L'état de nature ne connait ni morale, ni justice, ni libre arbitre, ni raison, ni valeurs, ni échéances.... Le plus bel été de ma vie , assurément.
- Une nouvelle vie, ça demande du courage, du talent, et assez d'humilité pour pas en faire étalage... Si tu respectes ces trois commandement, les portes du paradis à Jacky te sont ouvertes !
- Et si, cette fois, je ne revenais pas ? Quel mal y aurait-il à rester ici où je ne pèse qu'un souffle ? Ailleurs, tout est difficile, pénible... Ailleurs, tout fait mal. Ici, je suis œuvre.
Les lumières s'éteignirent brusquement, provoquant une bruyante vague d'approbation chez les spectateurs... La douceur des premiers instants m'étonna. Deux guitaristes menaient une conversation ondoyante et légère. Avec ses fluctuations répétitives et subtiles, la mélodie était semblable au courant du ruisseau. C'était stupéfiant... Ces hommes créaient la nature ! J'étais saisi, incapable de me détourner de l'instant. Comme à bout de patience, ils se séparèrent brusquement, rompant ce qui ressemblait à une incroyable parade amoureuse de serpents... Puis l'univers devint un mur de son... Vertical, infranchissable... Cyclopéen... Après l’explosion de ces premières secondes, la tempête fit rage. Ballotté comme une feuille, je ne pesais plus rien face à cette formidable déferlante. Les battements de mon cœur à la cadence de l'orage. Je haletais. C'était le grondement de la terre, son mouvement, son souffle. Un bouleversement primitif, à la fois puissant à plier le der et doux, rassurant, essentiel comme le rythme cardiaque. Un énorme coup porté à la réalité. L'évidence de l’œuvre. J'étais hébété et comblé d'avoir eu la chance d’essuyer une telle tempête.
Toujours seul, toujours ivre ! J'ai aimé cette vie, tellement plus exaltante que la précédente.
Je suis la souillure, la suie qui s’incruste sous les ongles, les paupières, qui se niche au fond des poumons. Le désespoir, c’est comme la prison, la mine ou l’usine, ça ne vous lâche jamais.
L'armoire à pharmacie de la première maison vide que j'ai occupée regorgeait de merveilles...
… anxiolytiques, antidépresseurs, barbituriques, hypnotiques... et bien d'autres dont j'ignorais la fonction mais qui étaient si appétissants.
Dans presque toutes les maisons que j'ai habitées sans y être invité, j'ai pu vérifier l'omniprésence de ces médicaments du mal-être...
C'est étrange qu'ils soient l'apanage des sociétés dont la priorité n'est plus la survie.
À croire que l'angoisse naît du confort.
Bref, je me suis fait ma fête !
L'hiver semblait donner une légitimité naturelle à la promiscuité.
Où allons-nous reprendre notre délicieuse conversation inspecteur Tyson?
... avant ou après votre coup bas? Je vous taquine, mais je vous comprend vous savez... je ne m'aime pas beaucoup non plus.
J’ai rarement faim… Mais j’ai toujours envie de manger.