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Voici un livre fait pour comprendre clairement et facilement la vie d'un jeune palestinien (il y a dix ans mais la situation s'est encore aggravée aujourd'hui).
Bien que Maximilien le Roy en ait écrit et dessiné la majeure partie, il s'agit en quelque sorte d'un ouvrage collectif : Simone Bitton a composé une brève préface, une entretien avec Alain Gresh vient compléter le récit et le rend ainsi encore plus intéressant.
Mais surtout Mahmoud Abu Srour, le protagoniste, participe pleinement au récit, avec ses dessins (petit bémol, ils me semblent moins beaux que ceux de l'auteur) et les photos de son album de famille. Ce jeune homme est admirable en ce sens qu'il devient pacifiste et le demeure, en dépit de ce qu'il a subi.
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Faire le mur est l'une des premières bd qui aborde la question palestinienne en me montrant leur point de vue. Il est vrai que jusqu'à une période récente, abreuvés par les médias occidentaux, je croyais naïvement que c'était des terroristes qui voulaient détruire l'état d'Israël. Je ne voyais qu'un monde bipolaire : les méchants contre les gentils. Durant la Seconde guerre mondiale, c'était même très facile de faire ce partage manichéen. de même pendant la guerre froide. Et puis et surtout, les juifs avaient bénéficié de la compassion mondiale liée à la découverte de l'holocauste. Tout le monde avait marché …

Cette lecture n'aura pas été inutile car elle ouvre véritablement les yeux sur ce conflit qui s'éternise depuis plus de 60 ans. Actuellement, la population palestinienne est brimée et parquée autour d'un mur honteux censé protéger des colons. le mot est lâché : il s'agit bien d'un vaste programme de colonisation. Quel serait alors le prochain stade ? L'extermination de tout un peuple ? Il est vrai que depuis quelques temps, la position des gouvernements occidentaux s'est infléchie. Ce n'est manifestement pas assez pour éviter cet apartheid d'un nouveau genre.

Alors, oui, j'aimerais vivre sur une planète responsable qui éviterait toute forme de conflit. Cela serait le meilleur des mondes. Il faut bien admettre que cette utopie n'existe malheureusement pas. Faut-il alors bien choisir son camp pour ne pas se tromper ? Certainement. Une autre attitude consisterait à les renvoyer les uns comme les autres le dos au mur. Etant moins mâture, j'en avais marre d'entendre parler du Moyen-Orient à la TV ou à la radio. Cela m'harassait littéralement. Je me disais qu'en France, juifs et arabes arrivaient bien à vivre ensemble dans une apparente harmonie, pourquoi cela ne serait-il pas le cas là-bas ? Alors, peut-on mettre sur le même pied d'égalité oppresseur et opprimé ? Je ne le pense pas. Cela serait une manière d'éviter de voir le problème en face et de préférer la fuite en ne prenant pas position. Cependant, il faut toujours avoir en tête qu'un opprimé peut se révéler un jour un puissant agresseur. Rien n'est facile en ce bas monde.

Et puis, il ya ce mot qui cache bien des réalités différentes : terroriste. Depuis un certain 11 Septembre, il y a eu une croisade à travers le monde pour faire la chasse aux terroristes. du coup, les Etats ont utilisé ce mot pour mâter toute rébellion qui était gênante pour la pérennité de leur régime. C'est encore le cas de nos jours avec toutes les dictatures à travers le monde. Un terroriste tue aveuglément des civils. C'est ce qu'on leur reproche essentiellement. Cette bd va nous apporter des éléments de réponse même si le postulat de base demeure le fait qu'on doit condamner toute forme de terrorisme. Encore une fois, on n'est pas dans le meilleur des mondes !

Je dois bien avouer que la démonstration a été plutôt convaincante. Je ne me transformerai pas en combattant de la liberté pour autant, rassurez-vous ! L'oeuvre est plutôt mal dessinée mais ce n'est pas ce qui compte en l'espèce. Il y a une narration qui nous prend tout de suites par les tripes et qui nous emmène sur un terrain insoupçonné. J'ai essayé de croire que cela se voulait objectif. Cela ne sera pas le cas notamment pour certaines affirmations qui sont fausses après vérification.

Cependant, le témoignage de ce jeune palestinien est touchant car il ne fait pas dans la charité ou la compassion à deux balles. J'ai eu la vision qu'avec des gens de bonne volonté des deux côtés, il était possible de construire une paix durable dans un Etat qui les engloberait en respectant leur particularisme et leur culture. A mon sens, la fausse route a été de croire qu'une même terre pouvait regrouper deux Etats différents. On peut toujours avoir de l'espoir d'un monde meilleur ! Cette oeuvre y contribue en tout cas !
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En 2008, Maximilien le Roy se rend en Palestine. C'est pour lui l'occasion d'échanger avec Mahmoud Abu Srour, un jeune palestinien avec lequel il est ami. Celui-ci vit dans le camp de réfugiés d'Aïda, non loin de Bethléem. de là, il tire cette bande dessinée : Faire le Mur, parue en 2010, dans laquelle il évoque la présence du mur de séparation entre les territoires israélien et palestinien, et la vie de son jeune ami.
Le camp d'Aïda est longé par le mur de séparation qui a, dans cette zone, bel et bien la forme d'un mur de béton de neuf mètres de haut (dans d'autres zones il s'agit plutôt d'une barrière). Sur ce mur se trouvent de nombreux graffitis, dont quelques photographies sont disponibles à la fin de la bande dessinée, dans un dossier assez intéressant.
Il y a plusieurs passages dans lesquels le mur est représenté, et où Mahmoud parle de sa construction, mais aussi des graffitis qui y sont peints. le mur est véritablement représenté à plusieurs reprises dans la bande dessinée, et l'image qui en est donnée est assez frappante. Ce mur à l'aspect monumental est le quotidien de nombre de palestiniens qui vivent sur les lieux, et sa représentation ainsi ajoute à ce témoignage. Par endroits, le mur est couvert de graffitis porteurs d'espoirs ou de revendications, révélateurs de l'aspiration à la liberté des Palestiniens, peintes par des personnes venues du monde entier.
Dans la bd sont aussi évoquées les différentes dénominations, assez controversées, de ce mur qui est très loin d'être perçu par tous de la même manière. Les conséquences de la présence du mur y apparaissent nettement, désastreuses pour les Palestiniens et leurs terres. Ceci est mis en lumière par les évocations d'histoires familiales liées au moments clefs du conflit et à la construction du mur de séparation.

Le récit se déroule en juillet 2008, mais fait de nombreux retours sur l'histoire du conflit et celle du mur, comparant ce dernier au mur de Berlin, et effectuant des retours sur l'histoire personnelle de Mahmoud Abu Srour. Maximilien le Roy laisse beaucoup la parole à son ami, dont de nombreux dessins sont présents dans la bande dessinée : façon intéressante d'y intégrer véritablement son point de vue et son témoignage.

De nombreux passages de cette bd nous présentent la réalité de ce mur pour les personnes qui sont contraintes à vivre avec, chaque jour, et sur la façon dont il peut être perçu par eux. Elles invitent à réfléchir sur la place de l'opinion internationale dans ce conflit, et face à ce mur de béton, qui arrête certainement les terroristes, mais aussi, dans une certaine mesure, les idées, les espoirs ou la colère portée par le peuple Palestinien, pour qui il devient difficile d'exister sans résister face à cette oppression.
A cela s'ajoute l'histoire personnelle et familiale de Mahmoud qui, mêlée à cette histoire plus générale concernant le Mur dans le conflit israélo-palestinien, apporte une très intéressante vision des faits et un témoignage édifiant.
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Lors d'un voyage en Palestine en 2008 Maximilien le Roy va rencontrer Mahmoud Abu Srour. de leurs échanges naîtra cet album d'une grande force. Les 2M, Maximilien et Mahmoud vont à eux deux détruire symboliquement le mur en Palestine et tout ce qui peut séparer les hommes.
Alors pour bien commencer une nouvelle année, pourquoi pas avec cet album qui par ailleurs, vous permettra éventuellement de découvrir, un auteur extraordinaire, Le Roy et vous poussera à découvrir le reste de son oeuvre.

(Certes pas aussi abouti selon moi que les albums sur la vie de Thoreau ou d’Albert Clavier en Indochine coloniale, ce dernier n'en reste pas moins séduisant car il préfigure déjà la capacité de son auteur à laisser toute sa place au texte voire indirectement au dessin. )
Mon bémol, le dessin un peu trop dans l’esquisse
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L'auteur nous fait partager le quotidien et les réflexions de Mahmoud, vendeur dans une épicerie familiale, dans le camp d'Aïda.
La vie du jeune homme est inéluctablement imprégnée du conflit israélo-palestinien, et de la politique coloniale israélienne que la BD dénonce.
Dans un entretien en postface avec le journaliste Alain Gresh, l'auteur expose son propre point de vue sur la nature des actes de résistance palestiniens, qu'il refuse de caricaturer sous le vocable réducteur de terrorisme, en les situant dans leur contexte historique et géopolitique. L'ensemble constitue un ouvrage très intéressant sur le sujet, qui n'est pas sans rappeler les propos de Sorj Chalandon sur le "problème" irlandais ('Mon traître', et 'Retour à Killybegs').
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Celui qui nous raconte l'histoire s'appelle Mahmoud, ou plutôt Mahmoud dialogue avec Maximilien et nous livre son histoire. Il vit dans le camp d'Aïda en Cisjordanie. Il y tient une petite épicerie familiale et où il passe son temps à lire et dessiner. Son point de vue, sa révolte et ses rêves viennent se heurter à un mur de 700 kms de long que ses dessins et lectures tentent d'ébrécher. Comme un espoir de liberté et d'évasion malgré tout. Expulsé par les israéliens de la ferme qu'il avait réussi à s'acheter à force de travail et d'économie, il réfléchit sans cesse à sa situation, à celle de son peuple, à ce qui les enferme dans le notion de terrorisme. D'ailleurs, à quel moment la résistance devient-elle terroriste ? Et puis, arrive la jeune Audrey, une étudiante française...

Le dessin est fin et délicat. Les couleurs sont celles des tenues de camouflage ce qui accentue le contexte militaire de l'histoire.

Un constat amer sur le conflit israélo-palestinien avec une once d'espoir et d'humanité.
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Une sacrée claque que cette bande dessinée , surtout en ces temps où l'on parle d'une troisième Intifada.
Ici, le narrateur , c'est Mahmoud, qui vit dans le camp d'Aïda en Cisjordanie: un vrai camp délimité par un mur... Et on voit son point de vue de Palestinien sur ce conflit qui n'en finit pas, les risques pour aller voir sa soeur de l'autre côté du mur, son frère en prison depuis 7 ans, sans avoir été jugé, mais parce qu'on le soupçonne d'avoir tué un soldat israélien, sa ferme détruite par des bulldozers en quelques heures...
Et lui Mahmoud, il étouffe: il voudrait dessiner: il tient l'épicerie familiale; il voudrait aimer: il ne rencontre que des femmes de passage alors que lui ne peut sortir...
Et on sent sa colère : il ne comprend pas l'inertie internationale face à Israël qui ne respecte pas les accords de paix, le partage de la terre , et grignote petit à petit les territoires palestiniens. Et ceux qui luttent contre ça , il aimerait tellement qu'on ne les appelle plus terroristes; pour lui, ce sont des résistants et ils répondent à leur manière à la violence israélienne.
Je sais que ce conflit est compliqué mais avoir un autre oeil que celui des médias fait du bien . Et là, on ne peut que réfléchir . Surtout que cette Bd est pleine de références: Guernica, Mandela... : L Histoire fait écho à cette histoire réelle car Mahmoud, l'auteur l'a rencontré . D'ailleurs ses propres dessins, colorés et sauvages, entrecoupent ceux d'un gris jaunis de l'auteur.
Mahmoud croit au pouvoir de la littérature pour faire prendre conscience de ce qui se passe: là , c'est réussi.
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Dans Faire le Mur, Maximilien le Roy donne la parole à Mahmoud, un jeune palestinien vivant dans le camp d'Aida et avec qui il est devenu ami lors d'un voyage en Cisjordanie. A travers le récit de sa rencontre avec la jeune Audrey, il dénonce la dure situation dans laquelle se trouve son peuple ainsi que le silence gardé face à cela par un grand nombre de nations. J'ai trouvé les dessins très réussis. C'est une bande dessinée intelligente et touchante.
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Faire le Mur, M. le Roy est une bande dessinée sortie en 2010 qui revient sur le conflit israélo-palestinien en racontant la vie d'un palestinien. Rien que le titre en dit long …

"Camp de réfugiés d'Aïda, Cisjordanie, été 2008. Mahmoud Abu Srour est un jeune Palestinien de 22 ans, qui survit en tenant une petite épicerie. Il s'évade par le dessin et ses lectures, captif d'une immense prison à ciel ouvert : toute la Cisjordanie est une nasse sans issue, cernée par un mur presque infranchissable de 700 kilomètres de long… Son sésame pour une autre vie rêvée : Audrey, une jeune française de 19 ans, venue en

Palestine pour comprendre ce qui s'y passe. Mahmoud en est amoureux, et espère la séduire en lui proposant de passer deux jours dans sa famille, chez sa soeur installée dans une ville israélienne toute proche. Mais pour concrétiser ce projet tout simple, il faut défier les règles et prendre de gros risques, au nez et à la barbe de soldats israéliens en état d'alerte. Il faut faire le mur…"
Cette bande dessinée, très réaliste dans son dessin, est d'une qualité sublime. Elle revient sur un problème majeur de notre époque en nous dévoilant une vie, un aspect singulier qui permet une compréhension, une mise en situation pour finalement bousculer notre vision des choses. le moindre détail doit être réfléchie lorsque l'on vie sous domination comme Mahmoud.
Lien : http://chickon.fr/2014/06/04..
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Qui raconte ? Maximillien ou Mahmoud ? Peut-être au fond n'est ce pas si important. Écoutons, plutôt.
L'histoire d'un peuple de terroristes, dépossédé de ses terres par la force et le soutien d'une communauté internationale rongée d'abord par la culpabilité )bien normale après la Shoah) puis la cupidité et la volonté de puissance. le dialogue à été rompu avant d'avoir existé, presque à jamais pourrait-on croire. Les seules voix qui se sont fait entendre sont celle de la guerre et de la vengeance. Les autres sont étouffées.
J'ai souvent pensé à Une Bouteille dans la Mer de Gaza, par cette volonté d'expliquer et e faire comprendre à situation intenable des des Palestiniens. Sans pardonner la violence, mais en la comprenant tout de même. Et en aussi aux Chroniques de Jérusalem, par le regard parfois très extérieur, comme étranger que Mahmoud porte sur sa situation. Il constate et analyse, confronte avec d'autres événements historiques. Et il dessine, les planches sont parcourus par ses dessins à lui. Sa manière de faire le mur, à défaut de s'enfuir ?
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