Dans cette BD autobiographique, l'auteure évoque la phobie scolaire dont elle a souffert durant ses premières années de collège, et de son amour pour les Beatles qu'il l'a aidé à surmonter cette période.
Magali a 11 ans et rentre en 6ème rose. Elle vit à Paris avec sa grande soeur Amélie et ses parents qui sont psychanalystes. Magali aime regarder des films, danser sur la musique. C'est une petite fille passionnée. le jour où Magali découvre les Beatles, elle devient fan et collectionne les cd, posters et livres sur eux. Elle voudrait partager sa passion avec son entourage.
Parallèlement, dès les premiers mois de la rentrée, Magali ressent un malaise croissant. Elle a peur de ne pas être une bonne élève et devient anxieuse à l'idée de ne pas retenir ses leçons. Plus les semaines passent, et plus Magali ressent un poids qui est représenté par son sac à dos : Il est de plus en plus gros et l'écrase complètement. Un matin, Magali n'arrive plus à aller au collège. A chaque essai, elle vomit devant son établissement. Les autres élèves se moquent d'elle. Ses parents lui font consulter une psy qui diagnostique une phobie scolaire. A partir de ce jour-là, Magali ne retourne pas au collège et s'inscrit au CNED.
Magali le Huche aborde avec beaucoup de justesse et de sensibilité la phobie scolaire, sans mélodrame.
J'ai beaucoup aimé le choix de la colorisation de son album. L'album est en noir et blanc avec des touches de rose. Quand Magali s'évade dans son imaginaire grâce aux Beatles, les pages sont colorées avec des teintes vives : jaune, violet, orange, vert. Il y a beaucoup de gaîté qui transparaît dans ces dessins, car Magali se sent bien. J'ai apprécié les références graphiques : à Alice au pays des merveilles, aux chansons des Beatles (le sous-marin jaune). Les illustrations en double page sont magnifiques notamment celles qui représentent les Beatles.
Graphiquement, le dessin peut rappeler
Riad Sattouf pour les petites flèches qui décrivent les caractéristiques des personnes, le style vestimentaire, les sentiments. Ce procédé permet d'apporter des touches d'humour à l'histoire. Certaines bulles ne sont pas faciles à lire car elles sont parfois trop chargées, c'est à mon sens le petit bémol de cette BD.
J'ai aimé cette BD touchante et drôle qui parle de l'enfance, de la difficulté à quitter cette période et qui fait la part belle à la musique.