Un roman tel un arbre dont les racines s'enfoncent dans la terre des campagnes pour mieux atteindre le ciel où s'épanouiront rameaux délicats et fleurs fragiles. Telle est l'impression que l'on peut avoir en refermant le dernier livre de
Karine Langlois, « Corps à corps », qui nous confronte aux renoncements nécessaires pour devenir celui que l'on est, selon les mots de
Nietzsche.
le récit s'ouvre sur une enfance, celle de Louis, et, d'emblée, le lecteur est ébloui par la maestria avec laquelle sont décrits la vie simple, les émotions et les paysages où vit le protagoniste principal du récit. À lui seul, un premier chapitre enchanteur, aux accents puissants, justifie la lecture de l'intégralité de l'ouvrage. Et sans trêve les chapitres s'enchainent, nous racontant la vie de Louis, ce jeune garçon un peu trop sensible qui ne se voit pas reprendre la ferme familiale mais rêve de danse, d'arts, d'un monde qu'il ne peut articuler avec le sien, qu'il ne peut pourtant quitter sans craindre d'éteindre une partie du feu qui l'habite. Louis devra se découvrir, s'ouvrir et se construire loin des siens, dans un monde nouveau qu'il devra apprivoiser, cela seul lui permettra de réaliser ses rêves, et de se réaliser aussi.
D'une écriture touchante et sensible, ce roman est une ode aux beautés de la nature, de l'art et de la vie. Mieux qu'un parcours, l'histoire des vies parallèles de Louis et de ses parents, vies irréconciliables en apparence, mais qui pourtant sont issues d'un même berceau.
On sort ravi, touché et heureux de cette lecture où la beauté n'est pas seulement dans les descriptions, dans les lettres, mais surtout dans les coeurs. Un livre comme un arbre, alors étendons-nous sous ses frondaisons, et, grâce au talent de
Karine Langlois, rêvons aux multiples visages de la beauté…