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Un ouvrage amusant et attristant en même temps , c'est vrai que nous sommes en période d'élections !
Les petitesses et manies de ceux qui nous dirigent et tout cela aux frais de tous ceux qui payent impôts de toutes sortes . Est ce un roi que nous élisons?
Notre démocratie est bien en danger et en premier de notre indifférence , la foule de petites histoires et de révélations de ce livre en est la preuve .
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Quand les élus de la République se prennent pour des monarques : c'est bel et bien cela que l'on retient de ce livre satirique délicieux.
La garçonnière de la République nous expose les dessous d'une vie au service de la République, les weekends à Versailles, les guerres de pouvoir pour récupérer "La Lanterne", pavillon secret et objet de toutes les convoitises. Beaucoup s'y sentirent chez eux, jusqu'à ce qu'un rabattage des cartes politiques ne les force à le quitter. A La Lanterne, on n'en fait jamais trop, on prend des libertés avec la loi, on laisse place à toutes ses petites lubies.
Un ouvrage croustillant qui prouve bien que le pouvoir, quel qu'il soit, amène toujours aux mêmes excès.
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La République possède ses petits et ses grands privilèges, du moins pour les édiles qui agissent au sommet de l'Etat - et parmi ces privilèges, au fond du parc de Versailles, le pavillon de la Lanterne, l'un des lieux les plus secrets de la République. On y invite maitresses, courtisans, amis, chanteurs, actrices, évidemment aux frais du contribuables. La journaliste Emile Lanez nous propose une chronique sans concession de ce lieu au décor charmant et bucolique qui accueille les caprices des invités prestigieux de la République parmi les toiles de maitres et les massifs taillés au cordeau.

On pourrait trouver ce type d'ouvrages totalement futiles et pourtant il met en évidence l'un des traits forts de l'idiosyncrasie des politiques français : le goût des privilèges. La Lanterne fut à ce titre la condition nécessaire d'affrontements homériques entre des personnalités irréconciliables. En 2007 par exemple quand Nicolas Sarkozy fraichement élu président de la République mais non encore intronisé ne pense qu'à une chose : dégager Marie-Laure de Villepin qui a élu domicile à la Lanterne. Son couple avec Dominique de Villepin sombre et elle s'est réfugié dans l'écrin de verdure de la République mais Sarkozy tente lui aussi de sauver son union avec Cécilia du naufrage. Les époux Sarkozy ayant vendu leur appartement de l'île de la Jatte et rendu le logement de fonction au ministère de l'Intérieur, n'ont plus de domicile . Arrivé à la Lanterne le nouveau président de la République savoure la maison, dont il s'est arrogé l'usage. “Tout l'y enchante et puis n'est-elle pas la voisine du Trianon Palace, cet hôtel de prestige , dont Sarkozy dit qu'il est son préféré sur Terre ? Même domaine royal, même lumière, même luxe, et le tout sans facture, oui, décidément, La Lanterne rend fou.” C'est de cette folie que va nous entretenir Emilie Lanez, une folie dont furent victimes François Mitterand, Jacques Chirac, Michel Rocard, André Malraux, Jacques Chaban-Delmas, Michel Debré, Laurent Fabius, Lionel Jospin. Où l'on apprend que ce lieu discret de la République coûte quelques centaines de milliers d'euros par an, que l'on y passe le réveillon et que l'on y fait des rencontres discrètes sous le regard aveugle des forces de police qui protègent jour et nuit le lieu. Edouard Balladur avait fait enterrer son chien dans les jardins de la Lanterne mais Alain Juppé qui lui succéda informa l'ex-premier ministre qu'il devrait trouver une nouvelle sépulture à son vieux compagnon. Oui décidément, La Lanterne rend vraiment fou ! Lisez vous serez édifiés !
Archibald PLOOM
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Il existe un lieu, caché au coeur de Versailles, dont les politiques refusent de parler ouvertement, et qui est l'objet de nombreuses convoitises. Ce lieu, c'est la Lanterne, où la résidence secondaire (ou principale) de l'Etat. Sous de Gaulle, elle revenait au premier ministre. Sous Sarkozy, le règne change et c'est désormais le président qui se l'octroie ipso facto, sans un regret pour celui qu'on déloge. Ce lieu, c'est celui du repos, mais aussi des guerres intestines entre ses différents successeurs. Il s'y en passe des choses à l'intérieur...Les femmes pleurent, les couples se déchirent ou se reforment. On y travaille ou on y fait la fête. le personnel est aux petits soins pour ses illustres occupants et on doit le dire corvéables à merci. Ce que cela coûte à l'Etat? Chut! Il ne faut pas trop en dire...Il ne faudrait pas que le peuple croit que le retour de la royauté est en marche...Car il y a malheureusement un peu de cela dans ce récit...Si toutefois, vous éprouvez beaucoup d'amertume face aux politiques et à l'écart considérable entre ceux qui nous gouvernent et notre réalité, ce petit livre pourrait bien vous mettre les nerfs à vif. Voilà, vous êtes prévenus. Personnellement, j'ai souvent grincé des dents durant cette lecture. Je l'ai trouvé néanmoins très instructive.
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a garçonnière de la République (2017) nous raconte quelques faits autour d'une propriété de l'État très méconnue parce que gardée sécrète : La Lanterne, sise dans le parc de Versailles.

LES LIEUX : le pavillon de la Lanterne est une bâtisse du XVIIIè ayant appartenu au prince de Poix et de Noailles (gouverneur et capitaine de chasses, villes, châteaux et parcs de Versailles, Marly et dépendance) qui bénéficiait d'un appartement dans l'aile droite du Château sous Louis XV. Sa femme était la première dame d'honneur auprès de la reine. Mais le prince de Poix rêvait d'avoir un jardin à lui tout seul et le roi lui accorda un terrain en 1756 à l'extrémité du petit parc : 49 000 mètres carrés au bout de l'allée de la Tuilerie, à droite de l'ancienne mine de la Sablière et du Pavillon de la Girafe de la Ménagerie; une ménagerie destinée à amuser Louis XV enfant. Cette proximité fera que les odeurs régnantes à La Lanterne étaient pestilentielles. le prince de Poix y résidera très peu et la bâtisse restera un lieu de passage. A la Révolution, le prince de Poix sauvera sa tête en fuyant vers la Suisse. Louis XVIII récupérera la maison afin d'étendre son domaine de chasse et au début du XXè, ce sont de riches américains qui louent la propriété. En 1945 La Lanterne rentre dans la liste des résidences républicaines avec le Général de Gaulle.LE NOM : il est vraisemblable qu'elle ait été ainsi baptisée parce qu'elle fut décorée, dès sa construction, du lanternon qui couronnait le pavillon de la Ménagerie.

L'ACCÈS : il faut serpenter jusqu'à la pièce d'eau des Suisses, puis, ayant dépassé la façade de l'Orangerie, en contre-bas du Château, il faut rouler sur la longue ligne droite bordant le parc. A travers ses grilles se dévoilent les allées du domaine, les courbes des parterres de buis et le reflet des fontaines. Puis à gauche de la route, le camp des Matelots et la fin du parc royal, avec un simple mur de pierres moussues. Sur la D10 qui relie Versailles à St Cyr-l'École, apparaissent deux maisons (La Poulinière et La Ménagerie), ce sont des communs du Château où logent 11 familles d'employés; depuis leur cour se voit nettement le toit de la Lanterne et ses trois cheminées. Juste après La Poulinière, à hauteur d'une halte d'autobus, une palissade de bois blanc barre la route de la Lanterne. Depuis le pavillon de la Chouette, une étroite maisonnette de briques roses, les sentinelles veillent. Ce pavillon dépassé, on roule à travers un bois, planté sous Nicolas Sarkozy afin de ne pas laisser une étendue d'herbe à découvert. Une grille pleine en fer forgé clôture l'entrée. Elle est bordée de deux piliers de marbre décorés de têtes de cerf. Des armes posées sous louis XVI, qui les fit venir de la grille des Cerfs dela Ménagerie, afin de rappeler que le propriétaire de la Lanterne, le prince de Poix et duc de Noailles, occupe à son service la prestigieuse fonction de gouverneur des chasses. Ce qui se tient derrière ces grilles, les Français l'ignorent.

La demeure est construite en U autour d'une cour gravillonnée, bordée de haies de buis et de troènes, dans laquelle quatre carrés de pelouse forment une figure géométrique.

LES OCCUPANTS : en 1958, le Général de Gaulle attribue La Lanterne à la villégiature des Premiers ministres. le premier à l'occuper fut Michel Debré. La maison était dans un état déplorable, elle sera réhabilitée pendant trois ans puis meublée en Empire à partir des collections du château de Versailles et de l'Elysée. L'occupant le plus long, ce sera André Malraux : sept années en tant que ministre des Affaires culturelles. Nicolas Sarkozy décidera en 2008, dès son élection, de récupérer pour la présidence cette demeure. Toutes les dames se succédant à La Lanterne auront des velléités de propriétaires sur les lieux…

LA GESTION : sous la Vè République, le coût de la Lanterne n'est abordé que 4 fois en séance à l'Assemblée nationale. le domaine appartient à Versailles et le bâtiment fait l'objet d'une convention entre France Domaine et le ministère de la Culture. C'est à dire que les travaux sont payés par le ministère de la Culture mais reste à la charge de Matignon : Matignon paye, l'Elysée dispose puis l'Elysée rembourse…Elle a un statut extraterritorial.

Ce ne sont que des potins autour de la Lanterne, car le sujet est tabou. Chacun trouvera « chaussure à son pied » en lisant ce livre qui n'apporte pas beaucoup de lumières sur la question, sauf pour dire que nos élus vivent royalement en République au frais du contribuable français.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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J'ai pris ce livre au hasard et je ne regrette pas, c'est à la fois léger et instructif. L'auteure nous livre le résultat de son enquête sur la Lanterne, résidence des Premiers Ministres de la cinquième République jusqu'au Coup de Sarkozy qui l'échange contre le château de Rambouillet au lendemain de son élection depuis le yacht où il passe quelque jours (on s'en souvient).
On y découvre quelques uns des caprices et frasques que cette maison située au fond du parc du château de Versailles abrita au fil des années, et on y est édifié par le manque de transparence et la subsistance du fait du prince.
Chaque chapitre explore un angle différent et l'étudie sur toute la série des occupants successifs. On y reconnait la personnalité des différents premiers ministres et de leurs épouses dans leur façon de traiter les lieux, leurs invités, ou le personnel, on y dénonce gentiment les hypocrites qui ignorent le droit du travail alors qu'ils dirigent un gouvernement socialiste, ou qui une fois élus se comportent en monarque (dérive due à la proximité de Versailles ?)
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En moins de 150 pages, la journaliste Emilie Lanez brosse, ou plus précisément essayer de, l'histoire du pavillon de la Lanterne, niché au fin fonds du parc de Versailles. Entouré de secrets, il a longtemps été la résidence privée du Premier ministre avant d'être quasiment confisqué par l'Elysée du temps de Nicolas Sarkozy.
Gérée par le ministère de la Culture, occupée par la Présidence de la république, la Lanterne cristallise tous les fantasmes et bien des mystères. Par bribes, l'auteur évoque autant le statut juridique extrêmement sophistiqué aux conséquences complexes que la manière dont ses célèbres occupants l'utilisent. Au-delà du recueil d'anecdotes et de témoignages plus ou moins croustillants, ce documentaire fleure bon ( !!!) les dessous d'une République qui a du mal à se débarrasser des attributs d'une lointaine royauté.
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Emilie Lanez présente dans « garçonnière de la République » les mille et une histoires, anecdotes et secrets qui entourent cet ancien pavillon de chasse royal caché dans le domaine du château de Versailles. Depuis 1945, il est inscrit au registre du patrimoine de la République, et accueille les premiers ministres. En 2007, Nicolas Sarkozy, envoûté par la beauté du lieu, le récupère et y invite Carla Bruni..
La demeure ne se visite pas, elle n'est pas visible. Les personnalités politiques de premier plan s'y succèdent, quelques intimes y sont invités pour le nouvel an. Les Premiers ministres, leurs épouses, enfants et amis peuvent y vivre d'heureux jours au frais de la République. Leurs traits de caractère, leurs manies ne sont pas sans laisser de croustillants souvenirs …
La limite de l'exercice est cependant vite atteinte. Paru au début de cette année 2017, ce livre se lit dans le contexte particulier de cette campagne présidentielle. La question se pose : les responsables politiques et leur famille peuvent-ils vivre dans de royales aux frais de la République… Au-delà le livre révèle des anecdotes bien pâles ( ah ! le pauvre Thomas Fabius piqué par les orties…. !e chien de Balladur enterré dans le jardin et exhumé par Juppé….). le mystère entoure cette belle demeure et le lecteur demeure un peu frustré. Restent le souvenir et les portraits de nos ministres …
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A l'abri des regards, bien caché ,demeure un îlot de royauté réservé aux plus éminents membres de la République.
Est ce d'être dans l'enceinte du château de Versailles qui autorise les occupants de la Lanterne à se comporter comme les monarques ? Oublient -ils que des excès ont mis à mal la royauté ?
Ce petit livre ,d'une écriture vive et pétillante , sans juger, ne cache pas la gabegie républicaine, et l'on peut penser que ce besoin effréné de transparence et de morale qui secoue le pays ces dernières semaines devrait s'étendre à tous les privilèges exorbitants de nos monarques nouvelle génération, ainsi qu'à leurs rejetons.
Emilie Lanez note quand même que l'occupant ayant eu quelques égards vis à vis du personnel chargé du bien-être de ce petit château était André Malraux...Depuis, plus personne.
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De la Lanterne, propriété de l'Etat cachée sous les frondaisons du château de Versailles, de cette « citadelle interdite » sur laquelle aucune information officielle n'est disponible, Emilie Lanez a tout de même réussi à tirer 150 pages, vives, documentées, très bien écrites, à mi-chemin entre un « Voici » mâtiné de Feydeau, et le « Canard Enchainé ».
Côté « Voici », nous sommes invités à partager l'intimité conjugale des quelques couples célèbres de la vie politique qui ont utilisé la Lanterne comme résidence secondaire au cours des 50 dernières années, avec leurs travers, leurs exigences et leurs ridicules. Couples auxquels s'ajoutent souvent les enfants, les maitresses, les copains, les maitresses des copains, et toutes les intrigues qui en découlent. Reconnaissons que la parité est respectée : qu'ils soient de droite ou de gauche, peu d‘entre eux sortent grandis de ce portrait au naturel. Pour la nuance Feydeau, on découvre qu'il y a finalement beaucoup de cocus parmi tout ce beau monde.
Côté satire politique, rien de bien nouveau hélas. Cela fait longtemps que nous savons que nos hommes politiques aiment à vivre au-dessus des moyens des Français. A l'abri des regards, tout ce beau monde se lâche, et ce n'est pas beau à voir. Mais rendons grâce à Emilie Lanez d'élever sur ce point le débat au-delà des considérations de café du Commerce : « Réminiscences de la Cour, vestiges de l'absolutisme versaillais, la Lanterne prolonge l'héritage, elle incarne notre identité politique irrésolue. À la Lanterne, nos élus vivent comme des rois ».
Au final, un très agréable petit livre à double usage : on peut aussi bien le prendre en cordial qu'en vomitif.
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