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EAN : 9780981551982
112 pages
Exhibit A Press (10/09/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
The law firm of Wolff & Byrd, Counselors of the Macabre has a unique practice: defending monsters and the supernaturally afflicted! In this full-color original graphic novel, Alanna Wolff and Jeff Byrd take on a case in which a ghost is literally "grandfathered in" to a home inheritance: Grandpa has died but his ghost won't leave the house, much to the chagrin of his son and daughter-in-law. Meanwhile at the law offices, that landlord wants Wolff & Byrd to leave bec... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le huitième de la série et il est possible de le lire sans avoir lu les précédents et sans rien connaître des personnages. Il comprend une histoire complète, avec comme fil rouge un cas à défendre par le cabinet d'avocat Wolff & Byrd. Il commence par une introduction d'une page de Batton Lash (créateur et auteur complet de la série) indiquant que la première partie de l'histoire a d'abord été sérialisée sur le site internet de supernaturallaw, et qu'il a terminé la deuxième partie après surmonté une épreuve personnelle. Ce tome comprend une histoire de 82 pages de bande dessinée en couleurs, écrite, dessinée, encrée et mise en couleurs par Batton Lash. Ce tome comprend également une postface de 7 pages qui retrace l'historique de la publication de la série, d'abord sous forme de comics-strip dans un journal à partir de 1979, puis sous forme de comics à partir de 1994. Viennent ensuite 3 pages de présentation des principaux personnages, 3 pages listant les contributeurs à la campagne de financement participatif de ce tome, et une page de présentation de l'auteur, et de la responsable éditoriale de Exhibit A Press.

Il y a plusieurs années de cela dans la petite ville de Cobbwebb, 2 adolescents s'étaient introduits de nuit dans le cimetière municipal pour y papoter, picoler un peu, et plus si affinités. Ils y avaient été surpris par une ronde de police, et emmené au poste. Steve Palmer s'était fait vertement tancé par son père, d'une voix de stentor que tous les policiers présents pouvaient entendre dans le commissariat. C'était la mère d'Alanna Wolff qui était venue chercher sa fille, le juge Bernard Wolff ayant été appelé à siéger dans une ville différente. Au temps présent, Steve Palmer et Alanna Wolff sont en train de prendre un café dans un salon de thé, et d'évoquer le bon vieux temps. Palmer se montre charmant et discrètement inquisiteur, sondant le terrain quant à la relation entre Alanna et son associé Jeff Byrd. Palmer réussit à provoquer l'inimitié de la serveuse avec une remarque condescendante à son endroit. Regardant l'heure, Wolff indique qu'il est temps pour elle d'y aller. Devant le regard un peu gêné de Palmer, elle règle l'addition.

Alanna Wolff rentre à l'étude de Wolff & Byrd, et y retrouve son associé Jeff Byrd. Ils évoquent rapidement Steve Palmer, et leur amitié, ainsi que le soutien qu'il avait apporté à Alanna après le départ de sa mère. Leur réceptionniste et standardiste leur indique que leur rendez-vous madame Norwood, et arrivée et les attend dans le bureau d'Alanna. Avant d'y entrer, ils évoquent le fait que leur secrétaire Mavis Munro se trouve actuellement devant monsieur Putnam, le responsable des acquisitions du musée Blackwood pour y vendre un artefact donné par un client en guise de paiement. Malheureusement Putnam décline l'achat car il y a eu des coupes franches dans le budget d'acquisition du musée. En rentrant au bureau, Mavis Munro se fait interpeller par une connaissance en train de défiler contre le chômage. Pendant ce temps-là, madame Norwood a expliqué à Wolff & Byrd qu'elle souhaitait louer leurs services pour représenter Everett Ferly (un fantôme) contre son fils Bob, son épouse Barb et leur fils Brice, représenté par leur avocat Wilson Petrolak.

Il existe comme ça dans le monde des comics des séries à la longévité étonnante, et à l'aura très confidentielle, comme Wolff & Byrd, counselors of the macabre, rebaptisée Supernatural Law. Elle a donc été créée en 1979 sous forme de comic-strip et publiée régulièrement depuis, avec plusieurs recueils disponibles, publiés par Exhibit A Press, la maison d'édition de Batton Lash qui s'auto-publie. le titre indique clairement le principe de la série : 2 avocats (Alanna Wolff & Jeff Byrd) ont pour clients des créatures surnaturelles et les représentent devant la justice. Dans cette histoire, il s'agit d'un père de famille décédé qui vit encore à l'état de fantôme dans la maison qu'il a construite et entretenue toute sa vie. À le regarder évoluer dans la demeure, il apparaît qu'il reste obsédé par l'idée de réparer tout ce qui ne va pas et qu'il effectue de menus travaux de bricolage pour y arriver. Mais à sa mort, son fils Bob est venu habiter dans la maison avec sa femme et son fils. Ils ont pour projet de la vendre rapidement pour pouvoir aller s'installer ailleurs. Madame Norwood est la voisine que monsieur Ferly a régulièrement dépannée et elle craint pour la vie du fantôme car Barb et Bob ont demandé l'intervention d'un prêtre pour exorciser la maison.

À regarder la couverture, le lecteur a l'impression d'un comics indépendant, avec un dessinateur compétent mais un peu limité, ayant choisi de réaliser des dessins descriptifs simplifiés dans un registre évoquant parfois celui des Archie Comics. Il s'attend donc à découvrir une comédie tout public, avec des gags basés sur les capacités surnaturelles des clients du cabinet Wolff & Byrd. Effectivement, il découvre des dessins tout public, avec des personnages sympathiques, des cases à la lisibilité rapide et facile. Batton Lash dessine ses personnages le plus souvent en plan taille ou en plan plus rapproché. Cela n'empêche pas les personnages de disposer d'une réelle personnalité visuelle. Alanna Wolff est une femme chic dans sa jupe droite rouge et son chemisier blanc avec un petit noeud papillon. le lecteur est fortement impressionné par son abondante chevelure blanche. Jeff Byrd est immédiatement sympathique avec son léger embonpoint, ses costumes classiques et propres. Ces 2 personnages étonnent aussi par leur gentillesse et leur humilité, car ils ne cherchent pas à se mettre en avant, et leur présence physique n'écrase pas celle des autres. L'artiste n'hésite pas à varier légèrement le mode de représentation pour d'autres personnages, comme Mavis Munro donnant l'impression de sortir de Riverdale (Archie Comics), ou Barb Ferly et Wilson Petrolak avec des visages nettement moins avenants, l'artiste indiquant clairement pour eux un jugement de valeur moral. D'un autre côté, les caractéristiques physiques bien affirmées de Wolff & Byrd et quasi inaltérables (toujours la même tenue vestimentaire) indiquent bien leur nature de personnages récurrents de fiction.

Les décors sont représentés avec la même logique visuelle : différenciés et simplifiés. le lecteur reconnaît aisément les locaux du cabinet, ou plutôt surtout la fenêtre en demi-cercle, au-dessus de l'ouvrant du bureau de Wolff. Pour le reste, les dimensions des locaux du cabinet semblent très importantes, avec une disposition assez vague, entre le bureau de Wolff, celui de Byrd qu'on ne voit pas, et une salle d'accueil aux dimensions imposantes où travaillent Mavis Munro et Desmond Vaughn. Néanmoins cette bande dessinée ne se limite pas à une succession d'individus en train de parler assis ou debout, devant des décors interchangeables. Baton Lash représente également un cimetière (simple et crédible), l'intérieur d'un commissariat (trop simple pour être crédible), une salle de restaurant (assez étoffée pour pouvoir s'y projeter), une rue (trop générique, à part l'alignement de façades d'immeubles), le pavillon des Ferly (assez développé), l'intérieur d'une salle de tribunal (très générique). Même si ces décors ne sont pas toujours décrits dans les détails, les personnages interagissent avec les accessoires, se déplacent en fonction de la géométrie des pièces et de l'ameublement. de ce point de vue, il s'agit bien d'une histoire en bande dessinée, et pas juste d'une comédie sur une scène de théâtre.

Au final, il y a relativement peu de monstres dans ce récit, juste 2 cauchemars, et surtout le fantôme d'Everett Ferly. Ils sont représentés comme des créatures différentes, mais en rien effrayantes. Les 2 seuls dessins qui déparent vraiment par rapport à l'approche tout public montre Steve Palmer en train de regarder du pole dancing pour le premier, et la juge Dunlap en sous-vêtement, indiquant que les femmes aussi ont des besoins. S'il s'attend à une gentille comédie à base de monstres, le lecteur note qu'effectivement, les personnages effectuent régulièrement des remarques sur le double sens de certaines expressions par rapport à la mort ou aux créatures surnaturelles, sans que cela ne devienne systématique. Rapidement, il se rend compte que le récit se situe plutôt dans le registre de la comédie dramatique. En effet, si le récit commence par un souvenir d'adolescence finalement assez anodin, il continue en évoquant des thèmes adultes comme les coupes budgétaires, le manque de liquidité dans une entreprise, les perspectives économiques sinistrées pour les étudiants avec un prêt, le risque de se faire mettre à la porte quand on est locataire, les frais médicaux à payer pour bénéficier d'une opération (malgré l'existence de Medicare aux États-Unis), la frustration et la solitude des individus.

Le fil rouge du récit repose sur la défense d'Everett Ferly pour que ses ayant-droits ne le mettent pas à la porte de chez lui en profitant de sa condition de fantôme. Il y a quelques scènes de prétoire assez courtes et plausibles, avec un suspense quant à l'issue du jugement. le lecteur se rend compte progressivement que cette histoire de défunt qui reste (avec la mise en oeuvre d'un dispositif légal américain appelé Grandfathered clause) sert également de métaphore pour un rapport humain particulier. Il apprécie que Batton Lash évoque cette relation et les autres avec un point de vue adulte, sans faire intervenir de dénouement heureux providentiel, en prenant en compte la durée dans l'évolution desdites relations, ainsi que leur complexité.

Ce tome permet de découvrir une série culte, ayant bénéficié d'introductions écrites par Neil Gaiman ou Will Eisner, et de pages dessinés par des artistes invités comme Steve Bissette, Bernie Wrightson, Jeff Smith, Shawn McManus, Phil Hester, Charles Vess. le lecteur apprécie des dessins un peu simples et tout public, qui racontent bien l'histoire, et un ton adulte pour une histoire évoquant la condition humaine dans sa banalité et sa richesse émotionnelle.
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