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Il est libre, Max ! Je veux dire, libre de tout engagement, retraité, sur la touche, fini. Max, c'était, pour les membres de son réseau, le nom de code de George Smiley, le « has been » magnifique, celui qui dirigeait un réseau d'espionnage en pleine Allemagne nazie, l'ex-patron du MI6 qui démasqua La Taupe des soviétiques. Une légende, chaudement célébrée et remerciée de ses exploits puis… remerciée, car passée de mode. En ces années soixante-dix, l'heure est au dégel. du côté britannique surtout, parce qu'à Moscou rien n'a vraiment changé, Brejnev est toujours là, avec ses chars et ses goulags.
« Deux événements apparemment sans rapport présidèrent au rappel de George Smiley de la retraite équivoque où il était cantonné. »
Lorsqu'en plein Londres, un ancien membre du réseau de Max est assassiné par les Russes après avoir tenté vainement de reprendre contact avec le MI6 en réclamant de toute urgence Max, il faut bien se résoudre à le sortir momentanément de sa retraite. « Dites à Max que ça concerne le Marchand de sable ». le Marchand de sable, alias Karla, le chef du 13ème Directoire de Moscou, son ennemi intime, croisé une fois, il y a longtemps, dans une prison de Dehli et jamais oublié. Toujours un coup (mortel) d'avance. Un cauchemar permanent ! Serait-ce le moment, la faille exploitable, pour permettre à Max d'engager la lutte finale ? Smiley ne compte que modérément sur le soutien de son remplaçant à la tête du service : « Si le coup rate et qu'il y a un scandale, je dirai que toute la catastrophe était une ridicule entreprise montée personnellement par un espion sénile qui avait perdu la boule. »
Mais celui des membres de son ancien réseau et de quelques uns de ses anciens collaborateurs lui est acquis. Eux aussi ont été remerciés. Réduits à vivoter, ils restent attachés à Max, parce que Max a toujours pris soin d'eux. Max leur a appris les règles de sécurité avant tout. Max souffre, comme eux, lorsque l'un d'entre eux est assassiné. Max ne les a jamais trahis, Max les aime. Et nous en arrivons au titre, ces gens qui sont fidèles à Smiley parce que Smiley leur est fidèle. C'est avec cette armée de laissés-pour-compte qu'il part au combat. Vladimir, Otto, Maria, dont les familles ont été décimées, ont risqué et risquent encore leur vie. Ils ont été très mal récompensés par « le service », ignorés puis abandonnés. D'autres sont des anciens collaborateurs comme Connie, paralysée et à l'article de la mort, mais dotée d'une mémoire encyclopédique. Il y a encore Toby et Peter, ses anciens lieutenants, quelques lampistes (équipe de surveillance) et la solidarité des exilés baltes. Lorsque Max vient les chercher, tous répondent présent. C'est une très belle leçon de management, un leadership par l'exemple et l'empathie, dans un univers qui n'est pas du tout réputé pour cela. Mais pour quel résultat ?
« Rentre chez toi, George. Karla ne te rendra pas ton passé. Trouve-toi un peu d'amour et attends l'Harmagedon. »
Le dernier coup de Smiley sera-t-il un désastreux coup d'épée dans l'eau ou bien le coup de maître, point d'orgue de sa légende ? A vous de le découvrir, mais quoi qu'il en soit, il faut se décider :
« On y va, George ou pas ? » Toby prit conscience de ce détachement qui semblait affliger Smiley chaque fois que l'opération prenait de la vitesse. C'était moins de l'indécision qu'une mystérieuse répugnance à avancer. Il insista : « le feu vert, George ? Ou pas ? George, je vous en prie ! Nous sommes à la seconde près ! » Un moment encore, Smiley hésita. Un moment, il soupesa la méthode par rapport à la prise, et la lointaine et grise silhouette de Karla semblait en fait l'exhorter.
« le feu vert, dit Smiley. Oui, allez-y. »
PS Seconde lecture à vingt-cinq ans d'intervalle et toujours le même plaisir.
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Le Carré et ses histoires d'espionnages.Il reste fidèle à son domaine de prédilection et s'en sort avec talent. Avec lui, il s'agit surtout de pénétrer le psychisme de "l'homme de l'ombre". Dans ses livres, il sait installer un climat, une ambiance. C'est bon, même si c'est construit toujours sur le même "canevas", c'est un peu le reproche que je lui ferais.
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C'est à mon goût le meilleur de la trilogie ... une référence dans les romans d'espionnage avec un expert derrière la plume.
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Dernier tome de la trilogie Smiley VS Karla et probablement mon préféré. Après le petit coup de mou de « Comme un collégien », John le Carré reprend joyeusement du poil de la bête. le roman est centré sur l'affrontement entre Smiley et Karla et c'est du tout bon du début à la fin !

Tiré de sa (trop) paisible retraite, Georges Smiley revient sur le terrain, décidé à abattre une fois pour toutes son vieil ennemi. Pendant 400 pages, Smiley dévide patiemment le passé si bien dissimulé de Karla – « le marchand de sable » – cherchant à trouver l'homme et ses faiblesses sous la façade inflexible du maitre-espion soviétique, cherchant le défaut dans la cuirasse, la faille qui lui permettra de le conduire définitivement à sa perte. Mais pour abattre un adversaire de la trempe de Karla, il faut le comprendre et comprendre c'est s'exposer à compatir… Ce livre est indubitablement le moins manichéen de la trilogie : Karla au pied du mur fait enfin preuve d'humanité et Smiley perd son âme dans un combat qui l'oblige à utiliser des méthodes qu'il abhorre de tout son coeur. La fin du roman est tragique et sobre à la fois. Une superbe conclusion : je suis définitivement fan !
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Peu familier des romans d'espionnage, je pense que je suis tombé sur le maître de la catégorie ! L'univers qui y est décrit , compliqué à souhait, reflète bien les rouages de cette mécanique de précision, souvent implacable, mais dans laquelle l'humain apparaît aussi. La lecture ne m'a pas parue facile, car, une pièce du puzzle est vite égarée et compromet la compréhension de l'ensemble. du grand art à consommer avec une vigilance constante pour en apprécier la valeur!
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Un talent d'accoucheur rarement vu pour Smiley lorsqu'il interroge successivement les témoins formant la chaîne qui le conduira à la découverte.
Une véritable leçon d'interrogatoire.
Avec humilité pour percer les défenses, ténacité pour confondre les menteurs, délicatesse pour les sujets sensibles.
Quelques pépites retrouvées, des portraits, des lieux, des ambiances. le « grillage » d'un sujet à retourner.
C'est avec un plaisir sans mélange que j'ai encor savouré, page après page, le cheminement de ses raisonnements et de ses démarches.
Nous sommes ici tout à fait dans la continuité de « La Taupe ». « Comme un collégien » m'étant apparu beaucoup plus laborieux.

Et donc, de mon point de vue, « Les gens de Smiley » est certainement le meilleur de la trilogie de Karla, et l'un des plus éblouissants opus de John le Carré.
Ma troisième relecture (en quelques lustres).
C'est le genre de livre auquel je me raccroche quand le reste me déçoit.

Je tâte pourtant de-ci de-là d'autres genres. Souvent désappointé par le manque de rigueur d'auteurs portés aux nues, ou la mièvrerie de la plupart des « autrices », dites cependant si sensibles…
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C'est le John le Carré que je préfère, je me suis attaché à Smiley, le personnage principal, un agent qui sort de sa retraite pour poursuivre implacablement son ennemi juré derrière le rideau de fer, Smiley est britannique. Cet anti Jame Bond, d'une patience à toute épreuve oeuvre à dénouer les fils compliqués des mensonges. Ce roman est un modèle du genre
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Georges Smiley, ancien patron de service secret britannique, est tiré de sa retraite pour élucider le meurtre d'un vieil anticommuniste russe correspondant des services britanniques. Il repère rapidement les fils qui le mèneront à son ancien rival, Karla, lequel a jeté un espion double dans le lit de sa femme, Ann.
A Paris, Bern, Berlin, Georges organise froidement la chute de Karla et son évasion obligée à l'ouest.
La tension du livre vient des détails, des attitudes des personnages, de leurs brusques changements d'humeur, des villes et des objets. Comme souvent chez JLC, l'action est ténue mais la tension et l'intérêt du livre sont permanents.
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Chapitre après chapitre J. le Carré pose le décor, présente les personnages, tisse la toile de l'intrigue et tient le lecteur en haleine... Outre son immense capacité à créer un thriller qu'on ne lâche qu'à la dernière page, l'auteur touche ici, par l'épaisseur métaphysique des personnages, les enjeux symboliques sur ce qu'on est, ce qu'on fait et comment cela vous abîme ou pas et le poids du destin qui affecte les trajectoires des protagonistes...
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Ça devient une mini-tradition: quand je pars en vacances je mets dans ma valise un livre de John le Carré, l'espion devenu écrivain. Lors d'une de mes précédentes vacances il s'agissait du Tailleur de Panama, la dernière fois j'ai emmené Les gens de Smiley. L'un et l'autre faisaient partie d'un tas de livres que j'avais récupérés quand une des librairies d'occase où j'avais mes habitudes a fait faillite. Donc pas de choix délibérés, c'est plutôt le hasard qui m'a fait voyager avec le Carré.
J'ai un peu mieux aimé gens de Smiley que le tailleur de Panama. Personnage principal plus intéressant, histoire mieux rôdée, et des trucs d'espionnage marrants. On est en pleine guerre froide, les Russes sont méchants, les Britanniques boivent du thé et du whisky en exprimant des idées légèrement sexistes, il y a du sang et des codes secrets et à la fin... ah bah non, je ne vais pas vous dévoiler ça!
Disons que pour des vacances ça peut suffire, mais ce n'est pas dit que je passerai mes prochaines vacances avec le Carré .
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