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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans Derniers retranchements, Hervé le Corre, nous parle de l'Ultime comme ressource finale. Cette successions de nouvelles noires nous pousse dans des histoires ou l'abattement côtoie la colère ; des êtres, femmes et hommes accrochés à la vie, des ouvriers, des chômeurs, des « petites gens » comme on dit. La région bordelaise, la vie comme un rasoir appuyé sur la gorge. Sombres, cruelles, pour un peu j'étais chez David Peace, le jeu stylistique en moins. le Corre a une belle écriture classique, enveloppante, s'égrenant tel un fil d'Ariane ; poésie du noir, empathie de la classe moyenne, des « déclassés ». Pas d'espoir, on sait que cela finira mal, que dis-je ! Très mal ! on sait que tout déraille au détour d'une phrase ; la machine s'emballe et rien ne l'arrête. Dans une des nouvelles, très bien au demeurant, j'ai peut-être trouvé une forme de cliché : cliché des ouvriers et du patronat, du moins du salarié cadre. Mais je voyais avec mon oeil et non avec celui du protagoniste principal. le manichéisme social est en place, rien à dire. le Corre parle souvent à la première personne. le « je » heurte comme il peut heurter chez Peace ou Ellroy car il n'instaure aucune distance avec l'histoire et nous fait avaler des kilomètres de noirceur. Il n'y a pas le déferlement de monstruosités que l'on trouve chez les deux auteurs que je cite plus haut ; mais l'horreur et la souffrance peuvent être dans un petit matin qui se lève, dans une cuisine, en prenant un café avant de partir à l'usine ; où dans l'attente d'un jour sans fin à lire les petites annonces sur la table d'un bistrot.
Pour ceux qui rêvent d'arc en ciel et de fleurs printanières, de douceurs de miel, Hervé le Corre n'est pas approprié. Entre « Après la guerre «, celui-ci et « Les coeurs déchiquetés » je n'ai rien vu de tel. Je retrouve chez lui, un peu de Donald E. Westlake quand celui-ci quitte les tartufferies de John Dortmunder et nous plonge dans la société américaine. Hervé le Corre a cette veine du roman social ; la radiographie d'un pays, d'une ville, d'un groupe d'individu, de vies souvent passées sous silence. Un oeil sans concession et pétri d'humanité
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Recueil de nouvelles à l'ambiance plus que sombre, Derniers retranchements est plutôt intéressant mais avec le gros défaut du noir pour le noir, paradoxal pour un genre qui cherche à susciter le malaise : le confort pantouflard du chemin balisé. La tension se tue d'elle-même, parce que tu sais où les récits et l'auteur veulent t'emmener. Une situation horrible, point de départ d'un chemin inéluctable vers une fin encore pire. Pas de surprise, pas de retournement, ce type de récit noir jusqu'à l'excès ne laisse aucune possibilité au lecteur : on n'est tendu à se demander si ça va bien ou mal se terminer, on ne s'attache pas à des personnages qu'on sait condamnés à brève échéance. On reste passif devant ce qui arrive. Et moi, la lecture passive, ça m'ennuie.
Lien : https://unkapart.fr/critique..
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Attention, livre à ne pas lire les soirs de deprime....c'est noir profond....j'avais aimé et découvert cet auteur à travers son roman "Apres la guerre" et me rejouissais de lire ses nouvelles, exercice littéraire que j'apprécie. Rien à redire sur l'ecriture et on est tout de suite pris par chacune des histoires, longues ou courtes, ...elles sont toutes noires....Tres prennant...Le livre vaus sans doute 4 étoiles ...j'ai mis trois seulement car je trouve que le "héros " a souvent la même typologie....pas un probleme en soi mais une plus grande variété de caractères m'aurait séduit.
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Le titre du livre est à prendre dans son sens littéral … et ce n'est pas un ouvrage à entamer un jour de mauvais moral.

Ce recueil de dix nouvelles nous entraîne au coeur de l'indicible misère que personne ne veut voir ni prendre en compte. Un concentré de désespoir, de situations sans issue dont on entend parler de temps à autres quand des hommes ou des femmes ordinaires en révolte en viennent à la toute dernière extrémité.

Je n'apprécie pas particulièrement les nouvelles, mais comme je ne lis jamais les quatrièmes de couverture, je me suis embarquée dans ce court livre sur le seul nom de l'auteur dont j'ai déjà lu les oeuvres principales.

Une fois commencé, impossible de le lâcher. J'y ai retrouvé des constantes : la violence économique, la détresse des couples face à leur progéniture, l'omniprésence des armes à feu dans cette campagne bordelaise si merveilleuse par ailleurs.

Il ne s'agit pas de guerre de gangs dans les cités HLM, mais de décisions radicales aux conséquences sans retour, de héros malheureux du quotidien broyés par le monde moderne. J'y ai retrouvé l'ambiance des films de Stephane Brizé (En grève), où le désespoir rend les gens fous.

Un livre publié en 2011, un cri de détresse prémonitoire du mouvement des Gilets jaunes, mais que personne n'a entendu, et qui continue à résonner dans une grande partie de nos territoires.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Le Corre Hervé - "Derniers retranchements" - Payot & Rivages collection Rivages-Noir, 2011 (ISBN 978-2743622411)

L’éditeur prend bien soin de dissimuler qu’il s’agit d’un recueil de nouvelles, car ce genre littéraire n’a aucun succès en France, où il se heurte même à une certaine hostilité : adoncques, il ne faut pas le répéter, mais il s’agit d’un recueil de dix nouvelles policières.

L’auteur met en scène une dizaine de situations dans lesquelles les personnages sont poussés dans ce qu’il est convenu d’appeler leurs derniers retranchements. Le texte le plus terrible est probablement le dernier : un couple de gens "normaux" découvre que leur fils adolescent s’est laissé entraîner dans une bande ayant torturé à mort une vieille femme infirme, pour se distraire. Il y a aussi le petit pépé qui prend soin des tout derniers jours de celle qui fut la compagne de sa vie, et qui est interrompu par l’irruption d’un jeune couple de gangsters en fuite, ne reculant devant aucune violence.
Mais – comme il s’agit d’un auteur tenant à s’afficher résolument "de gauche" (soutien de Mélenchon) - il y aussi cet ouvrier licencié qui découvre que son épouse a cru bon de se laisser abuser par le directeur du personnel et qui décide de se venger : cette nouvelle paraît un peu beaucoup tirée par les cheveux, mais bon...

L’intérêt de ce recueil de nouvelles consiste à réunir une dizaine de situations qui expliqueraient le surgissement d’une certaine barbarie d’aujourd’hui (voir par exemple «Cadres noirs» de Pierre Lemaître).
Très bien écrit et bien ficelé. Si seulement les éditeurs français pouvaient se laisser ainsi convaincre d'éditer des nouvelles...
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