Bon, j'ai beau être HS, les chroniques en retard sur le blog ne vont pas se rédiger seules, alors c'est parti !
Ce deuxième tome nous embarque à nouveau en Nouvelle-Zélande, terre qui a accueilli Gwyneira et Hélène dans leur jeunesse. Désormais, ce sont Kura et Elaine que nous suivons, les petites-filles. Elaine est même la petite-fille des deux héroïnes que nous connaissons. Pour autant, elles sont diamétralement différentes, et lors d'une visite où Kura rencontre le fiancé d'Elaine et s'en éprend (et réciproquement), les choses commencent à dévier. La situation n'était déjà pas simple, mais rien ne va s'arranger, surtout pas pour Elaine… mais comme leurs aïeules, ce sont des battantes, différentes mais déterminées. Qui sait ce qui pourra encore leur arriver ?
Franchement, quand j'ai commencé ce tome 2, je ne savais pas trop si j'allais apprécier. C'est toujours un peu le souci quand vous suivez une saga de ce type : si le premier tome vous a conquis, vous craignez un peu que la suite vous déçoive, que la nouvelle génération/les nouveaux personnages ne soient pas à la hauteur des précédents. Que nenni ! Ça n'a pas du tout été le cas ici.
Les deux protagonistes de ce roman sont véritablement différentes, et j'ai beaucoup apprécié de suivre Elaine. C'est une jeune femme sensible, innocente, qui va pourtant mûrir et révéler une véritable force de vie en elle. J'ai beaucoup aimé son personnage qui n'avait pas beaucoup d'orgueil à la base, mais a eu beaucoup d'humilité avec une détermination qui m'a touchée !
Quant à Kura, je dois avouer que si elle m'est moins antipathique sur la fin, franchement, elle n'a pas remporté les suffrages de mon côté. J'ai vraiment eu du mal avec son caractère, ses décisions, son orgueil et sa façon de voir les choses. J'admets pourtant que la suivre a été intéressant.
De même, on rencontre plusieurs personnages sur lesquels on pourrait s'arrêter ici, mais la liste serait longue. Disons plutôt qu'ils sont nombreux, et que chacun est susceptible de créer un sentiment vivace dans le coeur du lecteur. La fresque peinte par
Sarah Lark est très vivante, très humaine (en bien comme en mal), et on se laisse vraiment embarquer dans cet imbroglio qui ne peut pas nous laisser indifférent.
Au niveau de l'intrigue, en 800 pages et plus, il y a largement le temps de raconter des choses. Pour autant, je n'ai pas eu l'impression de m'ennuyer, de vivre des temps morts ou d'avoir affaire à des passages superflus. Certains moments sont plus lents, mais
Sarah Lark sait très bien mener son lecteur à la baguette pour nous emmener là où elle le souhaite. Ses chemins sont parfois sinueux, frôlant les précipices ou parcourant des vallées moins trépidantes, mais une chose est sûre : le voyage en vaut la peine. On referme toujours le livre en disant : « Quelle aventure ! ».
Le voyage en vaut la peine, absolument, bien qu'il faille passer au travers d'épreuves douloureuses pour les personnages. Maltraitance, trahison, culpabilité, mort… beaucoup de thématiques sont abordées, au travers d'Elaine, surtout, mais aussi de Kura. Les choix de vie de chacune les propulse dans des situations auxquelles elles n'auraient jamais imaginé faire face. Cette fois-ci, je trouve que les champs sont plus élargis : on voit que la Nouvelle-Zélande se diversifie au fil des années avec l'arrivée de nouvelles personnes et les technologies qui avancent.
Ceci est un bon point aussi, la découverte de cette île particulière que j'avais déjà beaucoup appréciée dans le tome 1. Je ne connais que peu ce recoin de la planète (enfin, recoin… sur un globe… bref), et j'aime toujours autant en apprendre plus à son sujet. Déjà, de pouvoir sentir l'évolution des moeurs, des pratiques et des possibles au travers de ce deuxième tome est agréable. On constate de véritables changements sociétaux, alors que les personnages que nous avions croisés au départ sont toujours là. Ce mouvement est super !
Concernant la plume de
Sarah Lark, rien à redire dessus : tout est fluide, les descriptions sont intéressantes et elle sait capter l'essence des sentiments pour ses personnages. Chacun a une véritable psychologie, à laquelle on adhère ou non, mais elle a le don de manier son intrigue et ses pions pour embarquer le lecteur de bout en bout. Ses histoires sonnent vraies, sous le couvert de la fiction !
À propos des valeurs, je dirais qu'Elaine est celle qui nous fait le plus réfléchir à ce sujet. C'est une des raisons pour lesquelles je l'apprécie autant. Elle tâche de rester juste et droite, même dans l'obscurité qu'elle doit affronter. Sa force de coeur est très belle. Kura est différente, et elle fait vraiment égoïste, à dire vrai. Si son caractère est intéressant, elle ne porte pas de beau message comme Elaine, qui ressemble à un oiseau pur ayant traversé beaucoup trop d'épreuves. On voit tout de même une belle image de pardon entre les deux cousines, et surtout les dégâts, les conséquences qui peuvent survenir dans une même famille lorsqu'on ne prête pas attention aux autres. de bien des manières, ce roman nous fait réfléchir. D'ailleurs, je pourrais épiloguer longtemps là-dessus !
Avant de me mettre encore à écrire un roman sur le roman, je conclurai en affirmant que
le Chant des Esprits est un roman très intéressant, largement à la hauteur du Pays du Nuage Blanc, bien que très différent. Les deux héroïnes que nous suivons ont des caractères uniques, que le lecteur aura tout loisir d'apprécier ou non. Leurs trajectoires sont vraiment intéressantes à suivre, d'autant qu'elles permettront de suivre l'évolution du pays par rapport au premier tome, et de voguer dans une intrigue qui réserve pas mal de surprise. Il y a de beaux messages, de belles réflexions à tirer, et la plume est toujours aussi fluide. Ce sera donc un 17/20 pour moi !
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