Le Parc National des Virunga est contigu à pas moins de cinq parcs nationaux étrangers : quatre ougandais et un rwandais, qui sont eux-mêmes contigus à d'autres aires protégées telles que réserves de faune ou forestières. Donc, sans compter les liens sociaux et économiques ainsi que la longue histoire que se partagent les trois pays abritant ce vaste système d'aires protégées, il est évident que la gestion transfrontalière est un élément important de la conservation à long terme du Parc National des Virunga.
A travers ce livre, tous les auteurs ont pris à cœur de montrer la valeur de ce joyau mais aussi de voir comment les heurs et malheurs qui ont jalonné son histoire ont pu être mis à profit ou rectifiés. En documentant de manière réaliste et objective la situation actuelle du parc et en lançant des pistes pour l'avenir, nous espérons que ce livre permettra aux décideurs, aux gestionnaires, aux partenaires, aux visiteurs et aux lecteurs de faire leur cause du premier parc d'Afrique.
La réserve de faune et de flore portant le nom de "Parc National Albert" (PNA) fut ainsi créée par décret le 21 avril 1925, dans une région particulièrement remarquable pour sa faune et sa flore, présentant un intérêt scientifique spécifique englobant les volcans éteints Mikeno, Karisimbi et Visoke. La chasse au gorille y fut prohibée de manière absolue, mais également celle de toutes les autres espèces, sauf en cas de légitime défense.
Les Européens découvrent la région à partir des années 1860. L'Anglais Speke, à la recherche des sources du Nil, entrevoit les Virunga en 1861; l'Allemand Stuhlmann offre une première description précise de ce que l'on nommera à l'époque les "monts Mfumbiro" en 1892 tandis que le comte von Götzen les explore en 1894.
A cette époque [2003], un permis de visite aux gorilles coûtait 250 $. Les permis rapportaient à eux seuls près de trois millions de dollars par an pour les sept groupes de gorilles, …