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3.96/5 (sur 78 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Le Caire, Égypte , 1948
Biographie :

Journaliste et auteur.
Sa mère est une russe d'origine juive, née en Suisse. Son père naturel est Henri Curiel (1914-1978), militant communiste et internationaliste, assassiné à Paris. Son père adoptif est un copte égyptien.
Après avoir été permanent de l'union des étudiants communistes avec Dominique Vidal puis de la jeunesse communiste, il suit une formation politique à Berlin Est. Il est très actif au sein du parti communiste français où il est l'un des permanents.

Alain Gresh était jusqu'en décembre 2005 rédacteur en chef du mensuel "Le Monde diplomatique". De janvier 2008 à janvier 2014, il en est le directeur adjoint. Il prend finalement sa retraite fin 2015.
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur le Proche-Orient dont, avec Dominique Vidal, "Les 100 portes du Proche-Orient" (L'Atelier, 1996), et en 2000, avec Tariq Ramadan, "L'Islam en questions" (Actes Sud, 2001). Il est encore l'auteur de "Israël-Palestine, vérités sur un conflit" (Fayard, 2001) et "L'Islam, la République et le monde" (Fayard, 2004).
II est considéré comme un des plus compétent commentateur des conflits au proche-orient,
fondateur des journaux en ligne Orient XXI et Afrique XXI.
Il signe en 2023 une réédition augmentée, avec Hélène Aldeguer au dessin, la bande dessinée "Un chant d'amour. Israël-Palestine, une histoire française".

site officiel : https://blog.mondediplo.net/-Nouvelles-d-Orient
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Alain Gresh et Dominique Vidal, auteurs du livre "Palestine 1947. Un partage avorté" exprime leur position sur le plan de partage de 1947. En refusant ce plan, les Arabes n'ont-ils pas commis une erreur historique fatale ? Retour sur les sources du conflit israélo-arabe avec cette nouvelle édition d'un “classique” qui permet de mieux comprendre la genèse d'une situation géopolitique particulièrement complexe. Plus d'informations sur le site de l'éditeur : http://www.andreversailleediteur.com/?livreid=709


Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
"Ne rien occulter des heures sombres de notre histoire, c'est tout simplement défendre une idée de l'Homme, de sa liberté et de sa dignité."
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Oui, les juifs ont souffert de l'holocauste, oui bon nombre d'entre eux sont victimes d'antisémitisme. Non ces faits de leur donnent pas le droit de poursuivre une politique de dépossession à l'encontre d'un peuple qui ne porte aucune responsabilité dans l'histoire de leurs malheurs.
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"Pourquoi en 1978 ai-je approuvé, seul des responsables des grandes organisations politiques françaises, l'accord de Camp David ? Parce que je pensais que ceux qui se faisaient la guerre avaient aussi le droit de se faire la paix [...]."
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[...]
  Malgré tout, l'opinion palestinienne a continué, des années durant, d'appuyer le "processus de paix". L'Autorité s'est mise en place et Yasser Arafat est rentré triomphalement à Gaza. Des élections eurent lieu au début de 1996 pour désigner un Conseil législatif ; La participation fut massive. Les Palestiniens voulaient croire que l'indépendance scintillait au bout du chemin. Après la signature des accords d'Oslo II, en septembre 1995, le Premier ministre israélien est assassiné par un fanatique juif au cours d'un grand meeting pacifiste. Shimon Pérès lui succède. Une série d'attentats-suicides, lancés par le mouvement islamiste Hamas au printemps 1996, débouchent sur la victoire, de justesse, de la droite et de Benyamin Netanyahou aux élections. 
Quel rôle le terrorisme a-t-il joué dans l'échec d'Oslo ? Essayons d'abord de préciser ce concept flou, manipulé par les uns et les autres, exploité pour discréditer l'adversaire. Disons, pour simplifier, que le terme "terrorisme" désigne les violences dirigées de manière aveugle contre les civils. Les Etats sont ceux qui en font le plus grand usage : la France en Algérie, les Etats-Unis au Vietnam, la Russie en Tchétchénie, Israël au Liban, de nombreux gouvernements du tiers-monde, de l'Irak à l'Indonésie, contre leur propre population. Le terrorisme est aussi souvent l'arme des démunis, la réponse du faible au fort. Il a notamment servi lors des luttes de libération. L'Histoire l'a fréquemment confirmé : il n'est pas rare que les anciens terroristes endossent l'habit de dirigeants respectés.Comme je l'ai évoqué dans le chapitre II, Menahem Begin et Itzhak Shamir, à la tête de l'Irgoun et du Lehi, ont perpétré dans les années 1930 et 1940 des attentats meurtriers contre des civils arabes avant d'accéder aux plus hautes charges en Israël. Les "tueurs du FLN" dénoncés jour après jour par les autorités et par la majorité de la presse française sont ceux qui dirigent l'Algérie indépendante. Le pouvoir sud-africain blanc a finalement traité avec le Congrès national africain (ANC), dont les métodes étaient régulièrement dénoncées par les Etats-Unis et le Royaume-uni. Itzhak Rabin a serré la main à Yasser Arafat, "homme aux mains couvertes de sang juif". 
Les  images atroces des victimes du terrorisme secouent les opinions. Elles provoquent, à juste titre, une indignation contre ceux qui utilisent cette arme aveugle. Pourtant, il faut dépasser la condamnation morale pour replonger dans la réalité politique. Et s'interroger : peut-on combattre efficacement le terrorisme sans en éliminer les causes ? 
Le mouvement Hamas (Mouvement de la résistance islamique) est issu de l'organisation des Frères musulmans, qui fut, dans les années 1970 et au début des années 1980, aidée par les services de renseignement israéliens pour... lutter contre l'OLP. Le Hamas a exprimé dès 1993 son hostilité aux accords d'Oslo. Bien structuré, contrôlant des fondations d'aide aux populations les plus pauvres et un réseau de mosquées, il a créé une structure clandestine, les brigades Ezzedine El Qassam. Celles-ci ont mené des campagnes d'attentats contre des civils israéliens, notamment au printemps 1996, qui firent des dizaines de morts. Pour obtenir l'arrêt de ces actions, l'Autorité palestinienne a utilisé contre cette organisation, entre 1997 et 2000, la tactique du bâton et de la carotte, de la répression et de la "cooptation". Elle est parvenue à réduire considérablement le nombre d'attentats et à isoler le Hamas d'une population qui pariait encore sur la paix. 
En revanche, la riposte israélienne au terrorisme fut illogique. Tout en exigeant un combat plus déterminé de l'Autorité pour le contrer, le gouvernement de Tel-Aviv a répliqué en freinant les négociations, ce qui donnait au Hamas une sorte de droit de veto sur le processus de paix, éloignait la perspective d'une solution et alimentait l'exaspération de la population palestinienne. Par la suite, le gouvernement israélien a multiplié les représailles collectives, contraires au droit humanitaire international, et notamment les "bouclages" ; pendant un jour, deux jours, une semaine, les habitants étaient maintenus prisonniers dans leurs villes ou leurs villages. Les gens étaient empêchés de se rendre à leur travail, les marchandises pourrissaient dans les entrepôts, des malades mouraient faute d'avoir pu rejoindre un hôpital. Le niveau de vie de la majorité des Palestiniens s'effondra, le chômage et la pauvreté s'étendirent. Comment la punition des populations pouvait-elle contribuer à éradiquer le terrorisme ? Une seule arme aurait été efficace : l'avance résolue vers la fin totale de l'occupation, vers la création d'un Etat palestinien.

Chapitre VI, Une guerre de plus ? (1950-2001), p168 à 172 (édition de 2001).
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La conflagration de 1948-1949 a engendré de nombreux mythes : les dirigeants sionistes auraient voulu appliquer le plan de partage ; la victoire israélienne contre cinq armées arabes relèverait du prodige - Analyse d'un miracle, tel est le titre d'un ouvrage d'Arthur Koestler consacré à l'évènement ; les réfugiés seraient partis d'eux-mêmes ou à l'appel des dirigeants arabes ( je reviendrai sur ce point au chapitre suivant ) ; Israël a cherché obstinément la paix avec ses voisins.
Israël est un état démocratique, en tout cas pour ses citoyens juifs, les Arabes subissant des discriminations dans divers domaines. Après trente ans, ses archives se sont ouvertes aux chercheurs, même si certaines d'entre elles, trop "sensibles", restent encore inaccessibles. Elles ont permis de "revisiter" de nombreux mythes de l'histoire nationale. Les "mensonges historiques" ne sont évidemment pas une nouveauté, ni une particularité de la région. Ernest Renan, que j'ai déjà cité, écrivait : "L'oubli, et je dirai même l'erreur historique sont un facteur essentiel de la création d'une nation [...]. L'investigation historique, en effet, remet en lumière les faits de violence qui se sont passés à l'origine de toutes les formations politiques."
Au Proche-Orient aussi, L'Histoire épaule, presque directement, les stratégies politiques. Etablir si les Palestiniens ont été chassés en 1947-1949 ou sont partis de leur plein gré a, bien évidemment, des conséquences concrètes sur leur statut actuel et sur ce que l'on appelle leur "droit au retour". Et la remise en cause des mythes que j'ai évoqués bat en brèche la supériorité morale que s'est arrogée Israël au cours de la seconde moitié du XXe siècle.

Chapitre III, du judaïsme au sionisme, p100-101 (édition de 2001).
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Depuis un demi-siècle, la France s'est acquis la réputation d'être "pro-arabe" et "pro-palestinienne". Certains la décrivent même comme profondément anti-israélienne, voire antisémite. Ce livre raconte une histoire différente. N'attribuant aux protagonistes que des propos qu'ils ont réellement tenus soit officiellement, soit officieusement, il décrit les relations tumultueuses et parfois contradictoires que la France a entretenues avec le Proche-Orient. Il dévoile le rôle diplomatique qu'a joué Paris pendant des décennies dans le conflit israélo-palestinien puis son progressif efficacement, alors même que ses positions en faveur d'une solution à deux États, l'un palestinien, l'autre israélien, sont finalement acceptés par tous.

Publié cinquante ans après la guerre de juin 1967, cet ouvrage s'interroge enfin sur la façon dont ce conflit est progressivement devenu une "passion française [Denis Sieffert, Israël-Palsetine, une passion française]. Une passion qui n'anime pas seulement les responsables politiques mais aussi les intellectuels, les universitaires, les artistes, les anonymes - bref toute la société. Férue de débats, marquée en profondeur par son double passé vichyste et colonialistes, abritant les communautés juives et musulmanes les plus importantes d'Europe, la France est devenue une caisse de résonance d'un conflit israélo-palestinien dévoilant ses fractures intérieures.
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Hébron exprime aussi la déraison des choix israéliens. Cette grande agglomération palestinienne aurait dû être évacuée à la fin de 1995, comme l'ensemble des autres villes de Cisjordanie. Il n'en fut rien. Pourquoi ? Depuis 1979, au coeur de cette "ville des patriarches" où se trouverait le tombeau d'Abraham, se sont imposés quelques centaines de fanatiques juifs. Illuminés, fous de Jéhovah, armés de mitraillettes, protégés par l'armée, ils provoquent et agressent en permanence la population arabe. En janvier 1997, sous l'égide des Etats-Unis, le gouvernement de droite et Yasser Arafat paraphent un invraisemblable arrangement. La ville est divisée en deux : une partie, qui englobe les 400 colons et... 30000 Palestiniens, demeure sous occupation, l'autre partie est évacuée. Depuis le début de la seconde Intifada, ces populations sont maintenues sous couvre-feu permanent vingt-quatre heure sur vingt-quatre. Il n'est levé que pour quelques heures, tous les trois jours, pour permettre aux habitants de se procurer de la nourriture. Les enfants sont confinés chez eux et ne peuvent plus se rendre à l'école. L'intérêt de 400 exaltés a prévalu.

Chapitre VI, Une guerre de plus ? (1950-2001), p167-168 (édition de 2001).
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[...] Sur Jérusalem, en revanche, Ehoud Barak a assoupli un inamovible dogme en envisageant pour la première fois le partage de "Jérusalem unifiée", décrété en 1967 "capitale éternelle" d'Israël. La ville pourrait devenir la capitale des deux Etats, même s'il reste encore à déterminer ce qui appartiendra à chacun. Cette dernière proposition suscite une levée de boucliers en Israël - malgré le soutien de la majorité de l'opinion à son Premier ministre -, mais aussi dans certains cercles des communautés juives du monde, d'autant plus extrémistes qu'ils sont confortablement installés loin du champ de bataille. Elie Wiesel, prix Nobel de la paix, se fend d'un texte dans Le Monde (18 janvier 2001), intitulé : "Jérusalem, il est urgent d'attendre", reprochant ses concessions au Premier ministre israélien. Mieux vaut le mur des Lamentations que la paix, explique en substance cette "grande conscience". Il est vrai qu'Elie Wiesel nie le fait que les Palestiniens aient été expulsés. Interrogé sur les massacres de Sabra et Chatila, il n'a pas eu un mot de compassion pour les victimes...Les plus fanatiques ne sont pas toujours ceux qu'on croit.

Chapitre VI, Une guerre de plus ? (1950-2001), p174-175 (édition de 2001).
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Claude Lanzmann est le directeur des Temps modernes, une revue fondée par Sartre. Elle joua - mais c'était bien avant ta naissance - un rôle dans le débat intellectuel français. Lanzmann a commis un film pitoyable et apologétique sur l'armée israélienne. C'est son droit, nous sommes dans un pays libre. Il en a réalisé un autre, marquant, sur le génocide des juifs. Il en tourné un troisième intitulé Pourquoi Israël ? A aucun moment il n'y évoque les Arabes. Interrogé sur le pourquoi de cette absence, il répond, dans une tribune du Monde (7 février 2001) : "C'est à eux de le faire." Arrête-toi une minute sur l'aberration de ce propos. Les Noirs devraient écrire sur les Noirs, les Arabes sur les Arabes, les juifs sur les juifs... Logique ethnique, tribale, logique de guerre, éloignée de tout idéal humaniste.

Chapitre premier, Lettre à ma fille. "Dieu est du côté du persécuté...", p20 ( édition de 2001).
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«Tous les cadres de vie (dans les
sociétés européennes) se fissurent. L’Etat-nation semble se disloquer
sous les coups de la mondialisation et de la construction
européenne (...). Ces peurs, certains veulent les cristalliser
autour de l’islam, à la fois ennemi insaisissable à l’extérieur
et relayé à l’intérieur par une cinquième colonne d’autant
plus menaçante qu’elle est à la fois «exotique» et si semblable
à nous-mêmes»
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