AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 1934 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Publié à Florence en 1928 faute de pouvoir le sortir en Angleterre, L'amant de Lady Chatterley écrit par D.H Lawrence laisse présager le scandale... Imaginez une lady au début du xxème s. commettre l'adultère sur demande de son époux handicapé et impuissant. La raison ? La filiation pardi ! Bien que le sujet soit sulfureux pour l'époque, ce n'est pas tant l'adultère qui est ici réprimé, mais les scènes explicites et l'individu choisi pour mener à bien cette mission...Oliver Mellors, le garde chasse du domaine. Scandale !
.
Car si Constance Chatterley à l'aval de son époux pour assurer la périclité de leur famille, il ne s'agit pas de choisir n'importe qui. Baronnet, Clifford Chatterley a un rang à tenir et Constance la responsabilité de s'y soumettre physiquement et sans sentiment s'il vous plaît. Un acte charnel mécanique pour espérer, un jour, entendre les cris d'un enfant. Lady Chatterley va non seulement entamer une relation physique intense et secrète avec Mellors, mais pire encore, lui céder son coeur.
.
l faudra attendre 1960 pour que l'Angleterre découvre enfin ce roman à la sensualité palpable et s'effrayer d'un tel scandale. En effet, Constance découvre non seulement une sexualité "sauvage" et épanouie où les corps sont comparés aux saisons et évoluent au rythme de la nature, mais partagent également la fougue de l'esprit politique de Mellors. S'affrontent alors deux visions, deux rangs de l'Angleterre : l'aristocratie à la classe ouvrière, l'industrialisation effrénée versus une vie simple en accord avec la nature.
.
Au-delà d'une histoire d'amour charnelle, D.H Lawrence nous livre donc une fine analyse sociétale de l'Angleterre traumatisée par la Première Guerre Mondiale, et y révèle une scission sociale.
.
Bien que dans l'ensemble le roman soit agréable à lire, j'y ai lu des clichés homophobes, racistes et antisémites qui m'ont laissés un peu bouche bée. Ces réflexions somme toute sporadiques, m'ont toutefois un peu gâché ma lecture.
.
Du roman je connaissais les grandes lignes de son histoire et du scandale soulevé sans toutefois l'avoir lu. Il m'a fallu attendre d'être tenté par la version cinématographique de Netflix pour me donner enfin envie de me plonger dans ce classique.

Subjugué par une volupté débordante, cette version m'a totalement embarquée. le jeu des acteurs, les décors, la beauté de la campagne anglaise et les magnifiques scènes de sensualité portées par une nature reine m'ont totalement séduite. Édulcoré, le film fait l'impasse sur toute la première partie du roman pour se consacrer à l'histoire d'amour entre Constance et Oliver. Il met ainsi de côté la quête du plaisir de l'héroïne auprès d'un premier amant, oublie parfois les aspects racistes, antisémites et homophobes (que le film aurait eu l'occasion de dénoncer dans un vent de modernité), mais conserve toutefois la confrontation sociale et évidemment le scandale de moeurs.

Me reste donc a visionner toutes les autres versions qui sont, tenez-vous bien, au nombre de cinq (sans compter celle de Netflix).

Préférant lire les romans avant de me plonger dans leurs adaptations ciné, j'ai cette fois-ci fait l'inverse et heureusement finalement !
Lien : https://bookncook.fr/2023/06..
Commenter  J’apprécie          60
Livre lu dans le cadre du défi lectures 2022 des Editions du Seuil, item : "Livre considéré comme un classique". Bien qu'âgée de 62 ans, je n'avais jamais lu ce classique de D.H. Lawrence publié en Italie en 1928 mais finalement autorisé en Angleterre qu'en 1960 (soit 30 ans après la mort de l'auteur) et après un certain nombre de procès.

Bizarrement, j'en avais une image sulfureuse, résultat je pense de sa mise à l'index pendant plusieurs décennies pour cause de "pornographie" et de souvenirs d'adaptations cinématographiques osées, car axées seulement sur cet aspect de l'oeuvre.
Finalement, avec le recul, je trouve que les parties relatives aux comportements sexuels des deux principaux protagonistes (Constance Chatterley, la Lady mariée et adultère ; et Thomas Mellors son garde-chasse) sont somme toute très prudes et finalement très limitées (quelques pages) au regard de l'ensemble de l'oeuvre. Donc, je me suis dit en le lisant : "tout ça pour ça" !
Je peux néanmoins entendre (et comprendre) que dans l'Angleterre très puritaine des années vingt (mais néanmoins un puritanisme très hypocrite), ce livre ait pu être interprété comme étant "so shocking".

Eh bien, n'en déplaise à ses détracteurs, ce livre est particulièrement intéressant. Non pas pour cette histoire d'adultère et d'initiation à la sensualité d'une femme sclérosée dans une vie maritale sans grande saveur, mais bien pour sa portée philosophique, politique et sociologique (et, à la réflexion, peut-être est-ce plutôt pour ces raisons qu'il a été longtemps interdit).

En effet, en lisant ce livre en 2022 dans un contexte de course effrénée aux profits par les tenants d'un système capitaliste à bout de souffle, de dérèglement climatique généralisé lié à l'épuisement des ressources, à une industrialisation non maîtrisée et à une pollution anarchique et globale du ciel, des eaux, des sols... on ne peut que se dire que D.H. Lawrence était un visionnaire avant l'heure !

Dans son livre, rappelons-le, publié en 1928, il dénonce ouvertement le rôle de la noblesse et de la haute bourgeoisie anglaise dans la montée en puissance d'une industrialisation tendant à faire le maximum de profits dans un minimum de temps, transformant les hommes en outils de production déshumanisés n'ayant plus le temps de penser, de se réunir, de réfléchir (et donc de d'opposer au système), de s'aimer, de profiter de la vie et de la nature, et ne songeant plus qu'à dépenser le peu d'argent qu'ils obtiennent, et à s'étourdir toujours plus en consommant toujours plus (ce qui continue d'enrichir les mêmes). Tiens, ça ne vous rappelle rien ?

Un système qui tend aussi à transformer des campagnes paisibles et bucoliques en villes-champignons envahies d'une poussière noire et irrespirable (celle des mines de charbons) qui se construisent de façon anarchique, dans une volonté toujours plus grande de produire plus pour gagner plus... Tiens, ça ne vous rappelle rien ?

Il évoque et dénonce aussi le rôle des "élites" qui se targuent d'un intellectualisme bon teint et cultivent le mépris pour les classes qu'ils jugent totalement inférieures, quand ils ne les traitent carrément pas "d'animaux". On pourrait croire que le personnage de Cliffort Chatterley est caricatural. Hélas, il ne l'est pas... Tiens, ça ne vous rappelle rien ?

Enfin, il me semble que l'auteur peut être également qualifié de précurseur en matière de féminisme et d'écologie. En effet, sa jeune héroïne engoncée dans ses préjugés de classe et dans son éducation corsetée survit (au propre comme au figuré car elle tombera vite en dépression) auprès d'un mari paralysé et impuissant. Néanmoins, celui-ci, conscient qu'il y va de sa vie, mais aussi certain de son inaliénable attachement, l'autorise à avoir des relations adultères, pour peu qu'il n'en sache rien et qu'il s'agisse d'un homme de leur milieu (toujours cette hypocrisie...).

Pas de chance ! le hasard de la vie placera Constance sur le chemin d'un employé du Lord anglais. On assistera donc - au contact d'un homme frustre et sauvage qui n'est pas de son milieu - à son lent processus de prise de conscience de ses sens, de ses besoins, de ses pensées propres pour libérer son âme et son corps des scories qui l'inhibent, faire le choix de l'amour vrai, et devenir la femme qu'elle veut être. A la réserve près qu'elle au moins a les moyens d'une indépendance choisie (ce qui n'est bien évidemment pas le cas des femmes de l'époque en général). Une attitude courageuse dès lors qu'elle lui imposera de faire des sacrifices.

En matière d'écologie enfin, D.H. Lawrence dénonce l'attitude irraisonnée des possédants et milite en faveur d'une vie plus proche de la nature, une nature qui, contrairement aux hommes, n'a pas besoin de faux-semblants pour être belle, accessible et vivante. Par le biais de très belles descriptions et de métaphores, les protagonistes amoureux se retrouvent, lors d'un passage du livre, tels Adam et Eve dans leur jardin d'Eden. Pour ma part, j'interprète ce passage comme une invitation à redécouvrir la part sauvage de notre individualité, la part naturelle de notre personnalité pour se libérer de nos carcans physiques et psychologiques et vivre pleinement le moment présent. N'est-ce pas là la recette du bonheur ?

En bref, un livre intéressant et je pense qu'il est important de le découvrir pour ne pas en rester à l'image stéréotypée qu'il a générée. Il reste qu'il s'agit d'un texte "classique" écrit au début du XXe siècle, avec des codes, un vocabulaire, des images, des contextes culturels ou linguistiques, des propos qui peuvent étonner le lecteur du XXIe siècle. Il faut garder cela à l'esprit tout en mesurant et en se félicitant, heureusement, du chemin parcouru (ex : rapports hommes/femmes ; rapports élites/ouvriers ; sexualité féminine ; accès à la culture, etc.).


Commenter  J’apprécie          62
A l'époque, c'était un livre révolutionnaire.
J'ai lu ce livre, j'étais encore une jeune fille, et il me reste un vague souvenir...
Aujourd'hui, je ne ressens rien concernant cette relecture. J'ai sauté beaucoup de pages de descriptions sur les petits oiseaux... et autres...

Commenter  J’apprécie          60
Curieusement le sourire du tao (premiere partie) m'a plus marquée... Et puis Anais Nin en parle ;-)
Commenter  J’apprécie          60
Je suis mitigée. Je viens de finir la première version complète publiée en 1979 (dont le titre est 'Lady Chatterley' tout court d'ailleurs) et je suis confuse.

Ceci n'est pas une histoire d'amour. Il ne s'agit pas plus de lady Chatterley et son amant que d'aristocratie britannique du début du siècle, de révolte ouvrière, de féminisme montant, d'hypocrisie sociale ... et c'est tant mieux ! Mais le contexte géographique, social et politique de cet adultère est tellement riche et conséquent qu'on pourrait se perdre dans l'intrigue. Elle est multiple.

Aussi, je n'adhère pas à l'idée de D.H. Lawrence qui sous-entend à plusieurs reprises que le niveau d'intellect auquel Constance pourrait amener Parkin gâcherait la nature passionnée et débordante de vie de celui-ci. Il deviendrait un "Monsieur" et serait donc comme les aristocrates, qu'elle fuit justement ! Pourquoi ? Sexe et esprit sont si incompatibles ?
Aristocratie et intellect ne sont pas indissociables, au même titre que la pauvreté et l'ignorance. C'est justement ce que je ne comprend pas dans son oeuvre qui, pourtant, voulait faire tomber les barrières sociales.
Le sexe a ramené les deux amants à la vie, mais il n'empêche que mettre l'intellect à ce niveau et lui donner un visage aussi vaniteux et suffisant que Clifford et ses copains, c'est un peu dire que le sexe suffit, qu'on peut se passer de notre cervelle dans la vie, qu'elle ne peut contribuer à notre bien-être, alors qu'il est l'essence même de ce livre, que c'est par cet intellect que D.H. Lawrence brise les règles sociales de son époque.

Même dans le fond, cette histoire entre Constance et Olivier Parkin (l'amant dans ma version ne se nomme pas Oliver Mellors) a quelque chose de faux, d'invraisemblable. Elle paraît peu crédible tellement les relations qu'ils entretiennent sont pauvres, courtes et rares. On ne saisit pas vraiment les raisons de cet amour (plus physique qu'autre chose, encore). le sexe a sauvé Constance de la froide et morne existence des classes dirigeantes, on l'aura compris, mais il n'empêche que cette relation manque de consistance et de profondeur. Elle me paraît plus comme étant un prétexte pour aborder le vrai débat, celui des classes.
Je vais commencer à croire que les relations hommes-femmes (pas seulement amoureuses) sont plus riches, subtiles et analysées plus intelligemment chez les auteurs femmes.

Les personnages les plus intéressants et clairvoyants (Duncan et le 'fou' rencontré à l'hotêl à Paris) semblent n'avoir été introduits que pour porter l'avis de l'auteur sur la question de la lutte des classes. Mrs Bolton quant à elle est pressentie au début de l'histoire comme une actrice majeure influençant le cours des choses mais elle tombe vite dans l'oubli. Dommage.
Le personnage le plus logique et vraisemblable reste Clifford. Les autres semblent difficiles à cerner, à commencer par l'héroïne elle même.

J'apprécie tout de même les questions sociales que D.H. Lawrence soulève en dehors de l'adultère (d'où les quelques étoiles), mais les personnages me semblent incomplets et leurs attitudes hasardeuses.
Et la fin m'a laissée sur ma faim. 400 pages d'attente pour un dénouement étonnant et frustrant.

En somme, j'ai l'impression d'avoir lu une première version non peaufinée, non définitive, à revoir.
Commenter  J’apprécie          60
D.H. Lawrence nous livre un roman sensuel, au travers de la passion de Lady Chatterley et du garde-chasse.

Mais pas que, il parle également du rapport des classes sociales qui se trouvent remis en question après la première guerre mondiale

C'est une oeuvre sensible, extrêmement bien construite.
Commenter  J’apprécie          50
Une critique sur babelio indiquait que ce roman était classé sur l'étagère « érotisme » d'une librairie. Quelle étrange idée, ce livre n'est pas vraiment de cette catégorie, c'est à croire que le libraire n'avait pas pris la peine de lire ce classique. Certes, il y a quelques scènes plutôt sulfureuses pour l'époque mais pas de quoi fouetter un chat, chaudes mais courtes, pas le temps de s'émoustiller me direz-vous.
C'est avant tout un livre sur l'amour entre hommes et femmes, non entre époux ou entre amants. L'auteur cherche l'essence des rapports physiques et ceux liés à l'émotion entre les deux sexes. Il s'interroge sur la cause du désir, de l'attirance, l'évolution de l'amour au fil du temps, que ce soit vis-à-vis d'un époux ou d'un amant. On assiste donc à des échanges à ce sujet entre les femmes, les hommes et homme et femme, tous les points de vue sont détaillés, ce qui est assez intéressant.

Constance a été élevée dans une famille plutôt libre, ses parents la laisse, elle et sa soeur, faire leur expérience de la vie sans leur poser de question, les incitant même à rencontrer du monde et à sortir.
Notre héroïne pense que le sexe est inutile pour l'avoir testé une fois avant le mariage et que seule la fusion des esprits est importante pour un couple. Et pourtant, au fil du livre on se rend compte que l'absence de relations physiques avec son mari la font réellement déprimer. Elle va souvent se promener dans le jardin et l'auteur décrit la nature comme un véritable miroir de l'humeur de Constance. Ainsi, elle sera austère quand Constance sera dépressive et bourgeonnera, s'éveillera quand elle ira retrouver son amant. L'écriture est assez poétique dans ces moments-là.

L'auteur traite aussi de la condition féminine et de l'émancipation des femmes tout au long du roman, les idées sont plutôt avant-gardistes, Constance peut subvenir à ses propres besoins financiers.
Il aborde également la différence de classe sociale en peignant la société du début 20ème, le point de vue des industriels représenté par Clifford et celui des ouvriers par le garde-chasse et Mrs Bolton. le pont entre les deux est-il franchissable ?
Quelques longueurs tout de même mais qui n'ont pas eu raison de mon intérêt.
Et voilà, un classique de plus à mon actif !
Commenter  J’apprécie          50
Nous avons dans ce livre paru en 1928 bien sûr une aventure amoureuse et sexuelle, pour laquelle il est si connu, mais aussi, en arrière plan, un aspect de la haute société anglaise de l'époque, entre les deux guerres, marquée par la morgue invétérée de la classe possédante, et encore, en prime, des considérations fumeuses de David Herbert Lawrence sur l'effondrement à venir de l'ordre social.
La littérature a pour champ d'action la vie même des êtres humains dont l'amour et la sexualité font partie, aussi, en effet, est-elle légitime à évoquer, même de façon détaillée, ces moments : tout dépend de la façon dont cette évocation est faite pour que l'on reste dans la bonne littérature. Ici l'auteur n'invente rien, les gestes évoqués étant pratiqués et même répertoriés depuis la nuit des temps. Les circonstances dans lesquelles cela se passe sont presque banales, la scène sous la pluie étant toutefois bien trouvée. L'ensemble est raconté sans voyeurisme et avec un certain talent. le style est agréable et la langue comporte toutefois quelques termes pour le moins familiers, mais heureusement cela est peu fréquent ; est-ce un choix de l'auteur, ou de Pierre Nordon, le traducteur ?
Là où l'auteur innove davantage, et cela lui a valu des déboires avec la censure, c'est qu'aborder la sexualité était encore très incorrect entre les deux guerres, et plus encore lorsqu'il s'agit d'une femme qui se montre active, et non plus purement passive, dans la recherche et la sensation du plaisir féminin.
Par ailleurs le livre nous montre des personnages naïfs, voire puérils. Ainsi Constance, une fois établie à Wragby, et avant-même de rencontrer le garde chasse, passait beaucoup de temps à se promener seule dans les bois. Bien sûr depuis Robin Hood la forêt a pour les Anglais des vertus rédemptrices et purificatrices, mais tout de même, pour nous Français tout au moins, c'est peu crédible. de même Clifford se désintéressant à ce point de sa femme et de ses absences, et plus tard ne se doutant de rien.
Au final nous avons un bon roman, que l'on lira agréablement, mais peut-être surtout à titre de curiosité.
Commenter  J’apprécie          50
Censuré en Angleterre à sa parution, ce roman mêlant érotisme et fresque sociale avait fait scandale.

Quand Constance épouse Sir Clifford Chatterley, héritier d'une famille aristocratique, elle espère dans ce mariage trouver l'harmonie conjugale.

Peu de temps après leur union, Clifford revient des tranchées émasculé et paralysé. Il trouve refuge dans son domaine de Wragby. Constance reste à ses côtés et devient rapidement pour lui une infirmière dévouée mettant de côté ses désirs. Ecrivain érudit, Clifford partage avec Constance de longues conversations intellectuelles. Cette vie recluse loin des plaisirs charnelles, laisse un sentiment d'insatisfaction et de frustration chez la belle et voluptueuse Constance.

Malgré les visites d'aristocrates venus de tout horizon, Constance s'ennuie au côté de Clifford et ne parvient pas à trouver un sens à sa vie. Lorsqu'elle rencontre le garde-chasse du domaine, Olivier Mellors issu de la classe ouvrière, l'attraction est immédiate. Avec cette rencontre, Constance connaîtra un véritable éveil sensuel et amoureux.

Au-delà d'un roman indécent, cette oeuvre dresse aussi le portrait d'une Angleterre fracturée par la lutte des classes. Sous cette liaison sensuelle se cache la collusion entre deux mondes l'un aristocratique l'autre issu de la classe ouvrière. Si j'ai trouvé quelques longueurs durant ma lecture, je ne peux que saluer ce roman transgressif qui a su provoquer une émancipation sexuelle et sociale.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
Commenter  J’apprécie          40
Amour Anarchie
Beaucoup plus qu'un simple ouvrage érotique scandaleux pour son époque (il a été interdit en Angleterre jusqu'aux sixties !), « L'amant de L.Chatterley » est un manifeste aux couleurs de l'anarchie, mais plutôt dans le bon sens du terme selon moi. C'est un vibrant plaidoyer pour un retour des hommes vers l'état de nature, un appel à leur reconnexion avec celle-ci. Ecrit quelques année après l'armistice de 18, c'est une dénonciation sans pitié de la société industrielle et des privilégiés qui l'ont mise en place. C'est le constat caustique des castrations socio-politiques et religieuses sur les individus autant qu'un appel aux révolutions intérieures, je dis bien intérieures parce que D.H Lawrence ne semble pas croire encore en des solutions politiques à nos déchéances…
Je dois dire que je ne suis pas loin de partager complètement son pessimisme, de me déclarer complètement en phase avec lui, de voir en lui, même, un visionnaire sur bien des points ! Pourtant, si quelque chose m'en retient et m'a choqué dans son chef-d'oeuvre, que je viens de relire plus de 30 ans après l'avoir découvert, ce n'est surement pas le caractère débridé et stimulant des passages qui nous font vivre les frasques sexuelles de Mellors et Constance, les deux héros transgressifs. Non. Ce qui m'en retient, c'est juste quelques phrases méprisantes concernant les lesbiennes, placées dans la bouche de Mellors quand il parle à Constance de ses expériences amoureuses avant elle. C'est juste une autre déclaration du même Mellors à propos des noires, et donc du mélange des races : « …Je pensais qu'il n'y avait plus de femme qui pouvait vraiment jouir naturellement avec un homme; sauf les Noires et… enfin, bon, nous sommes des Blancs, et elles, ça fait un peu comme de la boue. » Enfin, ce qui m'en retient c'est juste une ou deux brèves allusions à l'avarice ou à la ruse des juifs, « entendues » dans la bouche d'autres personnages ou remarquées dans le récit narratif, je ne sais plus trop. J'aurais dû les noter quand je les rencontrais, mais ces allusions m'ont choqué, je m'en souviens… Alors ? Raciste et discriminant, D.H Lawrence ?

Je sors de donc de cet ouvrage majeur avec une opinion plutôt enthousiaste tempérée par quelques réserves, incapable de me dire de D.H Lawrence que je le déteste comme je peux le dire de L.F.Céline, par exemple, tant les « phrases qui fâchent » sont rares dans son allégorie, tant ces pages semblent habitées par une générosité panthéiste rafraîchissante. Et j'en conseille la redécouverte, en tous cas…

Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (8524) Voir plus



Quiz Voir plus

L'amant de Lady Chatterley - D. H. Lawrence

En quelle année est paru ce roman ?

1918
1928
1948
1968

10 questions
22 lecteurs ont répondu
Thème : L'Amant de Lady Chatterley de D.H. LawrenceCréer un quiz sur ce livre

{* *}