Décidément je crois bien que je suis réfractaire à l'humour d'Arnaud le Guilcher ! Déjà, "
Capitaine Frites" m'avait laissée en plan au bord de la route qui mène aux grands éclats de rire. Comme je préfère ne pas me priver d'une lecture possiblement jouissive, j'ai donc réitéré avec "
En moins bien". Et pof ! Même punition : pas moyen d'adhérer à l'histoire, à la narration, à l'écriture, au style... Bref, il me faut bien en convenir : je suis restée insensible à ce roman.
Parce qu'il a foiré sa nuit de noces avec Emma, le narrateur "trente-cinq ans, et une casquette en zinc inoxydable vissée sur le crâne" (p.14) reste planté à Sandpiper et se retrouve à l'insu de son plein gré gestionnaire d'un bar, d'un camping, d'une dune menaçante, d'une bande de bras cassés, d'un pélican nommé JFK et d'un Allemand qui tourne en rond sur la plage depuis que sa femme l'a quitté. Celui-ci devient une attraction phénoménale et un public de plus en plus nombreux fréquente les lieux. L'équipe de copains assurent plus ou moins l'intendance et la logistique. Et puis le narrateur revient à son emploi précédent et noue une relation familiale avec ses employeurs japonais. Emma lui manque toujours, mais un jour il reçoit une lettre et une photo.
Voilà un résumé tronqué de cette histoire farfelue qui m'a rappelé (
en moins bien !) "Fantasia chez les ploucs". J'ai du mal à discerner ce qui fait que je n'ai pas "accroché", mais il me semble qu'il s'agit de ce que je ressens comme une intention trop visible de "faire comique". En des termes plus incisifs, disons que je trouve tout ça bien lourd et somme toute assez vain. le burlesque des situations, à mon avis, tombe à plat car il n'est pas soutenu par une écriture qui jouerait subtilement de l'absurde, de l'ironie ou du contretemps. La scène du mariage avec Emma, par exemple : "Au moment où je lui passais l'alliance, le maire a éternué. C'était plutôt un homme balèze. Ça a tonitrué. On a cru à un attentat. On s'est dit "C'est Pearl Harbor, c'est Ground Zero"... Il en a mis partout le salopard..." (p.12). La situation de départ est drôle mais j'ai l'impression que l'écriture l'alourdit et l'affadit.
Je suis totalement passée à côté de ce roman, comme si, en définitive, nous n'étions pas compatibles.