Une fillette de quatre ans a disparu du domicile familial. Des battues sont organisées et le corps est retrouvé le lendemain, dissimulé sous une souche. Trente ans plus tôt, une autre petite fille du même âge avait été assassiné et son cadavre disposé au même endroit. A l'époque deux adolescentes de 13 ans, Marie et Helen, avaient avoué le crime avant de se rétracter. Aujourd'hui Helen vit recluse dans la maison de son enfance tandis que Marie est devenue, à Hollywood, une star de cinéma. Or Marie est de retour à Fjällbacka pour y tourner un film. Peut-il s'agir de coïncidences ?
Je retrouve avec plaisir les membres du commissariat de Tanumshede et leurs proches qui forment une grande famille où tout le monde s'apprécie. Je trouve cependant que c'est un peu trop quand même Bertil Mellberg qui est, excusez le terme, un connard imbu de lui-même, fini par trouver grâce aux yeux de ses collègues alors que ses préjugés racistes l'ont mené à un comportement qui frôle la faute professionnelle. Il est également sexiste ? Pas grave. Au fond, Bertil est quand même un brave gars.
A côté de cet obligatoire "tout est bien qui fini bien", les personnages non récurrents vivent des situations horribles et les traumatismes se transmettent des parents aux enfants. Ici pas de résilience, je le sais pour avoir déjà lu des épisodes précédents de la série. Et en effet, ce qu'on voyait se profiler arrive finalement, la violence engendrant une violence toujours plus grande, jusqu'au paroxysme final où rien ne nous sera épargné. Je dois dire que, durant ma lecture, je me suis sentie mal à l'aise à plusieurs reprises de tant de noirceur. Car, en plus de l'enquête sur la mort des deux petites filles, il y a des réfugiés syriens qui ont fuit la torture et la guerre pour venir trouver en Suède la bêtise et la haine racistes, un trio de lycéens qui harcèlent méchamment des camarades et même des retours dans le passé avec une chasse aux sorcières au 17° siècle (je dois dire que sur ce dernier point, je me suis longtemps demandée ce que ça venait faire là).
Ca a l'air de faire beaucoup de sujets à traiter tout ça, et très divers, mais c'est le savoir-faire de l'autrice de les manier sans perdre son lecteur et de les utiliser, au contraire, pour faire monter la pression. Elle arrive même in extremis à justifier la présence de
la sorcière. le résultat est, qu'une fois commencé ce roman, j'ai eu du mal à le lâcher bien que j'en voie les procédés et les exagérations. Si je regrette sur le fond cette opposition peu nuancée entre le rose du commissariat et le noir du reste du monde, je constate que sur la forme c'est efficace.
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