Voici l'automne. Il est comme un vieillard agile
Qui descend à grands pas de nos coteaux d'argile,
Avec sur son épaule une gerbe de blé.
Il est comme un ruisseau qui va, souvent troublé
Par le rameau qui tombe ou l'agneau qui s'abreuve,
Se jeter triomphant dans le sein du grand fleuve.
C'est le temps des labours, c'est le temps des guérets,
L'éteule a voilé d'or plus d'un clos, les forêts
Ont dénoué déjà leurs discrètes ceintures.
Dans les champs moissonnés que nos longues clôtures
Enlacent, semble-t-il, comme un traître réseau,
Le travailleur se hâte. Au logis, le fuseau,
Devant une fenêtre ouverte, tourne et gronde.