Il se pencha, saisit une mèche de ses cheveux qu'il enroula autour de son doigt avant de la tirer doucement.
_ Même pas un peu. Et quand tu me regardes comme ça,j'ai envie d'embrasser tes lèvres jusqu'au coucher du soleil.
Ce fut comme si mille cheveaux galopaient dans la poitrine de Delilah.
_ Pour moi,si. Tu me combles. Tu es enfin à moi. Je ne veux pas tout gâcher.
Il semblait vibrer d'un espoir désespéré.
C'est la maison qui l'a. Je le sais. Regarde.
Je savais qu'il fallait poser les mains sur le guidon pour avoir l'air de diriger, alors que c'était le contraire
qui se passait.
"Tu m'as manqué aujourd'hui. J'espère que tout va bien. J'ai l'impression de perdre l'esprit."
Vingt minutes après, elle était plongée dans ses devoirs et n'avait presque encore rien fait quand elle sursauta aux vibrations de son téléphone.
"Ce n'est pas tout ce que tu vas perdre, ma fille."
Fermant les yeux, il essaya d'apaiser son souffle en se dressant une liste mentale de chose à faire :
Entrer. Trouver ma mère. Rassembler ce dont j'ai besoin et m'en aller. Retrouver Delilah.
Retrouver Delilah.
Delilah.
J'écris ces choses parce que j'ai peur de les dire à haute voix. Je pensais qu'en les voyant sur un papier, j'allais me rendre compte à quel point j'étais idiote. Je les regarde... elles ne me paraissent pas idiotes du tout.
- Prends tout ce qui te semble important, avait-il dit avant de sortir de la salle de musique. Et si je ne suis pas là vers onze heures, va-t'en. Je te trouverai.
Elle déglutit en jetant un dernier regard à son téléphone alors que la banque ouvrait.
- Tu es sûre ?
- Absolument. Tu as... quelque chose ?
Il s'étrangla. Il savait qu'elle voulait parler d'un préservatif et celle question le ramena aussitôt à la réalité du présent.
- Oui.
Bon, il s'attendait plus ou moins à faire l'amour. Il se doutait bien sûr qu'elle allait avoir un peu mal, et il espérait ressentir des choses encore inconnues.
- Je sais de quoi ça a l'air, mais jamais je ne pourrais te faire du mal.
- Non, bien sûr. Tu n'y es pour rien.
- Ton père croit que c'est moi qui t'ai fait ça. Je te jure, Delilah, jamais je ne pourrais. Je t'aime.
Elle en oublia tout le reste - la douleur vibrante de son bras, la peur de ce que pourraient devenir leurs relations, l'énigme terrifiante de la maison - et son visage se détendit sur un large sourire.
- Je t'aime, moi aussi.