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3,42

sur 86 notes
C'est un thriller écrit par Marin Ledun né en 1975 et qui est docteur en communication politique. J'ai bien aimé l'histoire du lieutenant Alexandre Korvine, catarrheux, se cachant à lui-même un potentiel cancer des poumons qui est envoyé à Tournon , 10 000 habitants petite ville de la Drôme pas si tranquille que ça: en effet une série de suicides d'adolescent-es, des vidéos compromettantes, des habitant-es mutiques et complices en même temps viennent jalonner l'enquête de Korvine. Derrière cet enquêteur qui crame clope sur clope pour se doper, on devine son passé traumatisant d'adolescent.
Ce roman dure 3 jours , haletant, c'est une véritable chasse à l'homme, Korvine ne dort pas , il veut comprendre et élucider la chape de plomb qui plane sur cette petite ville engluée dans le malaise et la culpabilité. le style souvent énumératif rend compte de l'urgence des actes, explique le chevauchement des pensées : tout arrive en même temps, quel est l'élément qui va donner l'explication ? Un côté tragique aussi à la fois dans l'histoire et dans le style qui n'hésite pas à plusieurs reprises à généraliser sur la destinée humaine, sur le hasard, l'inévitable fossé entre générations... Assez long mais , pour ce roman , la longueur est un facteur de suspense réussi. Certes, les personnages de flics sont assez conventionnels et les habitant-es parfois pas très crédibles dans leurs réactions, mais c'est bien.
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Dans la ville de Tournon (Ardèche), cinq adolescents et enfants se sont suicidés le même jour. le commissaire décide de faire venir le lieutenant Korvine de Valence, la ville voisine. Il a grandi à Tournon mais il a déménagé vingt ans auparavant, donc il aura un regard neuf sur cette affaire sensible. On lui adjoint le jeune lieutenant Revel, un policier de la ville comme équipier. Les deux hommes partent rencontrer les familles des victimes, qui sont toutes effondrées. Les enfants semblent tous n'avoir aucun problème et aucun point commun. L'enquête s'annonce difficile. Les suicides continuent le lendemain et les policiers trouvent une piste: Les enfants fréquentent tous la maison des jeunes le vendredi soir. Les enquêteurs découvrent des vidéos des enfants chez un des animateurs, mais il ne s'agit pas de films pornographiques ou pédophiles, les enfants semblent heureux et sans contrainte sur des images plutôt banales, hormis qu'ils sont parfois nus.

L'animateur est en fuite, les suicides continuent et un vieil homme autrefois soupçonné de pédophilie se fait lyncher par les pères de quelques victimes. Les policiers cherchent désespérément une piste et celui ou ceux qui se cachent derrière cette épidémie de suicides dont certains ont été filmés. Un notable semble mêlé à l'affaire, tout est en place pour un polar très réussi et pourtant ce n'est pas le cas.

La ville de Tournon est un des personnages principaux du roman, ce qui est une idée originale. Mais son côté glauque et étouffant est trop accentué, on a presque l'impression d'être dans une sorte de cité maudite derrière son apparence de petite ville banale. Il semble que les habitants ont des secrets très noirs à cacher.

Ce scénario pourrait être intéressant, mais l'auteur le dévalorise à force de clichés et d'idées convenues. le personnage de Korvine est un flic antipathique, cynique à souhait, désabusé, qui fume et tousse sans cesse et dont on comprend à demi-mots par des flash back allusifs qu'il a quitté Tournon avec quelques casseroles. C'est un personnage vu et revu, son collègue est aussi là pour le surveiller. Par ailleurs il y a un côté 24 heures chrono très peu vraisemblable. L'enquête dure trois jours non stop durant lesquels Korvine ne s'arrête jamais, il est en mauvaise santé et totalement épuisé, l'auteur insiste beaucoup ce sur point. Par exemple il se lance dans une poursuite en voiture à travers la ville puis la campagne à cent quatre vingt kilomètres heure, peu après avoir constaté qu'il n'a pas eu le temps de dormir depuis plus de cinquante heures. Un surhomme de série américaine y arriverait sans doute, mais pas un policier de plus de quarante ans, en mauvaise santé et qui se demande tout au long du livre s'il va regarder le résultat de ses analyses médicales car il pense avoir- ou il a, ce n'est pas clair- un cancer du poumon. Et durant cette course poursuite, il arrive à éviter les véhicules venant en face, les obstacles etc.

Ces points faibles auraient sans doute passé si l'enquête avait débouché sur quelque chose, mais toutes les pistes échouent et la conclusion fait retomber le soufflé: Circulez, y a rien à voir, il ne s'est rien passé sinon un petit problème de communication… Donc on suit dans ses moindres détails une enquête sur des suicides d'enfants et à la fin tout s'effondre, affaire classée sans suite. Pourtant il manquerait pas grand chose à ce livre pour qu'il soit réussi, tous les ingrédients y sont, mais la mayonnaise ne prend pas.

Je trouve que c'est dommage de ne pas avoir tiré un meilleur parti du scénario de départ. le style très haché, pour être en phase avec les pensées de Korvine m'a aussi lassée au bout d'un moment. La grande faiblesse de ce polar est sa conclusion qui met en lumière tous les autres points faibles du roman, c'est l'arbre qui cache la forêt. Et finalement on ne voit plus qu'eux.


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Avis La guerre des vanités de Marin Ledun

Je ne pensais pas que cette critique serait aussi difficile à écrire. J'ai déjà lu quelques livres de Marin Ledun, assez déstabilisants, mais celui-ci l'est encore plus que les autres. Tous ses romans sont très psychologiques par rapport à ses personnages mais est-ce dû au fait qu'ici ce sont des enfants, des adolescents qui en sont pratiquement les héros, malgré eux ? Je ne sais pas. Je n'arrive pas à expliquer mon sentiment. Comme Korvine, nous naviguons, à vue, dans ce roman. Marin Ledun a l'art et la manière de nous entraîner sur des pistes, des pentes inattendues. Pourtant, quelques mots, quelques phrases laissent de précieux indices.

L'urgence est là face à cette vague de suicides qui touche de nombreux adolescents d'une petite ville dont le Rhône est proche. Qui leur en veut ? Pourquoi font-ils ça ? Pourquoi se filment-ils ? L'enquête mettra à jour, difficilement, que ces enfants se connaissent, qu'ils se côtoient. Sont-ils la proie des adultes, de pédophilie ? Mais les parents ne parlent pas, ils semblent anéantis. Et les enfants qui restent sont plongés dans le mutisme. Leur seule défense est que les adultes ne comprennent pas.

Entre un lieutenant qui cache ses soucis de santé et qui ne veut pas ouvrir ses analyses et tous ceux qui sont contre lui, cela s'annonce difficile. Korvine ne va pas lâcher le morceau, si je peux écrire ce mot. Il connaît la ville car il y a vécu. Mais il faudra qu'il persévère, comme il sait si bien le faire, ce qui lui vaut pas mal d'ennuis, qu'il affronte tous ces gens, tout ce qu'ils cachent pour faire émerger la vérité. Tenacité, pugnacité, Korvine est un électron libre qui est surveillé.

Entre les dangers d'Internet, des vidéos partagées par ces jeunes en construction, Marin Ledun démontre que le danger est vraiment plus proche d'eux, par des adultes en qui ils sont censés avoir confiance. Il est vrai que ce qu'ils ont trouvé pour rendre hommage à leur ami n'est pas au top tout de même. Ils ont pensé bien faire. de plus, il y a un notable derrière tout ça.

Alors oui, Marin Ledun m'a déstabilisé. En premier lieu car il a quitté le Sud-Ouest, donc je n'arrivais pas à retrouver des cadres que je connais. Pourtant, Dans le ventre des mères m'avait fait voyager pas mal mais les suivants étaient plus proches de moi géographiquement. Marin Ledun ne m'a pas déstabilisé au niveau de l'écriture car tout est fouillé, tout est bien construit. Il sait mettre à jour les méandres de la psychologie humaine, dans ce qu'elle a de plus noir avec ce sang qui revient encore et toujours, ces morts qui sont plus importants que les vivants.

Résumé La guerre des vanités de Marin Ledun

Tournon sur Rhône voit le suicide de nombreux enfants et adolescents.

Korvine, qui est allé chercher ses analyses et qui travaille comme lieutenant dans la police de Valence, est dépêché sur place.
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De même auteur, j'avais beaucoup aimé "Les visages écrasés" et "Dans le ventre de mères", beaucoup moins "Marketing viral".

Aussi, quand j'ai rencontré l'auteur à "Sang d'encre" en novembre dernier, je me suis permise de lui faire part de mon ressenti.

L'auteur lui-même me conseille alors ce roman qui, m'assure-t-il, est dans la même veine que ceux qui m'ont plu. Et, ajoute-t-il, un second est prévu pour Janvier 2014. Chic, il sera donc sortie pour les Quais du polar.....

Me voici donc plongé au coeur de la ville de Tournon, que j'ai souvent traversée sans jamais m'arrêter. Une ville moyenne comme toutes les autres, ou presque. Quels mystères se cachent aux coins de ses rues ?

J'ai aimé me laisser embarquer avec le lieutenant Korvine, qui tousse à cracher ses poumons mais qui fume comme un pompier. de fausses pistes en fausses révélations, j'ai pris plaisir à suivre pas à pas les avancées de l'enquête.

La conclusion de l'auteur est sans appel, sa démonstration brillante.

Même si j'ai parfois trouver le style haché un peu enquiquinant, je dois avouer que je me suis tout de même facilement coulée dans le rythme d'enfer que le lieutenant fait subir à ses troupes.

L'image que je retiendrai :

Celle des ados qui échappent à tout contrôle de leurs parents, et que ceux-ci veulent absolument maîtriser.
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Un roman sombre par lequel j'entre dans l'univers de Ledun et je dois dire que cela m'a beaucoup plu. L'écriture est soignée, les personnages humains et crédibles et cette histoire fait réfléchir à propos de la déconnexion entre le monde des adultes et celui des ados. Un très bon roman noir.
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Dans la même veine que Des visages écrasés, La guerre des vanités de Marin Ledun, qui a été publié avant, est un roman policier mené tambour battant.
Aucun temps mort dans cette enquête policière, doublée d'une chronique sociale, au cours de laquelle on suit les lieutenants Korvine et Revel, presque heure par heure, durant 4 jours.
Le suspense est brillamment soutenu tout au long de l'histoire, l'auteur maîtrisant parfaitement l'essentiel des codes du bon polar. Je pense notamment à sa manière de nous laisser à chaque fin de chapitre sur une question en suspens, qui nous pousse inexorablement-immédiatement-tout-de-suite à tourner la page suivante ! On n'est pas prêt d'aller se coucher !
Et puis l'intrigue est dense, les personnages sont tout le temps en mouvement et on a la nette impression de suivre une équipe de police, qui serait filmée minute par minute, caméra au poing.
Pour couronner le tout, Marin Ledun écrit bien.

L'histoire se passe à Tournon, une ville en Ardèche, au bord du Rhône et à la limite de la Drôme. Pas très loin de Valence, ville dans laquelle l'auteur situera Des visages écrasés.
Il connait bien les lieux et pour cause : il y a passé les (presque) dix-huit premières années de sa vie et connait toutes ses rues par coeur. Ce qui se ressent dans sa façon d'écrire et de décrire les lieux. Pour Tournon comme pour Valence d'ailleurs. J'avais senti qu'il ne nourrissait pas un grand amour pour cette dernière dans Des visages écrasés et cette fois-ci, dans La guerre des vanités, le moins que l'on puisse dire, c'est que le récit ne pousse pas à la découverte touristique ! Et pourtant, dans cette interview très intéressante, il dit qu'il aime cette ville qui l'a vu grandir.
J'imagine que des gens du coin ont dû avoir envie de lire ce livre, uniquement parce que l'action se déroule chez eux. Quand on met en vedette telle ou telle rue, une place, un hôtel de ville que l'on connaît, l'intérêt est forcément décuplé. Ils ont dû être bien surpris !
En effet, Marin Ledun brosse un portrait pas très flatteur de Tournon, malgré tous les bons souvenirs qu'il semble en avoir gardé. Une petite ville repliée sur elle-même, où tout se sait et tout se tait. Un "trou à rats" dans lequel son personnage principal, le lieutenant Korvine, a lui aussi passé quelques années de sa jeunesse mais qu'il s'est dépêché de quitter et d'oublier.

En un seul jour, 5 enfants, qui semblaient parfaitement équilibrés, se suicident dans cette bonne ville de Tournon. Et ce n'est pas fini. L'enquête principale est confiée à Korvine, un flic de Valence. Ceux du coin sont trop impliqués car tout le monde se connaît dans cette petite ville. Il est cependant secondé par Revel, un flic de Tournon. Ils découvrent rapidement l'existence de vidéos. Des ados qui se filment entre eux, en train de jouer aux cartes, de fumer, ou bien de se promener nue, de s'embrasser un peu aussi. Plus grave, des ados qui filment aussi leur propre suicide. le rapport est vite établi entre les jeunes qui apparaissent sur ces petits films et les morts. Mais quel est le lien entre ces suicides et ces différentes vidéos. C'est bien le plus difficile à trouver...
Comment arriver à faire parler les parents, les voisins, les amis, les gens de la ville ?
Tous se connaissent, s'épient et se protègent. Les enquêteurs pataugent dans la semoule...
Peu à peu, se trouvent potentiellement impliqués un surveillant de collège et un directeur de clinique, chercheur en neuropsychiatrie préventive.

Le personnage secondaire du lieutenant Revel est le même que l'on retrouvera dans Des visages écrasés. On suppose qu'il a été muté à Valence. Et qu'il s'est mis à fumer entre-temps !
Quant au personnage principal du lieutenant Korvine, qui dirige l'enquête, je lui ai trouvé beaucoup de similitudes avec le médecin d'entreprise Carole Matthieu, toujours dans le fameux Des visages écrasés. Elle n'est pas flic mais tout en gobant des cachets toutes les demi-heures pour tenir le coup, elle mène tout de même son enquête, celle que le lecteur suit quelques jours consécutifs. Ici, Korvine tient le coup en fumant Camel sur Camel, bien que se sachant pertinemment atteint d'un cancer. Il manque de cracher ses poumons tous les dix mètres, tout comme le Dr Matthieu faisait malaise sur malaise. Et les deux n'ont pas le temps de dormir, bien évidemment !
Il y a beaucoup d'autres personnage secondaires. D'autres flics, des parents, des enfants, etc. Il faut donc avoir une bonne mémoire et être très attentifs, ou prendre des notes, comme moi !

Voilà tout à fait le genre de roman policier que j'aime et qui me réconcilie avec le genre. Une bonne dose de psychologie et de social, de l'action à n'en plus finir et une ambiance limite un peu glauque. Et des personnages abîmés par la vie, sinon, ce n'est pas drôle.

Le bémol de cette histoire ? Tout n'est pas expliqué, et je pense surtout à la raison immédiate qui a poussé les gamins à se suicider en même temps et à filmer leur suicide. Ou alors j'ai raté l'info sur la fin, quand justement beaucoup d'éléments se trouvent expliqués en même moment, un peu confusément. Je n'ai d'ailleurs pas tout à fait compris l'implication (ou finalement la non implication) de l'éminent professeur Varèse, directeur de clinique et grande figure de la ville. Remarquez, il n'y avait peut-être rien à comprendre... Dommage, ça m'a gâché un peu la fin.

Il n'empêche que je recommande chaudement cette Guerre des vanités parce que ce bouquin remplit parfaitement bien sa fonction de polar que l'on ne peut pas lâcher de la première jusqu'à la dernière ligne.
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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Enfin un bon polar qui se passe en France.
Assez machavielique
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