Ces êtres sans voix qui avaient eu la malchance de naître dans cette région infortunée de la planète, mais dont le courage, l'amour, la foi et la dignité étaient des exemples pour tous les hommes de notre temps.
Et tout d'abord pour nous, les nantis, qui ne savions plus toujours voir la valeur des choses et qui oublions trop souvent d'apprécier notre bonheur.
Le lendemain à midi, l'une des filles de Selima lui apporta une assiette avec son repas du jour. Une louche de riz, un peu de choux et de navets, un peu de dal- cette purée de lentilles qui fournit bien souvent leurs seules protéines aux pauvres de l'Inde. C'eût été une ration de roi pour les autres ek-bela du slum.
Lorsque j’étais enfant, racontera Paul Lambert, j’aimais me promener dans la campagne et cela m'amusait de décapiter les fleurs à coups de badine. Plus tard, quand je suis entré au collège, j'aimais cueillir une fleur et la mettre sur ma table. Puis je me suis dit que les fleurs étaient belles là où elles poussaient. J'ai alors cessé de les couper pour les admirer dans leur cadre naturel. Ce fut pareil pour les femmes. Un jour j'ai dit au Seigneur que je souhaitais n'en cueillir aucune pour les laisser toutes s'épanouir là où elles vivaient. Saint Jean de la Croix a écrit : "Le Ciel est à moi. Jésus est à moi. Marie est à moi. Tout est à moi." Dès que l'on veut retenir une chose précise, tout le reste vous échappe, alors que par le détachement, nous pouvons jouir de tout, sans rien posséder de particulier.
Pour le tireur de rickshaw," ces héros étaient comme des troncs d'arbre au milieu des flots déchaînés,des bouées auxquelles on pouvait se raccrocher.
"Même à Calcutta,le paradis existe!" se dit Max Loeb.
Il n'y a pas que des tigres et des serpents dans cette jungle de Calcutta,s'émerveilla Hasari Pal.On y rencontre aussi des biches et des agneaux.Même parmi les chauffeurs de taxi.
De toute façon,dira Hasari,moi,ce qui me remplissait le plus le ventre,c'était le spectacle de nos patrons penchés sur nous pour nous servir.Je croyais voir une familles de tigres offrir de l'herbe à un troupeau d'antilopes.
Je croyais avoir tout accepté de la misère et voilà que je ressentais une répulsion incoercible à l'idée de m'asseoir à la table de mes frères les plus meurtris,avouera-t-il.Quel échec!Quel manque d'amour!Quel chemin encore à parcourir!
Nos gestes d'assistance rendent les hommes encore plus assistés,affirmait l'évêquebrésilien des pauvres,sauf s'ils sont accompagnés d'actes destinés à extirper la racine de la pauvreté.
Un pays capable de tant de partage est un exemple pour le monde.