AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4

sur 47 notes
5
8 avis
4
9 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Voici un livre fait pour comprendre clairement et facilement la vie d'un jeune palestinien (il y a dix ans mais la situation s'est encore aggravée aujourd'hui).
Bien que Maximilien le Roy en ait écrit et dessiné la majeure partie, il s'agit en quelque sorte d'un ouvrage collectif : Simone Bitton a composé une brève préface, une entretien avec Alain Gresh vient compléter le récit et le rend ainsi encore plus intéressant.
Mais surtout Mahmoud Abu Srour, le protagoniste, participe pleinement au récit, avec ses dessins (petit bémol, ils me semblent moins beaux que ceux de l'auteur) et les photos de son album de famille. Ce jeune homme est admirable en ce sens qu'il devient pacifiste et le demeure, en dépit de ce qu'il a subi.
Commenter  J’apprécie          290
L'auteur nous fait partager le quotidien et les réflexions de Mahmoud, vendeur dans une épicerie familiale, dans le camp d'Aïda.
La vie du jeune homme est inéluctablement imprégnée du conflit israélo-palestinien, et de la politique coloniale israélienne que la BD dénonce.
Dans un entretien en postface avec le journaliste Alain Gresh, l'auteur expose son propre point de vue sur la nature des actes de résistance palestiniens, qu'il refuse de caricaturer sous le vocable réducteur de terrorisme, en les situant dans leur contexte historique et géopolitique. L'ensemble constitue un ouvrage très intéressant sur le sujet, qui n'est pas sans rappeler les propos de Sorj Chalandon sur le "problème" irlandais ('Mon traître', et 'Retour à Killybegs').
Commenter  J’apprécie          240
Qui raconte ? Maximillien ou Mahmoud ? Peut-être au fond n'est ce pas si important. Écoutons, plutôt.
L'histoire d'un peuple de terroristes, dépossédé de ses terres par la force et le soutien d'une communauté internationale rongée d'abord par la culpabilité )bien normale après la Shoah) puis la cupidité et la volonté de puissance. le dialogue à été rompu avant d'avoir existé, presque à jamais pourrait-on croire. Les seules voix qui se sont fait entendre sont celle de la guerre et de la vengeance. Les autres sont étouffées.
J'ai souvent pensé à Une Bouteille dans la Mer de Gaza, par cette volonté d'expliquer et e faire comprendre à situation intenable des des Palestiniens. Sans pardonner la violence, mais en la comprenant tout de même. Et en aussi aux Chroniques de Jérusalem, par le regard parfois très extérieur, comme étranger que Mahmoud porte sur sa situation. Il constate et analyse, confronte avec d'autres événements historiques. Et il dessine, les planches sont parcourus par ses dessins à lui. Sa manière de faire le mur, à défaut de s'enfuir ?
Commenter  J’apprécie          140
Je lis à doses homéopathiques depuis quelques jours 'Chroniques de Jérusalem' de Guy Delisle, et j'avoue qu'il me manque pas mal de bases en géopolitique pour tout saisir et apprécier pleinement. Cet album-ci m'a un peu éclairée. Il s'agit du témoignage de Mahmoud Abu Srour - Palestinien dans un camp - recueilli par l'auteur. C'est forcément partisan, puisqu'on adopte à la lecture le point de vue de cet homme, mais suffisamment mesuré, réfléchi, sensé et argumenté pour être pris au sérieux.

Je ne parlerai pas du propos, les citations que j'ai choisies sont explicites. En revanche, je peux dire que j'ai trouvé le support superbe. De jolis dessins réalistes, où l'on voit parfois le grain du papier, illustrent artistiquement le texte et rendent l'ensemble encore plus émouvant et convaincant. En postface, des photos de Mahmoud, et un entretien de l'auteur avec Alain Gresh, journaliste spécialiste du Proche-Orient, complètent parfaitement ce témoignage-documentaire enrichissant.
Commenter  J’apprécie          80
Faire le Mur, M. le Roy est une bande dessinée sortie en 2010 qui revient sur le conflit israélo-palestinien en racontant la vie d'un palestinien. Rien que le titre en dit long …

"Camp de réfugiés d'Aïda, Cisjordanie, été 2008. Mahmoud Abu Srour est un jeune Palestinien de 22 ans, qui survit en tenant une petite épicerie. Il s'évade par le dessin et ses lectures, captif d'une immense prison à ciel ouvert : toute la Cisjordanie est une nasse sans issue, cernée par un mur presque infranchissable de 700 kilomètres de long… Son sésame pour une autre vie rêvée : Audrey, une jeune française de 19 ans, venue en

Palestine pour comprendre ce qui s'y passe. Mahmoud en est amoureux, et espère la séduire en lui proposant de passer deux jours dans sa famille, chez sa soeur installée dans une ville israélienne toute proche. Mais pour concrétiser ce projet tout simple, il faut défier les règles et prendre de gros risques, au nez et à la barbe de soldats israéliens en état d'alerte. Il faut faire le mur…"
Cette bande dessinée, très réaliste dans son dessin, est d'une qualité sublime. Elle revient sur un problème majeur de notre époque en nous dévoilant une vie, un aspect singulier qui permet une compréhension, une mise en situation pour finalement bousculer notre vision des choses. le moindre détail doit être réfléchie lorsque l'on vie sous domination comme Mahmoud.
Lien : http://chickon.fr/2014/06/04..
Commenter  J’apprécie          70
Faire le mur est l'une des premières bd qui aborde la question palestinienne en me montrant leur point de vue. Il est vrai que jusqu'à une période récente, abreuvés par les médias occidentaux, je croyais naïvement que c'était des terroristes qui voulaient détruire l'état d'Israël. Je ne voyais qu'un monde bipolaire : les méchants contre les gentils. Durant la Seconde guerre mondiale, c'était même très facile de faire ce partage manichéen. de même pendant la guerre froide. Et puis et surtout, les juifs avaient bénéficié de la compassion mondiale liée à la découverte de l'holocauste. Tout le monde avait marché …

Cette lecture n'aura pas été inutile car elle ouvre véritablement les yeux sur ce conflit qui s'éternise depuis plus de 60 ans. Actuellement, la population palestinienne est brimée et parquée autour d'un mur honteux censé protéger des colons. le mot est lâché : il s'agit bien d'un vaste programme de colonisation. Quel serait alors le prochain stade ? L'extermination de tout un peuple ? Il est vrai que depuis quelques temps, la position des gouvernements occidentaux s'est infléchie. Ce n'est manifestement pas assez pour éviter cet apartheid d'un nouveau genre.

Alors, oui, j'aimerais vivre sur une planète responsable qui éviterait toute forme de conflit. Cela serait le meilleur des mondes. Il faut bien admettre que cette utopie n'existe malheureusement pas. Faut-il alors bien choisir son camp pour ne pas se tromper ? Certainement. Une autre attitude consisterait à les renvoyer les uns comme les autres le dos au mur. Etant moins mâture, j'en avais marre d'entendre parler du Moyen-Orient à la TV ou à la radio. Cela m'harassait littéralement. Je me disais qu'en France, juifs et arabes arrivaient bien à vivre ensemble dans une apparente harmonie, pourquoi cela ne serait-il pas le cas là-bas ? Alors, peut-on mettre sur le même pied d'égalité oppresseur et opprimé ? Je ne le pense pas. Cela serait une manière d'éviter de voir le problème en face et de préférer la fuite en ne prenant pas position. Cependant, il faut toujours avoir en tête qu'un opprimé peut se révéler un jour un puissant agresseur. Rien n'est facile en ce bas monde.

Et puis, il ya ce mot qui cache bien des réalités différentes : terroriste. Depuis un certain 11 Septembre, il y a eu une croisade à travers le monde pour faire la chasse aux terroristes. du coup, les Etats ont utilisé ce mot pour mâter toute rébellion qui était gênante pour la pérennité de leur régime. C'est encore le cas de nos jours avec toutes les dictatures à travers le monde. Un terroriste tue aveuglément des civils. C'est ce qu'on leur reproche essentiellement. Cette bd va nous apporter des éléments de réponse même si le postulat de base demeure le fait qu'on doit condamner toute forme de terrorisme. Encore une fois, on n'est pas dans le meilleur des mondes !

Je dois bien avouer que la démonstration a été plutôt convaincante. Je ne me transformerai pas en combattant de la liberté pour autant, rassurez-vous ! L'oeuvre est plutôt mal dessinée mais ce n'est pas ce qui compte en l'espèce. Il y a une narration qui nous prend tout de suites par les tripes et qui nous emmène sur un terrain insoupçonné. J'ai essayé de croire que cela se voulait objectif. Cela ne sera pas le cas notamment pour certaines affirmations qui sont fausses après vérification.

Cependant, le témoignage de ce jeune palestinien est touchant car il ne fait pas dans la charité ou la compassion à deux balles. J'ai eu la vision qu'avec des gens de bonne volonté des deux côtés, il était possible de construire une paix durable dans un Etat qui les engloberait en respectant leur particularisme et leur culture. A mon sens, la fausse route a été de croire qu'une même terre pouvait regrouper deux Etats différents. On peut toujours avoir de l'espoir d'un monde meilleur ! Cette oeuvre y contribue en tout cas !
Commenter  J’apprécie          60
Une sacrée claque que cette bande dessinée , surtout en ces temps où l'on parle d'une troisième Intifada.
Ici, le narrateur , c'est Mahmoud, qui vit dans le camp d'Aïda en Cisjordanie: un vrai camp délimité par un mur... Et on voit son point de vue de Palestinien sur ce conflit qui n'en finit pas, les risques pour aller voir sa soeur de l'autre côté du mur, son frère en prison depuis 7 ans, sans avoir été jugé, mais parce qu'on le soupçonne d'avoir tué un soldat israélien, sa ferme détruite par des bulldozers en quelques heures...
Et lui Mahmoud, il étouffe: il voudrait dessiner: il tient l'épicerie familiale; il voudrait aimer: il ne rencontre que des femmes de passage alors que lui ne peut sortir...
Et on sent sa colère : il ne comprend pas l'inertie internationale face à Israël qui ne respecte pas les accords de paix, le partage de la terre , et grignote petit à petit les territoires palestiniens. Et ceux qui luttent contre ça , il aimerait tellement qu'on ne les appelle plus terroristes; pour lui, ce sont des résistants et ils répondent à leur manière à la violence israélienne.
Je sais que ce conflit est compliqué mais avoir un autre oeil que celui des médias fait du bien . Et là, on ne peut que réfléchir . Surtout que cette Bd est pleine de références: Guernica, Mandela... : L Histoire fait écho à cette histoire réelle car Mahmoud, l'auteur l'a rencontré . D'ailleurs ses propres dessins, colorés et sauvages, entrecoupent ceux d'un gris jaunis de l'auteur.
Mahmoud croit au pouvoir de la littérature pour faire prendre conscience de ce qui se passe: là , c'est réussi.
Commenter  J’apprécie          60
Lors d'un voyage en Palestine en 2008 Maximilien le Roy va rencontrer Mahmoud Abu Srour. de leurs échanges naîtra cet album d'une grande force. Les 2M, Maximilien et Mahmoud vont à eux deux détruire symboliquement le mur en Palestine et tout ce qui peut séparer les hommes.
Alors pour bien commencer une nouvelle année, pourquoi pas avec cet album qui par ailleurs, vous permettra éventuellement de découvrir, un auteur extraordinaire, Le Roy et vous poussera à découvrir le reste de son oeuvre.

(Certes pas aussi abouti selon moi que les albums sur la vie de Thoreau ou d’Albert Clavier en Indochine coloniale, ce dernier n'en reste pas moins séduisant car il préfigure déjà la capacité de son auteur à laisser toute sa place au texte voire indirectement au dessin. )
Mon bémol, le dessin un peu trop dans l’esquisse
Commenter  J’apprécie          50
Monologue d'un jeune palestinien vivant dans le "camp de réfugiés" d'Aida. Maximilien le Roy donne la parole à Mahmoud. Peut on envisager la dureté et la violence d'une vie de prisonnier dans son propre pays?
L'auteur dénonce les exactions contre les palestiniens, connus mais tolérés par les puissances mondiales. Ce n'est pas un simple pamphlet contre Israël mais un portrait de la jeunesse palestinienne. Celle qui est taxée de terrorisme, qui n'a pas d'avenir, qui lutte contre elle-même, sa rage, par le bon sens. Mais combien de temps peut-on ne pas répondre aux humiliations?
Ouvrage littéraire tout autant que graphique, Faire le Mur est magistral par son texte et sensible par le coup de crayon de Maximilien. Les trois formes que prennent ses illustrations montrent sa maîtrise et sublime ses réflexions. Un travail abouti qui mérite une lecture attentive.
Commenter  J’apprécie          50
Un témoignage pro palestinien sur le conflit qui oppose la Palestine et l'Israël, qui laisse un gout amer...La fin de la violence est encore loin...
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (99) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5245 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}