Ulcere

Je suis sur le point de terminer ce roman et je pense que je vais avoir du mal à le poser définitivement et à passer à une autre lecture, ce qui arrive traditionnellement lorsque l'on est absorbé par ce que l'on lit. Ce récit est haletant et écrit dans un style qui exerce une sorte de magnétisme sur le lecteur. On alterne, dans un même souffle, entre le sourire, les larmes, la colère... et on est littéralement plongé dans le quotidien difficile, ce combat de tous les instants, des femmes dans les sociétés patriarcales sur lesquelles pèsent tout le poids des traditions, malgré de timides ouvertures sur la modernité. Navigant entre deux cultures, la narratrice nous emmène dans une aventure formidablement bien racontée, librement, en évitant de s'engluer dans un politiquement correct convenu. C'est à la fois drôle, frais, léger, mais aussi grave, bouleversant... et c'est un sujet d'une actualité brûlante.

Pour le livre, ça se lit très vite et très bien, dans un souffle. Nadia nous ouvre en grand une fenêtre sur les « us et coutumes » au Maroc, particulièrement pour les femmes et avec un focus encore plus précis sur celles qui ont l'audace de vouloir être « moderne » et de se détacher du modèle soumis, en vigueur de par là-bas. Comme partout dans le pourtour de la Méditerranée et en terre d'Islam, les femmes doivent se battre contre la misogynie ambiante. On est soumise ou pute. Et à cela se rajoute la pression familiale où même les mères adhèrent au moule établi depuis des siècles. Les femmes élèvent des misogynes en puissance qui vont ensuite les asservir dans un cycle sans fin… Il en faut du courage pour sortir la tête de ce noeud coulant qui tente de vous étrangler et c'est ce que fait Nadia. On la salue…
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Pour en savoir plus sur ce livre, voir la bande annonce et lire un extrait :
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