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Comment parler d'un tel livre sans paraître outrecuidant, sans s'émouvoir ou se révolter à bon compte ? de ce formidable roman-témoignage, je ne retiendrai que la fantastique leçon d'espoir donnée par ces paysans ruinés et affamés partis rejoindre le mirage de Calcutta. Je ne retiendrai que la leçon de vitalité, de joie et de dignité que nous donnent ces va-nu-pieds, ces crève-la-faim, ces miséreux qui pataugent dans la boue, les ordures, et dorment avec les rats. L'Ogresse Calcutta a beau les dépouiller de tout, elle ne réussit pas à les avilir totalement, ni à briser cet optimisme, cette soif d'espérance qui les fait rayonner même dans les pires moments de leur existence. Ils vivent en enfer, mais ils croient toujours en leurs Dieux, leurs sourires sont toujours aussi chaleureux, et leur foi en l'avenir toujours aussi intact.
Ce livre fut écrit en 1985. Depuis, bien des choses ont changé en Inde où la pauvreté à beaucoup reculé. Mais cette rage de survivre, d'avancer pas à pas qui animent tous les personnages de ce roman est étrangère au temps. Voilà pourquoi ce livre nous parle encore aujourd'hui.
Je ne suis pas prêt d'oublier le missionnaire Paul Lambert, un sain qui se dévoue corps et âmes pour aider ces laissés-pour-compte, ces oubliés échoués dans cette ville inhumaine. La reconnaissance et l'amour qu'il recevra d'eux en retour dépassera de loin toutes les souffrances qu'il a endurées. Je n'oublierai pas non plus Hasari Pal, tireur de rickshaws, homme-cheval qui se tue à la tâche en parcourant en tous sens les rues bondées, redoutables, nauséabondes de Calcutta afin de nourrir sa famille et lui trouver un toit, même s'il se trouve dans le plus pouilleux des bidonvilles.
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Il en est des livres comme des gens : certains rendez-vous sont mille fois reportés et le plaisir de la rencontre, quand enfin elle se réalise, n'en est que plus vif, plus fort. Ce fut le cas pour la Cité de la joie de Dominique Lapierre. J'avais adoré le film. Et maintenant, ce livre que je n'ai pas su lâcher jusqu'au dernier mot...

Tout le monde connaît plus ou moins l'histoire, beaucoup l'ont lue et appréciée, certains pourraient penser que ce n'est plus d'actualité, que «c'est daté » et alors à quoi bon se replonger dans ce slum de Calcutta dont on a l'impression qu'on en a tant (trop) dit.

"Cette ville est une ogresse. Elle fabrique des gens dont le seul but est de te dépouiller."

L'Inde fait parler d'elle en ce moment, et pas forcément en bien. Et pourtant, en refermant ce livre, ce n'est pas la pitié, le dégoût ou la tristesse qui vous soulève le coeur, mais un surprenant émerveillement devant ce désir fou de vivre et une certaine incompréhension aussi : comment avoir et garder autant la foi devant tant d'abjections, d'horreurs et d'injustices ?

"Vous êtes la lumière du monde", leitmotiv qui aide à tenir debout ou imposture qui maintient à genoux ? C'est facile de dire cela pour moi, à l'abri et au chaud dans ma petite vie de privilégiée, avec la panse pleine sans le souci de la remplir le lendemain...

Ce qu'on lit là, dans les 3/4 de ce livre, c'est un enfer. Là-bas, on survit au milieu d'un océan de puanteur, de douleur et de mort. On (se) tue pour gagner quelques roupies et espérer au moins faire un repas par jour. On vend ses os, ses yeux, la prunelle de ses yeux (foetus ou nouveau né). On vole. On trime. Qu'importe. On vit. On donne. On aime et on aide au centuple…

« Tout ce qui n'est pas donné est perdu » dit le proverbe indien. On ne perd rien, à la Cité de la Joie. On s'accroche et on vit. Mais avec tant de hargne, de joie, de peur, d'amour, de douleur, de foi et autant de larmes, de sourires et de sang, qu'on ne peut qu'être admirative face à cette volonté de vivre effrénée, cette force vive dont je ne sais si nous, occidentaux, en serions aussi capables…

"Ce peuple de flagellés, d'humiliés, d'affamés, d'écrasés est vraiment indestructible. Son goût de la vie, son pouvoir d'espérance, sa volonté de se tenir debout le feront triompher de toutes les malédictions de son karma".

Et au milieu de tout cela, il y a quoi ?

- Un prêtre venu vivre sa foi au milieu de la lie de l'humanité, "à cause de ce "J'ai soif !" crié par le Christ. Afin de dire la faim et la soif de justice des hommes d'ici qui montaient chaque jour sur la Croix, et qui savaient regarder en face cette mort que nous, en Occident, nous ne savions plus affronter sans désespoir".
- Un paysan sans terre venu à Calcutta avec "l'espoir d'y trouver de quoi vivre un jour de plus. Car dans une métropole de cette importance, il y avait toujours quelques miettes à ramasser. Alors que dans un village grillé par la sécheresse ou inondé par la mousson, même les miettes n'existaient plus."
- des touristes (vous et moi) descendus des autocars pour "se faire tirer le portrait avec nous. Les rickshaws de Calcutta en colère, cela valait bien les tigres blancs du zoo d'Ali-pore, non ?"
- des aborigènes chassés de leurs forêts en flammes, arrivés là poussés par la chance de trouver un abri. "Ce jour-là, l'Inde avait subi une nouvelle défaite : un slum intégrait un homme qui était l'Homme par excellence, l'Homme primitif, l'Homme libre".
- la fleur de la Cité de la Joie : "Elle n'avait rien appris, mais elle savait tout. Par intuition, par amitié, par amour".
- un américain qui se retrouve sans comprendre avec un nourrisson dans les bras : "Prends-le ! gémit-elle. Emmène-le dans ton pays ! Sauve-le".
- un médecin en mission humanitaire qui ne rêve plus que d'une seule chose : "Dormir ! Dormir quinze, vingt heures de suite. Sur du ciment, avec des rats, des scolopendres, des scorpions, n'importe-où, mais dormir !"
- des lépreux dont le corps part en lambeaux, mais dont le coeur exulte : "Ces hommes et ces femmes étaient la Vie. La vie en majuscules. La vie qui palpite, qui tourbillonne, qui frissonne, qui frémit, la vie qui vibre comme elle vibrait partout ailleurs dans cette ville bénie de Calcutta".
- un auteur qui a trouvé plus que des héros de roman et qui a fait de sa vie, un combat pour tous les parias du monde (les lépreux, les malades du sida et tant d'autres...)

"Restaient les vivants".

Alors, me direz-vous : "Une goutte d'eau dans l'océan des besoins, mais une goutte d'eau qui aurait manqué à l'océan si elle n'avait pas été là". - Mère Teresa -
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
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Adolescente, j'ai eu ma période « Dominique Lapierre », découvrant peu à peu le monde qui m'entourait grâce à ses ouvrages documentés et (plutôt) faciles à lire.

La Cité de la Joie, roman paru en 1985 en fait partie. Un film s'en suivit quelques années après (1992), sans trahir l'esprit de l'auteur, mais ne permettant pas vraiment de faire sentir les sentiments dont se saisissent les personnages principaux.

Entre roman et témoignage, ce texte nous livre le quotidien des déshérités des Calcutta, et d'une poignée d'entre eux qui leur vouent leur vie pour faire face à leur terrible quotidien.

L'ambiance très humaine (chrétienne pour certains, médicale pour d'autres), empathique et détachée de la part de ceux qui AIDENT se fait bien sentir, grâce l'écriture descriptive de Dominique Lapierre, l'ancien journaliste.

Le personnage central, Paul Lambert, prêtre français, est inspiré de la figure de deux religieux travaillant dans les bidonvilles de Calcutta : le père François Laborde et Gaston Grandjean, missionnaire suisse, qui a changé son nom en Gaston Dayanand en adoptant la nationalité indienne en 1992.

Merveilleux message de tolérance, de vie, d'amour, et de non renonciation, La cité de la joie montre aussi comment les ponts s'établissent entre les différentes religions qui se côtoient dans ce bidonville de Calcutta.

A ce jour le livre a été traduit en trente et une langues et son tirage dépasse les quarante millions d'exemplaires.

Dominique Lapierre a créé une fondation internationale pour scolariser les enfants et ouvrir des dispensaires, entre autres.



Lien : http://justelire.fr/la-cite-..
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Roman lu il y une quinzaine d'années et vu au cinéma.
Très poignant la vie dans les bidonvilles en Inde et la personnalité du jeune médecin.
L'évènement qui m'a le plus marqué, c'est quand le papa vend un organe pour payer les noces de sa fille.
Deuxième point et non le moindre, c'est le sourire et la gaieté chez ces personnes privées de beaucoup d'éléments de bien-être de base.
C'est une leçon de vie pour moi.
Le livre fait mieux ressentir l'ambiance et l'humanité que le film.
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Non au fatalisme

Un livre émouvant et sage, traitant de la souffrance, de la misère. L'Inde et ses castes décrites dans ce qu'elles ont de plus fatales. Mais aussi la description de possibles retournements de situation. Les personnages de la Cité de la joie sont attachants, ils connaissent les pires souffrances. Est-ce grâce à leurs sagesses qu'ils survivent ? La volonté de plusieurs aidés par des occidentaux triomphe de tout et les plus durs enracinnements culturels tombent. Parce que l'Inde connaît beaucoup de tabous de régles immuables, beaucoup de choses ne peuvent s'effectuer sans une naissance dite de caste supérieure. La naissance se place comme déterminant tout le reste de votre existence cette injustice ne paraît pour autant pas si cruelle à tous. Naître intouchable ou pas. C'est ainsi cela évolue doucement pour que la misère recule. L'Inde est véritablement une région du monde qui mérite un fort intérêt et son évolution aussi.

Lien : http://short-edition.com/fr/..
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Ode à l'humanité

Chef d'oeuvre de Dominique Lapierre ! à lire et à relire !
Livre touchant, rempli d'humanité et de solidarité que l'on devrait essayer de suivre dans la vie de tous les jours !
Assez dur parfois surtout certains passages mais magnifique description de l'Inde et de ses moeurs !
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J'aime les récits qui se passent en Inde.
Ce texte n'est pas vraiment un "roman", mais plutôt une sorte -si l'on en croit l'auteur- de témoignage, un florilège de témoignages tournant autour de Calcutta, et, dans Calcutta, de la "cité de la joie", un "slum", un bidonville terrifiant.
On suit d'abord en parallèle le prêtre français Paul Lambert, à la mentalité étrangement médiévale, venu, non véritablement dans un but "humanitaire", mais pour être "un pauvre parmi les pauvres", pour partager leur souffrance dans le Christ, et une famille de paysans bengali ruinée, les Pal, échoués sur les trottoirs de "la ville inhumaine" pour ne pas mourir de faim à la campagne. Puis s'ajoute divers personnages, des habitants du bidonville, et un jeune et richissime médecin américain attiré par l'expérience.
Il y a, évidemment, d'abord, une leçon de morale un peu énervante pour nous, les Occidentaux gavés de nourriture, de confort (électricité, médicaments, eau courante, climat tempéré...) qui nous invite à cesser de nous plaindre (point de vue chrétien) ou au contraire à nous féliciter de l'excellence de nos vies antérieures pour avoir mérité notre réincarnation dans un monde si douillet (point de vue hindou). (Je dis cela à cause de l'omniprésence de la religion dans ce livre, assez rare dans un texte français contemporain)
Mais il y a aussi une description fantastique de la ville, qui, comme Bombay dans Shantaram, finit par prendre toute la place. Cet immense organisme vivant de dix millions d'êtres humains devient rapidement le personnage principal. L'horreur ne cesse de côtoyer la beauté. Horreur physique du délabrement des bâtiments, des corps de lépreux, des morts de la tuberculose, du choléra, de la typhoïde, et beauté des fêtes, des maquillages, des saris, des fleurs dans les cheveux des femmes, des sourires quasi permanents auxquels on a du mal à croire. Horreur morale des mafieux, des racketteurs des plus pauvres, des enfants esclaves, malnutris, vendus, de cette femme que l'on laisse se vider de son sang après lui avoir arraché son foetus de sept mois, qu'elle vendait pour nourrir ses autres enfants, horreur des trafics d'organes, du sang des pauvres qu'on achète, et même une hypothèque sur leurs cadavres appelés à fournir les hôpitaux du monde entier...et puis beauté de cette solidarité des pauvres entre eux, qui partagent tout, qui s'inquiètent de leurs voisins, qui recueillent les orphelins, et surtout, qui, malgré tout, continuent à vivre -et non pas à survivre comme des organismes privés de raison-à danser, à chanter, à faire la fête, à aimer.
Attention cependant aux esprits cyniques, certaines réflexions réitérées comme "vous êtes la lumière du monde" risquent de les irriter.

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Le 1er livre de Dominique Lapierre que j'ai lu il y très longtemps et qui m'a laissé un souvenir inoubliable. J'ai été bouleversée par cet aspect de l'Inde : misère, débrouille, maladie, mais aussi courage, fraternité, amour et espérance.
Après une telle expérience, je comprends que l'auteur et sa femme aient créé une association humanitaire pour venir en aide à ces déshérités.
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Voici encore un livre que j'ai lu et adoré au temps où internet n'existait pas. Et bien des années après, il reste en mémoire sa force, sa puissance vitale et l'immersion dans l'Inde des bidonvilles avec ses grandes misères, mais surtout ses espoirs encore plus grands et l'immense générosité de ceux qui venaient en aides aux plus démunis. Point de pathos ici. Juste une belle et lumineuse ode à l'amour universel. C'est un roman qui donne envie d'être encore plus gentil, compréhensif et attentif aux autres et de moins s'appesantir sur des petits maux sans importance.
Dominique Lapierre était très à la mode dans les années 80. C'était mérité, et ça l'est toujours.
L'écriture est nette et fluide, le récit rythmé et coloré.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Je recommande en lieu et place ou en complément des livres sur le développement personnel positif. Vous serez encore plus heureux, sans pour autant vous regarder le nombril.
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Une véritable leçon de vie !

Ce roman nous raconte la vie d'un prêtre français Paul Lambert qui décide de tous quitter pour aller aider l'une des populations la plus pauvre du monde, dans les bidonvilles de Calcutta.
Ce qui est intéressant c'est que l'auteur pour écrire ce livre s'est immergé et à passé beaucoup de temps avec les différentes personnes qui y sont décrites.
J'ai aimé cette façon de présenter la réalité des choses qui parfois pouvait paraître horrible de nos yeux d'occidentale, mais qui sous les mots de l'auteur devenait simplement une réalité qu'il faut accepter comme normal.
C'est peut-être là qu'est la réussite du livre, l'auteur n'a pas chercher à faire une simple critique de la condition de vie de ces pauvres gens, mais s'est attaché à retranscrire la réalité sans la maquiller ou l'exagérer. Comme il le dit lui même "cette ville inhumaine a le pouvoir magique de fabriquer des saints." Si le prêtre Paul Lambert n'est pas très connu, le livre réserve un court passage sur la mère Térésa et l'aide qu'elle a aussi apporté.
Ce roman est le témoignage d'un courage sans limite de la population des bidonvilles, de ses personnes venues leur apporter toute l'aide possible, d'une volonté sans faille et d'une joie de vivre immuable.

J'ai trouvé la lecture agréable ce qui peut paraître surprenant vu le thème. Lorsque l'on tourne la dernière page et que l'on ferme le livre, au lieu de se morfondre sur la misère humaine, on retient qu'il faut toujours garder le sourire et continuer d'espérer.
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