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François Guérif. (Autre)
EAN : 9782743661649
Payot et Rivages (10/01/2024)
3.85/5   240 notes
Résumé :
A la fin du XXIe siècle, dans une grande ville de province, une jeune femme et son compagnon viennent malgré les crises à répétition, de donner naissance à un enfant. Un jour, le réseau électrique français s'effondre et une émeute plus violente que les autres éclate. Le jeune père ne rentre pas chez lui. Pour sa compagne, l'angoisse va grandissant. Trois générations plus tard, dans un monde où toute technologie avancée a disparu, un petit groupe de gens a trouvé un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (76) Voir plus Ajouter une critique
3,85

sur 240 notes
Trois étoiles et demi pour Hervé le Corre, ce n'est pas beaucoup car c'est vraiment un de mes auteurs français préférés. En plus, il a pris le risque de sortir de ses genres de prédilection ( romans noirs, polars ) pour s'aventurer dans la dystopie post-apocalyptique, et je trouve toujours réjouissant qu'un auteur cherche à se renouveler.

De la dystopie donc, avec une intrigue qui démarre en 2050 avec un grand effondrement planétaire qui plonge les hommes dans un monde impitoyable : catastrophe climatique, épidémies, totalitarisme, fanatisme religieux, exodes, famines, milices armés. Comment survivre dans un tel monde ? A quoi se raccrocher ? Qu'est-ce qui reste et fait notre humanité envers et contre tout ?

Les questions sont fortes, les enjeux tout autant. On est rapidement sidérés par la violence et la sauvagerie décrites sur quatre générations, de 2050 à 2150, en suivant le destin d'une lignée de femmes, Rebecca, Alice, Nour, Clara, de mères en filles.

Le Corre est un de nos meilleurs stylistes, chaque phrase est admirable. Mais si sa force évocatrice est incontestable, j'ai trouvé qu'elle s'essoufflait pour différentes raisons. D'abord, parce que les péripéties et épreuves qui attendent ces femmes semblent former un catalogue décrivant tous les sombres possibles qui nous attendent si on ne redresse pas vite la barre, aujourd'hui. Ce pessimisme radical clignote de façon un peu trop insistante, et la puissance narrative initiale s'effrite sous la redondance et la surcouche d'ultra-noir.

D'autant qu'on est sur un terrain très familier, peut-être trop. Durant ma lecture, je me suis souvent dit que j'avais déjà lu ça ( et en meilleur ) : La Route de Cormac McCarthy, Et toujours les forêts de Sandrine Collette, La Constellation du chien de Peter Heller, ou encore La Servante écarlate de Margaret Atwood ( pour les passages sur la colonie pénitentiaire ). Ce n'est pas gênant en soi car le Corre ne s'érige pas en prophète, il énonce juste des possibilités anxiogènes dont il pousse juste très loin les curseurs. Il sonne le glas sans donner de leçons.

Sans doute faut-il lire ce roman comme un continuum littéraire, un relais avec d'autres auteurs, comme s'il utilisait les briques des autres qui vivent dans la tête des lecteurs ( selon leurs acquis livresques et leurs références cinématographiques ) pour construire son propre récit.

Même si je ne suis pas aussi convaincue que j'aurais aimé l'être, j'ai apprécié de nombreux passages du roman, notamment une scène, somptueuse et bouleversante, lorsque deux de ses héroïnes rencontrent une vieille femme vivant complètement isolée avec son fils lourdement handicapée à la beauté fulgurante.

« Ils parlèrent aussi du temps d'avant, de ce qui les avait menées là, les unes et les autres, des épreuves, de la terreur, de la barbarie, des mains tendues qu'ils avaient saisies, secourables ou secourues, des nuits sans fin au fond d'un trou, des journées sous le feu des armes, délogés, traqués, perdus. On sentit passer entre eux quelques fantômes mais on ne les invoqua pas, peut-être parce qu'ils savaient s'inviter sans prévenir.
Ils dirent plutôt les bonheurs minuscules et les petits matins, la vie opiniâtre, l'entêtement du jour, le courage d'y croire, de se lever, de rester debout, de tenir peut-être parce que les femmes et les hommes sont aussi faits comme ça, pour ça. Tenir. Penser au lendemain en remettant le futur à plus tard. »

Et puis, il y a tout de même quelques trouées de lumière dans cette désespérance quasi absolue. C'est très puissant d'ériger cette lignée de femmes en gardienne de l'humanité et de l'espoir à transmettre à leurs enfants. L'espoir , même ténu, naît du collectif et des rencontres.

« A huit ans, elle a traversé des misères insondables, des nuits de terreur sans fin, des flammes, des rivières glacées, des ponts effondrés. Des charniers. A huit ans, elle a parlé à des enfants morts comme elle parle aux oiseaux, dans sa langue bizarre, leur disant tout bas des prières peut-être, des suppliques, et Rebecca a dû l'arracher de ses agenouillements auprès des corps recroquevillés dans des fossés, ou renversés dans un talus, indifférente à la pestilence qui montait des cadavres.
Alice a fait ces choses, a vu tout cela, à huit ans, alors ça vaut la peine de lui dire à quel point un océan est beau jusque dans ses innocentes fureurs et d'essayer de lui faire comprendre que le flux et le reflux des vagues sont un mouvement perpétuel, le rythme battant de l'éternité. »

Oui, la lumière vient de ces enfants, de leur énergie, leur courage à jouer et rire au coeur des tragédies, de leur instinct de survie, force animale obstinée qui pousse à se relever.
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"Back in black"

Quand le moyen-âge s'écrit au futur.
Une panne d'électricité générale. La civilisation funambule, fragilisée par les crises et les pandémies, vient de perdre l'équilibre et bascule dans le chaos total. Une chute sans fin. Sur un siècle environ, une lignée de femmes affrontent de mères en filles la barbarie et la sauvagerie d'un monde où l'obscurantisme fait dorénavant foi et loi.
Rebecca, Alice, Nour, Clara tentent désespérément de fuir mais sans savoir où aller. Paysages en ruine, maisons éventrées , violences extrêmes. La gangrène de Poisonville, ville du vice par excellence chère à dashiell Hammett, s'est même répandue hors de ses frontières. Ces femmes portent pourtant en elles cette vie persistante telles les herbes folles qui se fraient un chemin vers la lumière entre deux plaques de béton d'une grisaille désarmante. L'espoir de la renaissance d'une société complètement disloquée.
L'humanisme et la fraternité vont- ils reussir à surnager au beau milieu de cette immense marée noire dans laquelle le monde semble englué ?

La plume transcendée d'Hervé le Corre prend ici l'allure d'une rumeur. Celle du vent, de la pluie, de l'orage qui gronde, du chaos qui résonne comme une prémonition. On distingue presque au loin les ombres de ces cavaliers et de leurs montures dont le roulement perceptible des sabots inquiète. Et on se met à espérer très fort qu'ils ne sortent pas tout droit de l'apocalypse...

"It's a battle
As the years start to fade
No hope in sight
Daylight before them dies
Enshrined the horrified
No hope in sight "

Paradise Lost - "No hope in sight"
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Genre: total bad trip

Avant d'ouvrir le dernier opus d'Hervé LE Corre, maitre incontesté en France du roman noir, il convient de prendre un certain nombre de précautions:
-Si vous n'avez pas de « panic room » ou d'abri anti-nucléaire, mettez-vous rapidement en contact avec un aménageur type Bünkl pour vous doter d'une forteresse sécurisée à domicile. Ça existe même en kit..
-Evidemment, si vous avez ce qui faut, prévoyez groupe électrogène, réserves alimentaires, eau, armes (très gros calibres si possible), médicaments etc. Pas besoin de livres, vous n'aurez de toute façon plus la tête à ça.
-Comme c'est assez onéreux et volumineux, il existe des alternatives :
ne pas lire ‘'qui après nous vivrez'', le lire pendant une période propice à la sécrétion de sérotonine ( été austral, début de relation amoureuse, adoption d'un chien etc.), le lire sous anti-dépresseurs+anxyolytiques, le lire en lecture partagée avec de chouettes babel-potes etc.
-Vous l'avez compris, évitez absolument les périodes dépressives ou paranoïaques, cela finirait mal et je ne ne veux pas avoir cela sur la conscience.
-Adhérez à une secte post-apocalyptique, il y en a partout, c'est un peu chronophage mais parfaitement rassurant
-Décidez (oui, c'est mon cas!) de tout lire Hervé le Corre, le meilleur (Après la guerre) et le pire (Prendre des loups pour des chiens)

Si après les cinquante premières pages, qui décrivent une demi-douzaine de viols et de nombreux massacres, vous êtes toujours là, alors c'est bon, vous êtes prêts pour la suite.
Qui après nous vivrez est une dystopie terrible, crépusculaire, qui s'étire sur une centaine d'années entre 2050 et donc 2150.
Les épidémies, les catastrophes climatiques, les émeutes urbaines, les guerres civiles, les migrations climatiques ont ravagé le monde jusqu'au Big One : une coupure d'électricité mondiale. Fini, nada, plus rien, y'a plus qu'à se débrouiller.
Se débrouiller pour survivre, bien sûr, car 90% de la population va périr dans d'atroces souffrances.
Le début de l'action se passe dans une grande ville française, on pense à Bordeaux , et se centre sur Rebecca, Martin (son compagnon) et bébé Alice. Martin disparait vite fait, la tête arrachée par une grenade, et le récit proprement dit démarre. Rebecca et Alice doivent fuir.
Disons quelques mots du schéma narratif plutôt original (même si on déjà lu beaucoup plus tordu) :
Tout au long du livre nous suivrons une lignée matrilinéaire séquencée :
Rebecca et Alice, puis Nour et Clara, puis Alice et Nour et ça recommence, Rebecca et Alice etc. Chaque fois de courts chapitres qui comblent astucieusement les vides chronologiques . Rebecca est la mère d'Alice qui est la mère de Nour qui est la mère de Clara. Mais on ne s'y perd pas trop. D'abord parce que le lecteur n'est pas idiot et que le Corre le prend bien par la main, ensuite parce que si on rate une pendaison, une énième scène de viol ou un père qui égorge son enfant avant de se donner la mort, ce n'est pas si grave, il y en aura d'autres jusqu'au bout du bout.
On ne peut échapper à la redondance du malheur et de l'ignominie. L'humanité se déshumanise et dés qu'il y a un peu d'espoir, le lecteur peut être sûr que la violence va le rattraper au tournant de la page suivante.

Alors il faut reconnaitre des qualités à ce roman, quintessence du Sombre, du Noir, de l'Outre-noir même. Oui, c'est ça exactement ça un roman outre-noir.
Hervé le Corre est un excellent écrivain. Il trempe sa plume dans le sang et la cendre mais parfois une aurore bleuit toute cette horreur et la rend presque belle.
L'auteur a les mots pour dire l'amour et la fraternité mais il ne les distille plus qu'au compte goutte, au coin d'oxymores dont il raffole ou d'adjectifs pudiques, raffinés.
On pense beaucoup à La route, à On était des loups, à La servante écarlate, à la Constellation du chien et à Station Eleven .
Il faudra désormais penser à « qui après vous vivrez ». Car il ne nous reste qu'une vingtaine de bonnes années.
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Hervé le Corre, maître incontesté du roman noir, nous livre ici une dystopie particulièrement anxiogène. Ames sensibles, passez votre chemin !
Ce n'est pas si éloigné de notre époque puisque l'histoire débute dans les années 2040 où tout bascule soudain dans le chaos. L'humanité le savait, pourtant, qu'elle allait droit dans le mur.

« Un compte à rebours est enclenché, depuis des années, depuis que le point de non-retour climatique a été officiellement franchi en 2032, annoncé par une adresse solennelle du secrétaire général de l'ONU aux peuples du monde ».

Tous se sont illusionnés jusqu'à cette terrible épidémie qui provoque tant de morts. Impuissants, Martin et Rebecca, avec leur bébé Alice, assistent à cette dégringolade. Les pauvres sont parqués dans des camps tandis que les forêts brûlent. Bientôt, il n'y aura plus d'eau ni d'électricité. Pour Rebecca et Alice, restées seules, s'ouvre un long et douloureux chemin vers la survie dans un monde de plus en plus hostile.
Hervé le Corre passe d'un personnage à l'autre, avec de nombreux retours en arrière sans trop se préoccuper du déroulement chronologique. Pas toujours facile à suivre. L'objectif affiché, c'est de suivre Rebecca, puis sa fille Alice qui aura aussi une fille Nour, laquelle donnera naissance à Clara. Quatre générations de femmes qui vont devoir survivre dans un monde de plus en plus violent et en récession. Face aux hordes sauvages qui pillent et violent, en butte aux gourous autocratiques, elles devront survivre tout en gardant leur humanité.
L'action s'étend sur un siècle mais les violences et les épisodes de résistance s'enchainent. Les héroïnes, elles, ne baissent pas les bras, elles résistent et continuent à avancer. On ressent empathie et admiration pour elles.

« Ils dirent plutôt les bonheurs minuscules, et les petits matins, la vie opiniâtre, l'entêtement du jour, le courage d'y croire, de se lever, de rester debout, de tenir peut-être parce que les femmes et les hommes sont aussi fiats comme ça, pour ça. Tenir. Penser au lendemain en remettant le futur à plus tard »

Dès les premières pages, j'ai retrouvé l'ambiance angoissante du roman de Cormac McCarthy « La route » ou encore « Et toujours les forêts » de Sandrine Collette, avec, la même errance et la même violence post-apocalyptique. Bon, me direz-vous, il est normal de retrouver ces thèmes récurrents dans toute dystopie. Ce qui change dans « Qui après nous vivrez », c'est la place que l'auteur donne aux femmes. Dans ce monde terrible et saccagé par les maladies et le dérèglement climatique et où la société s'est écroulée, elles deviennent la proie des hommes. Il leur faudra faire preuve de résilience et de courage, apprendre à se battre, résister pour survivre et garder leur part d'humanité.
Les personnages sont denses et tous apportent leur eau au moulin de l'histoire.
Si, parfois, le récit lasse parce que trop répétitif dans les scènes de violence et d'horreur, si la vision manichéenne de l'humanité peut aussi agacer, il y a, fort heureusement, l'écriture précise, inventive d'Hervé le Corre. Et puis, même si on croise quelques personnages masculins sympathiques, il donne le beau rôle aux femmes, et je pense que ce n'est pas si mal !

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Notre Maison brûle, la couverture ne ment pas.

Hervé le Corre est l'une des grandes figures du roman noir francophone. Qu'il décide de se frotter à l'anticipation pourrait surprendre, mais qu'y a-t-il de plus noir que l'avenir ? Qui après nous vivrez évoque notre futur, proche et plus lointain, à la manière de cette littérature de genre qui dessine les maladies de notre société.

« J'étais là quand tout a commencé à finir ». Une phrase prononcée par l'un des personnages. Elle pourrait être mienne, pourrait être vôtre. A force de parler du point de bascule sans que rien ne soit réellement fait pour l'éviter, plutôt tôt que tard il adviendra.

« Elle avait lu qu'au début du siècle dernier les humains avaient commencé à apercevoir le danger mortel qui les menaçait, mais les puissants et les riches avaient choisi d'ignorer les alarmes et continué de jouir de leur domination comme un soudard cannibale se serait exaspéré dans un corps éreinté tout en le dévorant vivant ».

Ce roman marque, frappe. Dur. C'est un peu le livre des illusions perdues. Qui raconte des pans de vies de personnages du quotidien, en survivance.

Plusieurs choses marquent rapidement à cette lecture. La noirceur crépusculaire. La construction audacieuse. L'écriture puissante au possible.

L'auteur fait appel à l'intelligence du lecteur, à sa capacité à comprendre et à ressentir. Jamais il ne lui facilite la tâche, à lui de trouver le chemin à travers les méandres d'une temporalité déconstruite.

Le Corre présente une lignée de femmes, sur plusieurs générations, en alternance, sans expliquer plus avant. Une vraie attention est de mise pour ce texte, pour bien le sentir, bien l'appréhender, et surtout profiter de l'exceptionnelle qualité d'écriture. Cette plume magnifique, sans doute la seule pointe de beauté du récit.

A parler de la crise, des crises, de nos sociétés capitalistes dans ses précédents romans, il y a une certaine logique à montrer ce qu'il adviendra bientôt si rien ne change. L'écrivain ne se place pas en tant que moralisateur, mais raconte au plus proche des personnages.

Des protagonistes qui n'ont que le présent à vivre, à des périodes de l'avenir, version post-apocalyptique, où les notions de passé et de futur n'ont plus aucun sens.

« le temps était un pont de corde et de bois aux planches pourries s'effondrant derrière elles, jeté entre un bord du vide et une falaise noyée dans le brouillard ». Une phrase caractéristique de ce texte, dans la forme comme dans le fond. Écriture sublime, ténébreux propos.

Plusieurs périodes, entre celle d'une cité qui s'effondre, et celle d'une sorte rural noir se déroulant d'ici un siècle. Une atmosphère qui se prête totalement à ce genre de roman noir, proche de la nature. Par obligation, dans un monde de régression.

Un nouvel âge d'obscurantisme et de violence, où l'instinct de survie et le combat sont le quotidien. Une sorte de chemin généalogique à travers les âges et la désolation. Sur une terre qui crèvera bien après les hommes.

« La planète tournait sur son axe comme une volaille desséchée empalée sur sa broche, mue par un increvable moteur ».

Le roman n'est en rien un pamphlet, l'auteur raconte des personnages, avec éloquence mais sans surjouer, sans édulcorer ces existences qui se résument à tenir, juste tenir.

Après un temps d'adaptation, le roman se révèle dense et de plus en plus poignant au fil de ces destins qui prennent forme au fil des pages.

L'écrivain balaye tout ; noirceur abyssale perlée de quelques moments de répit ; la violence prenant le pas sur les bribes d'humanité, renvoyant dos à dos les religions. Jusqu'à rayer le mot espoir ?

Ce qui est dit concerne autant notre futur que celui des prochaines générations. Enfanter a-t-il encore un sens ? Vivre à travers ses enfants est au centre.

Qui après nous vivrez, dans une violence sans fin, héros du quotidien et instinct de conservation. Hervé le Corre, si noir, si juste, humainement déchirant. Un texte d'une puissance narrative qui laisse de profondes traces. Sublimé par ce talent, terriblement évocateur, qui a trouvé là le terrain pour aller encore plus loin dans sa vision du monde. Effrayant mais remarquable.
Lien : https://gruznamur.com/2024/0..
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critiques presse (13)
LeJournaldeQuebec
24 avril 2024
Hervé Le Corre sonne l'alarme dans un roman postapocalyptique violent et anxiogène.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeFigaro
08 avril 2024
L'auteur, né en 1955 à Bordeaux, a publié une quinzaine de livres depuis 1990. Le dernier, Qui après nous vivrez, étonnant roman postapocalyptique, marque une rupture dans son œuvre.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeDevoir
11 mars 2024
Un thriller sombre et haletant qui doit autant à La servante écarlate qu’à La route.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Culturebox
07 mars 2024
Hervé Le Corre bouleverse cette rentrée avec "Qui après nous vivrez", livre post-apocalyptique crépusculaire.
Lire la critique sur le site : Culturebox
SudOuestPresse
02 février 2024
L'auteur bordelais Hervé Le Corre, maître du roman noir, évoque un monde post-apocalyptique que seules les femmes sont susceptibles de sauver. Un livre à la fois glaçant et lumineux.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LeMonde
02 février 2024
L'effroi face au Covid-19 et aux rues désertes du printemps 2020 ont poussé l'écrivain à livrer sa (sombre) vision de l'avenir.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Marianne_
02 février 2024
Un étouffant roman dystopique qui met trois générations de femmes aux prises avec un monde où « le point de non-retour climatique a été officiellement franchi en 2032 ».
Lire la critique sur le site : Marianne_
LaCroix
26 janvier 2024
Sortie littéraire très attendue de ce début d’année 2024, le dernier ouvrage d’Hervé Le Corre nous embarque dans une aventure sombre, époustouflante.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
26 janvier 2024
L’auteur de polars imagine l’humanité dans un siècle. Cauchemar absolu!
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LePoint
22 janvier 2024
Encore un roman sur la fin du monde ? Oui, mais « Qui après nous vivrez » nous y plonge comme rarement. Noir, visionnaire, poétique.
Lire la critique sur le site : LePoint
Bibliobs
22 janvier 2024
L’auteur de « Traverser la nuit » imagine la fin du monde sur fond de désastre climatique. Un grand reportage dans le futur.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Marianne_
11 janvier 2024
On ne sait pas, et on ne veut pas savoir, si Hervé Le Corre prend des drogues, mais le nouveau roman du chef de file de la littérature noire en France a tout du bad trip.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Liberation
09 novembre 2023
L'auteur bordelais nous transporte dans un futur tragique que seules les femmes peuvent sauver.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (83) Voir plus Ajouter une citation
Les riches toujours plus riches, plus âpres au gain, plus arrogants, plus cyniques.
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Toute la fin du siècle dernier et au début de celui-ci les alertes ont été données, sonnées, gueulées. Il fallait changer de logique, cesser la fuite en avant de l’avidité, de la rapacité des puissants de ce monde qui saccageaient la planète et les peuples par tous les moyens possibles. Catastrophes climatiques, famines, pandémies, guerres. La misère et la barbarie partout. On voyait chaque jour le monde imploser mais on était trop peu nombreux à se rebeller. Les gens s’imaginaient qu’ils échapperaient au pire. Ils achetaient des climatiseurs, des téléphones neufs, ils prenaient des avions, ils regardaient les guerres sur leurs écrans, soulagés qu’elles se déroulent loin d’eux, pleurnichant de temps à autre sur les malheurs du monde pour mettre à jour leur bonne conscience. Pendant ce temps perdu, les maîtres de ce monde-là conduisaient à pleine vitesse vers le bord de la falaise et nous demandaient à nous, pauvres cons, de retenir le bolide pour l’empêcher de basculer. Ils pensaient peut-être qu’ils parviendraient à sauter en marche et quelques-uns ont dû le faire… À cette heure, il en reste probablement quelques-uns dans des forteresses en Norvège ou en Alaska, va savoir, gardés par leurs milices.
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Toute la fin du siècle dernier et au début de celui-ci les alertes ont été données, sonnées, gueulées. Il fallait changer de logique, cesser la fuite en avant de l’avidité, de la rapacité des puissants de ce monde qui saccageaient la planète et les peuples par tous les moyens possibles. Catastrophes climatiques, famines, pandémies, guerres. La misère et la barbarie partout. On voyait chaque jour le monde imploser mais on était trop peu nombreux à se rebeller. Les gens s’imaginaient qu’ils échapperaient au pire. Ils achetaient des climatiseurs, des téléphones neufs, ils prenaient des avions, ils regardaient les guerres sur leurs écrans, soulagés qu’elles se déroulent loin d’eux, pleurnichant de temps à autre sur les malheurs du monde pour mettre à jour leur bonne conscience. Pendant ce temps perdu, les maîtres de ce monde-là conduisaient à pleine vitesse vers le bord de la falaise et nous demandaient à nous, pauvres cons, de retenir le bolide pour l’empêcher de basculer. Ils pensaient peut-être qu’ils parviendraient à sauter en marche et quelques-uns ont dû le faire…
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La forêt morte s'étendait aussi loin que le regard portait. Les troncs calcinés, couchés les uns sur les autres par les tempêtes, émergeaient d'un fouillis de fougères et d'ajoncs. Des branches noires se dressaient au-dessus de ce chaos comme les ultimes appels au secours de géants brûlés vifs.
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La nuit, on entend des cris. Le sommeil est sans repos. Il arrive qu'on aperçoive des ombres déambulant au milieu des dormeurs en marmonnant. Un matin, on trouve un tout petit et sa mère la gorge ouverte. La femme tient encore le couteau serré dans son poing crispé par la mort.
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Vidéo de Hervé Le Corre
Nous avons eu le plaisir d'interviewer Hervé le Corre autour de son roman « Traverser la nuit » pendant le festival Quais du Polar. Ce roman lu par Ariane Brousse est en lice pour le Prix Audiolib 2024. Découvrez notre interview !
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