AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,42

sur 18 notes
5
2 avis
4
1 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis
J'aimerais commencer en lançant quelques pierres à l'édition.

La quatrième de couverture parle d'un recueil de 18 nouvelles de "science-fiction, d'imaginaire, de fiction spéculative et de fantasy".

C'est faux. Je me demande s'ils ne l'ont simplement pas lu, ou s'ils ont sciemment menti en se disant des nouvelles réalistes de Ursula le Guin, ça ne vendrait pas.

Mais le manque d'amour se ressent dès la préface de trois pages, écrite par le directeur de collection. Elle se résume à : "Un jour j'ai envoyé mon premier roman à Ursula le Guin et elle m'a envoyé une lettre de réponse pour me remercier. Quelle grande dame!"

Quelle perte d'espace!

Mais bon, parlons du livre maintenant. Il s'agit de nouvelles réalistes, riches en dialogues et en exercices de style. La plupart sont en huis clos, nous sommes dans l'intimité, dans la fragilité des personnages. J'ai eu de la difficulté à comprendre certaines d'entre elles.

On reste dans les thématiques féministes. On y parle de maternité, de charge mentale, d'inceste. La plupart des nouvelles sont des études de personnages.

Mais au final, pour moi, c'est une déception. Je sens que j'aurais pu apprécié si j'avais su dans quoi je m'embarquais, et que j'avais pu attendre d'avoir envie de lire un livre de ce genre.

Mon intention demeure toujours de lire l'intégralité de l'oeuvre de le Guin.

Bref : soyez avertis :)
Commenter  J’apprécie          440
Autrice de cinq cycles et de très nombreux autres textes : romans indépendants, essais et nouvelles, Ursula K. le Guin est mondialement connue.

Les éditions ActuSF lui ont même consacrée, en 2021, une monographie, de L'autre Côté des Mots afin de mieux connaître cette grande plume de l'Imaginaire.

Reconnue comme autrice de science-fiction et de fantasy, elle-même se qualifiait plutôt de romancière et de poétesse aimant parler de la société des hommes tout en défendant les littératures de l'Imaginaire avec beaucoup d'ardeur.

Régulièrement remise à l'honneur chez ActuSF par la réédition de certains de ses classiques, leur catalogue s'enorgueillit depuis le mois de janvier d'un recueil de nouvelles inédites en France et qui s'intitule Unlocking The Air. Que l'on soit amateur d'Ursula K. le Guin, lire Unlocking The Air s'apparente à la découverte d'un trésor ou qu'on la découvre avec ce recueil, comme ce fut le cas pour moi, cette lecture offre une belle porte d'entrée dans son imaginaire.

Composé de 18 nouvelles, tantôt réalistes, tantôt imprégnées de merveilleux, ce recueil exprime la quintessence de l'oeuvre d'Ursula K. le Guin dans l'expression de sa vision anthropologique de l'Imaginaire.

18 textes qui se lisent comme un kaléidoscope de morceaux choisis, tirés de la vie des nombreux personnages mis en scène ici par Ursula K. le Guin. Elle nous plonge dans des moments cruciaux marqués par un questionnement intérieur ou par une situation bouleversante. Aussi, elle va donner la parole à des femmes qui vont connaître des épreuves qu'elles vont devoir apprendre à surmonter comme dans "Quatre-heure et demie" où la jeune Ann doit parallèlement gérer le relationnel avec ses parents divorcés et sa grossesse en tant que future mère célibataire. Entre un père absent, occupé à fonder à l'infini une nouvelle famille et une mère volatile qui s'entiche du premier venu, la jeune femme en manque de repères stables, apprivoise cahin-caha sa propre vie afin de se préparer pour recevoir au mieux son enfant sans père. Quant à "Tenir ses positions", ce récit prend cadre dans cette Amérique profonde et croyante qui bénie chaque vie en devenir et condamne durement le droit à l'avortement. L'autrice met en lumière l'absurdité de ce système qui fustige les femmes victimes de viol lorsqu'elles n'ont pas d'autres choix que d'interrompre leur grossesse non désirée. Ainsi, elle profite de son propos pour souligner l'aveuglement de la société face à la souffrance des femmes victimes.

Entre ses lignes, la femme est célébrée et notamment à travers la relation filiale qui lie une mère et sa fille comme dans "Découvertes" où une mère qui, tout en cherchant l'inspiration pour écrire une histoire, regarde sa petite fille endormie et s'interroge sur les propres pensées que sa mère a pu avoir à son égard au même âge.

Dans ce recueil, la femme est souvent représentée comme étant esseulée, abandonnée par les hommes, voire pervertie. Ursula K. le Guin alerte également sur un drame qui touche les jeunes enfants, la pédophilie. Dans "Une épouse enfant", il s'agit de l'histoire d'une petite fille dérobée à sa mère qui s'imagine comme une princesse régnant sur la cave où elle vit recluse avec l'homme qui l'a enlevée et qui abuse d'elle.

Certains des récits de l'autrice nous raccrochent avec la dure réalité de notre monde.

Parfois, Ursula K. le Guin évoque le handicap ou la différence qui conduisent encore trop souvent à l'exclusion. Traiter sous le prisme fantasmagorique, l'autrice nous raconte dans "La grande fille à son papa", l'histoire de Jewel Ann dont le seul tort est d'avoir une croissance hors norme faisant d'elle une géante. Traitée comme une bête de foire par les médias locaux, l'adolescente n'a pu tenir que grâce à l'amour des siens jusqu'à ce qu'elle s'évapore mais demeure à jamais dans le coeur de sa famille. Elle signe ici une très touchante histoire où les liens du coeur triomphent toujours de la malfaisance.

Dans Unlocking The Air, le fantastique débarque là où on ne l'attend pas comme dans cette étrange maison de la nouvelle "Les cuillères de la cave" qui aime bien faire disparaître les couverts. Il en va de même dans "Le Braconnier" où ce chasseur de champignons s'invite dans le conte de la Belle au Bois Dormant pour y jouer le voyeur opportuniste.

Chaque nouvelle est une expérience littéraire différente car Ursula K. le Guin nous conte des histoires qui se veulent plutôt naturalistes, même si parfois son imaginaire l'emporte vers des contrées plus oniriques.

Mais peu importe la forme, le fond est toujours porteur de réflexions pertinentes et apporte un éclairage subtil sur les comportements humains... suite sur Fantasy à la Carte.


Lien : https://fantasyalacarte.blog..
Commenter  J’apprécie          90
Enfin. Enfin j'ai découvert la plume d'Ursula K. le Guin, au travers de ce recueil de 18 nouvelles inédites que les éditions ActuSF m'ont envoyé (mercimerci), et ce fût un pur régal. Voilà pourquoi :

Ursula K. le Guin est une autrice de nombreux textes sf/fantasy/post-apo/fantastiques (veuillez piocher) et qui a écrit beaucoup de sagas ; je ne me voyais pas me lancer dans "Terremer" ou encore le cycle de "l'Ekumen" sans avoir d'abord découvert son style par une oeuvre plus courte. Mon voeu a été exaucé lorsque j'ai lu ce recueil de 18 textes très variés, sorti dans sa langue originale en 1997. Ça fait un bail.

Et pourtant, toutes ses nouvelles sont pleinement inscrites dans notre époque de par leur thématique : en effet l'autrice est anthropologue et on le sent à la lecture de cet ouvrage. Les relations et les personnages sont très bien travaillés, et cela amène des réflexions sur leurs conditions et leurs identités ("Quatre Heures et Demie", "Ruby sur la 67", "Tenir ses positions"). Beaucoup de ses nouvelles font mal au coeur car elles dénoncent des inégalités sociales sur des personnes LGBTQ+, qui sont encore d'actualité ("Saison sèche").

Et ce qui a été surprenant, c'est que l'autrice n'emploie que tardivement le fantastique et plus globalement l'imaginaire dans ce recueil (à partir de la moitié des textes seulement). Pas de sf ni de fantasy ici, mais surtout des textes ancrés dans la réalité.
Après il y a quelques récits fantastiques, dont "Ether, ou", "Le braconnier" et "La grande fille à son papa" qui font partie de mes nouvelles préférées du livre, ainsi que la nouvelle-titre, "La Clef des Airs", qui fait suite aux Chroniques orsiniennes (la seule suite de tout le recueil d'ailleurs), et que je n'ai absolument pas compris pour le coup.

Dans les autres textes, soit l'autrice m'a bluffé par sa propension à détourer la noirceur de l'âme humaine ("Une épouse enfant"), soit elle m'a fasciné par sa justesse et ses messages d'espoirs pour notre espèce dans une réalité qui n'est parfois pas bien belle à voir ("Ruby sur la 67" = gros coup de coeur, "Tenir ses positions", "Saison sèche").
Et à certains moments, Ursula laisse libre cours à sa poésie, et c'est bouleversant ("Dimanche d'été à Seatown", "Créatures de mon esprit") ; est-ce que j'ai parfois pensé à Ray Bradbury dans "Dimanche d'été à Seatown" ? C'est possible ouiouioui.

Alors certes ce n'est pas un immense coup de coeur car certains textes m'ont un peu moins touché, mais là où ce recueil est unifié, c'est par ces thématiques profondes sur notre société qui sont amenées dans chacun des récits, et cette plume qui sublime le tout.
C'est une superbe porte d'entrée dans l'oeuvre de l'autrice et je n'ai qu'une hâte, c'est découvrir plus son oeuvre qui me semble être un précieux filon.

Je l'ajoute au podium des auteur.ices qu'il faut que je suive absolument. Très proche de Bradbury.
Commenter  J’apprécie          70
Une lecture nébuleuse.
Pour commencer, la quatrième de couverture vend un recueil axé sur la SF et l'imaginaire. Mais pour ma part, je qualifierais plutôt la majorité de ce que j'ai lu comme du réalisme.
Il y a des touches d'imaginaires, mais globalement peu présentes.

Ce n'est pas une mauvaise chose : c'est juste que je suis tombée des nues pendant ma lecture, parce que je ne m'attendais pas à ça.

Non, ce qui m'a posé problème c'est que je n'ai pas tout compris : je n'ai même pas compris grand chose. Les premières nouvelles en particulier m'ont complètement perdue, donc la lecture démarrait mal.

J'ai bien senti qu'il y avait quelque chose, mais je suis passée complètement à côté.

J'ai bien apprécié les nouvelles « Éther ou », « La clef des airs », « Anciens » et « le Braconnier », et c'est tout ce que je peux dire, sur 18 nouvelles.

Je ne doute pas que ça puisse plaire à d'autres, mais ce n'est pas pour moi.
Commenter  J’apprécie          31
Le commentaire de Martine :
Un recueil de nouvelles qui dégagent un réalisme très intéressant, il ne contient pas que des nouvelles de science-fiction, on y retrouve aussi des récits exceptionnels qui ont une touche fantastique. Ursula le Guin ajoute une touche de réalisme magique qui peut apparaître comme des nouvelles post-modernes.
Les nouvelles sont bien écrites, la plume d'Ursula le Guin convient bien à ce genre de récit comme un grand casse-tête, chaque pièce démontre des éléments symboliques et allégoriques avec une énorme place pour le fantastique. Les histoires comportent des éléments féministes dont un en particulier concernant un avortement et les difficultés d'en avoir quand on a besoin.
Certains textes m'ont touché plus que d'autres, mais dans l'ensemble, j'ai passé un excellent moment de lecture. Ursula le Guin a choisi des thématiques fortes de notre société et elle les a approfondis avec sa précieuse touche avec sa belle plume qui en fait une oeuvre très fascinante. Je vous recommande ce recueil, vous allez découvrir le talent de cette auteure très importante de la science-fiction.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
Commenter  J’apprécie          30
Nous assistons depuis quelques années à un travail de découverte et de redécouverte d'Ursula K le Guin. Un travail minutieux souvent entrepris par des éditeurs spécialisés comme Mnémos, Actu SF ou le Bélial. Nous pouvons aussi saluer l'initiative de Robert Laffont pour les rééditions du Cycle de l'Ekumen ou encore le livre de poche pour le suivi des éditions de poche.

Une autrice incontournable tant par sa prose que par son avant-gardisme qui a su se renouveler tout au long de sa carrière. Bien que nous ne connaissions d'elle jusqu'à très récemment le cycle Terremer et celui de l'Ekumen, un certains nombre d'inédits fleurissent depuis quelques temps permettant de s'aventurer dans de nouvelles contrées, de nouveaux cycles ou encore des nouvelles inédites.

Unlocking the Air” fait parti de ce genre de belle surprise. Portée par ActuSf avec les traductions d'Hermine Hémon et d'Erwan Devos, ce recueil publié en 1996 par Harper Collins aux États-Unis propose dix-huit nouvelles, qui me semble-t-il après quelques recherches ont été inédites jusqu'à ce jour chez nous. Dix-huit nouvelles comment autant de manières de montrer et de démontrer l'étendu du talent d'une autrice qui, définitivement, avait un temps d'avance.

Ce recueil est une ode aux lieux communs, aux moments de vie, à la douceur des instants comme à ses failles et ses douleurs. Avec son talent d'autrice et osant sortir du registre où nous l'attendions, Ursula K le Guin frappe fort avec énormément de malice et de grâce.

Dans les canons des nouvelles de la littérature contemporaine américaine il y a des noms qui font rêver tant par la maîtrise de la forme que par la puissance d'évocation et cette magie à savoir capter et magnifier les instants. Nous pensons forcément à John Cheever et Raymond Carver en tête de liste. Mais nous pouvons aussi composer avec Urusla K. le Guin et son regard amusé et tendrement anthropologique sur une société qu'elle a pu traverser toutes ses années durant. C'est ainsi que l'autrice, sur une bonne majorité de ses nouvelles dans “Unlocking the air”, minimise le genre et s'aventure dans ces fameux lieux communs, explorant les filiations, se confrontant aux névroses et enjeux de sa génération, dessinant avec ses mots une cartographie de ce qui fait une société, souvent des « suburbs », jamais enjolivé, mais toujours magnifié dans son apparente simplicité pour dire les maux de son époque.

Si il était encore nécessaire de prouver le talent de l'autrice, ici, il y a suffisamment de matière pour mettre les lecteurs au diapason et enfin donner la place (importante) que mérite Le Guin dans l'histoire de la littérature.

La science fiction et la fantasy, ne sont pas en reste, plus minimaliste, plus discrètes, mais toujours brillamment emmenées, Ursula K. le Guin aime la littérature de genre, et le distille ici dans ses nouvelles aux grès des histoires prenant souvent ancrage dans ces fameux lieux communs nommés plus haut. Ce surgissement de l'extra-ordinaire créant souvent un cocktail détonnant avec ses autres nouvelles dans le recueil.

Unlocking the air est une réussite complète, un recueil essentiel et qui devrait plaire autant aux aficionados de l'autrice qu'aux lecteurs curieux. Urusula K le Guin était une grande autrice, une immense conteuse et une témoin de son époque redoutable.
Lien : https://www.undernierlivre.n..
Commenter  J’apprécie          20
Cela faisait bien longtemps que je n'avais rien lu d'Ursula K. Le Guin, et lorsque j'ai découvert ''Unlocking the air'' dans ma Boxe Kube, je me suis dit que c'était le bon moment pour renouer avec cette autrice qui m'avait tellement enchantée, avec Terremer notamment.

Mais malheureusement, la magie n'a pas opérée cette fois-ci. Ce recueil m'a fait l'étrange impression d'être une maison conservant sa porte close afin que je n'y entre pas, et les nouvelles ne m'ont pas réellement touchée.

J'ai bien aimé ''Anciens'' et ''La grande fille à son papa'', qui doivent être les seules qui m'aient vraiment embarquée, mais sinon j'ai trouvé que les textes avait un petit goût de pas assez. Ils sont pourtant bien écrits, les sujets sont intéressants, mais ils m'ont donné l'impression que ce sujet était à peine effleuré mais jamais vraiment utilisé.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (61) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4894 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}