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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Tehanu est le quatrième récit du cycle de Terremer, après le Sorcier de Terremer, Les Tombeaux d'Atuan et L'Ultime Rivage, tous trois rassemblés en un seul volume (Terremer, au Livre de Poche). Je pense qu'il est préférable d'avoir lu ces autres récits avant d'entamer Tehanu, sans quoi vous risqueriez fort de ne pas y comprendre grand-chose.
On retrouve ici Tenar, ancienne Grande Prêtresse des Tombeaux d'Atuan, arrachée 30 ans auparavant à son désert et à sa solitude par Ged, l'Archimage de Roke. Depuis lors, Tenar a renoncé à la magie et à son statut de princesse pour devenir une commune mortelle, se contentant de peu, mariée à un fermier et mère de famille. Devenue veuve, elle recueille Therru, une petite fille abandonnée, atrocement torturée et brûlée par sa propre famille. Traumatisée, défigurée à vie, Therru a conscience de ses terribles cicatrices et se comporte en petit animal blessé et farouche. A cause de son quasi-mutisme, de son apparence et de son aura mystérieuse voire inquiétante, elle est perçue comme un monstre par la plupart des villageois.
Ce récit est également marqué par les retrouvailles de Tenar et Ged, revenu presque agonisant de l'Ultime Rivage. Il n'est plus que l'ombre de lui-même et a perdu sa magie, ce que son amour-propre ne peut admettre. Avec Tenar, ils semblent désormais bien peu de chose pour protéger Therru du Mal qui continue à la poursuivre.
J'ai été déroutée par ce volume-ci, assez différent du précédent. Ici, il n'est pas question de mages combattant des dragons, jetant des sorts et risquant leurs vies dans de périlleux voyages pour aller rétablir l'Equilibre du Monde. On n'y rencontre que des paysans, des sorcières de deuxième catégorie et des brigands de grand chemin. Même le style est différent, se mettant peut-être au niveau des personnages : un langage simple pour des gens simples, une écriture plus terre à terre là où Terremer était tellement plus poétique ? On se dit alors qu'Ursula le Guin a voulu ce récit différent des précédents parce qu'il marquerait une rupture, une parenthèse entre la fin d'une époque et le début d'une nouvelle, Tenar et Ged passant le témoin à la nouvelle génération incarnée par Therru. Si les rebondissements ne sont pas nombreux, et si on ne voit pas vraiment de progression dans l'histoire de Terremer, cet épisode « simple » n'est pas pour autant dépourvu de réflexions philosophiques, assez inattendues dans le cadre d'une oeuvre de fantasy (je crois), puisqu'elles portent sur les rapports hommes-femmes. Dans Tehanu, celles-ci sont bien peu considérées par la plupart des hommes qui, littéralement, ne les voient ni ne les entendent. de là à suggérer que l'Equilibre du Monde est davantage menacé par l'incompréhension entre les hommes et les femmes que par l'opposition entre Bien et Mal… Il faudra lire le Vent d'ailleurs, dernier récit du cycle, pour répondre à cette hypothèse…


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Je suis déçu.

Je sais, je vais à l'encontre d'une majorité de babéliotes. Je ne m'attendais pas à lire cela, et je n'ai pas vraiment aimé ce que j'ai lu, même si le style d'Ursula le Guin est toujours irréprochable.
L'impression entêtante est qu'il ne se passe rien. Un comble pour un monde si empli de magie. Certes on distingue un dragon, un magicien menace Tenar – l'héroïne des Tombeaux d'Atuan – de son bâton, et Therru, la fillette adoptée par Tenar, semble porter des dons pour l'instant endormis. Mais je n'ai pas trouvé intéressante cette intrigue qui n'est qu'un sillage des événements contés dans L'ultime rivage. L'adversité autrefois représentée par des forces menaçant toutes les îles est limitée à une bande de brigands qui agressent les femmes dans leurs maisons et à un sorcier qui ne sait qu'afficher sa cruauté envers le genre féminin.
On sait ce qui est arrivé à l'archimage Ged dans le tome précédent, mais j'ai regretté de le voir si fragile, perdu, effrayé. de la sérénité de son nouvel état que l'on sentait dans L'ultime rivage, il ne reste rien ; rien qu'une frayeur de son avenir. Oh cela évolue ! Mais la voie de la guérison est « naturelle ». D'ailleurs, nos personnages principaux Ged et Tenar semblent avoir renoncé, de gré ou de force, à la magie. Ils vivent comme des gens normaux, ont des amis normaux et font face à des inimitiés et des jalousies normales.

En fait, il faut lire la postface pour comprendre ce qu'était le projet de l'auteure. Elle voulait vivre Terremer par les yeux de ceux qui n'ont pas accès à ce merveilleux qui est la beauté de ce monde. Elle voulait montrer que le bonheur peut être obtenu par des voies que nous parcourons tous, sans être capable de « nommer » ou de « changer ». Et elle voulait montrer la position de la femme dans ce monde tout aussi patriarcal que le nôtre, voire plus. Ce thème est le plus, et le mieux, développé du roman. Car si quelque chose m'a ému, c'est bien la frustration de Tenar – ancienne Dévorée, réincarnation d'Arha – devant la considération au mieux condescendante au pire méprisante des hommes envers les femmes.
Ursula le Guin fait part de lettres de lecteurs déçus dans lesquels je me suis un peu reconnu. Malgré l'atténuation induite par la postface et la fin de l'histoire plus animée, le sentiment d'ennui me domine. le projet de l'auteure était peut-être trop orienté littérature blanche et le voile de fantasy trop translucide pour moi à ce moment.
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Pfff. Que c'était long. J'ai retrouvé le rythme très lent des tomes précédents. Sous cet angle, Tehanu se place bien dans la continuité de la trilogie précédente. Pas hyper passionnée par ce tome-là, vous l'aurez compris. La pause dans Terremer s'est imposée d'urgence après Tehanu.

On retrouve des personnages précédents avec plaisir, et en cela, on est aussi dans une certaine continuité. Les personnages ont vieilli, ont gagné sagesse et maturité. En revanche, comme ils n'étaient déjà pas des foudres de guerre étant jeunes, c'est encore plus au ralenti ici – ce qui explique le rythme.

Tehanu est un roman marqué par le féminin. Les personnages centraux sont des femmes. On trouve dans le roman des questionnements très sociaux, marqués par les différences hommes-femmes dans le monde de la magie de Terremer. Où il est question des Mages et des sorcières, du partage de la connaissance et du savoir, de la place des femmes dans la vie et le monde de Terremer, et l'équilibre précaire de celle-ci en des temps plus sombres et obscurs.

Et là encore je me fais la réflexion que l'oeuvre d'Ursula le Guin est très actuelle. Elle offre beaucoup de questionnements très contemporains, qui sonnent toujours justes aujourd'hui. Simplement, ce roman date de 1990… Plus de trente ans plus tard, les questions restent valables, mais les réponses tardent à venir. du coup, je dois l'avouer : c'était déprimant. Déprimant aussi le sort de la petite fille adoptée de Tenar. Est-ce là le début des persos féminins qui doivent être battus/torturés/violés pour pouvoir grandir et trouver un sens à leur vie dans le bouquin ? Sais pas. En attendant, j'ai détesté cette représentation. Celle de Tenar également. Et franchement, je me serais bien passée de la romance qu'on voit venir des lustres à l'avance. Au secours.

Alors je dois bien dire que je suis passée à côté de ce texte qui pour beaucoup est le chef d'oeuvre de l'autrice. Malgré tout, j'apprécie beaucoup, même si ça n'a pas été le bon moment pour moi visiblement, cet écho très actuel du texte, l'écriture de l'autrice tout en douceur et en précision, et ma foi, je dois bien être honnête : j'étais quand même contente de retrouver Ged et Ténar. Même si ces retrouvailles m'ont laissé un goût un peu amer en bouche.
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Si j'ai moins apprécié ce deuxième opus que Terremer, ce fut tout de même une lecture très agréable.

Il s'y passe peu de choses, le rythme est doux, on se concentre sur le train-train quotidien de Tenar qui se questionne sur la différence entre hommes et femmes, sa place dans le monde, la lente reconstruction de Therru l'enfant martyre... On se retrouve vite bercé par le récit, dans le bon sens du terme. C'est une lecture qui détend. J'ai toutefois regretté un final un peu précipité, comme si tout ce qui se mettait en place dans le récit se résolvait en quelques pages à peine.

Comme ma lecture des premiers récits date un peu, j'ai mis un peu de temps à me retrouver dans les personnages et les événements évoqués. Je me suis attachée à la petite Therru et dans une moindre mesure à la sorcière Mousse, mais j'ai eu du mal à reconnaître les Ged et Tenar qui m'étaient familiers.
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Si l ' écriture de ce livre est fluide, rendant la lecture très agréable, je reste malgré tout un peu déçue de cet ouvrage. C'est peut être de ma faute : dernièrement, on m ' a dit beaucoup de bien de l ' auteure. Je me suis donc précipitée à la mediatheque et j ' ai pris deux ouvrages au hasard. Je n ' ai donc pas commencé l ' histoire par le début.
Le point négatif, j'ai trouvé que l ' histoire n ' avançait pas et se terminait avec un deus ex machina. Il y a aussi quelques passages qui étaient peu clairs et que j'ai mal compris.
Par contre, la description des lieux est agréable, les personnages sont complexes et c'est assez plaisant.
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Terremer est un archipel où les îles sont innombrables et dans lesquelles coexistent hommes, divisés entre Hardiques et Kargues, et dragons, concentrés essentiellement dans les îles les plus occidentales. La vie y est parfaitement codifiée, en particulier du point de vue de la caste des magiciens dont les plus éminents d'entre eux sont formés au coeur de l'archipel, sur l'île de Roke. le cycle nous en raconte une partie de l'Histoire, celle dont la Geste de Ged est au coeur.
Le premier volume, Terremer, est en fait la réunion de la trilogie initiale, publiée entre 1968 et 1972. le sorcier de Terremer est consacré à la jeunesse de Ged et à la manière dont celui-ci est passé du statut de chevrier orgueilleux à celui de mage, avec la sagesse qui lui est indissociable. Dans Les tombeaux d'Atuan, Ged est confronté aux prêtresses d'un sanctuaire Kargue et ne devra son salut qu'à un allié pour le moins inattendu, Tenar, la Grande Prêtresse elle-même. Dans l'ultime rivage, Ged est devenu Archimage, le titre le plus prestigieux sur l'île de Roke ; pourtant, partout ailleurs dans Terremer, la magie semble perdre son pouvoir ; Ged part alors en quête d'une explication, et d'une solution, en compagnie d'un jeune prince.
Tehanu, bien qu'écrit 18 ans après L'ultime rivage, reprend le cycle là où il s'était arrêté et nous fait vivre les retrouvailles de Tenar et de Ged, trente ans après leurs premières aventures communes. Contes de Terremer est un recueil de cinq nouvelles nous plongeant dans l'Histoire de Terremer, remontant progressivement de la fondation de l'école de Roke à un épisode servant de pont entre Tehanu et le vent d'ailleurs, ultime épisode du cycle. On y trouve également une description détaillée de Terremer en fin de volume. le vent d'ailleurs voit les dragons menacer de nouveau les hommes, après plusieurs siècles de calme relatif. Je suis conscient que ce rapide synopsis du cycle ne le sert pas forcément, l'histoire ne semblant briller que par sa simplicité, se fondant sur une thématique maintes fois utilisée, et rarement de la meilleure façon qui soit. Et pourtant j'invite le lecteur potentiel à ne pas s'arrêter à cette vulgaire prose pour se plonger dans celle d'Ursula K. Le Guin, bien plus évocatrice. En effet, la simplicité apparente de l'intrigue cache un fond beaucoup plus subtil. Terremer est en effet une véritable leçon sur la vie et la mort, se construisant peu à peu, et qui nous amène à prendre conscience que l'Equilibre du Monde, quel qu'il soit, repose sur la connaissance de soi-même (Le sorcier de Terremer), sur celle de l'autre (Les tombeaux d'Atuan), et parfois sur le renoncement, quand celui-ci s'avère indispensable (L'ultime rivage). Et finalement les simples rapports entre hommes et femmes ne sont-il pas à l'origine de bien des maux ? (Tehanu). Il semblerait en effet que l'incompréhension mutuelle des deux sexes soit en grande partie responsable des déséquilibres qu'ait connu Terremer dans son Histoire (Contes de Terremer). La leçon du cycle d'Ursula le Guin c'est tout cela à la fois, et bien plus encore (Le vent d'ailleurs).
Ce que n'est pas Terremer en revanche, c'est une Nième resucée de la Fantasy inspirée de Tolkien. Ici on ne trouve pas les créatures traditionnelles du genre. On ne retrouve pas non plus le héros invicible qui sort indemne des nombreuses batailles qui émanent son parcours. Terremer c'est plutôt une allégorie puissamment évocatrice, où la psychologie des personnages est extrêmement bien développée, ainsi que, et surtout, les relations entre ces individus. Cela n'empêche nullement l'univers de Terremer d'être parfaitement cohérent. En outre ce qui ne gâche rien, c'est que l'écriture d'Ursula le guin, ainsi que la traduction, sont d'excellentes qualité. le ton est plutôt mélancolique, triste diront certains. C'est tout simplement poétique , souvent émouvant, donnant régulièrement des frissons au lecteur.
Notons pour conclure que la force du cycle de Terremer va crescendo. Je ne peux donc que conseiller de lire les quatre volumes d'une traite. Mais que l'on se rassure, les romans sont courts et parfaitement rythmés. Et je suis certain que bon nombre des lecteurs refermeront ce cycle avec au moins une certitude : celle de le relire un jour ou l'autre. Je fais partie de ceux-là.
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3,5 pour ce petit Tehanu.Même si je reste amoureuse de l'écriture d'Ursula K. Le Guin, je n'ai cette fois pas donné 4 étoiles pour la simple raison que j'étais à certains moments perdue.Si je l'avais lu en anglais, je me serais dit que c'était dû au fait que je ne suis pas totalement bilingue et que certaines chose m'échappent. Mais je l'ai lu en français !!! :'DJ'étais aussi un petit peu confuse par rapport à l'intrigue, j'ai eu du mal à cerner dans quelle direction allait le bouquin.Mais bon. Au final, ça reste un très bon livre. Moi qui avais un peu râlé par rapport aux rôles des femmes et leur magie dans Terremer, on a ici des explications et j'ai adoré la manière dont l'auteure a abordé ce sujet. Y'a pas à dire, on le sent quand c'est une femme qui écrit (surtout pour un bouquin écrit à cette époque).En tout cas, le personnage de Tenar est solide, je l'aime autant voire plus que dans le tome précédent. On découvre également une nouvelle dimension du personnage de Ged et encore une fois, j'ai aimé l'approche de l'auteure quant à ce personnage. Les thèmes abordés sont (malheureusement) toujours d'actualité. Pour résumer, je crois que je suis en bonne voie pour devenir une grande fan d'Ursula K. Le Guin :)
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