Le choc. Le choc d’une odeur. Une odeur qui nous saisit dans les premières toilettes de Pologne où nous faisons halte. Une odeur entêtante de désinfectant qui ne nous abandonnera jamais tout au long des treize mille kilomètres de notre périple. C’est d’abord avec les narines que s’appréhende le monde communiste.
Dans trois ou quatre semaines, la route aura disparu sous le matelas blanc du général Hiver, vainqueur de Napoléon et de Hitler.
Dans trois ou quatre semaines, la route aura disparu sous le matelas blanc du général Hiver, vainqueur de Napoléon et de Hitler.
Notre rêve fou se réalise
Les Russes ! Ici, à Minsk, par centaines, par milliers, ils se précipitent autour du capot de notre voiture. Nous sommes bientôt prisonniers d’une foule stupéfaite et émerveillée par l’apparition des quatre martiens que nous sommes à bord de leur vaisseau « spatial » peint en deux couleurs. Pour ces gens qui n’ont jamais vu une voiture étrangère, le spectacle est à peine croyable. Assiégés au fond de notre habitacle comme des poissons dans un aquarium, nous utiliserons nos quelques mots de russe pour satisfaire la curiosité générale.
Est-ce que cette voiture nous appartient ? Combien de mois de salaire nous a-t-elle couté ? Quelle est sa vitesse maximale ? sont les premières questions dont nous serons assaillis à Minsk et tout au long des treize mille kilomètres de notre parcours.
Depuis, l’eau chaude n’a jamais cessé de jaillir des entrailles de Tbilissi.
La ville connut au cours des siècles l’histoire tourmentée de ces cités dont la richesse et la beauté n’ont d’égales que les convoitises qu’elles inspirent. Tour a tour pillée par Tamerlan, soumise par les Perses, convoitée par les Turcs, Tiflis devint en février 1921 la capitale de la république de Géorgie.
Depuis, l’eau chaude n’a jamais cessé de jaillir des entrailles de Tbilissi.
La ville connut au cours des siècles l’histoire tourmentée de ces cités dont la richesse et la beauté n’ont d’égales que les convoitises qu’elles inspirent.
Minsk, tour à tour annexée par un conquérant lituanien, brûlée par les Suédois, occupée par Napoléon, la ville est depuis 1919 la capitale de la république soviétique de Biélorussie.
Le petit homme au crâne luisant qui vient d’ébranler le communisme mondial en jetant Staline à bas de son piédestal fait aussi partie de la fête. Il colle d’autorité un verre de champagne dans la main d’Auriol, puis dans la foulée dans celle de Jean-Pierre puis dans la mienne et porte un toast vibrant à l’amitié franco-soviétique. Comment croire que nous trinquons avec Nikita Khrouchtchev, le premier secrétaire du parti communiste?
Lubiana nous l'avouera sans cacher ses larmes : cette cohabitation forcée est le vrai cauchemar de son existence. Nous avons maintes fois recueilli ce type d'aveu. En ces années 1950, la pauvreté et la rareté des logements sont bien le cauchemar nuùéro un des Soviétiques.
« Les fautes que Staline a commises a la fin de sa vie sont à la hauteur de la grandeur de l’homme, s’écria l’orateur, car un petit homme ne commet pas de grandes erreurs »