AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 47 notes
5
5 avis
4
7 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ayant moi-même travaillé dans un établissement d'Archives départementales, il m'était impossible de passer à côté d'un tel ouvrage, d'autant plus que la préfacière n'est autre que mon ancienne directrice.
Ici, le lecteur découvre l'Histoire de deux hommes probablement passés inaperçus parmi les milliers de morts qu'a fait la Première Guerre mondiale et qui pourtant méritent d'être mentionnés : il s'agit de Joseph Tomasini et Auguste Odde. Tous deux originaires de Corse et du Midi de la France, ils rejoindront le Nord pour participer à la bataille de Lorraine. Pourquoi souligner ces deux hommes parmi tant d'autres ? Tout simplement parce que ces derniers ont été accusés à tord de vouloir fuir le combat et de s'être auto-mutilé affin de pouvoir retourner chez eux. Fusillés pour l'exemple, ce n'est que plus tard que l'Armée reconnaîtra ses erreurs et les réhabilitera en offrant la croix de guerre à leur famille. Mais que vaut une décoration lorsqu'on a pris la vie de vos enfants, époux et parfois pères de familles ? Pas grand chose en effet et c'est pour cela que l'historien Jean-Yves le Naour, en collaboration avec les Archives départementales des Bouches-du-Rhône a décidé de les faire sortir de l'ombre et de les mettre à l'honneur ici.

Un ouvrage puissant, extrêmement bien documenté avec un documentaire qui suit cette bande-dessinée pas si anodine que cela...bien au contraire ! Un graphisme très appliqué et un scénario, bien qu'il fut brai, très bien adapté. A découvrir !
Commenter  J’apprécie          361
Voici un nouvel opus engagé de A. Dan, qui est aussi l'auteur de Pour un peu de bonheur, voici donc une autre bande dessinée, traitant de la première guerre mondiale.
Ici, il est question du départ, pour le front de l'Est, de poilus mobilisés dans le Sud. C'est d'ailleurs pour cela qu'on les appelle "ceux du Midi".
Une histoire vraie est, bien malheureusement, à l'origine du livre. En fait, les jeunes mobilisés issus de ce fameux contingent, qui, on le comprend très vite, a mauvaise presse, et qui souffre d'une image stéréotypée au possible (celle d'une bande attardée de fainéants, aficionados invétérés de siestes, qui, conséquemment, ne peuvent être fiables, tout doreurs de pilules qu'ils sont censés être !) , ainsi donc ces poilus du Sud se retrouvent littéralement otages au sens figuré d'une situation d'échec inextricable dans laquelle le commandement militaire, et quasiment jusqu'à son sommet, a brillé par son obstination aveugle, son incompétence sans mesure et ensuite par son extrême mauvaise foi et sa volonté infinie de sauver coûte que coûte la face et les apparences. Je n'en dis pas plus.
On connaissait déjà grâce à "Un long dimanche de fiançailles" de Sébastien Japrisot le sort injuste réservé à certains soit disant mutiniers, et à présent, on découvre -en tout cas, moi j'ai fait une découverte ! - la folie d'une poignée d'hommes hautains et méprisants que seuls, le rang, les honneurs, la renommée et le pouvoir importent ! Une sorte de clan où sacrifier la chair à canon fait partie de la routine. Un monde fou et désespérément cruel !
Commenter  J’apprécie          100
Une lecture de plus sur la Première Guerre Mondiale qui n'en finit pas de faire couler beaucoup d'encre et de couleur après avoir fait couler le sang.

On se penchera sur le sort de deux innocents qui furent fusillés pour l'exemple. le contexte est celui de la débâcle en Lorraine des armées du XVème corps composé essentiellement de soldats provençaux. Au lieu de porter la responsabilité de leur maladresse tactiques, les généraux ont préféré faire porter le chapeau aux soldats méridionaux connus soi-disant pour leur lâcheté et leur fanfaronnade. Dans la réalité non fantasmée, ils ont envoyé les soldats à l'assaut sans soutien de l'artillerie. Les obus allemands ne les ont pas manqué. A noter qu'il y a plusieurs passages qui sont strictement similaires à ceux que j'ai lu tout récemment dans Les Taxis de la Marne.

Le généralissime Joffre a été très attaqué à juste titre dans Les Taxis de la Marne. On se rend compte avec ce nouvel épisode qu'il était un véritable as pour se dédouaner des défaites en faisant porter la faute sur de valeureux soldats. En ce qui me concerne, j'aurais fait enlever de tous le pays les statues de ce général qui ne méritait que le même sort que Pétain pour avoir causé des milliers de morts. Or, il a eu droit à des funérailles nationales suivi d'éloges sur son action. Quelque fois, L Histoire juge très mal. C'est un chef de guerre réellement médiocre doublé d'être un imposteur. Ce nouvel épisode va en tout cas dans ce sens et j'y souscris aisément devant les faits.

Bref, un album qui relate encore un fait oublié et qui nous fait prendre conscience de la valeur des hommes.
Commenter  J’apprécie          73
En cette année du Centenaire de la Première Guerre mondiale, comment réussir à innover sur ce thème ? En faisant appel à l'historien Jean-Yves le Naour, régulièrement inventeur de trésors méconnus. Il aborde la Première Guerre mondiale avec des angles originaux, à l'instar des soldats devenus fous pendant le conflit, ou encore de l'histoire du soldat inconnu.
Sa participation à cette BD ne déroge pas à la règle avec cet épisode accusant des soldats originaires du Midi d'être à l'origine d'une défaite de l'armée française. L'Etat-major a été jusqu'au bout de sa logique, pour montrer l'exemple... "La Faute au Midi" permet de rendre hommage à ces victimes, et de rappeler aux lecteurs que la cruauté de la guerre n'est pas toujours dans le camp ennemi.
Commenter  J’apprécie          70
Le 7 août 1914, les provençaux venus de Marseille à Nice en passant par la Corse prennent le train pour la Lorraine. Ils laissent les champs et les récoltes pour aller bouter les boches hors de France et ramener l'Alsace et la Lorraine dans le giron national. C'est juste l'affaire de quelques semaines paraît-il, tout sera rentré dans l'ordre d'ici la Noël.

Auguste Odde fait partie de ces soldats, qui bien qu'ivres de vins, de chansons et de rêves de gloire, doute pourtant de son retour rapide dans ses chères terres proches de Toulon où il a laissé sa vieille mère bien seule.

Lancé les 20 et 21 août 1914 dans l'offensive de Lorraine, le XVe corps des soldats du Midi placé sous les ordres du général Espinasse essuie une défaite sanglante et 80% d'entre eux sont fauchés par les canons allemands.

Le XXe corps de Lorraine commandé par Foch et le XVIIIe du Languedoc, qui participent eux aussi à l'attaque, subissent le même revers. Il faut dire que Joffre et Foch en sont restés aux tactiques des batailles napoléoniennes.

Au QG de Joffre, au ministère de la Guerre, pareille défaite reste incompréhensible car elle met en défaut la stratégie du Généralissime, ce qui est inacceptable. Mais comme il faut un coupable et qu'on ne peut pas accuser les Lorrains, réputés être les meilleurs soldats de la République, l'opprobre est jeté sur le XVe corps accusé de lâcheté devant l'ennemi.

Avec un cynisme rare et un mépris absolu pour les droits de l'accusé, sur simple dénonciation du médecin major Cathoire et sans que soit établie la véracité des actes d'accusation, une cour martiale condamnera ainsi 6 blessés accusés de mutilation volontaire.

Dans La faute au midi, l'historien qu'est Jean-Yves le Naour nous dévoile un épisode fort méconnu de la première guerre mondiale et surtout l'antagonisme qui existait entre le nord et le sud de la France.

Les méridionaux, réputés fainéants, couards et indolents, avaient bien mauvaise réputation et lorsqu'ils furent accusés de lâcheté devant l'ennemi, cela n'a en aucun cas surpris l'opinion publique française qui les méprisait déjà.

Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
Commenter  J’apprécie          50
Grâce à cette BD historique, j'ai découvert un épisode de la 1ère Guerre mondiale dont je n'avais jamais entendu parler. Lors d'une des premières offensives de l'été 1914, des affrontements ont lieu en Lorraine, territoire hautement symbolique. Les régiments français tombent dans une embuscade et se font massacrer par l'artillerie allemande puis doivent reculer devant la charge des dragons germaniques. Pour le généralissime Joffre, cette défaite est catastrophique et pourrait remettre en cause son autorité et ses compétences. Il faut un coupable, il est tout trouver ce sera le bataillon du Midi, le XVème. J'ai découvert que les français du Midi étaient méprisés par les autres, considérés comme des parasites, des fainéants, des moins que rien, des tartarins. Un véritable racisme anti français, alors que l'union nationale était nécessaire pour aller à la victoire. Les auteurs s'appuient sur les archives pour éclairer cette phase sombre de notre histoire qui aboutira à l'exécution de 2 soldats car il faut un exemple. Si la bassesse de certains est présentée, les auteurs mettent en évidence le courage de ceux qui s'élèvent contre l'injustice et veulent le triomphe de la vérité. Les 2 suppliciés seront innocentés, décorés à titre posthume, le Président de la République présentant ses excuses aux familles au nom de la France. Mais cela ne ramènera pas à la vie Auguste Odde et Joseph Tomasini, morts pour leur pays pour avoir croisé les mauvaises personnes au mauvais moment. Merci à A.Dan et à Jean-Yves le Naour de les avoir sortis de l'oubli et mis en lumière
Commenter  J’apprécie          30
20 août 1914. En Lorraine, le XVe corps, qui regroupe des soldats méditerranéens, subit d'énormes pertes dans la bataille de Lorraine. Malgré les nombreuses mises en garde, Joffre les a envoyé à la boucherie. le bataillon est contraint de battre en retraite. Joffre, pour qui le plan n'avait aucune faille, rejette la responsabilité de cet échec sur ce bataillon valeureux. Pour l'exemple, deux soldats vont être fusillés sans le moindre remord.
Une BD dure. Pas pour ses images, mais le sujet est choquant. A la fin de la BD, on trouve une explication de cette histoire qui a vraiment eu lieu. L'auteur nous retranscrit très fidèlement les différentes étapes, qui amènent à cette erreur judiciaire volontaire.
Nous retrouvons ici les clichés de l'époque sur le Nord et le Sud (clichés qui n'ont pas tellement évolués) Nous suivons les stratégies organisées par les officiers dans les bureaux parisiens, sans connaissances réelles de ce qui se passe sur le terrain. Nous observons également les rivalités entre les différents corps d'armées, les différentes armes. L'armée française avait du mal à accepter le changement et à faire évoluer ses tactiques. (Peut-être est-ce une caractéristique française ?!)
Un moment d'Histoire à découvrir.
Lien : http://laptitesourisduweb.bl..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (86) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5241 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}