Flics corrompus, putes de luxe, drogue, trafic, trahisons, écriture punch et intrigue complexe... non nous ne sommes pas dans le dernier
James Ellroy...
Marin Ledun continue à explorer les rouages du terrorisme et de l'antiterrorisme basque. Je dis "continue" mais je viens seulement (au moment où je rédige a critique) de découvrir qu'il y avait une sorte de "prequel" à
Au Fer Rouge.
Suite pas vraiment suite, donc,
Au Fer Rouge ne m'a pas emballé du tout. Ou plutôt, d'abord, j'ai été conquis. L'écriture est souple, viscérale, organique. le propos est fort, très fort. Et ancré dans la réalité, dans
L Histoire, vu qu'il est question abondamment de vrais événements, comme ce ministre avec son compte en Suisse... Cahuzac.
Tous ces éléments sont faits pour me plaire.
En plus, c'est hyper documenté, et les polars régionaux (à l'instar de la Bretagne de
Daeninckx), j'adore.
Et pourtant...
Oui, pourtant, je me suis dégonflé au fil de la lecture, tel un soufflé au fromage dans un courant d'air.
Trop long. Clairement, 412 pages pour en arriver là, c'est too much à mon avis. Un élagage salutaire pour tonifier le récit, cela m'aurait bien plu. L'intrigue m'a aussi gavé peu à peu. Je suis sûr que certains aiment ces intrigues à tiroirs (moi aussi, mais il y a une limite à tout). Et les "ripoux-pas-vraiment-ripoux-mais-ripoux-quand-même"..., j'ai eu ma dose à mi-livre. Et cela a un impact sur l'attachement que j'ai pu éprouver pour les personnages. D'ailleurs, soyons franc... aucun personnage n'a pu avoir ma sympathie. Et c'est aussi là que le bât blesse... Un roman avec uniquement des personnages infréquentables, détestables, pourris jusqu'à la moëlle, compromis, vénaux... ce n'est pas pour moi.
Enfin, je me rends compte que j'aime mieux la Bretagne que le pays basque.
Et on se dit sans peine que
Marin Ledun prépare son prochain livre, avec les survivants. Une trilogie... quand je vous disais qu'on n'était pas loin d'
Ellroy...