Loin, très loin de tout

On connaît surtout Ursula LE GUIN pour son oeuvre de science-fiction chère au coeur des amateurs du genre. Mais la dame possède une oeuvre éclectique, variée qui recèle des petites pépites notamment pour la jeunesse.
Comme ce petit roman digne de son ascendance, fille d'anthropologue, elle nous offre ici l'histoire d'Owen, jeune homme en proie au mal-être existentiel qui frappe la plupart des adolescents rêveurs et introvertis. Ce penseur en puissance pour qui la parole est un outil, rencontre la jolie Natalie qui utilise la musique comme une corde vocale, un synapse qui lui permet de s'exprimer bien mieux qu'elle n'y arrive avec sa langue.
Ces deux êtres à part vont se lier d'une amitié profonde de par leurs différences, et emmener le lecteur sur le terrain de la réflexion sociale et philosophique, des grands discours sur la vie et l'avenir que l'on ne peut avoir qu'avant de vivre pleinement celle que l'on se construit, avant d'accepter de se laisser porter par le cours de l'existence.
C'est comme à son habitude avec une grande maîtrise pour un roman si court que l'auteure nous amène dans ces réflexions avec ces personnages meurtris d'un on-ne-sait-quoi. Un petit bijou sur l'adolescence et ce qu'elle pense, loin, très loin de tout.

Ce livre déjà ancien parle de la rencontre de deux adolescents américains, Owen et Natalie. Chacun d'eux se sent différent des autres ; ensemble ils apprennent à se connaître et à faire les choix qui leur conviennent et non à se conformer à ce que l'on attend d'eux. L'écriture d'Ursula le Guin rend ce livre agréable à lire, on se sent proche des personnages et de leur introspection, mais je ne sais pas s'il peut plaire à des adolescents d'aujourd'hui.

Owen est adolescent en Amérique. Ce qui est loin d'être simple, déjà, quand on est aussi peu ordinaire que lui.
Il nous décrit un passage de sa vie, alors qu'il termine le lycée.
Owen n'est pas un ado ordinaire. Il est curieux, intelligent. Passionné de médecine et de psychologie. Et terriblement mal à l'aise avec les autres ados.
Il nous raconte comment il a rencontré une jeune fille, aussi peu ordinaire que lui, dont la passion est la musique. Et comment ils ont établi le contact, et se sont rapprochés.

C'est un livre qui s'adresse aux adolescents. Il est agréable et rapide à lire.
Ca ne veut pas dire pour autant que les situations ou les personnages sont simplistes, loin de là.
J'ai pris ce livre en souvenir du bon temps que j'ai passé, ado, à lire "Le sorcier de Terremer". Et pour voir ce que ça peut être, la littérature d'ados.
Bien sûr, aucune trace ici de magie, de dragons ou de monde différent du nôtre. Mais j'ai retrouvé cette intimité qu'Ursula le Guin crée entre le lecteur et le héros.
Franchement, à lire "Loin, très loin de tout", je me suis presque persuadée que j'étais un jeune garçon intellectuellement précoce, qui découvrait des correspondances entre la science et la musique, qui mûrissait petit à petit et qui découvrait l'amour.

Quand mon fils aura une douzaine d'années, si je le trouve avec ce livre entre les mains, ça me fera plaisir, et je m'en irais sans faire de bruit, en me disant qu'il est entre de bonnes mains!...

En empruntant un roman pour ados écrit par Ursula le Guin je m'attendais à y trouver une touche de surnaturel ou de fantastique mais c'est un livre sur l'adolescence, la quête d'identité , le doute et le choix.
Owen et Natalie sont deux lycéens qui ne se reconnaissent pas dans leurs pairs aux préoccupations futiles. Eux deux vivent une quête existentielle et essayent d'en parler depuis qu'ils se sont rencontrés. Natalie est musicienne et compose pour tenter de s'exprimer au plus juste. Elle consacre sa vie à la musique dans un dévouement qui lui fait rejeter l'amour lorsqu'Owen se déclare.
C'est un texte très intéressant, philosophique mais assez triste je trouve, mélancolique comme ces jeunes personnes déjà désabusées sur la vie.

Adolescence et non conformisme.

Un joli petit récit d'une rencontre entre deux adolescents sensibles et un peu surdoués. Owen, promis à une carrière scientifique, rencontre Nathalie, au talent musical en devenir. Une relation s'installe, plutôt intellectuelle, entre ces deux jeunes gens, dont le besoin de communication et d'échanges trouve enfin son équivalent cognitif. de grandes questions d'aspect philosophique seront abordées alors, typiques de l'âge de l'adolescence, l'avenir, le sens de la vie, les relations humaines... Un bel ouvrage, teinté d'espoir... mais avec parcimonie.

Owen, le narrateur et personnage central de ce court roman, est un adolescent qui se sent à part. Il est plutôt solitaire et ne s'intéresse pas au sport ou aux bagnoles comme les autres. Il a de bons résultats scolaires et rêve de bosser au MIT plus tard, on pourrait donc lui coller l'étiquette "d'intello". Un jour, il rencontre Natalie. Comme lui, elle ne se mêle pas vraiment aux autres. L'élément central de sa vie, c'est la musique. Les deux ados apprennent à se connaître et deviennent finalement amis. On pourrait en rester là mais il y a encore autre chose qui flotte dans l'air... et qui va tout bouleverser.

Ursula le Guin restitue parfaitement cette drôle d'atmosphère propre à l'adolescence. On ne peut pas dire qu'il se passe grand chose dans cette histoire, les personnages ont pourtant un tas de questions en tête et vivent à certains moments une tempête d'émotions. Suivre le cheminement de ces deux futurs adultes ne peut que nous rappeler certains souvenirs d'adolescence (ah, le grand débat de l'amitié fille/garçon...).

Même s'il a déjà plus de trente ans, je pense que ce roman parle toujours aux adolescents d'aujourd'hui. Les tourments de l'âge bête ne sont-ils pas intemporels ?

Je connaissais Ursula K. le Guin sans jamais n'avoir rien lu de son travail. Terremer et ses suites, cycle de fantasy très connu et souvent cité comme un classique du genre, me faisait envie depuis plusieurs années : la lecture d'un dossier à ce sujet dans Bifrost 78 me décida à sauter enfin le pas. Cette femme, fille d'anthropologue, elle même érudite dans ce domaine et bien d'autres, qui se présente comme taoïste précoce et féministe tardive, me surprit alors par un style d'écriture poétique, plus proche du conte philosophique que de l'heroic fantasy traditionnelle ; aussi par la limpidité de ses intrigues ainsi que la cohérence de son système de magie — lequel repose sur le langage primordial, dans lequel le nom d'une chose est également la chose elle même — et la précision quasi scientifique dont elle fait usage pour décrire les civilisations de son archipel fictif (je pense notamment aux enfants de la haute mer, un peuple qui vit toute l'année sans terre en vue, sur d'énormes radeaux, ou à la vie monacale des femmes des tombeaux d'Atuan)...
J'ai découvert Loin, très loin de tout sur les étales d'une braderie de bibliothèque, alors que j'étais encore en pleine lecture de Tehanu, le quatrième roman de sa fameuse série. C'est le nom de le Guin qui m'attira, plus que l'objet en lui même : tout petit livre, édité par Actes Sud dans une collection jeunesse (Babel J), et dont la quatrième de couverture ne promettait rien de plus qu'une histoire d'amour adolescente. Une centaine de pages que j'envisageai sur le coup comme une pause, un petit moment de transition entre deux lectures de plus grande ampleur. Je n'imaginais pas qu'avec ce texte, j'allais trouver l'un des récits les plus ambitieux que j'aie pu de lire... (suite sur mon blog)
Lien : http://lecturesdecapde.blogs..

Les affres et états d'âme de deux adolescents (américains) qui de surcroît se sentent en marge de leurs congénères... Cette courte tranche de vie est plutôt bien rendue et est assez crédible pour autant que je puisse en juger.

Née en 1929 à Berkeley, Ursula le Guin est fille d'un anthropologue et d'une écrivaine, autant dire qu'elle a baigné dans une atmosphère intellectuelle tout comme ce livre qui se veut le journal d'Owen, 17 ans, lycéen un peu bizarre en passe d'être admis dans la prestigieuse université du MIT.
Solitaire, passionné de maths et de diverses matières scientifiques, il est laissé de côté par les autres élèves jusqu'au jour où il rencontre Natalie, musicienne et compositrice dont il tombe amoureux, mais qui ne lui accorde finalement pas grand chose.
Livre pour ado extrèmement daté ( publié en 1976 sur des souvenirs d'adolescence encore plus anciens sans doute), on se demande quelle lubie a pris l'éditeur pour le reprendre tellement les moeurs décrites n'ont plus rien à voir avec celles du monde des ados de maintenant. Seule constante, le besoin de conformité à un modèle unique de référence de cette classe d'âge est bien évoqué. Les personnages sont sans grand intérêt. Et pour ne rien arranger, le style est lourd et parfois même un peu pédant. Résultat: une bluette fadasse et complètement dépassée.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/

Un adolescent fait le singe pour attirer l'attention de celle qui lui plaît... et s'il la fait rire, il va apprendre qu'il se trompe... ou comment grandir.