, on rit, on pleure, on sait pourquoi on l'appréciait déjà tant. Olivia de Lamberterie signe un premier roman débordant de sincérité. Un hommage à la vie, à la famille, et à la littérature !

Lien : https://agathethebook.com/20..
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Son sujet a attiré mon attention : le suicide d'un proche, d'un frère. Et pour le reste, et bien je me suis reconnue dans ce texte d'Olivia de Lambertie, qui parle de son frère, Alex, qui souffrait d'un trouble psychiatrique peu connu et difficile à soigner : la dysthymie.
Je me suis tellement reconnue que je me dis que finalement, nous ne sommes pas les seuls à vivre cela : la colère, les moments insupportables avec les autres malades, les services psychiatriques lourds, l'absence de moyen pour aider les malades, le fait que lorsqu'une famille est présente, elle est soit coupable d'étouffement, soit coupable d'abandon et malgré le désir sincère des-dites familles, des amis pour aider le patient, lentement, l'enfoncement, l'étouffement et un jour, le mauvais coup de fil après tant d'autres : l'habitude du SAMU, des services de réanimation, des médecins fantômes. Mais, vous ne lâchez pas prise, malgré les barrières, les mots qui blessent, les délires, parce que c'est votre frère, parce que c'est votre soeur, et que sur la photo d'avant, il ou elle avait un beau sourire, une bouille ronde et le même pull que vous tricoté par maman.
Olivia de Lamberterie écrit des critiques littéraires dans un magasine à grand tirage : j'ai retrouvé dans ses affections pour les auteurs, beaucoup des miennes. Je n'ai pas son talent de critiques et mon proche parent est toujours vivant : comme l'auteur le pense, je lui ai dis après sa dernière TS que j'étais désolée qu'elle n'ait pas abouti si c'était ce qu'elle souhaitait, car qui suis-je pour dire qu'on doit vivre quand on ne le peut plus, veut plus ? Ce n'est ni cynique, ni cruel, mais simplement de la compréhension.
Alors pour l'instant, je continue à porter, supporter la souffrance d'une autre, à l'entendre dire des mensonges pour camoufler ses erreurs, à supporter de la voir détruire autour d'elle, ce qui l'entoure comme un trou noir, je continue et je constate une fois de plus, que la maladie psychiatrique est le parent pauvre de la médecine, mais je continue ...
Un livre touchant, ni larmoyant, ni complaisant, comme un miroir dans lequel je me serais contemplée.
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